Le Manoir des Délices
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 Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]

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Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] _
MessageSujet: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptyLun 25 Avr - 7:44

.Vous avez reçu un pli cacheté.
!! Bienvenue à la soirée évènement la plus attendu de l'année du tout Paris !!


Citation :

Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] Invitation


-----------------------------

Ordre de passage :

Amélia *
Adrian *
Dawn *
Oliver *
Adam *
Christopher *
Rose *  
Gabrielle *
Esha *
Léandre *
Delilah *
Ullrick x
Ninon x
Florimond *
Anne Lise *
Alexandre *
Loïc *
Angelina *
Léonard *
Serena *
Tristan x
Bérénice *
Armand x
Aurora *

* => a posté

-----------------------------

Déroulement des tours

Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] Progra10

Premier tour : Arrivée au Manoir
Deuxième tour : Dégustation de l'entrée ; début du jeu surprise.
Troisième tour : Fin du Jeu. Repas. Ventes aux Enchères.
Quatrième tour : Fin Vente aux Enchère, dégustation particulière des desserts, fin des festivités, suites à votre guise dans les chambres du Manoir...

-----------------------------

Règles de posts

Nous vous demandons de ne pas faire des réponses de 3 pages. Une page Word voir deux maximum, afin de ne pas faire trop long. De plus, nous vous laissons un délai de 4 jours pour répondre lorsque votre tour arrive. Surveillez bien le sujet. En cas d'incapacité à répondre dans les délais, prévenez nous au plus vite, nous nous arrangerons. Vous comprenez que nous sommes nombreux et que nous ne voulons pas que le Scénario s'étale sur trois mois. Essayez donc de le privilégier. Sans nouvelles de l'un d'entre vous au bout des 4 jours, le tour sera passé.

Pour toutes questions, contactez nous.
Bon Jeu !!
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Invité
Invité
Anonymous


Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] _
MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptyLun 25 Avr - 22:30

Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] K_bmp10
~ Premier Tour ~


Entrez entrez chanceux convives qui ont eu l’honneur et le privilège d’être invités à une des soirées du Manoir des Délices… Soirées mondaines et décadentes dont les places bien chères et surtout bien rares, s’arrachent dans toute la capitale entre les mains des puissants.
Si être de la partie dans une maison close fait jaser, ne pas en être est proprement scandaleux. Car personne d’autre que Lord et Lady Boldwin ne savent mêler raffinement, luxure et débauche avec autant de subtilité et de goût. Vous arrivez donc vêtus de vos plus beaux atours en ce lieu de fête et remontez la grande allée éclairée aux chandelles vers le Manoir d’où la musique entraînante bat déjà son plein !

A votre entrée dans le grand hall, deux hommes sont là pour vous accueillir et surtout pour vérifier que votre invitation n’est pas une imitation. Car certains sont prêts à tout pour pénétrer à cet évènement si rare ! Suite à cela, ils vous débarrasseront de vos armes et vous inviteront à vous laisser guider vous messieurs par une charmante demoiselle et vous mesdames par un charmant jeune homme jusqu’au lieu des festivités.
Quel ne sera pas votre émerveillement lorsque vous découvrirez cet endroit si rarement ouvert au public, sublime de splendeurs et de profusion de luxe et de beauté. Faste et richesses sans vulgarité ou sentiment de m’as-tu-vu. Goût et subtilité dans chaque détail. Ne jamais faire comme tout le monde mais le faire mieux au centuple est le péché mignon des Boldwin et également leur domaine d’excellence...

Imaginez…
Des bougies enfermées dans des vitraux colorés suspendues à des cordelettes dorées, illuminant la pièce d’une belle ambiance tamisée rosée pale. L’or des boiseries qui resplendit à la lueur des lustres et des candélabres en cristal sur lesquels se consument les chandelles. Les murs drapés de soies assez transparentes pour laisser passer les lumières de couleurs et voir les étoiles à travers l’immense verrière du plafond duquel coulent des gazes roses et des filets d’or ornés de perles de nacres.
Des tenues raffinées et aguichantes hautes en couleurs et pauvres en tissus…, des serveuses qui passent en tenues légères avec des mets raffinés tels que des beignets de pêche, des pâtisseries au miel du foie gras aux figues ou bien tout simplement du chocolat ou du champagne…
Des tapineuses et autres mystérieux gentlemen tenteront à votre entrée de ravir votre attention au milieu des éclats de rire au rythme délicieux des notes de l’orchestre présent dirigé par le pianiste du Manoir. Des fontaines de chocolat coulent à volonté avec pinceaux à disposition, ainsi que du vin à flots du rouge le plus noir à l’or le plus clair…
Evidemment les divans et méridiennes de velours sont tous à votre disposition. Des coins avec des coussins de satin sont également installés un peu partout avec possibilité de refermer des tentures de velours d’or pour plus d’intimité tout en gardant le plaisir de profiter de la fête à l’abri des regards. Nul doute que ces petites alcôves à la délicieuse ambiance de luxure et de romantisme érotique seront prises d’assauts…

Vous voilà dans un petit Versailles en plein cœur de Paris, Loup au visage, nudité du corps mais non de l’âme. Qui est qui ? C’est un secret voyons, mais peut-être est-ce là l’occasion de vous trouvez un voisin ou une voisine de table ? Qui sait comment peut se dérouler la soirée après tout… Nous vous avons prévenu, mère luxure rode partout…
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Amélia Boldwin
Maîtresse des lieux
Amélia Boldwin

Messages : 1715
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Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] _
MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptyJeu 5 Mai - 9:05

Trois années s'étaient écoulées. Trois merveilleuses années durant lesquelles mon époux et moi avions réussi là où beaucoup nous voyaient échouer. Notre établissement s'était fait un nom dans Paris et même au delà des portes de la ville. Nous étions ceux qui avaient oser dé-diaboliser les plaisirs de corps. Nos désirs les plus fous étaient maintenant partagés avec ceux qui en avaient les moyens. Nous n'étions pas un établissement de seconde classe, non voyons, nous avions les moyens, le luxe pour que les plus riches viennent à nous. Nos filles étaient parfaites, choisies avec beaucoup de rigueurs et nos Mignons étaient des hommes cruellement beaux. Je l'avoue, Adrian et moi étions des génies. C'est lors d'une nuit sulfureuse qu'Adrian et moi avions parlé de l'anniversaire d'ouverture de notre Manoir. Connaissant ma folie des grandeurs et ma passion pour le luxe, nous avions décidé de fêter cette événement comme il se doit.

Alors tout avait été mit en œuvre pour que cette soirée soit inoubliable. Les invitations avaient été envoyés à des clients que nous estimions, des fidèles mais également des nouveaux qui pouvaient nous apporter gros. Mon premier caprice fut de faire venir tout le monde masqué. Je me réjouissais d'avance de voir nos convives s'amuser sans savoir qui ils avaient en face d'eux. Liberté, débauche, amusement, voilà ce dont j'avais envie. Bien évidemment je fus très exigeante pour cette soirée si spéciale. Tout se devait d'être parfait, le Manoir devait impérativement être fabuleux. Et qui dit soirée spéciale, dit menu spécial. J'avais ainsi tout misé sur le chocolat, de toutes sortes, amer, aromatisé, chaud, froid, liquide ou non. Je voulais du chocolat, se met si délicieux, si onéreux également. Mais rien n'était trop cher pour nous. D'autant plus que nous savions que cette soirée allait nous apporter de l'argent. Une Apprentie, ma douce Esha, allait être mise aux Enchères, sa virginité allait être vendue au plus offrant. Je connaissais mes clients, je savais qu'ils seraient nombreux à vouloir obtenir cette chance.

La fête devait être grandiose. Je fus sur les nerfs plusieurs jours avant le jour J et ce jour là le Manoir avait été spécialement fermé. Nous devions être prêts pour ce moment de festivités. Les places étaient convoités mais seuls quelques chanceux avaient obtenu l'invitation. Après tout, tout le monde n'avait pas la chance d'être apprécié des Boldwin.

Si certains me trouvaient exécrable et invivable en temps normal, je fus bien pire ce jour là. Nos domestiques chargés de la préparations des lieux furent terrifiés à l'idée de commettre la moindre erreur. Décorations, repas, j'étais sur tous les fronts, surveillant sans cesse. Un briefing fut fait auprès de nos filles et mignons. C'était la soirée idéale pour faire des preuves, nous prouver qu'ils avaient mérité leurs places. Je n'allais rien laissé passer ce soir là, même si je comptais avant tout m'amuser.

« J'ai confiance en vous. » dis-je à l'attention des filles de joie et des mignons.
« Cette nuit se doit d'être parfaite. Si un client part insatisfait, le ou les coupables seront punis. C'est cette nuit qu'il faut faire vos preuves. Vous pourrez méritez une augmentation si vous faites ce que vous avez à faire … en mieux. De plus, pour les petits malignes qui souhaiteraient profiter de la nuit pour se sauver ... » Mon regard se tourna vers les nouvelles arrivées, les rebelles.
« Sachez que vous serez encore plus surveillées que d'habitude. Ne tentez rien au risque de souffrir. »

Je fis le tour des tenues légères et provocantes avant de filer et de les laisser se préparer. Les choses commençaient à s'accélérer, il était temps pour moi de me préparer. Dans ma chambre, mes domestiques m'attendaient déjà. Un bain fut couler, au parfum agréablement sucré. Mes cheveux ondulés furent remontés en un chignon sophistiqué, quelques mèches tombèrent le long de mon visage, se perdant sur mon buste dégagé. Une magnifique robe rouge fut enfilée. Une robe qui m'avait couté terriblement cher, finement décorée, au décolleté plus qu'avantageux. Un collier et des boucles d'oreilles assorties m'avaient été offertes, montés à l'aide d'une sublime pierre rouge. J'étais magnifique. Adrian se glissa derrière moi, baisant mon cou.

« J'espère que la nuit vous sera agréable mon Amour. Profitez en … car je compte bien profiter de la mienne.. »

Un sourire amusée, je lui fis fasse, volant ses lèvres avec passion, mordillant également. J'étais déjà bien excitée.

En bas, la fête venait de démarrer, les premiers clients firent leur arrivée. Nos hôtesses accueillaient nos clients et clientes avec professionnalisme, je ne les avais pas choisi pour rien. Mon loup sur le visage, je descendis sans escorte, sans mon époux. Nous devions jouer le jeu, garder le mystère de notre personnalité même si nous étions tous et toutes reconnaissables. D'ailleurs il y avait quelqu'un que je cherchais avec beaucoup d'intérêt … ce cher Florimond de Plessis. Depuis nos premiers ébats, j'avais une terrible envie de le revoir. Ce fut donc, une coupe de vin doré à la main, je fis le tour de la salle, saluant, offrant des sourires et des regards amusés.

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Adrian Boldwin
Maître des lieux
Adrian Boldwin

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Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] _
MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptyLun 9 Mai - 18:26

Qu’est-ce que je ne ferais pas pour plaire à ma magnifique épouse. Rien n’était jamais assez beau pour elle ! Je faisais en sorte et ce depuis le premier jour, de répondre à ses moindres envies et quand j’en avais l’occasion, j’en faisais même beaucoup plus. Peut-être la gâtais-je beaucoup trop ! Mais elle était ma seule faiblesse ! ma passion, ma vie ! A la fois mon amante et mon amie, ma confidente.
Notre mode de vie dissolue pouvait choquer beaucoup, être incompréhensible pour d’autre, mais pourtant, j’en étais amoureux fou.
Froid et distant vis-à-vis de la plupart, parfois même cruel ! Avec elle j’étais le loup transformé en agneau, doux, prévenant, passionné, plein d’attention. notre complicité était sans égale, une harmonie quasi parfaite régnait entre nous.

Alors quand elle me fit part de son désir de fêter le troisième anniversaire du manoir en grande pompe, je n’avais pas su dire non. Au contraire, l’idée était bonne pour ne pas dire excellente. Quel merveilleux coup de pub pour le manoir, je pourrais ainsi joindre l’utile à l’agréable, trouver de nouveaux contrats, de nouveau client. J’étais un homme méthodique, avec un sens des affaires aigu et affuté. La fête serait donc grandiose, on en parlerait longtemps dans le milieu et je m’en réjouissais d’avance. Et si je laissais la liberté à Amélia d’organiser tout cela, je m’occupais pour ma part du côté matériel des choses. Elle voulait rêver, elle voulait vibrer, elle aurait tout ce qu’elle désirait et je fis en sorte que l’impossible devienne possible. L’argent n’était pas un souci, mon carnet d’adresse copieux… Elle avait ce qu’il lui fallait entre les mains pour que cet anniversaire soit inoubliable. Si elle-même avait quelques idées pour parfaire cette soirée, je n’étais pas en reste, car je me réservais une surprise et pas des moindre. Mais je me gardai d’en parler pour le moment, savourant d’avance… presque impatient d’y être.

La semaine qui précéda l’évènement fut bien remplie, rendez-vous, détails de dernières minutes à régler. Sans compter sur impatience et la nervosité de ma femme. Elle fut plus dur avec les filles et je m’en délectais, j’aimais tant quand elle se montrait à ce point cruelle. Sa corde sensible empreinte d’un certain sadisme vibrait de manière excitante en moi. Je me montrais comme à l’accoutumé et je ne changeai rien à mes habitudes. Je pris soin cependant de m’occuper de la maîtresse des lieux, lui massant tous les soirs sa nuque gracieuse pour y déloger l’anxiété qui avait fait place.

Quand le jour J, arriva enfin, la tension dans le manoir était plus que palpable, Amélia exécrable à souhait, ne laissait rien au hasard. Je fis un tour rapide dans les lieux afin de m’assurer également que tout était prêt, quatre yeux valaient mieux que deux… Rien ne devait être omis, aucune faute n’était permise. Au risque d’avoir affaire à ma personne directement…

Je laissais le soin à ma tendre épouse de faire le briefing et je profitais de cet instant pour monter me préparer à mon tour.

Après un bain relaxant et parfumé, je commençai à me vêtir. Ma tenue serait assez simple et minimaliste… à la mode orientale… pantalon bouffant et boléro brodé d’or, laissant ainsi entrevoir mon buste parfaitement musclé et suffisamment trompeuse pour que l’on me prenne pour l’un des hommes appartenant au manoir.

Une fois paré, je vins retrouver Amélia et son cortège de soubrettes. Elle était prête, je les chassais d’un geste autoritaire. Je voulais passer les quelques minutes précédant le grand lancement de la soirée avec elle et je ne voulais pas être dérangé.

Doucement, je me glissais derrière elle et déposa un tendre baiser sur sa nuque offerte. Je lui soufflais à l’oreille un suave :

« Vous êtes très en beauté ce soir… Amour… »

Quand elle se retourna, je ne pouvais que remarquer son regard espiègle et le fin sourire qui venait éclairer ses lèvres que je ne me lassais jamais de goûter…

« J’en profiterais également pleinement…. Vous me connaissez… j’ai quelques projets qui me taraudent et j’espère bien les mettre en pratique »

Enfin, je la laissais filer… je ne la rejoindrais que plus tard. Jouant le jeu complètement, je mis le loup noir, serti de pierreries plus pures les unes que les autres… rubis et diamant…. Rien n’était jamais trop beau pour un Boldwin… J’attendis une bonne demi-heure et je rejoins la fête à mon tour.

Pour parfaire la surprise, j’empruntais l’un de ses couloirs secrets qui parcouraient le manoir et c’est par une porte dérobée que je fis mon entrée.

J’errais un instant parmi les convives, m’imprégnant de l’ambiance, tentant de deviner les jolies minois derrière leur masque…
Je pris une coupe de champagne et m’installa sur l’un des fauteuils, un peu à l’écart. J’aimais avoir une vue d’ensemble… attentif… ne loupant rien de se qui se tramait pour l’instant.
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Dawn Cavill
Apprentie & Admin
Dawn Cavill

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Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] _
MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptyJeu 12 Mai - 3:23

L’anniversaire du Manoir… Voilà une semaine que toutes et tous s’excitaient au fur et à mesure que les jours passaient et nous rapprochaient de cette fameuse soirée où tout le monde était impatient d’aller. Tout le monde, sauf moi. Pourquoi aurai-je envie de fêter l’ouverture et surtout le succès de cet endroit que j’exècre ?
Aujourd’hui le domaine avait été fermé aux clients dans le but de parfaire chaque détail des préparations. Amélia avait été un véritable ouragan, passant partout et vérifiant tout. De chaque pièce d’argenterie qui ornerait la table massive à chaque pli des tentures qui couvriraient les murs. Les domestiques chargés de la décoration en étaient même venu à craindre de la croiser tant elle avait été méticuleuse sur la perfection et avouons le, parfaitement invivable…
L’avantage est que pendant toute cette semaine de préparation, tout le monde avait été tellement occupé à satisfaire les moindres caprices de Madame que j’avais été plus ou moins tranquille. Plus ou moins car comme à l’accoutumée, Adrian n’avait pas manqué une occasion d’allumer cette flamme revêche et haineuse dans mes prunelles qu’il lui plaisait tant d’attiser et que Madame Hooper avait veillé à ce que je n’essaie pas à nouveau de prendre la poudre d’escampette...

Ce soir était donc le grand soir. Toutes les filles étaient en effervescence, très emballées par cette idée de bal masqué gourmand… Dans d’autres circonstances, peut-être aurais-je partagé leur euphorie et leur impatience pour cet évènement dit « de la saison ». Car après tout, une mascarade est toujours amusante. Mais là cela m’était impossible. Je les regardais aller et venir, courant chaussures et vêtements à la main au milieu des gloussements et des rubans, se prêter ou s’échanger des parures, se maquiller, s’aider à s’habiller, à dénouer les papillotes ou à se boucler les cheveux au fer… Le dortoir était devenu un véritable salon de beauté géant.
Assise sur mon lit les jambes repliées et les bras enroulés autour de mes genoux, je suivais toute l’agitation du regard sans bouger pour autant. Je ne voulais pas aller à cette fête… Même si je me doutais qu’on ne me laisserait pas vraiment le choix… D’ailleurs… :


- Dawn habille-toi, m’intima Madame Hooper qui terminait de nouer le corset d’une des ribaudes.
- Non, lui relançai-je le peu de tissu qu’elle venait de poser devant moi.
- Ce n’était pas une question. Habillez-la.

Dans un geste précipité, vive et furtive, j’eus le temps de me lever pour échapper aux doigts qui déjà se tendaient pour me capturer, mais pas de sortir. Une main me toucha, main que je claquai d’un geste sec et impératif le regard sombre et défiant. Les filles éclatèrent de rire, puis m’attrapèrent pour commencer à jouer à la poupée avec moi sous l’œil attentif de la gouvernante. Elle savait ce qui se tramait pour moi ce soir… Il ne s’agirait donc pas de m’abîmer pendant la bataille pour me vêtir.
J’avais beau me débattre comme une furie, les filles étaient rapides et efficaces. Ma chemise vola, puis se fut le tour de mes bottines, de mes bas, ainsi que de la culotte bouffante.

Quand Amélia entra, toutes cessèrent et se tournèrent vers elle pour écouter son petit discours alors que tant bien que mal, le souffle court, je tentai de dissimuler ma nudité sous mes boucles auburn et un bout de brocard que j’avais réussi à attraper dans ma lutte. Lorsque le regard de la maîtresse des lieux se posa sur moi à l’évocation des « petites malignes qui souhaiteraient profiter de la nuit pour se sauver », je ne pus m’empêcher de décrypter dans ses termes un sous-entendu à peine voilé. En fait elle aurait aussi bien pu dire mon prénom au lieu de « petites malignes » que la phrase n’aurait pas été plus équivoque…
Mon regard rivé à elle avant qu’elle ne quitte la pièce pour aller se préparer était cependant animé de cette force de vie qui m’habitait sans cesse et de cette rébellion face à cette nouvelle existence dans cette cage dorée. Cet endroit était à mes yeux tout l’opposé de ce qu’il était à ceux des autres… Paradis infernale, sucre au goût amer, luxe fade, beauté terne, lumière noire… Ravissement pour les autres, cauchemar pour moi…
Malgré mes efforts pour me braquer encore et toujours, les filles et Madame Hooper avaient terminé par avoir raison de moi. Elles m’avaient passé une chemise courte de soie or diaphane, puis m’avaient forcée à passer la culotte ainsi que le corset recouvert d’un splendide satin or lui aussi, qu’elles avaient serré à m’étouffer m’arrachant quelques halètements désespérés pour mettre de l’air dans mes poumons pendant ma lutte, faisant pigeonner ma poitrine déjà généreuse au-delà des limites de l’indécence… Etaient ensuite venus le tour des bas en soie, de la « jupe » de drap et de dentelle d’or d’une finesse arachnéenne, qui donnait tout son reflet nacré au satin blanc, puis des escarpins dorés incrustés de pierreries. Le tout couronné d’une jarretière joliment travaillée…


- Ca te va très bien, approuva Madame Hooper ravie.
* Pour jouer à la prostituée !* avais-je envie de hurler en arrachant tout ça.
- Bien allez les filles il est temps de descendre, tapa la gouvernante des mains afin de les faire se presser. Les invités vont arriver et tout doit être parfait ! Gwen ton masque ! Et toi ne m’oblige pas à revenir te chercher Dawn.

Après un regard noir à Mme Hooper, une fois tout le monde sorti, je me regardai dans la psyché. Quelque part la tenue était jolie, mais très… révélatrice de tous mes charmes féminins… C’était à la fois élégant et totalement impudique... Car non seulement ma poitrine était plus que mise en valeur, mais en plus la jupe de la robe, courte devant et longue derrière, ne cachait rien de ma culotte que recouvrait mon corset… Pourquoi est-ce que je devais porter ça !?
Me trouvant ridicule affublée de la sorte, dans un geste rageur je donnai un coup dans le miroir qui bascula et alla cogner contre le mur, puis croisant les bras, je me rasseillai sur mon lit, fulminante, révoltée. Maudit manoir et ses bienfaiteurs ! Hors de question que je descende habillée comme ça ! Hors de question que j’aille participer à leur maudite soirée d’anniversaire au milieu des fichus clients qui font vivre cet endroit !
Pourtant au bout de quelques minutes, je me dis que j’aurais peut-être moins de risque à me faire embêter en me mêlant au monde et à la fête plutôt que de rester dans mon coin où on ne manquerait pas de venir me trouver. Si je faisais ça et que l’on me descendait de force, je serais vite reconnue et les ennuis avec les clients un peu trop entreprenants que j’avais déjà croisés et qui s’étaient jurés de me faire plier recommenceraient… Ainsi que ceux avec Adrian et sa stupide promesse. Hors j’étais bien décidée à l’éviter toute la soirée durant.

Soupirant à la fois pour me donner du courage que pour évacuer l’exaspération qui me gagnait à force de vivre entre ces murs, je me relevai me dirigeai vers une commode où restaient maquillage, mouches et autres postiches et parures laissées par les filles. Quitte à jouer le jeu, autant le faire jusqu’au bout. Plus je m’y prêterai et moins on me reconnaîtrait. Dawn docile, ça ne s’était encore jamais vu au manoir des délices…
D’une caresse de pinceau j’étalai et atténuai une flamme de rose sur mes joues, puis assombris mes cils avant d’utiliser un reste de khôl pour faire ressortir le vert de mon regard en amande, brillant sous la légère teinte dorée qui parait mes paupières. Une touche carmine sur mes lèvres pleines pour sublimer le tout, j’ouvris une petite boite d’où je sortis une mouche que je collai sur l’arrondi d’un de mes seins, souriant à la signification du port de la mouche à cet endroit ; Provocante. Evidemment…
Avec précaution, je ceignis ma gorge d’un ras-de-cou décoré d’un camée émeraude et rappelant la jarretière, puis entrepris de coiffer mes cheveux que je libérai de leur ruban. Aussitôt ma chevelure retomba lourdement dans mon dos. Elle était longue, lourde et souple tout en cascadant en une profusion de boucles soyeuses jusqu’à mi-cuisses. Du travail à entretenir, mais une parure inestimable dont je ne me séparerais pour rien au monde… Avec savoir-faire, je les relevais à l’aide d’épingles afin de dégager mon visage, mais même ainsi ils m’arrivaient au moins jusqu’aux fesses. J’ouvris ensuite un petit écrin de velours que personne n’avait vu puis le vidai sur la table. De petites perles enfilées sur des fils d’or, des petites fleurs au cœur en émeraudes ainsi que de la poudre brillante à étaler sur la peau où à parsemer dans les cheveux se rependirent sur le bois de rose de la commode. Des perles par-ci, des fleurs par-là, de la racine jusqu’à la pointe, savamment réparties, ma création prenait forme avec magnificence dans le miroir. Je ne chargeai pas trop, préférant que cela reste naturel. Comme si des gouttes d’eaux perlaient dans mes cheveux et que j’étais passée sous un arbre en fleurs en pleine fanaison… Vint ensuite la poudre brillante qu’avec légèreté j’appliquai sur mes tempes, ce qui eut pour effet d’éclaircir d’avantage mon regard déjà si captivant grâce au khôl et de raviver l’éclat de ma peau l’albâtre.
Le miroir me renvoya une image que je ne connaissais pas… J’étais vêtue d’or, de satin et d’émeraudes rappelant la teinte de mon regard pétillant de fougue. Ma peau laiteuse brillait joliment lorsque les flammes du chandelier près de moi dansaient de leurs ombres sur elle, faisant par la même occasion scintiller les pierreries dans mes cheveux. D’une main hésitante malgré tout, j’attrapai mon masque doré et en attachai les rubans de velours sans quitter le miroir des yeux. Je pouvais sentir mon cœur tambouriner dans ma poitrine et un sentiment douloureux m’étreindre. Je commençais à faire tout ce que je m’étais juré de ne jamais faire en mettant les pieds ici… Il y avait d’abord eu cette histoire avec Léonard, puis maintenant le fait que je jouais le jeu de la putain au sein du Manoir des Délices en m’habillant comme telle… et que le pire de tout était que j’aimais ça… Me préparer pour descendre rejoindre le monde de la luxure m’avait plu… Je le réalisai et ça me faisait peur. Je ne voulais pas devenir une prostituée ! Je ne voulais pas céder et donner raison à ce qu’Adrian avait dit le jour de mon arrivée ainsi que tous les autres tels que mon rabatteur et certains clients ! Je n’étais pas faite pour ça ! Etre ici était dur pour moi malgré ce que je laissais croire à tout le monde ! La façade de la rebelle intouchable était épaisse mais en était bel et bien une pourtant. Mon cœur n’était pas aussi insensible à tout ça que ce que je laissais voir aux yeux du monde… Il ne fallait pas que je craque ! Il ne fallait pas que je cède ! Je ne plierai pas ! Jamais !

D’un geste vif afin de chasser l’émotion qui menaçait de me submerger, je me saisis d’un parfum ; léger, sucré, fleuri et en pressai la poire. Le flacon relâcha alors ses doux effluves sur mon cou gracile, embaumant délicieusement la pièce.
Après un dernier regard à mon reflet, j’inspirai profondément puis descendis rejoindre la soirée. La nuit était à présent tombée et déjà les sons mélodieux d’une gracieuse musique dont la résonnance m’était agréablement familière se faisaient entendre dans tout le manoir joliment éclairé à la lumière des vitraux de couleur dans lesquelles se consumaient les chandelles. Léandre nous portait de son talent jusqu’au septième ciel… Dans le grand hall, je reconnus Oliver à la porte et lui adressait un petit sourire discret tout en descendant le grand escalier malgré la gêne que quelque part je ressentais à être « vêtue » de la sorte, puis me hâtai jusqu’à la salle des fêtes. Lui me reconnaissait-il ainsi affublée ?

En tout cas moi je ne reconnus pas l'endroit... Lorsque les portes s’ouvrèrent pour ne laisser face à mes yeux que majesté, je ne pus m’empêcher d’être émerveillée. Je pouvais au moins reconnaître cela des Boldwin, ils avaient le sens du faste et de la beauté ! La fête, la décoration, chaque détail de la salle de bal était somptueux. Et que dire de cette verrière qui nous surplombait de son plafond d’étoiles ! Toutes ces couleurs, ces masques, ces costumes qui tourbillonnaient au rythme de la musique, c’était magnifique !
Décadence était cela dit le maître mot… Au milieu de la débauche luxueuse et raffinée – curieux contexte – que l’on pouvait retrouver dans chaque recoin, je déambulai en regardant autour de moi, les yeux brillants de fascination face à ce qu’on avait fait de cet endroit pour l’occasion, tout en me régalant d’un chocolat praliné attrapé sur un plateau d’argent au passage d’une demoiselle déguisée en paon. J’essayai de deviner quelques visages sous les loups de dentelles, de cuire ou de velours, mais n’osai croiser un regard trop longtemps de peur que l’on ne reconnaisse le mien… De même que je dus me faire violence pour ne pas étriper les mains baladeuses qui m’effleuraient lorsque je passais, afin de ne pas me trahir.
Mais lorsque l’une d’elle commença à se montrer vraiment trop pressante et s’empara des courbes galbées de mes fesses, se fut plus fort que moi. Ni une ni deux, l’homme se retrouva en quelques secondes à peine avec le genou à terre à se plaindre, sa main dans la mienne sur laquelle j’exerçai une prise simple, mais efficace. Après un regard haineux d'avertissement, je le relâchai afin de ne pas trop attirer l’attention, puis tournant les talons faisant voler mes cheveux dans mon mouvement, attrapai deux coupes de champagne pétillant et me dirigeai vers l’orchestre et en particulier le clavecin…
Ses mains courant sur les touches étaient toujours aussi merveilleuses… Quel don fabuleux il avait… Je ne sais pas si il allait me reconnaître, mais toujours est-il que je posai le verre sur l’instrument à son intention et le saluai d’un sourire radieux, attendant de voir si oui ou non il me devinerait sous ce masque d’or. Cheveux sensuellement relevés, fragrances envoûtantes, bijoux étourdissants, décolleté renversant, on m’aurait dite faite pour émoustiller ces nobles venus s’encanailler et chercher le paradis entre les murs de mon enfer… L'incarnation parfaite de tout ce face à quoi je me battais depuis mon arrivée. De tout ce que je ne voulais pas devenir...
Qu’étais-je donc en train de faire…?!

Spoiler:


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Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] _
MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptyJeu 12 Mai - 19:15

Et bien nous y voilà enfin , l'anniversaire de ce fichu manoir au sein duquel je suis en quelques sortes prisonnier et ce bien entendu bien malgré moi, n'étant retenu entre ses murs que par la faute de mon amour bien trop débordant pour l'une des anciennes délicieuses du manoir.
Je pense donc qu'aux vues de ces derniers mots vous n'avez aucun mal à comprendre que je ne suis pas vraiment des plus enthousiaste quant à cette soirée et ce d'autant plus que je n'aime pas vraiment voir les femmes présentes au sein de ce manoir être traitées comme de vulgaires morceaux de viande qui n'ont comme intérêt que ce qu'elles possèdent entre les cuisses.
Quoi ? Oui je sais bien que c'est tout de même en partie ce qu'elles sont mais ne comptez pas un seul instant sur moi pour soutenir publiquement une telle chose et ce d'autant plus que bon nombre de ces femmes sont finalement à mes yeux aujourd'hui mes protégées et presque mes petites sœurs.

Mais bon entre ne pas aimer ce qui va se passer et jouer au rebelle qui essai de tout foutre en l'air il y a un grand pas et surtout bon nombre d'interdiction. Alors oui, je vais sans doute jouer le jeu et ce en grande partie parce que je sais bien que je suis dores et déjà dans le collimateur de Lady et Lord Boldwin qui n'attendront pas que je fasse une tonnes d'erreurs pour me punir à leur façon.
Oh ne pensez pas que j'ai vraiment peur de ces deux là mais je ne veux tout de même pas prendre de risques et ce d'autant plus que je n'ai pas vraiment de doutes quant au fait que nos chers patrons n'hésiterons certainement pas un seul petit instant avant de tomber sur les personnes qui me tiennent à cœur au sein du manoir, ce que je ne laisserai pas arriver et ce quoi qu'il puisse bien se passer.
Alors une fois encore et comme je l'ai souvent fait et le fait encore souvent, je vais tout simplement jouer le jeu et me comporter comme la plupart des autres rabatteurs, la cruauté en moins bien entendu.

C'est donc presque le plus naturellement du monde que je me suis préparé pour cette soirée, essayant de me vêtir de mes plus beaux habits, le choix n'étant pas vraiment difficile à faire étant donné l'état de ce que je pourrais appeler ma garde robe. Mon choix fut donc finalement de vêtir l'un des « costume » offert par l'une des femmes à qui j'ai fait tourner la tête avant de la faire engager au sein du manoir. Quelques minutes de préparation et me voici finalement près à prendre le chemin de la porte d'entrée du manoir du manoir,salle au sein de laquelle je n'ai jamais vraiment eu l'habitude de me rendre. Quelques minutes de marche plus tard et me voici enfin arrivé à destination, prenant alors mon poste en face de l'un de mes collègues venant lui aussi tout juste d'arriver, collègue qui doit assurer avec moi la sécurité des filles du manoir et des invités à la soirée. Je décida d'ailleurs de lancer un peu la conversation entre nous histoire de détendre un peu l'atmosphère alors que je n'aime pas vraiment celle ci, bien au contraire. 

-Bonsoir cher collègue, à nous de jouer à présent, en espérant que cette soirée soit aussi belle et intéressante que le désirent Lord et Lady Boldwin.

Oui, je sais bien je dis n'importe quoi et je mens à propos de ce que je peux bien penser mais ça aussi je m'en fiche pas mal et puis je n'ai pas vraiment envie de griller totalement ma couverture. Aussi aux yeux de mon collègue je désire aussi être le rabatteur parfait ou au moins presque parfait.
Une fois ces quelques mots échangés, je prêta pleinement attention à ce qu'il peut bien se passer autour de nous, croisant d'ailleurs le regard de la belle Dawn que je n'eus pas grand mal à reconnaître derrière son loup d'or, et ce tout simplement parce que depuis notre rencontre son regard est inscrit au sein de mon esprit et ainsi je suis presque certain de ne jamais pouvoir la confondre avec une autre femme.

M'a-t-elle reconnu alors que mon visage est lui aussi caché ? Je suis presque certain que oui puisqu'il me semble avoir perçu un petit sourire sur ses lèvres. Mais il n'est pas temps de m'attarder et moins encore de me laisser déconcentrer, d'autant plus que je pourrais certainement croiser à nouveau le regard de la belle plus tard et peut être même échanger quelques mots avec elle et ce même si je sais bien que nos très chers patrons ne vont très certainement pas nous faciliter la tâche.
Tiens d'ailleurs il me semble que je vois ceux ci arriver, ce qui ne peut que me pousser à jouer encore un peu plus le rôle que j'ai choisi de prendre ce soir et ce même si je ne suis pas vraiment certain de parvenir à faire illusion de ce côté là.
Mais bon comme je l'ai écrit un peu plus tôt il n'est pas temps de se laisser déconcentrer ou démoraliser et c'est sans aucun doute pour cette raison que je me contente pour le moment d'être l'agent de sécurité le plus efficace et souriant qui soit afin que l'illusion demeure.
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptySam 14 Mai - 19:34

Une fête insipide. Voilà comment elle m’apparaissait en premier lieu. Et j’étais d’ailleurs bienheureux d’avoir du travail pour cette soirée en tant que rabatteur : je n’aurais pu supporter bien longtemps de me traîner d’un coin à un autre du manoir, perdu au milieu d’une foule d’invités et de filles de joie grimés. Je ne m’offrirais guère le luxe de me perdre dans une étreinte inutile. Les femmes auraient beau être exceptionnellement attirantes, je ne venais pas ici pour ça. Pourtant, n’aurais-je été engagé par les Boldwin pour surveiller l’entrée et le filtrage des invités que je serais passé au moins une heure ou deux, question de morale. Faire honneur aux employeurs, c’est s’assurer une relation de confiance durable. Et la moindre des choses … Pour la première fois, j’avais fait un réel effort pour me fondre dans la masse. Me distinguer était une chose que je prenais en horreur… ainsi, j’avais mobilisé les économies généreuses que me fournissaient le salaire versé par le couple pour me vêtir de façon à ne pas attirer l’attention. Hormis le fait que j’étais tout de noir vêtu, bien sûr. C’était bel et bien le seul signe évident de ma mauvaise grâce à me trouver ici, et le plus discret que je pouvais également manifester. Je m’étais donc pourvu de bottes de feutres, d’un pantalon noir dans lequel s’incrustait une ceinture du meilleur cuir. J’avais profité de l’occasion pour y coincer un arme, à portée de main, mais dissimulée par une cape tombant de sorte à ce qu’un seul pan de mon corps en soit recouvert, partant de l’épaule gauche et s’évasant jusqu’à la cuisse. Une chemise aussi sombre me protégeait, et j’avais dissimulé mes mains à l’intérieur de gants de cuir assez fins pour me permettre une mobilité des phalanges optimale. Ne jamais oublier le boulot au profit des parures, jamais. Enfin, j’avais simplement loué un loup noir incrusté de pierres de la même couleur que le diamant, sans pour autant en être. Je ne m’intéressais pas aux détails, simplement à être présentable. Lorsque j’avais miré mon reflet ainsi travesti, j’avais peine à croire qu’il s’agissait de moi. Pendant un bref instant, je n’avais pu m’empêcher de songer aux miens, à ma famille, à mes origines. Là d’où je venais, rien n’était comparable à ça. Pas de divertissements de la sorte, pas une telle abondance de luxe. Quant à la sécurité … pas besoin de chercher d’exemples.
Ayant pour cette nuit logé au Manoir, j’avais pu me rendre rapidement et à l’heure auprès de mon collègue rabatteur nommé Oliver Caron. Je ne connaissais guère mes semblables, ne cherchant pas spécialement à tisser des liens si ce n’était pas nécessaire comme ce soir. Un bref hochement de tête avait été mon seul salut. Poli et amical, mais sans plus. Au bout d’un moment, alors que mes lèvres étaient restées closes, celle de mon comparse s’ouvrirent, peut-être pour meubler le silence entre nous qui, pour ma part, ne m’offusquait guère. Tournant légèrement la tête vers lui, le jaugeant de mes yeux à la couleur d’acier, j’esquissai un sourire figé. Rien de naturel
.

« Certes. Je pense que ce ne sera pas bien difficile. »

Il suffisait de jeter un coup d’œil à la décoration ambiante, de tendre l’oreille vers la musique qui emplissait tout le manoir, et de goûter aux mets proposés aux invités. Tout en profitant agréablement de l’odeur de parfum entêtante, et de caresser à loisir les beautés proposées. Tout ce qui n’était pas pour moi.
J’aperçus une belle et jeune retardataire qui dévala les marches, adressant un signe à Oliver. Magnifiquement parée, sa démarche ressemblait plus à celle d’une jeune fille sans souci qu’à celle d’une putain prête à œuvrer... Me tournant une deuxième fois vers Oliver, je lui demandai dans un murmure curieux
:

« Qui est-ce ? »

Ce fut quelques instants plus tard que je reconnus ce qui me semblait être un mignon. Mes lèvres s’étirèrent dans un tic nerveux, me poussant à rajouter :

« S’il y en a bien que je plains, ce sont ceux de ce genre-là »
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptyLun 16 Mai - 19:44

Je remontais le couloir en vitesse, passant devant les chambres des demoiselles de cette maison qui étaient en pleine effervescence. Je ne les avais encore jamais vu dans cet état là. L’excitation se mêlait à la peur de l’inconnu. Le taux d’hormones dans l’air était suffisamment élevé pour que je ne m’attarde pas dans ce coin du manoir, de peur de ne pouvoir regagner ma chambre. Je devais moi aussi me préparer pour cette incroyable soirée. Je n’avais que brièvement aperçu la maîtresse de maison ces derniers jours mais les bruits circulant sur son humeur massacrante ne donnait pas envie de les vérifier.

Je passai donc rapidement le couloir et rejoins ma chambre. Les autres Mignons de ce manoir se préparaient beaucoup plus sagement que les filles. Nous n’avions pas besoin de nous pomponner pendant des heures. Il nous suffisait de revêtir nos vêtements, nos masques, nous parfumer et descendre ainsi parés.

J’avançais vers mon lit où des habits avaient été déposés, encore neufs. Vu la quantité de tissus, je sus tout de suite qu’ils ne seraient pas très couvrants. En effet, ma tenue de soirée était constituée d’un pantalon de soie noire brodé de fils dorés. Légèrement bouffant, il était serré en dessous du genou laissant mes mollets nus. La ceinture était entièrement recouverte de motifs géométriques compliqués des mêmes couleurs que les broderies du pantalon. Je jetais un coup d’œil sur le haut de mon costume : une simple chemise en soie noire.

Je retirais d’un geste celle que je portais sur moi et la jetai sur le lit avant de prendre la direction de la salle de toilette. Un bain m’avait été préparé est c’est avec délice que je pénétrai dans l’eau brûlante. Je ressentais moi aussi une certaine excitation à l’idée de la soirée à venir. Maintenant que je m’étais habitué à la vie du Manoir, j’avais appris à faire fi de cette petite voix innocente qui me hurlait que tout cela ne me plaisait pas et qu’il fallait que je parte. J’avais appris à me contenter du plaisir que ces femmes et éventuellement ces hommes avaient à m’offrir en échange de mon corps. Et cette soirée où les identités resteraient secrètes me permettra aussi de séduire une ou deux filles du Manoir sans attiser les foudres de leur gouvernante.

Je sortis du bain. L’eau ruissela sur mon corps rendu luisant par les huiles versées dans l’eau. Je me séchai puis enfilai ma tenue de soirée. Je me demandai si la femme de chambre ne s’était pas trompée en distribuant les costumes. Le mien était étonnamment serré au niveau des fesses. Un coup d’œil dans le reflet de la baignoire de cuivre me fis comprendre que cet effet était entièrement voulu et que la maîtresse de cette maison avait du demander spécialement au tailleur de veille à ce que les tailles ne soient pas trop grandes. Le chemise quand à elle ne se fermait que jusqu’au milieu du torse par un ruban tout aussi noir. Je la rentrais dans le pantalon avant de regarder mon reflet dans le miroir pour voir le résultat.

Satisfait, je revins dans la chambre où d’autre finissait de se vêtir. J’attrapais mon masque déposé sur une table. Noir brodé d’or, il était rehaussé de diamants et faisait ressortie mes yeux clairs. Je descendis alors dans les étages pour rejoindre le poste qui m’avait été attribué : dans le hall où je devais accueillir les invitées. Ce rôle primordial me revenait sans doute à cause de mon ancienneté et mon grand savoir faire. Deux rabatteurs étaient déjà installé près de la porte. Ils s'acquitaient de leur fonction comme il se devait, laissant aux membres de ce Manoir le plaisir d'inviter plus chaleureusement leurs invités.

Je me positionnai donc près de la salle de réception, adossé à un mur en attendant les premières invitées. Je voyais descendre une à une les filles et les garçons. Malgré les masques, je sus à peu près les reconnaître. Enfin, les premiers invités arrivèrent. Je me redressais alors, les mains croisées derrière le dos, attendant de voir une cliente privilégiée du Manoir entrer. A mes cotés Rose attendait. Je tournai mon regard vers elle et lui décochai un petit sourire avant de me concentrer de nouveau sur la porte d’entrée et les gens qui arrivaient.

Enfin une ravissante créature entra. D’un mouvement fluide, je m’avançais vers elle pour l'accueillir. Des domestiques vinrent la débarrasser de son manteau, dévoilant ainsi une magnifique robe. Prenant la main de cette gracieuse invitée, je me penchai pour déposer un baiser sur ses gants de dentelles. Je pouvais seulement apercevoir ses yeux d’un bleu profond qui brillaient d’excitation.

"Bonsoir ma dame, dis-je d’une voie douce et sensuelle. Je vous souhaite la bienvenue au Manoir. Laissez moi vous conduire jusqu’aux festivités. »

Elle me suivit donc, sa main posée sur mon bras préalablement offert.


Dernière édition par Christopher Burton le Ven 20 Mai - 17:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptyMar 17 Mai - 7:20


''Rose, ton bain est prêt''

Depuis mon réveil ce jour là, j'étais traitée de manière différente. Lady Boldwin avait décidé de me faire voir la vie d'une Délicieuse ou plutôt de m'y faire goûter. Une chambre m'avait été préparée, certes petite, mais j'y étais seule. Le soleil pénétrait dans la pièce, caressant les lattes en bois que je foulais de mes pieds nus. Je savais que cette journée, du moins la nuit qui se préparait allait être crucial pour moi et mon titre. J'allais pouvoir devenir Délicieuse et quitter le titre de Ribaude. Quelque part j'espérais y parvenir et acquérir plus de libertés. J'en rêvais depuis que le prévôt de police m'avait conté les charmes de Paris.

Je quittais mes vêtements de nuit, plongeant mon corps nu dans l'eau chaude du bain qui m'avait été préparé. Qu'il était bon d'être seule et au calme. Un calme qui allait vite se dissiper. Cette nuit, le Manoir fêtait ses trois ans. Lady Boldwin m'avait confié l'accueil des invités hommes, Christopher allait être chargé de celui des femmes. Ce rôle ne pouvait être confié à n'importe qui car la première opinion était cruciale. Si les invités étaient mal reçu, leur soirée ne serait pas totalement bonne. J'allais donc prendre ce rôle au sérieux, comme tout ce que je faisais d'ailleurs. J'étais flattée. Je savais cependant que , dès que tous seraient arrivés, je me devras de divertir nos convives. Mais je savais le faire.

Après mon bain, je pris le temps de me coiffée. Un magnifique chignon fut dressée sur ma tête, des longues mèches bouclées retombèrent sur mes épaules nues. Je me trouvais belle, pour une fois j'appréciais d'observer le reflet que le miroir me renvoyait. La tenue que l'on m'avait réservé était belle, d'un jolie bleu qui faisait ressortir mes yeux.. Il avait bien été choisit, aux bordures brodées et légèrement dorée. Un corset qui faisait ressortir ma poitrine et affinait ma taille ; une culotte en dentelle et volants, un semblant de jupe assortie aux couleurs bleutés du corset et des bas blancs et une jarretière bleutée et pour finir des escarpins, bleus eux aussi. Cette couleur me plaisait beaucoup et je me sentis à nouveau belle, même si je rêvais plus de me voir dans l'une des robes de Lady Boldwin que dans une tenue aussi légère et aguichante.

Avant que j'eus le temps de maquiller légèrement mon visage, Lady Boldwin nous convoqua tous et toutes. Elle était sous tension et tous craignaient sa colère en ce jour si spécial. Tout se devait d'être parfait et les petites nouvelles avaient grand intérêt à bien se tenir. Je pouvais les comprendre, mais se rebeller ne servait à rien avec les Boldwin, au contraire. Lorsque notre patronne eut fini, je retournai m'affairer. Une touche de maquillage, une mouche sur la joue, de la poudre et du rouge sur mes lèvres. Une retouche maquillage et me voilà prête. Mon loup, brodé d'or et de tissu bleu fut porté de suite, pour m'y habituer. Je pris le temps de grignoter un petit quelque chose, pour être en forme, puis me voilà prête. Je me devais d'étudier la liste des invités, que je n'avais pas encore eu le temps de voir. Je descendis donc au rez-de-chaussée.

Pour tout vous dire, je ne pus m'empêcher de déglutir lorsque je vis deux des noms d'hommes … Messire de Kerouac et Messire de Salignac. Je n'avais pas de sentiments pour le prévôt si ce n'était un grand respect et une sorte de reconnaissance. Il avait fait beaucoup pour moi et la nuit passée avec lui avait été délicieuse. Et puis il y avait Tristan … je ne l'avais pas réellement revu depuis notre premier rendez-vous, mais quelque chose s'était produit bien malgré moi. Je ne voulais pas le décevoir. Avec un peu de chance, ni l'un, ni l'autre ne pourrait me reconnaître derrière mon loup.

Christopher arriva, prêt à accueillir les dames. Je dus me remettre de mes émotions, prête moi aussi à accomplir la tâche qui m'était destinée. Les clients ne tarderaient plus à arriver pour fêter. Nous n'eûmes pas longtemps à attendre. Christopher, à mes côtés, me fit un léger sourire auquel je répondis. Sa première invitée était arrivée, suivie de près par mon premier homme. Un homme blond que je n'étais pas certaine de reconnaître.

- Soyez le Bienvenue au Manoir des Délices Messires. dis-je d'une voix agréable précédé par un charmant sourire.
- Je vais vous conduire Messire, jusqu'au lieu des festivités. Le mot d'ordre est l'amusement cette nuit. Profitez en.

Je dus, bien évidemment, abandonné l'invité pour retourner à l''entrée. J'allais accueillir chaque homme porteur d'une invitation.


Dernière édition par Rose Blondin le Mer 18 Mai - 6:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptyMar 17 Mai - 19:07

    L’effervescence était palpable au Manoir. Le grand soir approchait, ce n’était qu’une question d’heures. Chaque détail comptait, chaque teinture accrochée au mur, chaque tenue arborée par les domestiques. Autant dire que la tension était à son comble. Les filles pépiaient et gazouillaient, qui cherchant une épingle pour ses cheveux, qui aidant l’une à lacer sa robe. Gabrielle, en tant que Délicieuse, avait sa propre chambre, à l’écart des autres ribaudes. Assise face à son miroir, le regard perdu dans le vide, la jeune femme réfléchissait. Elle était loin de ressentir l’excitation des autres. Le Manoir était une prison dorée pour Gabrielle, comme pour bon nombre de filles. Elle faisait bien son travail, elle faisait ce qu’on attendait d’elle. Avec l’expérience, on atteint ce niveau de détachement qui permet de considérer cela comme un travail comme les autres. Gaby soupira. Elle devait bien avouer que les festivités avaient quelque chose d'attrayant. Elle était contente de goûter à des mets délicats, de pouvoir converser avec ses amies quelques temps. Ses pensées s’attardèrent vers Adam. La promenade d’il y a deux jours, le soir, l’avait troublé. Cet homme lui faisait perdre la tête et c’était dangereux. Très dangereux pour elle. Les Boldwin étaient exigeants. Tant qu’elle faisait bien son boulot, elle était relativement libre. Si, par malheur, il lui arrivait de chuter… Ils ne lui laisseraient pas une deuxième chance, ce n’était pas dans leurs habitudes. Elle devait ainsi brider son cœur, le garder en lieu sûr. Ne l’ouvrir que si elle se sentait capable de se laisser aller. Cruel dilemme. Mais avait-elle vraiment le choix ? Gabrielle se tourna vers la porte lorsqu’elle s’ouvrit. Les femmes de chambre vinrent remplir la baignoire d’eau parfumée de rose, puis l’aidèrent à se dévêtir. Se glissant avec délice dans l’eau chaude, Gabrielle remercia le ciel d’avoir obtenu ce statut. Cela lui avait permis notamment, d’échapper à la tornade d’Amélia qui l’avait laissé se préparer en paix pour la soirée. Plongeant la tête sous l’eau, elle y resta une minute. Gaby émergea, le souffle court. Elle lava sa longue chevelure qu’elle enduisit ensuite d’une huile parfumée au jasmin. Elle se releva, ruisselante avant d’attraper la serviette qu’une demoiselle de chambre lui tendait. Elle la remercia avant de lui intimer l’ordre de sortir.

    Enfin seule. La jeune femme se sécha et jeta un coup d’œil à sa tenue de soirée. Une robe blanche, ourlée d’or en de nombreux points, ce qui la faisait scintiller de milles feux. La coupe était longue, tombant sur les chevilles. L’effet était voulu. Car Gabrielle allait avoir un rôle spécial ce soir. Elle ne devait pas dévoiler ses cartes tout de suite. Des sous-vêtements affriolants complétaient sa tenue. Des bas brodés d’or, un corsage pigeonnant ainsi qu’une jarretière entourée de diamants. Bien sûr, cette tenue ne lui appartenait pas. Elle était la propriété des Boldwin. Rien n’était trop beau pour l’enjeu de la soirée. Elle n’était rien d’autres qu’un trophée. C’est pour cette raison qu’elle avait droit à la plus belle des parures. Son loup était d’or, finement ciselé, dévoilant sa peau en dessous. Elle enfila la culotte de tulle blanche serrée au genou et outrageusement transparente, enfilant les bas et mis la robe dont le décolleté était plus plongeant. Elle appela ses dames qui s’empressèrent de venir l’aider à serrer le corset. La respiration presque totalement coupée, Gabrielle ferma les yeux pour reprendre ses esprits. Elle s’assit devant sa causeuse, passant délicatement le peigne de nacre dans ses cheveux. Quelques perles fixées de ci de là dans sa chevelure, elle se fit une coiffure relevée, préférant dévoiler sa nuque blanche par un chignon savamment travaillé, avec abondance de boucles et d’anglaises. Elle ouvrit ensuite une petite boîte en bois de rose dans laquelle se trouvait une poudre d’un blanc laiteux. Elle en dispersa délicatement quelques touches sur son visage, soulignant son regard d’un fin liseré de khôl. Puis, elle enduisit son doigt de pourpre qu’elle étala sur ses lèvres pulpeuses. Une mouche posée à la naissance du sein gauche finit de compléter sa tenue. Elle se parfuma très légèrement de fleur de jasmin. Jetant un dernier regard dans le miroir, elle se décida à sortir.

    Elle descendit les marches qui menaient à la grande salle de réception. Elle entendait déjà un bruit assourdissant de conversations recouvert de musique délicieuse. Arrivant en bas de l’escalier, Gabrielle marqua un temps d’arrêt. Elle aurait dû s’en douter mais elle fut tout de même surprise. Elle avait reconnu sans peine Adam, non loin d’elle. Habillé tout de noir, elle devinait qu’il partageait les mêmes opinions qu’elle à l’égard de cette soirée. Gabrielle jeta un rapide coup d’œil autour d’elle. Les personnes masquées parlaient, folâtraient mais ne prêtait pas attention à elle. Elle s’approcha rapidement d’Adam qui gardait manifestement l’entrée. Elle l’attira vers elle, dans un coin sombre. Elle était ravie de le revoir. L’ambiance de luxure et de romance devait être pour quelque chose au fait que, sans même lui parler, elle emprisonne ses lèvres dans une étreinte fiévreuse. Quelques secondes, à peine. Se dégageant vivement, elle fila, disparaissant dans la grande salle de réception, non sans avoir adressé un sourire vers Adam. Elle resta en admiration devant la décoration somptueuse, magnifique. Tout était parfait. Il n’y avait pas d’autre mot. Les convives commençaient à s’installer, des mets plus raffinés les uns que les autres étaient servis. Finalement, la soirée allait être agréable, si on mettait de côté la nature du travail qu'elle devait effectuer. Gabrielle erra de longues heures à travers les invités, saluant un homme, puis un autre. Cette façade, cette comédie, elle la jouait à présent à la perfection. On avait vraiment l’impression qu’elle était heureuse d’être là, que son seul souci était de faire plaisir à la gent masculine. Elle ne réagissait que par un sourire coquin aux mains baladeuses qui s’attardaient sur elle. Se laissant attirer dans des recoins sombres, elle abandonnait son cou à des lèvres fiévreuses.

    Enfin, Gabrielle finit par s’éclipser pour se préparer à la fameuse surprise dont elle faisait partie.
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptySam 21 Mai - 11:25


  • Il était pour elle temps de se préparer... Dans un sens elle savait ce qui l'attendait... Sa maitresse l'avait prévenus mais cela lui faisait un peu peur.. Déjà se retrouver entourer de temps de personne lui faisait peur...La jeune femme avait prit longuement le temps de se laver.. Pour purifier son corps, son cœur... Soupirant doucement elle avait longue brosser ces longs cheveux sombre, avant des les tresser en douceurs, juste une tresse qu'elle pourrais défaire rapidement, avec soin aussi elle y piqua quelque fleurs odorantes.
    Venait ensuite la tenues, avec soin elle choisit une espèce de sous -tiens gorge couleur d'or, brodé d'argent... La jupe longue qui dansait autour de ces jambes, de la même couleur, cette tenue laissant son ventre nu.. Mais surtout elle laissait une jolie vue sur son décolleter... Pour tout dire ce vêtement était loin des tenues de autre fille , elle pouvait bouger bien plus librement.
    Souriant elle passa sur son corps un sari blanc transparent... Le jaune de l'or signifiant le renouvellement.. Il est vrai qu'elle allait vivre une nouvelle vie... La jeune femme avait prit bien soin de ne pas mettre ni de vert ni de rouge, pas de vert parce qu'elle n'avait rien a fêter, ni de rouge d’ailleurs.

    Avec soin elle souligna son regard d'un trait de khôl, ces lèvres d'une touche de rouge... Un point safran sur son front, pour que les guerrier de sa famille, la protège et l'aide a supporter l'épreuve. La jeune femme se para aussi de ces bijoux, quelque clochette a ces poignet et a ces chevilles, un collier d'or sur son cou.. Bon elle se sentait a peu prés prêtes. Aussi prêtes que l'on pouvait l'être...

    D'un pas tranquille, ces pieds nu claquant sur le sol, elle allait écouter les dires de Boldwin, elle savait ce qu'elle avait a faire, elle devait se faire voir sans que personne ne puisse la toucher... Pas tout de suite.

    La démarche lente la jeune hindou descendit les marches comme pour suivre un musique qu'elle était la seule a connaitre, a entendre... elle savait parfaitement que les ombre de l'éclairage laissait voir sa silhouette se dessiner sous le tissus.. Avec douceur elle avait passer le voile sur son crane, cachant son visage, seul ces yeux noisette brillait, seul eux se laissait voir. Il fallait qu'elle laisse jouer le mystère.. Le plus longtemps possible.

    Délicatement elle saisit un plateaux, avec quelque verre... Autant faire quelque chose ne attendant, se glissant a travers les hommes et les putain, elle offrit la boisson, esquivant si des mains essayait de la toucher. Tout n'était que danse, ces voiles frôlant parfois une personne... Se déplacer a travers les gens comme un fantôme il fallait se faire désirer... C'était un peu difficile pour elle...

    Au bout d'un moment, la jeune femme se glissa vers un endroit qui lui semblait plus libre... Juste pour respirer un peu, le temps de reprendre son souffle, et de calmer son cœur affoler, dieu que tout cela lui faisait peur, trop d'homme, de femme ... Trop de monde... Ces yeux exprimait une peur qu'elle ne pouvait retenir... S’appuyant sur un des pilier elle cherchera a s’empêcher de hurler... Il fallait qu'elle tienne encore... Et toujours...

    Dommage que la musique ne puisse être dans le rythme de son habitude.. Un instant elle sentit sur elle un regard... Il semblait qu'on la regarde, mais en y pensant bien elle n'avait point besoin du rythme elle pouvait se le donner seule.. Sans vraiment réfléchir, elle frappe doucement de son pieds nus au sol... Juste un mouvement, avant que ces bras ne se mette en mouvement, faisant délicatement bouger les voile autour de son corps, dévoilant avant de cacher a nouveau sa peau, une danse sensuelles, qu'elle exécutait avec soin, envie elle adorait danser c'était plus que cela la danse c'était un partie de sa vie.. Son corps qui se mouve qui séduit sans se laisser toucher pas encore...
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Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] _
MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptySam 21 Mai - 13:16

Les trois ans du Manoir était un événement à ne pas louper, dans tous les sens du terme. Les quelques invités étaient des privilégiés qui allaient pouvoir goûter aux plaisirs façon ''Boldwin''. Et il ne fallait pas louper ce jour, rien ne devait venir gâcher cette soirée tant attendue, tout devait fonctionner à merveille pour laisser aux invités un arrière goût de trop peu mais de fantastique, leur donner envie de revenir encore et de dépenser sans compter. Étant le pianiste des soirées au Manoir, Lady et Lord Boldwin firent naturellement appel à moi pour cette soirée. J'allais devoir jouer, comme à chaque fois, mais cette fois ma mission fut plus poussée qu'en temps normal. J'avais pour ordre de faire dans le grand, le beau, l'original. Les gérants du Manoir m'avaient confiés un certain budget pour trouver les meilleurs musiciens d'ici et d'ailleurs afin d'offrir les meilleurs musiques du monde. Lady Boldwin ne voulait pas se contenter de musique classique, celles que l'ont trouvait dans tous les bals. Elle voulait quelque chose de plus, une touche bien à elle qui pourrait faire la différence.

Ainsi, je me mis à parcourir Paris, à sortir de ma bulle pour côtoyer de nouvelles personnes. Je fis la découvertes de nouveaux arrivants sur la Capitales, des gens du voyages, de talentueux artistes musicaux. J'allais être le chef d'orchestre d'un genre nouveau dans les soirée mondaines : la musique orientale allait s'associer à la miennes. J'avais bien évidemment fait venir des violonistes et autres musiciens plus traditionnels qui pourraient m'accompagner durant la soirée. Nos morceaux habituels seraient coupés par des chants, musiques et danses venues de l'autre monde. Nul doute que cela ferait parler et les Boldwin adoraient cela. La musique baroque de Vivaldi, pour ne citer que lui, allait résonner dans les hauteurs du Manoir pour ravir les clients. Des compositions personnelles seraient également jouer. Oui j'avais tout prévu.

J'avais passé des heures et des heures à tout orchestrer, à tout répéter. Nous avions été installé dans la salle des repas, dans un coin où personne ne pourraient nous louper. Comme l'exigeait les Boldwin, tous les musiciens se devaient d'être eux aussi masqués mais nul doute que j'allais être reconnu par les habitués … et par Dawn, j'en étais certain.

Je me réjouissais de passer cette soirée au Manoir, même si je craignais également pour la jeune apprentie. Son caractère de feu lui avait apporté bon nombre de soucis mais je la savais fragile. Elle s'était ouverte à moi, j'avais pu admirer ce côté d'elle qu'elle ne souhaitait pas montrer. J'espérais simplement que la soirée se déroulerait bien pour elle. En tout cas, s'il le fallait, je pouvais payer pour la garder à mes côtés pour le reste de la nuit, après les festivités. J'avais été généreusement payé pour jouer cette nuit là, je pouvais donc me le permettre.

Pour ne pas changer, je m'étais vêtue d'un costume totalement noir, d'une chemise à jabot. Un loup tout aussi noir que mon costume serait porté à mon visage durant la soirée. J'étais arrivé relativement tôt. Lady Boldwin m'avait fait préparer une chambre pour que je puisse me changer avant l'arrivée des convives. J'avais donc répété une bonne partie de la journée pendant que les domestiques s'affairaient autour de moi, dans tout le Manoir, décorant les lieux, déplaçant les meubles. Ainsi, petit à petit, le Manoir déjà sublime s'était transformé en palais somptueux. J'étais moi-même ébahis pas la beauté de l'endroit, la grandeur des choses. Des parfums succulents émanaient des cuisines et m'ouvraient déjà l'appétit. Nuls doutes, la soirée seraient exceptionnelle.

Avant que l'heure sonne, je pus savourer un bain brûlant et une coupe de vin délicieux. J'avais même eu le droit à une Ribaude à mes côtés. Lady Boldwin savait s'occuper de son bon personnel. A vrai dire rares étaient les musiciens qui voulaient jouer ici, elle savait qu'il était préférable de me garder et de me gâter un peu. Et contre toute attente je m'étais laissé aller dans les bras de cette femme à la peau si délicieuse. Elle avait jouit au creux de mes bras, j'avais dégusté sa peau toute entière. Elle m'avait aidé à me préparer avant de filer elle-même pour se changer.

Détendu, je quittai l'étage pour gagner mon fidèle ami : mon instrument. Les autres musiciens étaient déjà présent. Peu avant dix-neuf heure, nous nous étions installés et la musique s'était mise à résonner dans le Manoir, accueillant les premiers invités.

Et puis soudain une coupe se déposa sur mon instrument. Sans cesser de jouer, mon regard se releva vers la sublime jeune femme qui se tenait à mes côtés. Une tenue affriolante, à faire tourner la tête des hommes. Une femme de toute beauté. Mais mon regard ne s'attarda pas sur ce corps, plongea dans le regard que j'aurais pu reconnaître parmi mille ... Dawn. Mon sourire se révéla, j'étais heureux de la voir là, moins ravi de la voir dans cette tenue, mais que pouvais-je y faire.

- Merci Dawn, murmurai-je doucement.

La musique terminée, une autre fut enchaînée. Seul au piano, personne pour m'accompagner, je repris cette mélodie que j'avais joué en sa compagnie, sans la quitter des yeux.
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Delilah G. Andov
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Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] _
MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptyDim 22 Mai - 14:31

Elle descendait le grand escalier, la démarche féline et assurée, regardant au loin devant, le flot des invités riant déjà dans la salle des fêtes. On se tournait pour la voir arriver, on chuchotait, comme pour chaque nouvelle fille de joie qui faisait son apparition dans la salle. Les habitués cherchaient à la reconnaître. Qui était donc celle qui se cachait sous ce loup noir ? A qui appartenait cette soyeuse chevelure brune ?

La poitrine dévoilée par un corset très décolleté, les épaules dégagées et la jupe courte sur le devant dévoilant jusqu'à la moitié de ses cuisses, la demoiselle n'aurait pas sut dire en quoi elle était sensé être déguisé mais le fait d'être si peu couverte ne la gênait pas le moins du monde. Le tissu rouge, en faible quantité, la flattait au plus haut point, faisant comme un calice à sa beauté et pour rien au monde la jeune femme n'aurait voulut gâcher cet effet en portant plus de tissu que nécessaire.

Elle est reine du plaisir,
Et offre son corps en élixir.
Son jeu est l’ivresse des sens
Et jamais elle ne fait allégeance.

Arrivée dans la salle des festivités, Delilah souriait, laissant les hommes l'admirer, la toucher et la désirer. Reine des instants de plaisir, la belle avait le remède aux passions qu'elle faisait naître et son corps appartenait à tout le monde. Se complaisant à faire valoir ses charmes, la délicieuse aimait à sentir les hommes auprès d'elle, leurs regards sur son corps.

Certains l'appelaient "l'insaisissable", car en dehors du manoir elle apparaissait toute autre, plus renfermée, comme se protégeant du monde extérieur et il semblait alors impossible de ml'approcher, tout le contraire de la fille de joie. Était elle donc de celles qui se trouvaient en sécurité entre les murs du manoir ? En effet. L'extérieur l'effrayait quelque peu. Au manoir, la demoiselle se sentait vraiment comme chez elle et comblée par les clients qui caressaient son corps, sa peau nue.

Tout en discutant gaiement en compagnie de deux hommes d'esprits, visiblement ravis de trouver une courtisane avec laquelle converser de choses et d'autres, de niveau plus ou moins élevés, la délicieuse prit une coupe de champagne sur un plateau que portait un employé du manoir lorsque celui ci passa à proximité. Gracieuse, Delilah avala les bulles en prenant soin de rester la mieux éduquée possible, comme le lui avait appris autrefois ses professeurs de bonnes manières.

Si la belle n'était pas à la hauteur de sa réputation ce soir, elle risquait sa place au sein du manoir et il en était hors de question. Ainsi, souriante et aimable, elle allait au devant des invités, leur offrant son intelligente discussion et surtout, ses courbes délicieuses. Riant des plaisanteries de ses messieurs, la demoiselle, pas farouche pour un sous, s'efforçait sans grand mal en vérité à être agréable pour ces messieurs, désireuse de faire de cette soirée quelque chose d'inoubliable, comme le désirait tant Madame et Monsieur Boldwin, pour qui la délicieuse avait un profond respect. Amoureuse de son métier, c'est avec une grande joie que la belle brune donnait ce soir du rêve aux invités.

Il lui semblât reconnaître Anne-Lise, un peu plus loin, mais ne désirant pas faire faux-bond aux deux nobles qui discutaient en sa compagnie, Delilah décida de remettre à plus tard ses salutations à la jolie blonde. Peut après, c'est sa meilleure amie Pauline que la jeune femme reconnut malgré son masque. Mais il est vrai que les deux délicieuses se connaissaient extrêmement bien, ce qui expliquait surement le fait que la brune reconnaisse si vite la jolie blonde.

La demoiselle espérait avoir le temps de parler à Oliver au cour de la soirée, afin d'avoir un peu de ses nouvelles car elle n'avait pas eu l'occasion de converser avec lui depuis une bonne poignée de jours. Cependant, pour l'instant, la demoiselle avait juste envie de s'amuser, de faire vivre son métier, d'être LA délicieuse... Déjà l'un de ses deux invités avait glissé ses lèvres dans le cou délicat de la demoiselle, l'embrassant tout en humant la délicate odeur de rose de damas que portait la jeune femme. Delilah sourit, réalisant que la soirée démarrait fort bien.
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Florimond de Plessis

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Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] _
MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptySam 28 Mai - 13:49

- Tu ne vas pas aller là bas !
- Et pourquoi pas ?
demandai-je à mon paternel tout en arrangeant mon jabot.
- C’est un lieu de débauche et de perdition !
- Où vous devriez aller plus souvent cela vous ferait du bien de vous détendre un peu. Ou de vous tendre... A votre choix, le regardai-je avec ce petit sourire en coin et cette expression insolente qu’il me connaissait si bien tout en enfilant ma veste bleu paon.
- Tu n’as pas autre chose à faire ?!
- Et bien il se trouve que non. Bonne soirée père.


En fait si, j’avais cent choses à faire. Mais une soirée de la sorte au Manoir des Délices, ce n’est pas comme si cela se produisait à longueur d’année ! Et comme j’ai la chance d’être dans les papiers – et les jupons… - d’Amélia, je ne vois pas pourquoi je me priverais. Alors, après avoir vérifié une dernière fois mon apparence dans le miroir, j’attrapai mon tricorne à plumes, l’enfonçai sur ma tête, puis sans oublier de prendre l’invitation que je glissai dans le revers doré de ma manche, pris mon loup de velours avant de planter mon père dans mes appartements.
Manquer la soirée la plus dépravée et luxueuse de la saison ? Et puis quoi encore ! Je ne serai pas celui que je suis si je manquais un tel évènement ! Là où il y a femmes, boisson et luxure, mais c’est mon univers pardi !
Bon évidemment je me garde bien de dire que j’espère croiser une certaine demoiselle à la chevelure de bronze, au teint de lait et aux yeux émeraude dont je ne peux détacher mon regard chaque fois que je l’entrevois au Manoir… Cette fille m’obsède je ne sais pas ce qu’elle m’a fait. Seul soucis, elle est totalement inaccessible… Déjà parce que Adrian la veut ce qui étrangement m’énerve moi qui n’ai jamais été jaloux de ma vie, et aussi parce qu’elle ne se laisse approcher par personne… Je l’ai vu faire plusieurs fois. Rembarrer des clients parmi les plus riches de mes semblables. J’aime cette fougue qu’elle dégage. Elle est tellement belle…

Mais trêve de rêverie ! Après avoir dit à mes charmantes domestiques de ne pas m’attendre ce soir, je file vers les écuries et saute sur mon cheval qu’un palefrenier venait de seller avant de partir au galop, ma cape de velours richement brodée sur mes épaules. Il ne me faut pas longtemps pour arriver au manoir. Après avoir freiné ma monture dans un nuage de poussière, je regarde les voitures qui entrent et sortent du domaine. Les chandelles éclairent les jardins et la musique raisonne déjà jusqu’ici. Un sourire satisfait étire alors mes lèvres. Décidément, la soirée s’annonçait délicieuse !
Sans plus d’hésitation, doublant quelques calèches, je m’arrête devant la grande porte, mets pied à terre, puis retirant mes gants de cuire, confie mon cheval avant de monter les quelques marches où une petite file de convives attend son droit d’entrée.
Lorsque vient mon tour, je salue les deux hommes d’un signe de tête poli tout en tendant à l’un mon invitation, tandis que je me défais de mes armes et les confie à l’autre. Les éclats de rire bercent déjà le manoir d’une ambiance fort prometteuse et je ne peux m’empêcher d’afficher mon plus beau sourire lorsqu’une jeune femme masquée qui je pense doit être Rose mais je n’en mettrais pas ma main au feu, vient m’accueillir en glissant son bras sous le mien. A mon habitude, je lui baise sa jolie main avant de la garder dans la mienne pour un autre baiser prêt de l’oreille et la laisse me mener jusqu’à la salle de bal après l’avoir complimentée sur sa beauté en cette soirée de fête.
La salle est une merveille que Sa Majesté serait en droit de jalouser ! Moi qui ai déjà été plusieurs fois à la Cour, je pense que les Boldwin ont très largement de quoi se venter. Ils n’ont pas leur pareil pour organiser les fêtes les plus décadentes et raffinées qui soient. Un mélange étrange, mais efficace et détonnant ! Je me sens comme à la maison moi dans cette ambiance !

A peine un pied dans la salle de bal que déjà des demoiselles se collent à moi, me présentant champagne et mets délicieux que je m’empresse de grignoter avant de les attraper par la taille afin de les entraîner sur mes genoux dans le moelleux d’une méridienne de brocard doré.
Bah quoi autant commencé la soirée tout de suite ! Je vous ai dis que je me sentais comme à la maison dans pareille ambiance ! Sexe, musique, bouffe… Vive le Nirvana !
Nirvana qui peu à peu devient le septième ciel lorsqu’une vision dorée fait son entrée… Le temps s’arrête. Les tapineuses continuent de m’allumer de leurs baisers et de leurs mains baladeuses auquel je réponds de façon distraite, mais je ne vois plus qu’elle. Elle passe sans me voir, dispersant à sa suite les effluves enivrant de son parfum qui me poignarde en plein cœur avant de disparaître dans la foule... Je reste là, hébété alors qu’une des jolies blondes déverse un vin d’un rouge presque noir entre mes lèvres avant de venir en lécher une goutte au coin de ma bouche.
Mon cœur s’est arrêté un instant. Etait-ce elle ou le vent enivrant ? Elle ou une explosion de couleurs ? Elle ou un chemin empli de lumière ? Je la cherche du regard mais je me sens étrange. Chamboulé. Retourné. Mon cœur tambourine dans ma poitrine à un rythme effréné. Etait-ce vraiment elle ou une chanson diffuse ? Elle ou mon ultime destin ? Elle ou un tour de magie ?


- Excusez-moi mesdames.
- Oh non reste encore un peu avec nous Florimond, gémirent-elle avec une moue déçue.

Un sourire amusé éclaire mon visage. Elles m’ont reconnu… En même temps normal je dirais… Pourquoi ? Couchez avec moi et vous le saurez !
Hum hum…
Bref… Après un baisemain à chacune et la promesse de revenir plus tard vers elle, je me lance à la recherche de ma vision dorée. Elle est masquée mais je sais que c’est elle. J’en suis certain et persuadé. Je m’étonne simplement de la voir ainsi vêtue – bien qu’elle soit absolument magnifique – et surtout aussi passive vis-à-vis des mains baladeuses qui s’attardent sur elle avec envie. Mains que j’ai envie d’attraper et de briser !
Bon sang mais qu’est-ce qu’elle m’a fait pour me rendre comme ça ! On ne s’est pourtant encore jamais vraiment parlé… Que quelques regards échangés tout au plus… Le peu que je sais d’elle, je le sais de ce que j’ai pu observer ou des informations que j’ai pu avoir sur l’oreiller auprès des autres filles !
Dawn…
Oula ! Je me retourne et souris à une de mes petites délicieuses préférées qui vient sans la moindre gène de glisser ses mains froides sous ma chemise et la salue à son tour d’un baiser - bah oui j’adore les femmes c’est pas un scoop… - sans pour autant quitter Dawn des yeux. Je surveille les hommes qui l’approchent et la touchent. Si on m’avait dit un jour que Florimond de Plessis-Bellière se montrerait possessif avec une jeune fille qu’il n’a pourtant encore jamais touché, j’aurai rit aux éclats. Il doit y avoir une drôle de maladie dans l’air de Paris… Moi qui me retrouve comme un puceau juvénile face à cette fille, Loïc qui même si il ne veut pas l’avouer ne me trompe pas et se meurt d’amour pour sa gouvernante, Aaron qui s’est marié et est tombé amoureux de sa femme… Non mais où va le monde je vous le demande…
Lorsqu’un des convives commence à se montrer trop insistant vis-à-vis d’elle, je m’apprête à laisser mon hôtesse pour intervenir, mais à peine le temps d’esquiver un mouvement que je vois Dawn se retourner avec une vivacité déconcertante et mettre l’opportun à genoux devant elle d’une simple prise à la main. D’abord surpris, puis impressionné, c’est finalement l’amusement qui s’empare de moi et je ne peux m’empêcher de rire en la voyant se détourner après un regard noir et se renfoncer dans la foule après avoir attrapé deux verres de champagne. Décidément elle n’est vraiment pas comme les autres…


- Bon allez que la fête commence ! entourai-je la délicieuse de mon bras en me détournant de Dawn qui avait rejoint le pianiste et lui offrait un sourire qui aurait transformé l'hiver en printemps...

Il faut que je me reprenne quand même ! Je suis au paradis et je peux me vautrer dans le péché ! Que demander de mieux ! Il fait que j’en profite !
Les minutes passent, je retrouve des amis, rit avec eux et les charmantes demoiselles qui nous accompagnent, laisse mes mains caresser leurs peaux délicieusement parfumées, goûter leurs lèvres sucrées par le chocolat dévoré et le champagne avalé, m’abreuve sur leurs gorges dévoilées… Oui décidément cette nuit prévoit d’être une grande nuit ! Rien n’a été laissé au hasard ! Tout est parfait.
Dans une petite alcôve où nous nous sommes installés au milieu du satin et de la soie, je souris de toutes mes dents avec une intention évidente derrière la tête lorsque je pense reconnaître la charmante nymphe à laquelle j’ai fait l’amour dans mon propre jardin quelques jours plus tôt… Amélia. Somptueuse dans sa robe rouge qui la met très largement en valeur. Aussi, dès qu’elle se retrouve à porté de main, me voilà qui la saisit par le poignet et la renverse sur moi avant de rouler pour me retrouver au dessus d’elle, observant son visage sous son masque noir.


- Bonsoir, la saluai-je avec espièglerie les images de nos corps mêlés me revenant sans mal à l’esprit.
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Anne-Lise Salincourt
Gouvernante en chef de L. de Kerouac
Anne-Lise Salincourt

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Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] _
MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptyLun 30 Mai - 15:15

Bande de bons à rien de couturiers ! J’ai bien failli ne pas avoir ma robe à temps pour ce soir ! Non mais vraiment ! Je m’étais ruinée - ou plutôt j’avais ruiné Loïc… - afin que l’on crée pour moi la robe idéale pour l’évènement de la saison et la couturière avait trouvé le moyen de prendre du retard ! Résultat j’avais du passer toute la matinée dans son atelier la robe sur le dos afin qu’elle termine les derniers arrangements…
En quoi cela me concerne après tout qu’elle soit débordée à cause de cette soirée ? J’avais commandé toute une tenue ; à savoir corset, bas, jarretière, escarpins, parures de cheveux, masque et robe et je comptais bien tout avoir pour ce soir ! Je n’avais pas que ça à faire de jouer les mannequins pour elle ! Je devais encore passer chez le chapelier, le bijoutier, le corsetier, la parfumeuse, et j’en passe ! Je voulais rendre mon cher protecteur fou de désir. A tel point qu’il ne résisterait plus très longtemps au fait de me voir sans anneau d’or à l’annulaire, marquant ainsi sa propriété sur moi…

Dès paquets plein les mains – pas moi évidemment mais le laquait qui m’accompagnait partout – j’étais rentrée en trombe chez Loïc, ordonnant que l’on monte tout ça et me fasse couler un bain chaud dans les plus brefs délais. J’avais commencé à me déshabiller dans les couloirs, semant par-ci par là cape, chaussures, chapeau et robe, laissant à ma femme de chambre le soin de tout ramasser tandis que vêtue uniquement de mes bas et de ma chemise corsetée je m’étais empressée d’aller me glisser avec plaisir dans la chaleur de l’eau parfumée. Je ne savais pas si Loïc était là ou non et à vrai dire j’espérais qu’il ne le soit pas. Je voulais que ce soir le jeu soit parfait. Je voulais voir s’il serait capable de me reconnaître parmi toutes les beautés - certes fades à côté de moi… - du manoir qui viendrait très probablement se frotter à lui… Je voulais qu’il me trouve et tombe à genoux de désir pour moi avant de me faire l’amour dans la salle de bal…
Quoi ? C’est une soirée au manoir à quoi est-ce que vous vous attendez d’autre enfin…?
Lavée et parfumée, relaxée de ma matinée de folie, je sortis du bain et appela la petite pour qu’elle m’aide à m’habiller. Je la regardais avec fierté et plaisir face à son expression fascinée à mesure qu’elle déballait les sachets pour m’habiller de leur contenu…

La préparation dura bien trois heures. Ma petite servante m’épila partout grâce à une recette de sucre et de miel mélangé rapportée du manoir, puis me passa une lotion parfumée au lilas sur tout le corps. Mes bas glissèrent ensuite jusqu’au sommet de mes genoux et la jarretière finement travaillée alla orner ma cuisse droite. Le corset avait une ligne spéciale et s’arrêtait juste sous mes seins afin de les faire pigeonner tout en les dévoilant, les offrant généreusement à tous les regards qui voudraient venir s’y glisser. Après tout un corset prenant la poitrine est bien inopportun dans une soirée où la décadence est le maître mot… Le décolleté de la robe d’organza noire largement prononcé ne gâchait rien de l’aspect voulu, faisant ressortir ma peau d’albâtre bordée de dentelle italienne noire elle aussi. Le tissu était assez léger de façon à dévoiler les petites auréoles de mes seins sous une certaine lumière de contre-jour… Et oui, aguicheuse jusqu’au bout ! Puis se fut le tour de la coiffure. Probablement la partie la plus délicate… Je voulais qu’elle soit haute, élégante, audacieuse. Bref, à mon image. Des épingles de diamants plein la bouche, la petite s’affaira, relevant, piquant, bouclant, piquant encore, jusqu’à former une véritable petite œuvre d’art sur ma tête avant d’y fixer deux majestueuses plumes d’autruches teintes en noires. Ma beauté fut encore embellie par des bijoux d’un coût parfaitement indécent puis avec un sourire ravi face à mon reflet divin – et je n’exagère pas… - dans le miroir j’attrapai mon masque, le plaçais sur mon visage puis me relevant dans un bruissement de tissus délicieux, me parfumai avant d’enfiler ma cape en fourrure de lapin et de dévaler les escalier jusqu’à la voiture qui m’attendait.

Je dois l’avouer, j’étais toute excitée à l’idée de retourner au manoir ! Je mourrais d’envie de voir Délilah et de lui raconter ma nouvelle vie tandis que elle me raconterait les derniers ragots du manoir… Comme par exemple si Loïc visitait toujours Pauline…
Nous nous étions retrouvées plusieurs fois en ville pour boire un chocolat accompagné de quelques macarons, mais nos têtes à têtes d’ordre disons plus… privés me manquaient… Tandis que le cocher me mène jusqu’au lieu de mon ancienne vie, je me rappelle ces quelques fois où pour le travail, Délilah et moi avions du officier ensemble. Que de bons souvenirs…! Qui sait ce que nous réserve ce soir…
Enfin après quelques minutes de trajet, la voiture s’arrête et prenant la main d’un serviteur, altière je mets pied à terre avant de sortir mon invitation de ma bourse. J’avais fait un caprice à Loïc, insistant pour qu’on y aille chacun de notre côté. J’avais fini par le convaincre sur l’oreiller comme toujours…
Sans mal je reconnus Adam, mon rabatteur et lui offris un sourire radieux tout en lui tendant le pli doré qui me conviait aux festivités tout en tendant ma cape à son collègue qui devait probablement être Oliver. Eh bien oui j’ai travaillé ici assez longtemps pour les reconnaître après tout. Je l’aimais bien d’ailleurs Oli… Un peu morose et blasé de la vie, mais très gentil. Trop peut-être… certaines filles en profitaient.


- On se retrouve tout à l’heure ? souriai-je à Adam avec qui j’étais restée en bons termes avant de passer mon bras sous celui d’un mignon de qui je reconnus ravie le petit accent so british qui plaisait tant aux dames fréquentant le manoir.

Contrairement à certaines filles ici qui haïssent leur rabatteur, je ne déteste pas Adam. Il ne m’avait pas forcée à venir au manoir, c’est même moi qui avait été frapper à sa porte en première. Lui n’avait fait que m’aider avec les moyens qu’il avait… Et je lui en étais reconnaissante d’ailleurs. Je le lui avais même prouvé une nuit ou tout deux avions un peu bu lors d’une soirée organisée par un nouveau noble…
Chris m’escorta donc jusqu’à la salle de bal bien que je connaissais le chemin par cœur. Quelques blagues échangées nous firent rire aux souvenirs également de certaines soirées passées ensembles. Certains clients ont disons des mœurs plutôt… particuliers desquels nous avions été témoins pour ne pas dire acteurs…

Quand les portes s’ouvrent la musique jaillit et une profusion de couleurs vient virevolter devant mon regard époustouflé. Je reconnaissais bien là les Boldwin qui ne font jamais les choses à moitié. Un rapide tour d’horizon et j’aperçus Delilah en plein badinage avec deux gentlemen. Mais décidant de ne pas la déranger tout de suite, j’attrapai un verre de champagne dans lequel trempait une fraise et en savourai le délicieux mélange tout en cherchant Loïc du regard. Etait-il arrivé ? Si oui, je n’allais pas lui faciliter la tache pour me trouver… J’avais bien trop envie de m’amuser à ses dépends ! Qu’il me cherche ! Qu’il me chasse ! Qu’il me traque ! Qu'il me trouve !
Déployant mon éventail devant mon visage masqué, d’une démarche souple et séductrice, je me faufilai entre les danseurs et les couples qui déjà commençaient à se former pour le dîner et pourquoi pas pour la nuit, retrouvant très vite ma place et mes habitudes de courtisane en ces lieux…
Ne restait plus qu’à mettre la main sur le client… Ou plutôt que lui ne me mette ses mains dessus…
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptyMar 31 Mai - 12:05

le grand soir était enfin arrivé. Tout le monde ne parlait que de ça depuis des semaines. Les clients tentaient de nous soudoyer pour avoir des informations et chacun entre ces murs n’avaient que la fête à la bouche à chaque instant de la journée. Depuis des jours règnait une effervescence extraordinaire au manoir. Les habitants des lieux assistaient au ballet incessant des livreurs venus apporter mobilier, tissus précieux, tentures, mets raffinés et vins rares. Tout cela sous l’oeil de Madame Amelia qui ne laissait rien passer. D’un naturel perfectionniste elle semblait donner une importance capitale à cette soirée et elle voulait que tout soit parfait...et tout le serait bien entendu.
Alexandre avait assisté aux préparatifs, tantôt aidant, tantôt étant spectacteur. Le manoir avait été transformé en un lieu aussi luxueux que raffiné. Le jeune homme n’avait jamais été à la Cour mais il ne pouvait l’imaginer qu’ainsi. Tout ce faste l’étourdissait un peu, lui qui avait si longtemps été habitué à la rue et à la pauvreté. Il n’était pas loin le temps où il mendiait pour acheter de quoi manger un bout de pain noir et où il dormait sous des porches ou sous des ponts. L’opulence du manoir était presque indécente à ses yeux. Il y avait tant de gens qui crevaient de faim à l’extérieur de ces murs que l’étalage de toutes ces richesses lui paraissaient déplacée.
Mais les Boldwins ne pensaient guère à ceux qui étaient dehors. Ils évoluaient dans ce lieu clos et doré, hors du temps.

Alexandre se sentait bien ici la plupart du temps car il sentait protégé du monde extérieur qui le rejetait depuis qu’il était né. Ici, il n’était pas le pauvre muet qu’on plaignait et qu’on méprisait. Ici les enfants ne se moquaient pas de lui. Ici les femmes payaient pour avoir le droit de passer un peu de temps avec lui. Avant d’entrer ici, il n’avait jamais pensé qu’il puisse être séduisant et surtout il n’avait jamais imaginé que cela puisse être un pouvoir. Dans le manoir il était devenu quelqu’un. Il exisait enfin.

Cependant il regardait cette soirée d’un oeil dubitatif. Les bains de foule ne lui plaisaient guère et l’idée même de la soirée le dérangeait. Un bal masqué...c’est à dire un bal où tout le monde porterait un masque, lui compris. Mais avec le visage caché, comment communiquer? D’autant qu’Amelia lui avait stipulé qu’il ne pourrait pas emmener son ardoise avec lui car on le reconnaitrait trop facilement. Sans cette dernière il se sentirait démuni. Comment tenir une discussion avec une belle cliente? Comment se sentir à l’aise avec des gens qui parlent entre eux et avec lesquels il est impossible de communiquer?

Le matin de la fête, Alexandre avait déjà l’estomac noué. Appréhendant la soirée, il n’avait rien dit pourtant de ses peurs car tout le monde était bien trop excité pour écouter ses états d’âme. Il avait passé sa journée dans le jardin, profitant du calme qui y régnait et du soleil qui l’avait délieusement chauffé durant de longues heures. Faisant fi de la mode qui préconisait un teint diaphane, il cultivait un bronzage digne d’un paysan. Les Boldwins auraient pu lui interdire les bains de soleil mais il semblait que les clientes appréciaient cette caractéristique chez lui. Dans ses bras elles avaient l’impression de s’encanailler. Il était une sorte de créature exotique, muette et mystérieuse qui attirait leur curiosité. Il avait donc eu droit de profiter tout son saoul du jardin.
En fin d’après midi il n’avait eu que d’autre choix de rentrer dans son dortoir pour se préparer.

A présent, il était dans la pièce attenante au dortoir qui servait de salle de bain. Une baignoire remplie d’eau chaude mousseuse et parfumée l’attendait et il se débarassa de la simple chemise et des chausses qu’il portait. Il avait marché pieds nus dans le jardin et il s’attella à êter la poussière de ses orteils avant de s’immerger totalement. Il prit une grande inspiration et disparut sous la durface de l’eau. Le silence s’abattit sur lui et il ferma les yeux, profitant de l’instant.
Les poumons en feu, il fut obligé deux minutes plus tard de remonter à la surface. Haletant, il le frotta énergiquement les cheveux et se laissa aller dans l’eau, posant sa nuque contre le rebord de la baignoire. Son coeur battait fort dans sa poitrine. Il craignait cette soirée et il se sentait idiot pour cela.

L’eau devenue froide il se leva et s’enroula dans une serviette avant de sortir de la baignoire. Frigorifié, il se secha rapidement et revint au dortoir. Les autres garçons étaient déjà prets et descendus. Il était donc seul et s’assit lourdement sur son lit. Posant un regard sur sa tenue il soupira et attrappa son ardoise sur laquelle il inscrivit en lettres majuscules « Tu peux le faire »
Il rangea l’objet sous son oreiller et commença à s’habiller. La tenue était étrange, faite d’un tissu très léger et très doux qu’il ne connaissait pas. C’était un pantalon fluide d’un blanc immaculé et chatoyant plutôt agréable à porter. Le haut se résumait à une sorte de gilet de la même couleur, sans manche et avec un unique bouton pour le fermer sur sa poitrine. Aucune chaussure n’avait été prévue.
Il osa un regard dans le grand miroir dans un des angles de la pièce. Le blanc accentuait le hâle prononçé de sa peau et mettait en valeur ses yeux clairs. Gêné par son reflet, il rabattit une mèche de cheveux mouillé devant ses yeux. Il se sentait nu dans cette tenue. On voyait son nombril, c’était indécent. Il sentit des larmes monter à ses yeux et les essuya rapidement. Avec le métier qu’il faisait cette réaction lui semblait stupide mais c’était une chose de se deshabiller devant une femme et c’en était une autre de s’exhiber à une foule d’inconnus.

Il se saisit en tremblant du masque posé sur son lit, aussi blanc que le reste du costume et le porta à son visage. Il rabattit quelques mèches de cheveux devant et sursauta quand Miss Hooper entra.

- « Et bien Alexandre, tu vas être en retard. »

Le jeune homme acquiesca, résigné, et sortit à sa suite.

La salle des fêtes n’attendait plus que ses invités et Alexandre se glissa aux côtés de ses pairs, le coeur battant. Tout le monde était surexcité mais il n’était que terrifié. Autours de lui, tous étaient vêtus de manière étourdissante et s’il n’avait pas été aussi mal à l’aise il n’aurait eu aucun scrupule à glisser un oeil dans un décoletté indécent ou le long d’une cuisse satinée mise à nue. L’air ambiant embaumait le parfum et les fleurs. C’était étourdissant.

Puis les portes s’ouvrirent et les invités commençèrent à entrer, éblouis par les lieux. Les regards étaient brillants, les bouches entrouvertes. Tout le monde était saisi par le luxe des lieux. Chaque client était rapidement accosté et dirigé avec galanterie vers le salon. Déjà des mains se faisaient caressantes, des regards devenaient brûlants et certains canapés avaient déjà trouvés leurs hôtes.
Un peu groggi, Alexandre se présenta à une femme masquée habillée de rose pâle. Il lui offrit son bras et, ravie, celle ci s’en saisit avant de lui glisser un compliment dans l’oreille. Souriant, il la mena vers la table du souper puis s’éloigna après lui avoir baisé la main et acquiescé à sa demande de revenir la voir après le repas.
Il accueillit ainsi plusieurs clientes, courtois et professionnel mais intérieurement au supplice. Trop de monde, trop de bruit.

Il apperçut un peu plus loin dans la salle le grand piano du manoir sur lequel jouait le pianiste attitré de la maison. Il reconnut Dawn malgré son masque près de lui. Il se concentra un instant sur la musique pour oublier le bruit de la fête et se redonner un pu contenance. Il respira profondément plusieurs fois en essayant de se concentrer sur la musique. Les doigts agiles du musicien volaient gracieusement sur le clavier. Alexandre ne connaissait rien à la musique et il savait à peine distinguer un piano d’un violon mais il avait toujours plaisir à écouter le pianiste quand celui ci venait jouer au manoir. Plusieurs fois il avait pensé à s’approcher pour mieux examiner ses mains et lui poser des questions sur son instrument et sur son art mais il n’avait jamais osé. L’artiste aurait sûrement ri de son manque de culture.

Il sursauta quand une main fraiche flatta légèrement sa hanche avant de finir en une caresse sur ses abdominaux. Il se retourna et prit sur lui pour jouer les parfaits hôtes.

Quelques mains balladeuses et quelques baisers volés plus loin, il parvint à prendre congé courtoisement de la cliente près des tables du souper et se réfugia dans un coin de la salle, à l’abri des regards dans une petite alcôve. Il fallait qu’il se ressaisisse. Tout se passait plutôt bien alors pourquoi son coeur menaçait t’il d’exploser dans sa poitrine? Il posa une main sur cette dernière, tentant de calmer son pouls affolé. Il se sentait perdu, complètement perdu.
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Loïc de Kerouac
Prévôt de Police
Loïc de Kerouac

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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptyMer 1 Juin - 15:16

Le manoir des délices est un de ses lieux où la clientèle est sélectionnée sur mesure. Il est toujours de bon ton dans la haute société d’être invité aux fêtes de ce dernier. En tant que prévôt de police de la ville, je fais parti de ces notables qu’il est bon de maintenir en de bonnes dispositions. Pour le moment je suis arrivé au manoir, vêtu d’un élégant costume noir, d’un loup presque intégral et d’un chapeau à plumet. Ainsi personne ne me reconnaitra, d’autant que je suis arrivé à cheval et non en équipage, me contentant de présenter mon invitation aux hommes montant bonne garde à l’entrée.

Au loin j’entendais les bruits d’une patrouille qui s’avancent. J’ai fait doubler le nombre d’hommes affectés au quartier cette nuit. Rien ne doit perturber ce moment où entre gens de bonne compagnie, nous nous amuserons dans le plaisir de la débauche la plus absolue. Mais une chose toutefois nuit à mon bonheur dans ce qui est l'orgie de l'année.

Anne-Lise sera présente. Rien que la savoir dans les lieux fait naitre en moi un inextricable sentiment de jalousie. Je ne supporte déjà pas en temps normal de voir un quelconque mâle l'approcher, alors en plus lors d'une orgie... Non, je dois la trouver et me l'accaparer pour la nuit... A voir si nous joignons à nos jeux une femme du manoir...

Et elle saura t'elle me trouver avant malgré mon déguisement ? J'en doute, tant mon noir costume est un habit que je mets peu ou pas en général. Contraint par les règles de la demeure à laisser mes armes à l'entrée, je pénètre en les lieux où la fête sembla avoir commencé, observant d'un oeil impatient les différents hotes déjà présent.

Il y a, outre le propriétaire, trois sortes d'hommes présents dans les lieux. D'abord les mignons, objets de plaisir et de désir pour les clientes des lieux ou ceux qui pratiquent les amours contre nature. Eux je les ignore, les considère comme des objets du manoir peu digne de mon attention. Puis viennent les rabatteurs, à la fois homme de main et pourvoyeurs du manoir en fille. Ceux-ci, je les méprise et je me suis arrangé pour faire un dossier sur chacun d'entre eux. Enfin les clients dont certains sont aussi riches et influents que moi, ce qui est cause d'une certaine frustration.

Ces trois sortes de mâles sont présents ici et sont tous des rivaux en puissance. Qu'importe je ne cherche pas à acheter de vierge ce soir. Que de vieux libidineux se plaisent à dépuceler une fille qui n'y connait rien est un chose, mais personnellement je préfère les filles avec de l'expérience, capable d'éveiller mon imagination au delà des frontières de ma conscience. A quoi bon sinon aller au manoir ? La moindre fille mal dégrossie suffirait à assouvir mes besoins si je n'avais pas besoin de qualité...

Laissons là, la gente masculine. Ce sont des rivaux, des êtres que je me dois de mépriser, sauf les rares que je considère comme mes amis, espèce fort rare à vrai dire mais existante. Florimond est par exemple un bon camarade de débauche et je ne peux m'empêcher de me demander combien de femmes succomberont à ses assauts séducteurs cette nuit.

Les femmes attirent mon regard par contre. Je cherche, je traque ma proie tandis que je les vois m'observer aussi. Elles doivent se demander qui se cache ainsi, derrière ce masque fait pour moi, quel loup se dissimule prêt à les dévorer charnellement. Qu'elles fassent, qu'elles rêvent, je suis seul maitre de partager mon plaisir avec qui je veux.

J'interpelle une servante, m'emparant d'une coupe de champagne que je déguste tandis que ma main flatte les fesses de cette dernière. Je me demande à combien partira la beauté mise en vente ce soir... Certains sont prêts à débourser de véritables fortunes pour être les premiers à pouvoir, comme l'on dit en les bas-fonds, tester la marchandise.

Je porte à mes lèvres ma coupe... bientôt Anne-Lise sera de nouveau mienne, c'est une certitude.... Ou sinon, je fais un malheur.

Reste à savoir les jeux qu'ont préparé les Boldwins.... La curiosité m'emplit tandis que je continue à observer autour de moi.

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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptyMer 1 Juin - 16:11

J'avais passé une journée assez calme même si je dois dire que l'anxiété était là. La soirée qu'organisaient les Boldwin faisaient partie de toutes les conversations du moment et chacun avait hâte d'y être.
Cette grande soirée que tout le monde attendait commençait à se faire sentir. Je sentais l'effervescence monter au manoir à chaque seconde qui passait. Tout le monde n'arrêtait pas de parler de ce que Lady et Lord Boldwin allaient préparer, les jeux, le repas... Une chose était certaine, ce serait une fête mémorable qui marquerait les esprits. Chaque fille et mignon du manoir avaient pour obligation de se faire beaux pour l'occasion. Nous les filles devions toutes nous préparer et avoir l'air aussi désirable que possible. Je les sentaient à mes côtés toutes nerveuses et agitées. Certaines ronchonnaient parce qu'elles voulaient d'avantage de temps pour se préparer n'en faisant qu'à leur tête, d'autres étaient assez contentes de se rendre à une telle soirée et il y avait les filles comme moi, qui se préparaient sans rien dire, se disant même contente, que nous n'avions pas le choix et que c'était notre devoir de nous présenter à cette soirée.

Au bout d'un moment, nous eûmes la visite de la maîtresse des lieux Lady Boldwin. Son entrée fit taire tout le monde, laissant place à un silence extraordinaire. Elle semblait sous tensions et c'est quelque chose que je sentais énormément. Elle nous fit son discours et personne n'osait relever ce qu'elle avait dit. Elle était respectée et cela se voyait. Tout le monde obéissait au doigt et à l'œil... Une fois qu'elle nous abandonna, le brouhaha des filles reprit de plus belle.
Je balayais ensuite des yeux, les tenues que nous devions porter. Et une seule attira mon attention. Une tenue légère (bon il n'y avait que ça, certes ...) d'un rouge magnifique. Je me vêtis du corset rouge aux rubans bordeaux qui faisait ressortir ma poitrine, accompagné d'une culotte à dentelle blanc. Puis, par-dessus je rajoutais la jupe transparente et diaphane rouge elle aussi. Je laissais mes cheveux longs détachés en belles boucles tout en ajustant des perles d'un rouge transparentes assortis à la robe, je me poudrais un peu le nez, j'enfilais mes chaussures et j'étais enfin parée pour la grande soirée du Manoir.


L'excitation et le stress commençaient à monter en moi. Je ne saurais dire pourquoi, mais cela était assez frustrant je dois dire. Le beau monde allait bientôt arriver et je ne me sentais pas du tout comme d'habitude. Je soufflais un peu histoire que ça passe, je ne voulais pas faire un seul faux pas, sinon, les Boldwin ne me le pardonneraient pas et je ne voulais pas attirer les foudres sur moi. Je me rendis ensuite à la grande salle laissant les autres filles continuer à se préparer. Je fermais la porte derrière moi et je me dirigeais lentement vers le grand escalier qui menait à la grande salle. Une fois en haut des marches, je fis un tour d'horizon de mes yeux découvrant une salle magnifiquement décorée. Je descendis les marches avec délicatesse et sensualité et je me rendis vers l'entrée pour voir la liste des invités. Beaucoup de personnes de ma connaissance seraient présentes. Pas mal de clients réguliers aussi. Et j'étais certaine que je rencontrerais encore du beau monde vu la liste qui s'étalait devant mes yeux. Je retournais donc dans la salle prête à accueillir les futurs clients. Ca commençait à s'agitait un peu partout lorsque les portes du manoir s’ouvrirent pour laisser entrer les premiers clients. Je ne reconnaissais personne pour le moment, mais ça ne m'empêchait pas d’accueillir les gens avec le sourire.


- Bonsoir et bienvenue au manoir des délices... Dis-je d’une voix suave et douce.

La salle commençait à se remplir ce qui me permit d'aller saluer les personnes que je connaissais et de sourire aux nouvelles têtes qui posaient leurs regards sur moi. Je passais entre les clients d'un pas assuré et sensuel tout en étant naturelle. Des yeux, je cherchais ce cher Tristan de Salignac ainsi que ce cher Armand Nicolaï ... Je pouvais apercevoir Lady Boldwin un peu plus loin ravi de voir sa soirée qui commençait bien, des sourires joyeux sur ses lèvres... Bref, c'était une soirée qui s'annonçait agréable et fort intéressante.
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptyVen 3 Juin - 19:58

J’attendais, appuyé nonchalamment contre une colonne de marbre du hall. J’entendis des pas à l’étage puis Jeanne apparut dans l’escalier, vêtue de la magnifique robe grenat violet sombre que je lui avais fait confectionner. Lorsque nous avions reçu notre invitation à nous rendre à la soirée très privée du Manoir, j’avais tout de suite saisi l’occasion de gâter ma femme. Bon, je dois avouer que l’envie de lui faire plaisir n’était pas ma seule motivation. Il fallait qu’elle resplendisse et que tout le monde lors de cette soirée sache que je m’occupais d’elle comme il se devait. Nous devions être un couple parfait et cela commençait par nos costumes.

Je la regardais descendre resplendissante. Le velours fin de sa robe tombait en plis gracieux. Un corset finement brodé d’or et de minuscules diamants serrait sa taille déjà fine et mettait en valeur sa gorge blanche et ferme. Ses femmes de chambre avaient réalisé une merveille pour sa coiffure, tressant, crêpant, entortillant ses beaux cheveux bruns et ajoutant par endroit des diamants, des perles et des plumes. Elle me fixa de son sourire radieux tandis qu’elle descendait les dernières marches de l’escalier de marbre, sa main gantée posée sur la rambarde. Je tendis l’une des miennes qu’elle vint saisir et je l’attirais à moi pour déposer sur ses lèvres un baiser.

Je lui apportai ensuite une boite dans laquelle se trouvait le clou de sa tenue : un loup de soie violette brodée d’or et de perles. Une servante vint fixer le masque sur le visage de ma tendre femme, attachant celui-ci à sa coiffure avec des pinces. J’attachais le mien sur mon visage. Jeanne remis les plis de ma veste de costume : un ensemble noir, fait sur mesure dans un tissus Anglais de la plus haute qualité. Le gilet était du même violet que la robe de Jeanne et la cravate, nouée au ras du cou, d’un blanc immaculé.

Nous quittâmes la maison en calèche. Notre cochet me déposa cependant un peu avant d’arriver au Manoir et je terminai le chemin à pied. Nous ne voulions pas arriver en même temps, Jeanne et moi afin de préserver l’anonymat même si nous allions être reconnu rapidement. Il fallait jouer le jeu jusqu’au bout, c’est ce qui rendait la soirée magique.

En arrivant, je fus tout d’abord accueillit par deux hommes chargé de vérifier les invitations. Je tendis la mienne puis j’entrai dans la chaleur du Manoir. Un me débarrassa de mon manteau. Une ravissante créature s’approcha de moi, vérifia à son tour mon billet d’entrée. D’une main je vins caresser la peau douce de son bras. Prenant ma main elle me conduisit vers la salle de réception. Tout n’était que luxe, décadence, plaisir. Les invités et les prostituées se mêlaient sans qu’on puisse les distinguer derrière tous ces masques.

J’avançai au milieu de tous ces corps plus ou moins emmêlés, caressant du bout des doigts des morceaux de peau dévoilés. Une jeune femme s’approcha de moi et m’entraîna vers un coin de la grande salle plus ou moins à l’abri des regards. Elle commença à parcourir mon cou de baisers sensuels et je me laissai faire, caressant son dos et descendant jusqu’à ses fesses. Je ne l’avais pas reconnu même si son parfum envoûtant me disait quelque chose. Il s’agissait sans doute d’une de celles qui avait eu l’immense chance de m’avoir comme client. Une deuxième demoiselle passa et je l’attrapai par le poignet afin qu’elle nous rejoigne. J’emmenais mes deux compagnes vers un divan et nous nous y assîmes. Elles passèrent leurs jambes sur les miennes, se collant à moi dans la plus parfaite décadence possible, frottant leurs corps sensuels et quasiment dénudés au mien, brûlant.

J’aperçu, entre deux baisers, Jeanne qui entra dans la salle accompagnée du Mignon chargé des femmes. Je la vis partir dans les bras d’un d’entre eux. Tant mieux. Je voulais qu’elle s’amuse elle aussi. Un bruit sur ma gauche attira mon attention. Je vis une jeune demoiselle assagir un homme sans doute un peu trop entreprenant. Pas de doute sur l’identité de ce corps magnifique et de ces yeux à la flamme si vive. Dawn… sublime... Notre baiser était encore gravé dans ma mémoire. J’irais sans doute la voir, plus tard dans la soirée. Pour l’instant, je me focalisai sur les deux adorables créatures à mes cotés.

Soudain je la vis, reconnaissable entre mille au milieu de cette foule d’inconnu. Je congédiais aussitôt les deux filles qui partirent caresser un autre invité. Je me levais, espérant qu’elle me repèrerait et qu’elle me reconnaîtrait malgré mon masque. Timide, elle avançait parmi la foule, magnifique. Serena… Je brûlais d’envie de fendre la foule et de la prendre dans mes bras au milieu de la pièce, de la couvrir de baisers. Mais je dus me faire violence. Même si la débauche et la luxure étaient les maîtres mots dans cet établissement, il n’était pas question pour moi de révéler au grand jour mon amour pour cette femme. Surtout quand Mme Perrain se trouvait dans la même pièce.

Je la fixais du regard, priant pour qu’elle me voie et qu’elle vienne à moi avant que l’un des invité ne pose ses mains avides sur elle.
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptyVen 3 Juin - 23:04

Enfin, on y étais. Ce fameux soir durant lequel allait avoir lieu la soirée qui mettait le manoir au grand complet en effervescence depuis plusieurs semaines. Une agitation permanente qui commençait à agacer les nerfs de la jeune femme, qui sautait à la gorge de quiconque venait à lui déplaire. Elle jeta un cou d'œil méprisant à quelques unes de ses comparse qui bavassaient joyeusement, en essayant de deviner à quoi ressemblerait la fête. Aux yeux de Serena, les pronostiques étaient plus qu'inutiles puisque le couple Boldwin ferait probablement tout pour surprendre leurs invités, et ils réussiraient probablement avec brio. Elle préféra donc se concentrer sur le reflet du miroir plutôt que de se joindre aux autres. La glace lui renvoya l'image d'une jeune femme dont la peau pâle était mise en valeur par la robe bustier en satin couleur bleu nuit. Des cheveux châtains, à moitié relevés, cascadaient en longues boucles autours de son visage et sur sa nuque, et autour de son cou brillait une parure en or blanc, sertie de petits diamants et saphirs. Leur éclat froid, si différent pourtant de celui des yeux de son amant, ne manquait jamais de lui rappeler ce sourire si tendre et rassurant qu'elle espérait de tout cœur pouvoir croiser de nouveau ce soir. Deux semaines s'étaient écoulées depuis leur dernière entrevue. Deux longues semaine, durant lesquelles les jours s'étaient écoulés, interminables pour elle malgré l'excitation permanente qui auréolait le manoir et ses habitants.

Elle sortit de sa rêverie, constatant que la plupart de ses camarades avaient déjà quitté la pièce. Il ne ferait pas bon d'arriver en retard, au risque de subir le courroux de l'un des époux Boldwin, voire des deux... Elle se saisit donc du loup de velours qui lui était attribué, sa couleur bleu nuit parsemé de touches dorées se mariant à la perfection avec la teinte de sa robe. Elle sortit précipitamment, se hâtant vers la salle de réception. Par chance, elle sut entrer sans se faire remarquer, et se mêler à la foule des invités et des prostituées, tous masqués. Elle remarqua à peine le décor de la salle, la traversant dans l'espoir que personne ne la remarquerait. Elle ne se sentait pas d'humeur à aller aborder un inconnu notoire pour lui faire des avances, même si elle savait pertinemment qu'il s'agissait exactement de ce que l'on attendait d'elle. Elle s'immobilisa dans sa lancée, et jeta un coup d’œil autours d'elle, cherchant du regard une silhouette qui lui serait familière, peut-être un client qui ne lui avait pas été désagréable par le passé, et qui lui permettrai de ne pas passer une soirée trop déplaisante.

Du coins de l’œil, elle remarqua enfin une silhouette, plus que familière celle-là. Et visiblement en très bonne compagnie. Comme à son habitude, Léonard ne partageait pas ses réticences à l'encontre du manoir, pour ne pas dire qu'il y était dans son élément. Le cœur de la jeune femme se serra et ses lèvres se serrèrent légèrement au niveau des commissures, exprimant ainsi son mécontentement. Résolument, elle continua à chercher un autre invité qui pourrait avoir besoins de ses services, maudissant sa condition qui l'obligeait à voir l'homme qu'elle aimait goûter les plaisirs de la présence d'autres femmes sans même avoir le droit de broncher. Un homme qui ne voyait probablement non plus d'objection à la voir servir d'autres hommes. Après tout, elle n'était qu'une prostituée parmi les autres... Pourtant, elle sentait son regard sur elle, insistant. Il avait congédié les deux magnifiques créatures qui l'entouraient de bons soins quelques instants auparavant, et semblait maintenant attendre qu'elle le rejoigne. Elle hésita quelques secondes. Un homme venait de faire son apparition dans la salle. Plutôt jeune, et surtout seul. Elle pouvait aller l'accueillir, l'entrainer au milieu des invités ou sur un divan... Après tout, c'est e que l'on attendait d'elle, s'était le rôle qui lui était attribué e soir. Mais le regard brûlant de Leonard la convainquit de ne rien en faire, et de le rejoindre lui.

Arrivée devant lui, elle se permit de le détailler pendant quelques instants. Elle pouvait deviner derrière son loup les traits fins du jeune homme, et entrapercevoir ses yeux si troublants. Son sourire, envoutant comme à son habitude, acheva de la convaincre qu'elle avait fait le bon choix. Elle passa doucement ses bras autours du cou de ce client si particulier à ses yeux et posa ses lèvres sur les siennes. Sa main droite descendit le long du dos du jeune homme, la gauche restant posée sur son épaule. Après quelques secondes elle s'écarta un peu de lui, et plongea son regard dans le sien. Elle lui sourit. Ce soir elle n'était qu'une fille de joie parmi les autres, mais au moins, d'une certaine façon, elle était à ses côtés, anonyme tout comme lui, et dispensée pour une fois de se cacher. Peut-être que finalement, cette soirée ne serait pas aussi désagréable qu'elle l'avait d'abord supposé...
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptyLun 6 Juin - 21:13

Une fête. Un bal. J’ai toujours aimé les festivités. Oh, certes, je n’y ai pas toujours participé dans ma plus tendre jeunesse. Mais Maxime organisait parfois des réceptions. Il avait des contacts qui nous invitaient, aussi. Et alors j’étais éblouie par le luxe, par les personnalités auxquelles j’avais plaisir à me mêler, à rire, à faire bonne chère…

Je ne suis plus sûre d’apprécier cela désormais. Comment pourrais-je de nouveau réellement m’amuser alors qu’il y a quelques jours à peine, j’ai tenté de mettre fin à mes jours ? Comment pourrais-je retrouver dans cette fête de débauche ce qui me plaisait dans celles que j’ai connues du temps où j’étais libre ? J’aimais côtoyer les plus grands, briller par mon esprit…
Je n’ai plus rien.
Je ne suis plus rien.
Tout est vain.


Pourtant, grâce à Oliver, et à ma rencontre avec Léandre, j’ai fait le choix de rester là. D’essayer de voir le bon côté des événements. Même si c’est une attitude difficile à avoir, cela doit forcément être possible.
Être forcée de se rendre à la fête du Manoir doit pouvoir présenter des aspects positifs. Il ne tient qu’à moi de retrouver une nouvelle raison de vivre. Peut-être même une joie. Je n’aurais sans doute pas de meilleure occasion que celle-ci pour rencontrer de nouvelles personnes. Et si j’arrive à lier connaissance avec quelqu’un qui soit tout disposé à me faire sortir d’ici, je n’aurais effectivement pas perdu ma nuit.
De toute manière, je n’ai rien d’autre à faire, conclus-je pour achever de me convaincre.

Evitant soigneusement la fébrilité et l’excitation de mes camarades, je réfléchis tout de même longuement sur la tenue qui sera la mienne ce soir. Mon choix se porte enfin sur un corset bleu, le plus simple qui soit. Quant à ma jupe, elle est constituée de tulle de la même couleur, sans aucune fioriture. Seul mon loup est orné de plumes, de quelques perles et de fleurs, le tout s’accordant à merveille aux vêtements. Il est de loin l’élément le plus travaillé de mon costume. Je me dois d’avouer qu’il est magnifique, mais ne regrette en rien mes choix. Ceux qui me guident cette nuit, comme ceux qui m’ont guidée tout au long de ma vie. Je laisse enfin mes cheveux libres cascader dans mon dos. Ce sera amplement suffisant.

Un dernier regard dans un miroir. Quelques pas, quelques escaliers à dévaler en me laissant porter par les bruits de conversations, de musique. J’arrive enfin sur le lieu des festivités. Comme à leur habitude, les Boldwin ont déployé une montagne de luxe pour mieux dissimuler la cruauté de leur entreprise. Je n’en suis aucunement surprise. Je ne sais ce qui se passera ce soir, mais je l’appréhende déjà. Comme je le craignais, je me retrouve seule au milieu de tous ces loups, et le naturel ne tarde pas à revenir au galop.
Je dois me calmer, mais ne parviens même pas à m’émerveiller du décor, des costumes. J’ai beau ne pas savoir à qui j’ai affaire, je ne rêve que d’une chose : continuer mon avancée et me retrouver à l’air libre. Dans le parc, au moins. Dans la rue, au mieux. Mais dans cette tenue ? Je sais que je n’y parviendrai pas. Il ne me reste plus qu’à mettre en pratique mon idée première : trouver quelqu’un qui pourra me faire sortir, si cela est possible, trouver quelqu’un qui me sauvera de moi-même. Je me dirige donc vers la porte d’entrée… vers Oliver, sans même l’avoir vu.
Sans l’avoir reconnu.
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Aurora Franco

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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptyVen 10 Juin - 14:13

Une invitation à la soirée d'anniversaire du Manoir des Boldwin ? La demoiselle regardait incrédule le parchemin qu'elle tenait entre ses doigts fins. Elle ? Au manoir ? Pourquoi donc recevait elle cette invitation ? Elle n'y avait jamais été comme cliente. Sa seule visite des lieux avait été dans les jardins, où elle avait rencontré Lénaïc Le Mevel. N'était-ce pas une soirée réservée aux fidèles ? A moins que ce ne soit son statut et sa fortune qui lui vaille une telle missive...

Si la surprise et une légère peur de ce lieu, de ses pratiques, lui disaient de ne pas y aller, sa politesse et son amabilité naturelle lui soufflaient le contraire. De tout temps, elle n'avait jamais refusé une invitation, ne désirant pas vexer celui qui lui faisait une telle offre. Les Boldwin étant influents à Paris, Aurora jugea préférable de ne point les contrarier.

Mademoiselle Franco, descendante de la grande Veronica, sortit donc en ville faire quelques emplettes pour la soirée puisqu'il lui fallait trouver un costume ainsi qu'un masque, ou un loup. Et puis quelques bijoux, évidemment, pour satisfaire sa coquetterie, un attrait naturel des femmes.

Ses achats terminés, la jeune femme était rentrée chez elle afin de se préparer. Bien sûr, la vieille qui prenait garde de la surveiller se scandalisa en apprenant que sa protégée allait au manoir. Miss Franco pris alors le temps de lui expliquer son raisonnement et ses craintes quand aux Boldwin. De fil en aiguille, elle réussit à convaincre plus ou moins sa bouledogue de gardienne.

Prenant d'abord un bain, Aurora poursuivit en revêtant sa robe avant qu'une domestique ne la rejoigne pour le maquillage, la coiffure et la pose des bijoux. Lorsqu'elle arriva dans le hall, on l'avertit que la voiture était prête, aussi sortit elle découvrir l'attelage, caressant chacune des bête qui la conduirait ce soir à la fête.

Elle descendait désormais les escaliers, les joues rosies par l'audace qu'elle avait à venir ici, dans une tenue qui ne lui était pas du tout habituelle. Les épaules et le décolleté dégagés, sa poitrine légèrement compressée dans un corset donnant l'impression d'être plus opulente encore que d'ordinaire, la riche héritière s'étonnait elle même de se trouver ici au milieux de ces gens qui, déjà, se séduisaient, se caressaient. Heureusement pour elle, son loup cachait sa gêne et ses joues écarlates.

Avançant dans la salle des festivités, là où les gens s'amusaient déjà, la demoiselle observa l'élégance, le raffinement des lieux, alors que l'on se retournait sur son passage, admirant ses courbes innocentes encore. Comme plus on la regardait, plus elle était gênée, la demoiselle pris une coupe au passage d'un serveur. Le buvant avec délicatesse, elle regardait la clientèle tout en se demandant ce qu'elle faisait là, lorsqu'un homme vint l'aborder, engageant la conversation en la faisant rire.
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Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] _
MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptyDim 12 Juin - 18:20

Visage masqué comme il se doit, Lucy avait commencé par faire quelques pas timides et hésitants dans la grande salle des fêtes. Elle était si somptueusement décorée que la jeune fille en eut le souffle coupé pendant quelques secondes. Elle avait entendu parler de cette fête tous les jours depuis au moins une semaine, mais n’avait pas eu l’autorisation de préparer les décors. Il y avait bien assez à faire en cuisine, et madame Ravin se montrait intraitable. Du matin jusqu’au soir il fallait être présente. Les pauses semblaient ne pas faire partie de son vocabulaire. Aussi, lorsqu’elle pouvait bénéficier de ces rares moments, Lucy les employait à se reposer et non à explorer le Manoir.
Mais elle ne regrettait pas d’être venue. Elle n’avait rien d’autre à faire que travailler. La vie s’était chargée de lui apprendre sa dureté, et jamais Lucy n’aurait cru pouvoir assister à une telle fête. Bien que cela fasse entièrement partie de son travail, l’idée qu’elle aurait à s’y rendre ne la quittait plus. Elle en rêvait nuit et jour.

Après les premiers pas, la démarche plus assurée, elle continuait de promener ses yeux sur l’ensemble de la pièce et sur chacun de ses occupants, sans toutefois réussir à imprimer un seul visage.


¤Peut-être est-ce parce qu’ils sont tous masqués…¤, intervint Pixie d’une petite voix narquoise.
*Pixie, tu as vu ces lustres ? Je n’en ai jamais vu de si beaux ! Et ces tentures ! Comment ont-ils fait ?*

Lucy avait toujours des étoiles dans les yeux. Ils brillaient ainsi avec presque autant d’intensité que le loup doré qui recouvrait une partie de son visage. N’ayant pas assez d’argent pour s’en acheter un, ni même assez de temps pour sortir, elle l’avait emprunté à l’une de ses collègues. Il lui allait, selon ses dires, à merveille. La taille enserrée dans le corset blanc propre aux domestiques pour cette soirée, et avec ses cheveux roux bien brossés pour l’occasion, elle avait tout d’une apparition solaire. Lumineuse. Mais intimidée. Pourtant, elle s’y fit, car elle n’avait d’autre choix. D’autres domestiques suivaient pour apporter l’entrée. Tout le monde devait être arrivé, à présent.
Dans ses bras, le plat qu’elle portait ne tremblait pas. Elle se doutait que le moindre faux-pas lui en coûterait, toute la haute société étant réunie en ce lieu ce soir.

Consciente que tous les regards, ou presque, s’étaient tournés vers le cortège des plats dont elle faisait partie, elle s’appliqua à faire ce qu’on lui avait dit.


¤Et si on s’amusait un peu ?¤, proposa Snowy, le plus taquin parmi ses chimères. ¤Peut-être qu’un petit accident au moment de servir les mets… Ce serait si vite arrivé…¤
*Je t’en prie, Snowy ! Je joue ma place, ce soir !*

Ayant posé son plat, elle attendit les ordres pour la suite.
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Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] _
MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptyLun 13 Juin - 10:45

*Second Tour*

Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] Hhh10
Citation :
Quelle charmante soirée s’annonce là n’est-ce pas ? A présent que vous avez découvert la salle et ses merveilles, retrouvés quelques connaissances et/ou goûté à quelques charmes du Manoir, voilà que l’orchestre un instant se tait pour laisser place à un sulfureux masque rouge. La femme monte sur l’estrade et de sa voix chaud et sensuelle vous annonce que si vous le désirez, le dîner va être servi. A ses mots, dans le font de la pièce, un colossale lustre de cristal et d’or descend du plafond alors que deux tentures de velours dorées s’ouvre pour découvrir une table somptueusement garnie et immense. La particularité de cette table ? Et bien elle est en S de façon à ce que tout le monde puisse se voir les uns les autres… Ce qui peut être fort amusant une fois que la nuit aura un peu plus avancé et que éméchés par l’alcool et envoûtés par les délicieux charmes du Manoir, vous convives et employés finirez par battre masques et jupons pour vous adonner au plaisir des plaisirs, clou de la soirée et apogée des délices à découvrir en ces lieux.
Vous et votre partenaire qu’il soit client ou employé vous dirigez donc vers cette éblouissante tablée à la nappe d’organza rose brodée d’or, sur laquelle fleurs, menu personnel et calligraphié, chandeliers, macarons, vaisselle dorée, perles et billes de verre décoratives on été dressés avec soins et méthode dans le seul but de ravir vos mirettes ! Prenez place sur ces chaises de velours aux moelleux coussins ! Asseyez-vous et appréciez cette délicieuse entrée que des serviteurs et servantes bien légèrement vêtus vous apporte se penchant sur votre épaule droite, décolletés déployés pour vous messieurs et torse huilé pour vous mesdames.

Souvent on dit que la qualité prime sur la quantité. Chez les Boldiwn, les deux sont indissociables. Dans votre assiette vous est présenté à déguster un pâté de foie gras d’Alsace et sa sauce chocolat amer, ainsi que des huitres – dites aphrodisiaque, petit clin d’œil de la maison – et se perles de chocolat. Et oui ce soir le chocolat est à l’honneur ! Mangez, goûtez et dégustez sans limite et surtout… De la manière qu’il vous plaira. N’oubliez pas où vous vous trouvez…

Une fois les visages d’avantages le nez dans les décolletés et les nuques graciles que dans les assiettes, une nouvelle fois l’orchestre ait silence. Une femme monte sur l’estrade à son tour. Qui est-elle ? Et bien trouvez là messieurs et vous le saurez… Vous la voyez la fort vêtue n’est-il pas ? Que fait cette créature de luxure ainsi habillée à une telle soirée ?
Oh mais voilà que sa robe tombe à terre, vous dévoilant son corps aux formes généreuses et bien dignes des plaisirs que le manoir à offrir. Son rôle ? Très simple. Elle est le premier jeu de la nuit parmi tant d’autres. Sous son masque elle vous regarde et vous invite à le suivre alors qu’un gant de soie glisse le long de son bras avant d’aller se perdre sur la piste de danse où elle l’a envoyé à la première main qui l’attraperait.
Diantre elle fuit tout en continuant de se dévêtir ! Et bien c’est à vous de jouer cher invités. Pour la gagner pour la nuit, il vous faut la retrouver en suivant ses vêtements à la trasse. Mais attention vous croyiez vraiment que cela serait si simple ? Dans les couloirs de la demeure ont été dissimulés de faux indices. Indice qui vous conduiront face à certaines surprises, mais pas à la délicieuse à gagner. Tic tac, tic tac, le temps presse ! Et le dernier arrivé ne sera pas le premier servi…

Pour ceux qui préfèrent demeurer dans la salle de bal et continuer de profiter des charmes des autres exotismes présents et/ou qui ont déjà trouvé leur bonheur, et bien les employés sont toujours là pour vous. La musique continue de charmer vos oreilles et un quadrille des plus entraînant raisonne de ses premières notes. L’alcool coule à flots et la douceur et l’amertume du chocolat vous enivrent les sens. Abandonnez-vous et profitez ! La nuit ne fait que commencer et a encore tant à apporter…

-----------------------------

Ordre de passage :

Amélia *
Adrian *
Dawn *
Oliver x
Adam *
Delilah *
Gabrielle *
Christopher *
Bérénice x
Armand x
Abigaëlle *
Rose
Esha x
Violette *
Florimond *
Léandre *
Anne Lise *
Loïc *
Jules x
Lucy x
Alexandre *
Aurora x
Angelina x
Léonard x
Serena

* => a posté
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Amélia Boldwin
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] EmptyVen 17 Juin - 8:41

Les invités arrivaient, tous ayant parfaitement bien jouer le jeu. Je reconnaissais tout le monde, connaissant parfaitement les corps, les regards, de ceux et celles qui venaient passer de bons moments dans notre Manoir. Nos employés étaient fabuleux, leurs corps mis en avant. Toutes et tous étaient délicieux, à croquer et cela était le but de la soirée. Les esprits devaient se libérer, les corps devaient se mêler. De toute manière les invités étaient des personnes qui, je le savais, n'auraient aucun mal à se mélanger et à jouer le jeu du ''qui suis-je''.

Je déambulais, charmant, caressant, embrassant parfois. Mais je ne voulais pas m'attarder auprès de qui que ce soit, du moins je n'étais intéressée que par Florimond que j'allais finir par trouver. Naturellement certains clients que reconnaissaient et m'arrêtaient, espérant pouvoir fricoter avec la patronne. Mais tous devaient savoir que j'aimais être inaccessible … Alors tout en charmant et en remettant certains à leur place, j'observais mes employés, principalement petites nouvelles. Ainsi je ne loupais pas la petite Dawn qui venait de mettre un homme à terre. J'allais finir par mettre cette effrontée à l'amender et la corriger comme il se devait. Mais pas cette nuit là, je me devais de garder mon calme. Je comptais malgré tout en toucher deux mots à mon époux qui, je le savais, avait des vues sur elle. Je partie donc à sa recherche, laissant ma coupe de champagne vide sur un plateau.

Et soudain un main m'attrapa. Un léger cri de surprise s'échappa de mes lèvres et, en quelques secondes, je fus sur le dos, allongée sous le corps d'un homme. J'aurais pu me débattre et faire une esclandre, mais je reconnu ce regard, cette voix. J'en oubliai pourquoi j'étais partie chercher Adrian. Au diable cette Dawn, je voulais m'amuser. Celui que j'avais tant cherché m'avait trouvé, je n'allais pas laissé passer ça. Alors mon sourire espiègle s'afficha sur mon visage.

- Bonsoir vous … dis-je d'une voix sensuelle.

Mes mains glissèrent sur son corps parfait, je me rappelai alors de nos ébats dans son jardins, ce jour où enfin nous avions pu conclure et nous donner l'un à l'autre. Florimond était un amant de choix.

- J'espérai justement vous trouver … dis-je en allant jouer avec son cou.

Mes lèvres dégustaient, ma langue titillait, jusqu'à ce que je prenne possession de ses lèvres pour un baiser fougueux. Une de mes mains glissa entre nos corps, allant se faufiler jusqu'à son entre-jambe. Je ne passai pas par quatre chemin, j'étais directe, je voulais l'allumer, le titiller, sachant pertinemment que je dîner allait être bientôt annoncé. Mais nous pouvions jouer encore … jeux de mains, jeux de langues. J'avais envie de le voir nu, de déguster chaque parcelle de peau, mais je ne le fis pas, me contentant de titiller pour mieux savourer plus tard.

Au bout d'un certain temps, la musique s'arrêta, le dîner fût annoncé. Nous nous dirigeâmes donc vers la table en S.

- Je ne compte pas vous lâcher … dis-je avec amusement.

Les convives étaient ravis, découvrant la luxueuse table et la fabuleuse entrée qui fut servie. Les papilles allaient être ravies, foie gras et huîtres, mêlées au chocolat. J'étais gourmande et espérais ravir mes invités par la même occasion. Je trempai mon doigt dans le chocolat amer de foie gras, l'offrant à Florimond.

- Dites moi ce que vous en pensez …

Je ne m'occupais de personne d'autre. La soirée était censée se dérouler parfaitement bien. Les domestiques avaient leurs rôles, chacun savait quoi faire. Notre merveilleuse Délicieuse allait jouer son jeu. Et rapidement, alors que les convives terminaient leur entrée, elle se mit en scène, commençant à se montrer, à aguicher sensuellement. Les mâles observaient avec envie, désireux de poser leurs mains sur elles. Tous n'allaient pas suivre ce petit jeu, c'était évident, et un seul pourrait le gagner. Le gant tomba à terre, le jeu commença … Suivez là Messieurs, me dis-je, et amusez vous.

Je fis en sorte cependant de garder Florimond avec moi, m'amusant en étalant du chocolat sur mon cou dévoilé, ainsi que le haut de ma poitrine. Aguicheuse je l'étais, plus que toutes, du moins c'était ce que je pensais.
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