Le Manoir des Délices
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 Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]

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Adrian Boldwin
Maître des lieux
Adrian Boldwin

Messages : 328
Date d'inscription : 26/09/2010

Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 _
MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptyLun 27 Juin - 18:42

Les convives arrivaient les uns après les autres, chaque entrée, chaque passage n’échappaient pas à mon regard inquisiteur. Car si j’étais là pour m’amuser, je voulais également que tout se passe à merveille. Aucun caillou ne devait venir enrayer la fête que je voulais somptueuse, tout comme ma magnifique épouse. Car si j’adorais me fondre dans la débauche la plus totale, mon perfectionnisme était également une part importante de ma personnalité. Cette fête devait rester dans les annales, je voulais que l’on s’en souvienne longtemps et sur ce point, je savais qu’Amélia était sur la même longueur d’onde que moi. Je ne tolérerais aucune faute, aucun problème, car mon courroux serait terrible pour les fautifs. Je savais d’expérience que si la soumission de mes « protégées » pouvait paraître évidente dans la théorie, dans la pratique, bien souvent il n’en était rien et j’avais les concernées dans mon collimateur.
Dawn…. En première ligne.

Quand le monde se fit plus nombreux, je quittai mon poste d’observation, pour me noyer dans la masse à mon tour. Ma tenue, très différente de ce que je portais habituellement, me permettait d’être totalement méconnaissable, je déambulais parmi les invités, comme un anonyme dans la foule. Cet état me plaisait au plus au point et cela me permettait de jouer au chat et à la souris. J’adorais ça. Je me faisais courtois et entreprenant avec les dames, frôlant de mes doigts baladeurs les croupes avantageuses et les décolletés affriolant de la gente de féminine. Je goûtais avec un plaisir à peine voilé à cette position des plus favorables qui était la mienne.
Reconnaître, sans être reconnu.

Toujours attentif à ce qui m’entourait, les nouveaux exploits de ma chère Dawn ne m’avaient pas échappé et je jubilais d’avance à la punition qui me plairais de lui octroyer. Mon regard cependant s’attarda sur ses formes délicieuses, elle était particulièrement en beauté ce soir…. Mais je la laissais pour l’instant.

Chacun faisait ce qu’il avait à faire, faisant preuve d’un professionnalisme tout à leur honneur et j’étais satisfait.

Je remarquais également l’arrivé du fameux Florimond. Je poussais un soupir, je savais que ma moitié avait des vues toutes particulières sur lui, tout comme moi pour mon insupportable apprentie. Pourtant, et ce bien malgré moi, je ne voyais pas d’un très bon œil, leur relation naissante. Instinctivement, j’avais l’impression qu’entre eux, cela dépassait le côté charnel !
J’espérais me tromper…
Et tout comme je m’y attendais, ils ne perdirent pas de temps à se retrouver.
Décidé à ne pas me laisser gâcher ma soirée par mes ressentiments, je fis fort de laisser de côté l’amertume qui me gagnait et je reportais mon attention sur la délicieuse qui venait d’entrer en scène.

Comme prévu, son arrivée fut parfaite, tout comme sa prestation. Je ne fus pas le seul de cet avis, rapidement tous les regards convergèrent vers la scène, gourmands et intéressés…. Pourtant, un seul d’entre eux pourra y goûter ce qui annonçait une bataille dure et acharnée…. Un vrai moment de régal.

Je profitais du nouvel engouement, pour me glisser discrètement derrière ma jolie proie. Aucune peine pour la trouver, elle n’avait pas quitté sa place depuis le début de la soirée. Accrochée au clavecin, comme à une bouée de sauvetage.
C’est donc très naturellement que je m’approchais d’elle, l’air plus courtois que jamais, parfait dans mon rôle de parfait gentleman. Mes prunelles brillaient d’une douceur et d’une pointe d’espièglerie qui ne m’étaient pas coutumières, du moins pas avec les filles.

D’une voix douce et charmeuse, je l’abordais, une main apposée sur mon cœur, lui offrant même une courte révérence.


« Bonsoir… Puis-je me permettre de me joindre à vous… je vois que nous partageons le même intérêt pour les dons incontestables de ce musicien. »

Poli, je le saluais dans la foulée, détournant… exprès mon attention de cette chère Dawn. Car mon but n’était pas de la brusquer, encore moins de la braquer… mon seule et unique intention était de la faire devenir mienne… mais pour que la victoire soit plus belle, je voulais qu’elle tombe dans mes bras d’elle-même, je voulais qu’elle succombe à mon charme, je voulais qu’elle prenne du plaisir et je n’en démordais pas, je savais depuis le premier regard que j’avais posé sur elle… elle était faite pour ça.
Je reconnaissais que mes intentions étaient vicieuses et sournoises, mais quel challenge excitant.

La soirée ne faisait que débuter.... mon petit jeu également.
J'étais incontestablement confiant, pour l'un, comme pour l'autre !

Je ne suivais plus du tout ce qui se passait sur la scène, concentré sur ma jolie interlocutrice. Pas besoin de regarder d'ailleurs, tout était parfaitement huiler et je savais déjà que la table était dressée et que le moment était venu de s'y rendre, si on le souhaitais. C'est donc tout naturellement que je l'invitais à venir s'installer à mes côtés, le temps de se sustenter.


« Me feriez-vous l'honneur de m'accompagner à table ? Il me serais très agréable de vous avoir à mes côtés.»
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Dawn Cavill
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Dawn Cavill

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Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 _
MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptyDim 3 Juil - 22:26

Je ne me sentais pas à l’aise dans ces vêtements taillé pour la plus aguicheuses des courtisanes et pourtant, je me sentais belle… Comme une enfant lorsqu’elle met les escarpins de sa mère pour la toute première fois. En marchant avec et en entendant les talons raisonner sur le sol sous ses pas, elle s’imagine pousser des ailes. Etrangement c’est la sensation que j’avais… Portée sur mes bottines de brocart d’or, je flottai à travers la foule au son mélodieux du clavecin de Léandre, enivrée par ce décor somptueux digne des plus grands bals de la Cour ou des carnavals de la belle Venise…
Soieries, mousselines, taffetas, organza, masques de dentelle, de velours ou de cuire, éventails de tissus ou de plumes, des couleurs les plus vives en passant par les plus pâles, des plus brillantes aux plus douces, la salle de bal et son plafond d’étoiles semblait tout droit sortie d’un autre univers. Un monde merveilleux et mystique de ceux dont mon père me contait les histoires lorsque j’étais petite.
Les notes que produisaient les mains fabuleuses de mon musicien préféré n’aidaient pas à faire passer la nostalgie. Je regardai ces gens boire, manger, virevolter et danser autour de moi aux sons d’un menuet entraînant dont mon corps marquait les temps instinctivement. J’adorais danser. Depuis toujours… Mais me mêler à ce monde que je refusai, ça m’étais impossible. Je ne le voulais pas… J’étais en train de faire tout ce que je m’étais juré de ne pas faire en arrivant ici et ça m’effrayait…
En moi tout était confus… J’étais supposée abhorrer cette fête alors que plus le temps passait et plus je m’y plaisais... Tout ce faste, toute cette festivité, tous ces éclats de rire, cette insouciance, cette joie de vivre et de s’amuser… Cela me changeait tant de tous ces jours si noirs qui étaient passés depuis mon enlèvement… En particulier un… Celui où un client m’avait porté le coup de trop et que le mur de protection autour de mon cœur s’était écroulé à force de brèches irréparables, le laissant nu et vulnérable à tout, assailli par tout ce face à quoi j’avais lutté et contre quoi je m’étais battue depuis mon arrivée… La douleur avait déferlé sur mon organe de vie encore inviolé de tout, aussi fragile et pur que du verre dans un monde de cristal telle une vague dévastatrice qui avait tout emporté. Elle l’avait brisé… Et avec lui l’espace d’un instant qui m’avait paru une éternité, m’avait tout prit. Mon courage, ma ténacité, ma fougue, ma volonté, ma force… Je ne sais même pas comment j’avais encore réussi à marcher – ou plutôt à me porter – dans le manoir jusqu’à trouver Oliver… Je m’étais littéralement écroulée dans ses bras, complètement éplorée, le corps tremblant et le cœur et l’âme en sang…

Près de Léandre, j’écoutai sans me lasser les accords de sa partition, accoudée à son instrument sur lequel se consumaient quelques bougies sur un chandelier d’argent qui faisait danser de jolis reflets d’or sur ma tenue et mes cheveux auburn, me demandant après avoir déposé la flute de champagne si il allait ma reconnaître derrière mon loup et surtout derrière cet accoutrement…
En général dans ce genre de mondanités, on ne s’occupe pas des musiciens. Alors qu’ils sont probablement les plus méritants. Je me demandai si tous ces gens présents, nobles ou non, avaient conscience de la chance qu’était la leur de pouvoir bénéficier d’un tel prodige de la musique pour animer leur nuit.
Au tintement du cristal sur le clavecin ivoire, le regard sombre de Léandre se releva vers moi. Je guettai sa réaction les joues légèrement rosies, alors que contrairement à tous les autres ou presque, ses yeux restèrent rivés aux miens. Ils ne s’attardèrent pas sur mon corps et mes formes dévoilées. Il ne détailla pas ma taille finement marquée par un corset fortement ajusté, ni mes seins indécemment pigeonnants, pas plus qu’il ne se perdit à suivre les courbes de mes jambes bordées de soie d’or. A son sourire qui naquit sur ses lèvres, je sus qu’il m’avait reconnu.
Léandre était quelqu’un de réservé et de plutôt renfermé même. Je ne l’avais pas revu depuis notre rencontre et avait légèrement peur qu’il ne m’en veuille pour ce qui s’était dit ce jour là…
Pourtant, à cet instant, en me voyant, son visage s’était illuminé. Le soulagement m’envahit et mon cœur s’allégea. Mon nom prononcé par ses lèvres qui alla caresser mes oreilles joliment parées de pierreries termina de me rassurer.


- Bonsoir, continuai-je de lui sourire, appréciant la discrétion dans sa voix tout en mimant un toast à son attention avant de porter mon verre à mes lèvres brillantes.

Je tressautai néanmoins lorsqu’un homme masqué d’un masque de cuire vert passa près de moi et laissa sa main s’attarder sur ma cuisse dénudée. Furtive, je me retournai vers lui faisant voler mes boucles dans mon mouvement, fulminante, et m’apprêtai déjà à lui dire ma façon de penser lorsque des notes follement familières m’arrêtèrent net.
Le cœur battant, une drôle de sensation au cœur, je pivotai lentement vers Léandre et le regardai entamer cette mélodie. La mélodie… Notre mélodie. Celle que nous avions joué ensemble. Celle dans laquelle je l’avais entraîné afin de ramener un sourire sur son visage si triste et si dur et que finalement il avait parfait de son talent lorsque je n’avais plus été capable de le suivre... Nos regards s’accrochèrent pour ne plus se quitter.
Emue, reconnaissante de son geste et rayonnante, oubliant tout le reste autour de moi, où je me trouvai et ce que l’on voulait de ma personne entre ces murs, je me laissai aller à l’écouter sans relâche tout en battant la mesure de mes doigts fins, n’ayant qu’une envie ; m’asseoir à côté de lui et l’accompagner.
Et puis d’ailleurs, qu’est-ce que j’attendais pour le faire ? Qu’importe ce que diraient les Boldwin, je ne m’en étais jamais souciée jusqu’à présent et ne comptai pas commencer ce soir ! Amélia devait de toute façon être trop occupée à batifoler, quant à Adrian et bien que le diable l’emporte et le brûle dans son enfer !
Doucement, alors qu’autour de nous au son de cette musique l’effervescence s’était un peu calmée pour faire place à divers rapprochements sur la piste, les divans et recoins de la salle de bal, je m’avançai vers le tabouret molletonné sur lequel Léandre était installé, faisant glisser mes doigts sur le bois du clavecin.

Mais les prunelles du pianiste m’indiquèrent que quelque chose était derrière moi et c’est avec cette grâce naturelle que je suivis son regard et m’aperçus que ce quelque chose était en réalité quelqu’un. Je croisai alors des yeux sublimes, des yeux de soie, doux et espiègles, bleus à faire pâlir le ciel d’envie. Un instant, quelque peu déstabilisée par son attitude absolument pas brusque ni rustre - ce qui croyez moi me changeai, - je restai là sans bouger, les lèvres légèrement entrouvertes à le dévisager. Il était… beau… Son masque si noir dissimulait pourtant la moitié de ses traits, ne laissant ressortir que ces perles azur, ne donnant pas d’autre choix que de les contempler tant elles étaient belles.
Je fronçai quelque peu les sourcils un peu déconcertée lorsqu’il s’inclina main sur son cœur comme un parfait gentleman devant moi, d’un salut digne d’un chevalier servant à sa reine. Méfiante vis-à-vis de la gente masculine de ce manoir, j’essayai de le deviner, de savoir ce qu’il voulait, qu’elles étaient ses intentions. J’attendais… Ils avaient toujours des intentions. Ce n’étaient en général qu’une question de temps avant que ne tombe la façade du prince charmant… Derrière le masque de l’ange se cache souvent le diable. C’est là sa plus belle ruse après tout. Faire croire à tout le monde qu’il n’existe pas…
Oui mais voilà, moi je l’avais déjà vu danser devant moi de nombreuses fois sous les traits de bien des hommes en ces lieux. Je me méfiais et à juste titre avec tout ce que j’avais vécu à cause des clients trop entreprenants… Seul trois hommes avaient trouvé grâce à mes yeux ici. Oliver parce qu’il m’avait sauvée d’un viol et empêché de me défigurer quelques jours après mon arrivée, Léandre pour ce qu’il avait fait pour moi en payant pour m’offrir un moment d’oxygène hors de ces murs sans chercher à me toucher ou à profiter de moi et Alexandre parce qu’il était Alexandre... Il y avait quelque chose en lui que j’aimais. Qui me reposait.
D’ailleurs où était-il ? Je ne l’avais pas encore vu…

Alors que la délicieuse annonçait le repas, la voix chaude de l’inconnu me tira de mes pensées, faisant naître quelques frissons sur ma peau dénudée et c’est sur mes gardes que je me rapprochai de l’instrument, sans reculer pour autant. Je ne reculais pas ! Jamais ! Et surtout pas face aux hommes fréquentant cet endroit !
Mon attention ne perdait pas un seul de ses gestes ni un seul de ses regards, captant le moindre de ses souffles. Que voulait-il à la fin ! A quoi est-ce qu’il jouait ?! S’il voulait essayer de profiter de moi ou laisser courir ses mains baladeuses et bien qu’il essaie ! Que je le remette à sa place une bonne fois et qu’on n’en parle plus bon sang !
Mais non. Il n’en fit rien. Il salua Léandre avec le plus grand respect qui soit et en revint gentiment à moi, sans empressement, sans insistance…

Dîner avec lui… Mon regard opalin regarda Léandre, puis dévia vers la grande tablée que la tenture avait dévoilée. J’avais l’estomac noué pour je ne sais quelle raison… Une drôle de sensation en moi que me provoquait la proximité de cet homme depuis qu’il s’était retrouvé devant moi… Une sensation que je n’aurais su qualifier de bonne ou de mauvaise… Déjà vu ? Nouveauté ? Bien être ? Mal être ? Mon cœur s’affolait et pulsait mon sang avec force dans mes veines bien trop fines pour supporter un tel afflux de sang...
Me joindre à cette table où déjà des convives se léchaient et mangeaient les uns sur les autres ne me disait vraiment rien… Ce n’était pas moi tout ça ! Quoiqu’en dise Adrian ! Je ne voulais pas faire partie de ce monde là ! Je n’en ferai jamais partie ! Je ne voulais pas de tout ça ! Je n’en voulais pas !

Encore fragile des derniers évènements, vulnérable, je sentis une brèche se faire et craqueler le mur rebâtit autour de mon organe de vie… Ma gorge s’obstrua de clous imaginaires mais je tentai néanmoins de garder contenance, de rester forte, de conserver ce feu dans mes yeux. Il fallait qu’il brûle ! Il devait brûler ! S’il cessait encore une fois, je ne me relèverais pas… Je le savais…
Clignant des paupières pour me remettre les idées en places, je reportai mon regard vers l’inconnu et pris sur moi pour assurer ma voix de mon mieux.


- Je n’ai pas très faim. Pardonnez-moi. Je… Je vais aller rechercher un verre…

Piètre excuse, car il était encore à moitié plein et pétillait de tout son fief dans ma main… Avec un regard d’excuse et de regret à Léandre, je descendis de l’estrade et me faufilai – non, m’enfuis – à travers la foule, écartant, poussant sans me soucier de qui je bousculai, voulant sortir de cette pièce à tout prix et au plus vite. Qu’est-ce qui m’avait prit de descendre ! Pourquoi est-ce que j’étais venue à cette soirée !? Les battements de mon cœur cognaient dans ma tête. Mes pieds claquaient sur le sol. J’étouffais… suffoquais…
A mesure que j’avançai, les eaux de mon cœur meurtri voilèrent mes prunelles émeraude. Aussitôt je me rebellai contre moi-même, me secouant intérieurement. Oh non surement pas ! Cet endroit ne m’arracherait plus une seule larme ! Je me l’étais jurée après que Oliver m’ai réconforté deux jours plus tôt. Plus jamais je ne…
Arrivée à hauteur de la porte, je reconnus une silhouette familière se glisser dans une alcôve, seule, l’air paniqué. Tremblante, au bord de l’écroulement émotionnel, lasse, épuisée par tout ça, je m’arrêtai néanmoins et regardai les pans de soie qui l’abritaient des regards de tous.
Déglutissant, j’hésitai à courir jusqu’aux combles et m’y cacher recroquevillée dans un coin où je pourrai laisser mon corps évacuer tout son saoul ou bien aller voir si je ne m’étais pas trompée quant à cette personne. Mon regard brillant erra un instant dans la pièce, rencontrant quelques sourires graveleux et des œillades équivoques en ma direction que j’ignorai, écœurée, dégoûtée. Bande de porcs affamés !
Je voulais sortir… Sortir avant que mon cœur n’explose… Sortir avant que je ne m’écroule à nouveau. Mais si j’avais raison quant à l’identité de cet homme, je ne pouvais pas le laisser ainsi. Après un dernier regard envieux au grand escalier qui m’aurait mené tout droit jusqu’à mon refuge, j’inspirai un grand coup afin de me donner le courage de retourner dans la fausse aux lions, puis refoulant mes larmes, m’en détournai et pénétrai à nouveau dans la foule, jouant parfois des coudes pour réussir à passer au milieu des couples déjà à moitié ivres ou en train de commencer les préliminaires sur la piste de danse...
A nouveau j’eus droit à quelques attouchements, mais absolument pas d’humeur et à présent me fichant qu’on me reconnaisse ou non, ma fougue et mon indomptabilité naturelles reprirent le dessus. Je les envoyai royalement promener et à l’occasion ne me privai pas pour leur envoyer une bonne gifle faite Dawn au visage ou encore un bon coup de genoux bien placé. Zut à la fin !

Enfin j’arrivai jusqu’à l’alcôve et y entrai sans me poser d’avantage de questions. Mon moment de faiblesse était passé. Je l’avais oublié en le voyant Lui aussi désemparé. Je n’eus pas besoin de lui demander d’ôter son masque pour le reconnaître. Ce regard là, il n’y en avait qu’un. Et le voir aussi perdu et déstabilisé me serra le cœur.


- Alexandre…

Il était la sensibilité même. A cause de son handicape il craignait la foule et ses regards. Je le savais. Même dans le manoir il restait souvent à l’écart de tous. Et à juste titre étant donné les langues de vipères qui y trainaient. Alors être ici, au centre même de toute cette folie festive devait être dur pour lui… très dur… Probablement autant que pour moi, bien que de façon différente. Car si moi je n’étais que feu, lui n’était que douceur…
A genoux sur les coussins de satin, je retirai mon masque et m’approchai immédiatement de lui, retirant sa main de son cœur emballé et la serrant dans la mienne avant de le prendre dans mes bras tout en caressant ses cheveux d’un geste tendre.


- Tout va bien Alex… Calme-toi…

Ma voix n’était que souffle. Murmure. Caresse. Velours. Je voulais l’en envelopper et l’en réchauffer. Qu’il cesse de trembler. Qu’il me donne cette peur qu’il avait. Je pourrai l’endurer pour lui…l’en soulager… Ingérer tous ses tremblements et ses craintes pour les faire disparaître…
Doucement, mes doigts glissèrent sur son visage et de mes pouces j’effaçai les marques de tristesse sur sa peau en lui souriant avec douceur. Avec lui je parlais par mon regard. Une chose qui était née naturellement entre nous. Et en cet instant mes yeux lui traduisaient de respirer alors que je continuai de caresser ses mèches de cheveux rebelles en des gestes apaisants et calmes.


- Voilà… murmurai-je en sentant son corps s’apaiser au bout d’un certain temps.

Lentement, je portai sa main sur mon propre cœur qui battait au moins aussi vite que lui, lui prouvant que pour moi aussi être ici malgré mon apparente assurance était très dur. J’avais du caractère. J’avais ma force et ma volonté. Ma répartie et mon entêtement. Ce qui m’aidait à ne rien montrer de ma fragilité réelle. Mais pour lui… Lui pour qui ses yeux étaient le reflet de ses émotions…c’était autre chose. Si on prenait la peine de les regarder vraiment…
Mes doigts se serrèrent autour de lui et sans décrocher mon regard « aimant » de lui, j’articulai sans vraiment faire entendre ma voix :


- Je suis là…

Si nous restions là trop longtemps, il aurait des soucis. Je ne doutai pas que Madame Hooper devait veiller au grain. En ce qui me concernait, je m’en fichais. Elle était habituée à ce que je lui crée des soucis et ça ne ferait que continuer. En revanche Alexandre, je ne voulais pas qu’il ait de problèmes.
Alors, après avoir rattaché mon masque, toujours douce, toujours patiente, sans le brusquer, je gardai sa main dans la mienne et l’entraînai hors de l’alcôve, la laissant à des clients impatients.
Nos paumes scellées l’une à l’autre je le menai finalement jusqu’à la piste de danse après lui avoir offert un chocolat attrapé sur un plateau d’argent pour lui redonner le sourire, et rieuse, entreprenai de lui apprendre à danser pour lui changer les idées, sur la musique entraînante d’un fabuleux Passepied, danse rapide, heureuse, vivante.


« Souris Alexandre… Souris… »

C’est tout ce que je voulais… qu'il sourit. Qu'il rayonne. Encore. Toujours.
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptyVen 15 Juil - 13:15

Je ne cherchai pas à percer le mystère de ces masques qui dissimulaient pour la plupart des âmes puantes, qui ne valaient guère la soie dont on les paraît avec tant d'indécence. Je me contentais d'oeuvrer près d'Oliver, surveillant, guettant la moindre anicroche qui aurait pu déchaîner les foudres des Boldwin. Un léger mal de crâne parasitait mes pensées, de sorte que je m'efforçais de faire le vide, de ne plus me focaliser que sur la sécurité du Manoir. J'échangeais brièvement avec mon comparse, n'étant pas d'un naturel bavard. D'autant plus que j'ignorais quel genre de rabatteur il était. S'il prenait plaisir à violenter ses victimes, ou si au contraire il se montrait d'un tact étonnant compte tenu de sa fonction. Cela ne m'intéressait pas. La musique que l'on entendait depuis le hall se faisait suffisamment persistante, insistante pour agacer encore ma tête, me torturer davantage et augmenter mon ressentiment et ma mauvaise humeur. Une nuit de débauche inutile, fastueuse... Et malgré mon obstination à ne pas m'attacher à Gabrielle, mon esprit s'envola vers elle, et mes lèvres se pincèrent un moment, tant j'avais mal. La savoir dans des dizaines de paires de bras, me sentir déchiré, torturé entre mes convictions et une certaine forme d'honneur que je m'entêtais à défendre. Mon attirance pour elle se faisait chaque jour plus pressante, d'autant plus depuis la nuit où je l'avais raccompagnée ici. Un deuxième baiser qui avait été celui de trop, qui avait fait céder les digues que j'avais patiemment construites et élaborées pour éviter toute histoire de ce genre. Le poids du secret s'ajoutait à celui du désir.... Et à celui de mes responsabilités. Je n'étais plus un jeune homme, et n'avais aucune excuse pour aller batifoler avec une Délicieuse, d'autant plus sous le nez de mes patrons dans leur propriété. Mais la tentation... Cette mère de tous les vices que j'avais réussi à conserver à bonne distance jusqu'à présent me saisissait, m'agaçait et titillait le moindre de mes nerfs, me rendant à fleur de peau. Ainsi, le silence était encore mon meilleur refuge, le plus sûr.
Je n'avais pas revu la jeune femme depuis. Selon moi, c'était mieux ainsi. Je préférais me tenir à distance, éviter d'apprendre les traits de son visage par cœur au risque de les voir me hanter sans relâche. J'en étais là de mes fulminations silencieuses qu'un bruit de talons féminins me fit machinalement tourner la tête en direction de l'escalier.

Si je ne la connaissais pas encore à la perfection, je sus dès lors que la silhouette de déesse qui descendait les marches était bel et bien la Muse qui me rendait fou, et qui me faisait pencher de plus en plus dangereusement vers un précipice dont la chute serait longue, mais plus mortelle que jamais. Rapidement, mon regard perdit le sien. Elle avait dû se noyer dans le groupe qui s'attelait entre les portes du hall donnant sur la salle des fêtes. Tant mieux... Les souffrances les plus courtes sont les meilleures, et je fixai de nouveau mon attention sur l'entrée. Uniquement sur l'entrée. Néanmoins je ne pouvais ignorer mon cœur dont les battements cognaient en protestant furieusement et mon souffle, plus court. Nervosité. Soudain, une poigne ferme mais douce m'attira dans le recoin protecteur des colonnes de marbre qui décoraient le Manoir, me soustrayant aux regards. J'allais me récrier lorsque je sus que c'était Elle. Son odeur. Je vérifiai d'un coup d'oeil que personne ne pouvait nous apercevoir, pas même mon collègue rabatteur. Je priai pour qu'il fut en train de vérifier des invitations au moment où Gabrielle m'avait tiré ici. Dans le cas contraire, il me faudrait probablement trouver une explication vaseuse qui m'exaspérait d'avance. Mais pour l'heure mon front toucha celui de la jeune femme avant que nos lèvres ne se scellent. Pas besoin de mots, et notre baiser d'un naturel confondant fut pour moi une source de sérénité comme d'exaltation. Le feu qu'elle contribuait à faire croître se faisait trop présent, trop pregnant en moi. Il m'étouffait, me volait mon oxygène et rongeait petit à petit toutes mes défenses.
Mais ma nymphe s'enfuit vite de mes bras. Nous ne pouvions prendre le risque d'être surpris ici. C'est pourquoi mon étreinte la libéra, et je tâchai de lui rendre le sourire qui symbolisa notre au revoir. Car j'étais persuadé que nous ne nous reverrions plus avant quelques jours.

Je revins en pleine lumière, me rajustant à peine pour mieux reprendre ma place, évitant soigneusement les regards, et notamment ceux qu'Oliver auraient pu me jeter. Mes joues rosies parlaient déjà trop. Pendant un moment je demeurai parfaitement immobile, campé sur mes jambes uniquement maintenu par l'adrénaline. Je ne cessai de me repasser les images de ce baiser passionné, fiévreux, représentatif de notre folie. Nous étions fous, oui. Adultes, mais totalement inconscients. Cependant, je remerciai silencieusement l'une de nos invitées en la personne d'Anne-Lise Salincourt. Si son exubérance jurait avec mon tempérament plutôt taciturne, j'étais soulagé de l'apercevoir, car elle me permit de revenir sur terre et de reprendre conscience de la réalité. Je me surpris même à lui sourire de nouveau. De façon moins éclatante, mais tout aussi sincère. Probablement l'une des filles du Manoir que j'avais apprécié réellement au milieu de tant d'autres. Ce fut avec délicatesse que je lui ôtait le pli des mains pour procéder aux vérifications d'usage, plus par professionnalisme que pour véritablement m'assurer qu'elle était en droit de se trouver ici. Je le lui rendis avec un hochement de tête agréant sa présence tandis qu'elle se mettait à l'aise.
Si la proposition de la retrouver me tira un sourire plus crispé et gêné j'acquiesçai. Je ne promis rien, me méfiant de ses adorables moues, et de son corps, ses réflexes faits pour ce monde de stupre. Nous n'avions jamais été unis charnellement, mais je me rappelais on ne peut mieux ses avances entreprenantes auxquelles j'avais cédé pour mieux les lui refuser. Au moins ne m'en tenait-elle pas rigueur. Pourtant, j'avais intérêt à demeurer stoïque ce soir. Pour plusieurs raisons, la raison officielle me permettant surtout de me dissimuler derrière elle.

Une fois que tous les invités eurent rejoint le manoir des Boldwin les portes imposantes furent fermées. J'abandonnais un moment Oliver dans notre surveillance, rasant les murs de la Salle des Fêtes. J'observais. Je les observais tous, les employés comme les clients, les hommes comme les femmes. Adossé contre l'un des murs, les bras croisés, je me tenais à l'écart, contemplant ce spectacle en maîtrisant mon visage, refusant d'y laisser apparaître une expression de léger dégoût. C'était trop, beaucoup trop. Je n'avais pas faim, et voir la table écrasée par tous ces mets qui auraient pu faire subsister des quartiers de Paris pendant une journée ne m'enthousiasmait pas davantage. Je relevai les yeux vers la scène au moment où une délicieuse y grimpa. Gabrielle. De nouveau, je me sentais me tendre, comme si je ne souhaitais plus qu'une chose : me porter vers elle. Uniquement vers elle. Mais plus les secondes passaient, plus je compris le jeu pervers dont elle allait être la cible. Savoir que des vingtaines de mâles allaient la prendre en chasse comme une vulgaire traque de gibier acheva de me rendre malade. Je préférai rejoindre Oliver, le dépassant et me retirant de la salle des fêtes pour m'enfoncer dans les parties plus silencieuses du Manoir. Je devais m'éloigner des ces voix qui empoisonnaient l'atmosphère de même que par ces parfums capiteux, et ces odeurs de nourriture qui m'en donnaient la nausée.
Je ne regardai pas là où j'allais, laissant mes jambes parler pour moi. Priant pour qu'aucun d'Eux ne puisse la trouver. Espoir stupide. Mais savoir le contraire me plongeait déjà dans une colère difficilement contrôlable.
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Delilah G. Andov
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptyVen 15 Juil - 22:02

Delilah s'amusait, riant avec la clientèle, les cajolant, les caressant, leurs faisant oublier leurs peines pour quelques instant. On allait vers elle, appréciant sa spontanéité, son aisance et surement son expérience. La belle souriait, apportant la gaieté à sa manière dans cette salle des fêtes où tout n'était qu'amusement. La jeune femme regardait faire ses collègues, s'indignant parfois intérieurement de voir les petites apprenties faire quelques bêtises. Elle adorait tellement son métier, aimait tant combler ces hommes qui lui tournaient autours...

Bientôt, la délicieuse s'éclipsa de l'assemblée, s'excusant auprès des clients qui parlaient avec elle, leur disant que son devoir l'appelait. La jeune femme monta sur l'estrade, son masque flamboyant cachant son visage, mais ceux qui la connaissaient bien devaient l'avoir néanmoins reconnus... La délicieuse laissa les hommes admirer son corps divin, sublimé par sa tenue, calice de sa beauté ce soir.

Sa voix de miel, chaude et sensuelle, résonna bientôt dans la pièce. Elle annonçait l'heure du dîner, invitant l'assemblée à rejoindre les tables pour ceux qui le désiraient. C'est à ce même moment qu'un lustre descendit du plafond et que deux tentures dorés s'ouvrirent pour laisse voir la table, somptueuse et magnifique, garnie de plats alléchants. Delilah eut du mal à cacher son émerveillement, le même que celui de bien du monde rassemblée ici ce soir.

La délicieuse descendit se mêler aux convives, rejoignant la table comme bien d'autres. Si elle ne fit guère attention à l'un de ses voisins de table, le second attirait son attention par son attitude, l'expression de son visage même si elle n'en voyait que peu et sa chevelure également. La courtisane avait l'impression de connaître la personne assise près d'elle mais ce fichu masque faisait qu'elle n'était pas sûre de l'identité de cet homme.

Mais un serveur, au torse huilé, se penchant sur son épaule pour la servir, détourna l'attention de la belle brune. Faisant un sourire en guise de remerciement, la jeune femme commençât à se délecter de l'entrée qui venait de lui être servie, avec sa grâce naturelle. Mais lorsqu'elle voulu prendre son verre pour boire, sa main frôla celle de son voisin, ce qui l'électrisa. Tournant ses yeux noisettes vers l'homme, elle exécuta un sourire à son intention. Delilah jurerais que c'était Oliver. Tout son être lui disait que c'était lui. Et ses yeux... La brunette espérait qu'il la reconnaisse lui aussi.

Le monde s'agitait autour d'elle. Plusieurs membres de l'assistance avaient décidés de partir à la recherche de la jolie femme du jeu. Mais pas l'homme à ses côtés, ni elle même. Nouveau sourire de la part de Delilah. Si c'était bien Oliver, jouer le jeu de la séductrice la tentait plus encore que si c'était un client et avec les masques, ce serait facile... ou délicat, s'il l'avait reconnu. Néanmoins, si ce n'était pas lui, le jeu serait néanmoins délicieux.

Delilah tira subtilement sur sa robe, pour dévoiler un peu plus de sa poitrine, offrant une jolie vue à ses voisins, et aux personnes lui faisant face également d'ailleurs. Ces regards qui couraient sur elle, tellement bons, tellement excitants... La belle brune aimait séduire et cette nuit était - un peu - la sienne : une ode à la luxure, la beauté, le charme et la séduction. Et ce soir, la belle comptait bien être l'une des meilleures au "jeu de dames".


Dernière édition par Delilah G. Andov le Sam 23 Juil - 18:29, édité 1 fois
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Dawn Cavill
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptyMar 19 Juil - 10:49

Gabrielle C. Taylor a écrit:

La musique, les rires, l’alcool… La soirée commençait dans la volupté et s’achèverait ainsi. Les Boldwin avaient l’art de rassasier toutes les envies, les moindres désirs de leurs invités de marque. Les femmes, aux charmes ravageurs, n’étaient que maigrement vêtues et les mignons redoublaient d’ardeur auprès de leurs belles victimes. Gabrielle, après s’être comportée de façon fort cavalière avec Adam, avait profité de ce début de soirée, passant de bras en bras, jouant son rôle avec délicatesse, exquise parmi les exquises. Elle finit par s’éclipser afin de se préparer. Elle avait été reçue par Amélia plus tôt dans la soirée et elle avait été parfaitement claire sur son rôle. Elle était l’enjeu d’une chasse au trésor. Et le trésor n’était rien d’autre que Gabrielle. Celui qui parviendrait à suivre les indices et à la trouver remporterait le droit de la posséder pour la nuit entière. La jeune femme s’installa devant sa causeuse. Elle avait rejoint ses appartements, déserts et bien silencieux en comparaison du bruit qui régnait dans la grande salle. Elle s’assit, s’observant un instant devant le miroir. Elle retira son masque et s’observa, l’air songeur. Elle repensait à Adam, à leur soirée près des quais de la Seine. Il avait laissé nombre d’indices lui démontrant qu’il tenait particulièrement à elle. Elle soupira. Avait-elle vraiment le droit d’aimer ? Et si elle continuait de bien faire son travail, peut-être les Boldwin ne lui en tiendraient-ils pas rigueur ? C’était pure folie de penser cela. Les Boldwin étaient des gens d’affaire. S’il y avait le moindre risque de perdre un de leur atout, ils n’hésiteraient pas à tout saccager autour d’elle pour garder Gabrielle sous leur emprise. Dawn en était l’exemple parfait. La Délicieuse pensa un instant à Esha. La jeune femme aussi avait un rôle à jouer. Et pas des plus délicieux, ce n’était rien de le dire. Elles étaient toutes passées par là. Gabrielle, elle, avait eu la chance de connaître un homme avant de venir au Manoir.

Elle se releva et retira sa tenue légère. Son corps nu, sans défaut, reflétait sa blancheur dans la glace. Elle attrapa un flacon de crème de rose dont elle enduisit chaque parcelle de son corps. Elle coiffa ensuite sa longue chevelure couleur des blés. Elle enfila un soutien-gorge rouge sang ainsi qu’une culotte de dentelle de la même couleur. Une chemisette fine, transparente couvrit l’ensemble tout en ne cachant rien de ses dessous. Elle enfila ensuite son corsage, une femme de chambre l’aidant à le serrer. Une culotte longue, lui arrivant aux genoux. Puis, une robe bordeaux et noire qu’elle enfila par-dessus. De petits escarpins rouges chaussèrent ses pieds. Trop vêtue pour un tel lieu de débauche, hum ? Elle se rassit et traça au khôl un fin liseré noir le long de ses yeux. Elle trempa ses doigts dans le pourpre qu’elle étala délicatement sur ses lèvres. Elle devait être la plus parfaite possible. Enfin, elle noua sa chevelure avec des rubans noirs, dégageant ainsi sa nuque. Elle enfila de longs gants montant jusqu’au coudes, couleur bordeaux. Elle était fin prête. Il était temps d’y aller.

Elle sortit de la chambre, redescendant par un couloir dérobé qui lui permet d’arriver dans un coin de la salle des fêtes, discrètement. L’orchestre jouait un air sensuel et doux. Au bout de quelques minutes, il fait silence… C’est à elle. Gabrielle monte sur l’estrade. Les yeux se braquent vers elle, les hommes abandonnant leurs compagnes de quelques heures pour la dévirer du regard. Un sourire aguicheur s’étire alors sur les lèvres pulpeuses de la jeune femme. Lentement, avec une infinie langueur, elle remonte ses mains vers sa poitrine, se caressant doucement, laissant ses mains effleurer ses formes et les mettre en valeur. Elle adresse des regards à chaque homme, son cœur ratant un battement lorsqu’elle aperçoit Adam. Souriante, elle finit par délacer sa robe, toujours avec une lenteur mettant le public au supplice. La robe noire tombe alors à ses pieds. Ses formes, dévoilées, sont visibles par tous. Elle tend lentement le bras, laissant tomber sensuellement le gant parmi la foule. Un rire cristallin s’échappe de sa gorge, alors qu’elle virevolte, fait demi-tour et s’enfuit par une porte de la salle, en laissant son corsage tomber au passage.

Elle ne prend pas la peine de se retourner, alors qu’elle entend des pas derrière elle. Le premier qui la trouve est son conquérant. Elle connait cependant le Manoir comme sa poche. Gabrielle court dans le couloir, elle finit par arrive à un embranchement. Un sourire éclaire son visage. Elle retire ses escarpins, en place un à chaque voie et s’enfuit dans l’une d’elle. Le bruit de ses pas ne peut plus guider ses poursuivants. Seule la chance les aide à présent. Continuant sa course folle, elle aboutit dans une petite salle. Elle abandonne alors sa culotte longue, restant vêtue de sa nuisette, dévoilant ses sous-vêtements. Elle continue sa course et croise en chemin une ribaude qui lui adresse un clin d’œil complice. Elle est là pour semer de faux indices. Gabrielle ne pensait pas tant s’amuser de cette situation. Elle sursaute lorsqu’une forme au bout d’un couloir se précipite vers elle. Mais elle s’échappe de justesse par une porte dérobée. Un autre long couloir et la Délicieuse se débarrasse de sa nuisette. Elle tourne à gauche, des séries de portes lui laissant le choix de sa direction. Elle prend la première, laissant sur la poignée son soutien-gorge. Un petit corridor lui permet de mettre de la distance avec le bruit qu’elle entend non loin. Elle laisse sa jarretière devant une porte mais prend une autre. Dernier vestige de ses apparats, la culotte reste au sol, dans une petite salle isolée. Gabrielle poursuit sa course dans son plus simple appareil, et finit par arriver dans une salle, une fameuse salle. Elle ouvre la porte, nue, et entre dans cette salle. Celui qui découvrira laquelle il s’agit sera le gagnant…
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptyMar 26 Juil - 11:32

Les derniers invités venaient enfin d’arrivé. Je conduisis une femme que je reconnus comme étant l’une de mes dernière clientes. Si ma mémoire était bonne et mes suppositions sur son identité exactes, elle avait des mœurs assez … sauvages en matière de sexe. J’espérais que le pauvre mignon non avertit qu’elle irait séduire ce soir ne serait pas trop surpris. Alors que nous entrions dans la salle et que je lui souhaitais de passer une agréable soirée, elle posa une main sur les fesses. Me regardant dans les yeux, elle me murmura qu’elle en risquait pas de s’ennuyer et qu’elle espérait bien me revoir au cours de la nuit. Elle déposa un baiser sur mes lèvres et rejoins son mari parmi les convives.

Je frissonnais. Je n’avais nullement envie de me retrouver face à cette personne. La nuit que j’avais dû passer avec elle avait été l’une des plus dures de ma vie. Il était difficile d’apprécier cette femme qui ne partageait pas la beauté de toutes les autres clientes et filles du Manoir. Mais son âge avancé et sa laideur n’aurait pas été un si grand obstacle si elle n’avait pas insisté pour que je la morde et qu’elle décide de me fouetter pour me punir. Elle n’y était pas allé de main morte .

J’avais d’autres projets pour la soirée. Je voulais retourner embêter Dawn que j’avais eu la surprise de confondre avec cette cliente lors de notre rendez-vous. Elle s’était pointé dans la chambre pour récupérer ces chaussures je crois. Bref, après avoir passé quelques instants avec cette délicieuse jeune femme, il m’avait été d’autant plus difficile d’apprécier ma cliente. Les quiproquos qui avaient suivis avaient été extrêmement plaisants.

Je revins vers le hall pour déposer le manteau de ma cliente puis je revins dans la pièce. Il était temps pour moi de m’amuser ! Une main m’agrippa le poignet et m’attira dans un coin. Dans la pénombre je reconnu un de mes clients. Sans doute mon préféré. Je n’avais eu que peu de rendez-vous avec des hommes mais je m’étais vite rendu compte que ce n’était pas si déplaisant. Surtout avec ce jeune homme.

Pour cette soirée inoubliable, il avait revêtit une veste bleu nuit sur un gilet de satin noir. Un simple loup de » velours du même bleu cachait une partie de son magnifique visage.

« Bonsoir Christopher. J’aurais bien aimé t’enlever pour la soirée mais tu as des obligations et je ne voudrais pas que tu ais des ennuis par ma faute. Je vais donc te laisser. Je voulais que tu ais connaissance de ma présence. Nous nous reverrons sans doute . Bonne soirée »

Il m’embrassa furtivement et partit vers la salle d’un pas assuré. Souriant, je rejoignis les autres convives. Me faufilant à travers les invités, je laissais mes mains caresser ça et là des morceaux de corps dénudés. Je vis Dawn près du piano. J’eu l’immense envie d’aller la taquiner. Je fus arrêté à mi-chemin par une demoiselle qui arriva dans mes bras. Un coup d’œil vers ma cible et je me rendis compte que quelqu’un d’autre avait accaparé son attention. Tant pis, j’aurais d’autres occasions.

Le diner fut alors annoncé après qu’une magnifique fille du Manoir ait commencé à se dénuder. Elle était l’enjeu de la chasse aux trésors de la soirée. Décidément, Amélia s’était arrangé pour que tout soit parfait. J’accompagnais la jeune fille jusqu’à la table. Celle-ci me pria de rester auprès d’elle. Ce que j’acceptais bien entendu.
Le diner commença. Le menu indiquait que tous les plats se déclineraient autours du chocolat. Pour ma part, cela me convenait entièrement. Nos papilles allaient être régalées et la soirée prommettait d’être riche en surprises !
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptyJeu 28 Juil - 18:18

Trois ans déjà ! Et cela en faisait maintenant deux qu'Abi fréquentait les lieux. L’excitation pour l’évènement à venir avait été palpable dans l’air du Manoir des jours avant le grand soir. Quoi de plus normal alors que de se préparer comme une reine pour s’y rendre ?

C’était certainement cette envie qui avait mit Abigaëlle en retard. Elle avait entendu parler – sur l’oreiller – de cette touche d’orientalisme que voulaient donner les Baldwin à la soirée, et elle s’était appliquée, en bonne élève. Avec les conseils d’une servante qui lui venait d'Asie, et des indications très précises à sa couturière, elle avait fait confectionner pour l’occasion une tenue très particulière : un sarouel – si ample qu’on le prenait pour une jupe – constitué de couches d’un voile de soie vaporeux et coloré, à la ceinture et aux chevilles large et ouvragées. Abi ne portait pour cacher sa poitrine qu’un Sholi, assorti à la ceinture et extrêmement décolleté, un peu long, dénudant légèrement son ventre et tout à fait son dos, ce qu’elle trouvait particulièrement délicieux et excitant. Et par-dessus le sholi, un simulacre de sari, un simple foulard long, brodé d’or et accroché à droite de sa ceinture, il retombait derrière son épaule gauche, en pans gracieux. L’ensemble formait une silhouette harmonieuse, toute de tons orangés, bouton d’or et carmin, absolument flamboyant. Ses longs cheveux blonds, quant à eux, retombaient jusqu’au creux de ses reins, tressés de façon experte et très lâche assez bas sur sa nuque.

Peut-être la prendrait-on avec cet accoutrement pour l’une des prostituées du célèbre Manoir ? L’idée la fit rire devant son miroir, tandis qu’on la maquillait et qu’on lui appliquait sur le frond un Bindi ouvragé, incrusté de quelques brillants blancs et rouges, emprisonnés dans des volutes dessinés à la poudre d’or. Le même était reproduit au creux de sa gorge et de son décolleté, à la place d’un collier.

Au lieu du masque, elle cachait le bas de son visage, aux lèvres rehaussées d’un rouge profond, et ses cheveux sous un autre foulard assorti et accroché à sa chevelure avec des épingles précieuses d’or, finement ouvragées. De multiples bracelets de bras et de poignets, d’or et de pierreries, parachevaient le tout, ainsi que de fines ballerines brocardées d’or. Peut-être s’autoriserait-elle le caprice d’aller pieds nus à la fête ?

C’est avec un sourire creusé de fossettes toutes satisfaites qu’Abi s’était regardée dans son miroir en pied. Dans son esprit passaient déjà toutes sortes de poses qui la mettraient en valeur dans une telle tenue, qu’elle mimait vaguement, pour émoustiller hommes et femmes du Manoir.




La Baronne descendit enfin de sa calèche pour monter vers la porte du Manoir des Délices. Elle s’était enveloppée pour venir dans une longue cape de velours taupe, emmitouflée et encapuchonnée pour éviter de révéler trop vite son accoutrement. Tendant son invitation à l’homme placé devant l’entrée – Oliver, l’un des rabatteurs qu’elle croyait avoir reconnu – Abi franchit la porte que l’on referma peu de temps après elle.

Sous son voile, son sourire s’était épanouit, et ses yeux pétillèrent comme ceux d’une gamine lorsqu’elle s’avança dans le couloir. Elle enleva d’une main la broche de sa cape et se la laissa hôter des épaules par l’un des Mignons masqués. Apparemment, elle était l’une des dernières arrivées, et les bruits de verres qui s’entrechoquaient, de discutions animées, de rires et de gloussements entendus lui parvenaient depuis la grande salle comme un murmure délicieux plein de promesses. Elle prit avec un ravissement non feint le bras offert du Mignon et s’évertua à deviner qui était caché sous quel masque avec un air de chatte en chasse, tout en traversant la salle et la foule bariolée qui avait pris possession du Manoir. Elle sentait au passage des regards accrocher son corps, quelque peu dénudé, mais sans excès, regards aguicheurs et appréciateurs qui finirent de la plonger dans l’ambiance pleine de luxure du bal.

La table venait apparemment d’être dévoilée, et son mignon l’installa à sa place, la quittant sur un baisemain après lui avoir servi une coupe de champagne. Abi, des papillons plein le ventre, constata à cette occasion que son voile n’allait pas être des plus pratiques… Mais elle rechignait à l’enlever alors qu’elle venait juste d’arriver.


- Bonsoir à vous, très chers, quel thème délicieux, vous ne trouvez-pas ?
Fit-elle d’une voix coquine à ses voisins en croquant, sous son « masque », une praline fourrée de liqueur de framboise.

Un sourire complice, et tous reportèrent presque aussitôt leur attention sur la divine Gabrielle, qui venait de faire son apparition. Abi, appuyée à son dossier de manière langoureuse, se senti subjuguée par son petit manège, et lui aurait volontiers couru après si le menu n’avait comporté tant de chocolat. Mais voilà que son voisin, sans plus lui demander son avis, y trempait son doigt et lui badigeonnait le nombril en guise de bonjour, avant d’y passer une langue voluptueuse.

Abi fit retentir son rire cristallin en lui passant la main dans les cheveux ; voilà qui était prometteur d’une excellente soirée au Manoir des Baldwin.
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Violette Dupret
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptyMar 2 Aoû - 20:27

Tu iras travailler au manoir de Monsieur et Madame Boldwin.

Quand son beau-père lui avait annoncé ça, sans préambule ni précaution, Violette avait cru qu'elle travaillerait pour un très riche couple qui désirait obtenir les services d'une couturière, cuisinière, hôtesse, femme de ménage, camériste ou tout autre tâche qu'ils auraient bien voulu lui confier. Elle n'avait pas eu son mot à dire. A vrai dire, elle ne l'avait jamais eu. Le docteur voulait, Violette s'exécutait. Il en était de même avec sa mère. La jeune fille avait appris à ne pas protester sous peine d'être confrontée à la douloureuse colère de ses parents.

On l'avait donc escortée jusqu'à son nouveau lieu de travail et ce n'est qu'après en avoir franchi le seuil que Violette comprit qu'il ne s'agissait pas seulement d'un tranquille couple de riches personnes. La jeune fille avait fait un pas en arrière mais une main l'avait doucement poussée pour la faire avancer. Violette avait déjà connu la souffrance de la séparation et l’angoisse d’abandon, mais elle douta cette fois-ci ressentir la même chose. Elle ne comprenait pas pourquoi l'époux de sa mère lui avait choisi cette vie là. C'était inconcevable, impossible. Quant à sa mère.. avait-elle seulement cherché à s'y opposer ? Violette en douta.

Violette n'avait jamais ressenti de haine envers son beau-père ni sa mère malgré la sévérité de leur éducation. Pourtant, alors qu'on lui expliquait quel serait désormais son rôle au sein de cette maison, Violette ressentait une multitude de sentiments troubles et indéfinissables pour cette jeune fille pourtant d'un calme toujours olympien.

On lui avait montré sa chambre.... ou plutôt un lit parmi d'autres dans une chambre déjà peuplée d'autres filles. On l'avait lavée, la frottant comme si elle était pouilleuse alors qu'elle provenait d'une famille plus qu'aisée, et on lui avait donné quelques vêtements, ou plutôt des sous-vêtements qui semblaient à sa taille. Des humiliations, elle en avait essuyées plusieurs pendant son adolescence, et elle savait y faire face. Pourtant, la visite médicale fut une épreuve. Le médecin avait eu beau être doux et prévenant, la honte et le constat dégradant qu'elle était "bonne à servir" l'avait foudroyée jusqu'au lendemain. Elle n'avait pas prononcé un mot depuis.

Pourtant, une fête se préparait et l'effervescence du manoir était parvenue à la sortir de sa morosité. Jamais Violette ne s'était laissé abattre et son sens d'adaptation finissait toujours par prendre le dessus. Aussi, après avoir passé plusieurs jours renfermée sur elle-même à réfléchir, elle en était venue à quelques résolutions. Se préserver avait toujours été sa mission principale face aux difficultés, peu importe les sacrifices que cela impliquait. S'abaisser et accepter les humiliations pour ne pas se faire punir, ravaler ses protestations pour ne pas être privée d'un repas... elle en ferait de même ici. Ca lui faisait peur.. mais comme une branche, elle plierait pour ne pas casser.

Le jour J était vite arrivé et l'excitation avait gagné les autres filles qui piaillaient et s'agitaient dans tous les sens pour se préparer. Violette avait tenté de les imiter mais le résultat ne sembla pas à la hauteur de ce qu'espérait la gouvernante. Celle-ci la mena dans une pièce à part afin d'apporter les détails qui faisaient défaut à sa tenue. Se positionnant dans son dos, elle serra d'avantage le corset de satin ce qui lui coupa le souffle mais eut l'effet positif de faire pigeonner sa modeste poitrine de façon indécente. Elle lui ajouta un court jupon à froufrou de voile semi-transparent retenu par des petits nœuds de satin. Les bas de soie s'arrêtaient un peu plus haut que ses genoux, laissant la plupart de ses cuisses dénudées. L’ensemble de sa tenue était d’un blanc immaculé, jusqu’à ses bottines et ses bas, symbolisant sans nulle doute sa pureté encore préservée. S'attaquant à ses cheveux qu’elle avait laissés libres et sans ornement, la gouvernante les lui boucla avant de rassembler plusieurs mèches avec des rubans de satin blanc rappelant ceux qui se trouvaient sur la bordure en dentelle de son corset, tout en laissant quelques longueurs retomber sur ses épaules et dans son dos. Pour finir, elle déposa à l'aide d'un gros pinceau de la poudre rose sur ses joues pour lui donner plus de couleurs ainsi qu'un peu de rouge sur ses lèvres entrouvertes et de la poudre scintillante sur son décolleté, le tout enveloppé d'un léger parfum gourmand et sucré.

Quand Violette regarda son image dans le miroir, elle eut l'impression d'y voir une fragile poupée aux joues roses.


"Je ne suis pas capable de faire ce qu'on me demande." furent les premières paroles qu'elle prononça enfin depuis plusieurs jours.
"Tu n'as rien à faire sinon te laisser faire." avait répondu la gouvernante avant d'ajouter. "Si, ce que tu peux faire c'est sourire et paraître plus convaincante, allez !"

Et comme à son arrivée au manoir, elle l'avait doucement poussée pour la faire avancer tout en lui redonnant les consignes qu'elle devait suivre. Se faire discrète et ne pas se laisser toucher jusqu'à ce que le moment qui lui était consacré arrive.

La propriétaire du manoir était venue donner elle aussi ses recommandations. Violette l'avait fixée sans broncher. Très belle femme, d’une élégance raffinée mais d'une sévérité et d'une exigence acérées. Elle lui rappelait sa mère.

Désemparée, la jeune fille était donc descendue pour rejoindre la soirée. Le loup de dentelle que la gouvernante avait fixé sur son minois encerclait les deux billes bleues étincelantes de son regard qui parcourait la salle d'un air étonné. Le faste déployé pour la fête avait de quoi couper le souffle. Il y avait déjà beaucoup de monde et Violette dut se faufiler avec agilité pour ne pas se faire coincer contre un mur.

Une main effleura le galbe de sa cuisse et Violette fit volte-face. L'homme la regardait derrière son masque et l'invita à le rejoindre dans une des alcôves mises à la disposition des invités. Violette secoua négativement la tête et partit à reculons pour s'assurer qu'il ne la suive pas mais c'est une autre main qui attrapa son poignet et la plaqua contre un mur paré d'une tenture de velours. L'invité avait déjà visiblement bien profité du vin mis à disposition et fourra son nez dans son décolleté.

Les consignes.. elle devait respecter les consignes qu'on lui avait données. Personne ne devait la toucher, pas maintenant.


"S'il vous plaît... vous ne pouvez pas... lâchez-moi." murmura-t-elle pour que seul l'homme entende et éviter ainsi tout scandale.

Violette réussit enfin à repousser l'homme, dont le cerveau embrumé par l'alcool n'était plus très vif, et partit précipitamment vers la seule pièce où elle était à peu près sûre d'être tranquille : les cuisines.


Spoiler:
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Florimond de Plessis

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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptyMer 3 Aoû - 11:26

Sa voix délicieusement sensuelle, ses mains immédiatement sur mon corps, tout ça déclenche chez moi mon sourire le plus envoûtant. Je la revois nue entre mes bras, nos corps mêlés dans les jardins du château de mon paternel. Sans aucun doute l’une des plus belles après-midi d’amour que j’ai passé. Nous nous étions cherchés si longtemps elle et moi, jouant constamment au chat et à la souris que les trouvailles avaient été divinement excitantes et surtout, délicieuses… Oh combien délicieuses même…
Hé ! On se calme dans le pantalon ! Enfin un peu de tenue il est encore tôt tout de même…


- Il semblerait bien que je vous ai trouvé avant, murmurai-je à son oreille avant de m’en saisir de mes lèvres gourmandes.

Nous ne sommes pas seuls dans l’alcôve, mais très sincèrement, qui s’en soucie ? Les filles qui étaient avec moi un peu plus tôt se sont décalées vers mes amis, ayant sans doute reconnu leur patronne sous ce masque de velours rebrodé de dentelle. Si j’ai conscience qu’elles nous surveillent du coin de l’œil regrettant probablement qu’Amélia m’ai rejoint si tôt, moi en revanche je frissonne sous la langue de ma prisonnière qui se balade dans mon cou. Un petit gémissement rauque traverse mes lèvres avant qu’elles n’aillent se joindre aux siennes qui semblent m’appeler. Evidemment, je ne me fais pas prier, rendu fou par ce corps sous le mien, par cette femme qui n’est que luxure et sensualité jusqu’au bout des doigts…
Nos langues se mêlent et jouent l’une avec l’autre avec cette complicité qui nous lie depuis maintenant trois ans. Le jeu de qui poussera l’autre le plus loin jusqu’à ses limites a commencé. Et pour le moment, Amélia a une longueur d’avance car je sens mon sang qui bouillonne et mon corps qui s’échauffe... Sa main se glisse entre nous, frôlent mes abdominaux qui se contractent jusqu’à aller se glisser sans détournement sur ma virilité déjà bien réactive à sa présence… Je tressaute légèrement et me colle plus à elle, « l’écrasant » de mon poids alors que j’approfondis baisers et caresses, ma paume allant se perdre dans les méandres de son vertigineux décolleté afin d’aller agacer un de ses seins du bout de mes doigts. Je dois me faire violence pour ne pas m’empresser de relever ses jupons et la prendre là sur le satin des coussins devant tout le monde. Les images de notre dernière entrevue m’ont laissé un goût que je ne demande qu’à retrouver. A certains bruits, je devine cela dit que d’autres ne se privent pas… Mais je ne veux pas craquer déjà. Ça serait trop facile voyons !
Mais je me fais confiance… Je sais que si elle gagne cette partie, la suivante sera pour moi ! Quant à qui gagnera la soirée et bien… Si elle se finit comme j’ai envie qu’elle se termine en cet instant, peu m’importe à qui sera la victoire car les deux seront gagnants au final…

Nos amusements sont interrompus par la voix d’une des délicieuses du Manoir. La musique cesse, les baisers et les caresses également. Me redressant, j’entraîne Amélia avec moi et entreprends de la rentre un peu plus décente afin de sortir des soieries. Non pas que la pudeur l’étouffe, mais simple question de chevalerie.
L’annonce du dîner est faite et après m’être retourné pour admirer cette incroyable tablée, je tends ma main à Amélia afin de l’escorter jusqu’à son siège.


- Mais je l’espère bien ma chère, lui rendis-je son sourire accompagné d’un clin d’œil joueur.

À peine assis à table que les premiers plats arrivent en profusion. L’émerveillement des convives est palpable et mon envie de déguster tout cela on ne peut plus présente.
Mais voilà qu’à nouveau je me trouve distrait, étudiant chaque invité qui entoure cette table, à la recherche d’un songe…
Elle n’est pas là… Peut-être n’a-t-elle pas faim… Mais alors où est-elle ?
Mon regard bleu la cherche au milieu de tout ce faste et de tout ce luxe. Enfin je la vois, perle de cristal au milieu du verre grossier que représentent les autres à côté d’elle. Elle semble perturbée et cours pratiquement vers la sortie de la salle de bal. L’envie de me lever et d’aller savoir ce qui l’a mise dans un tel émoi me prend à bras le corps mais je suis incapable de bouger, mon cœur s’emballant dans ma poitrine. Quelle magie est-ce là qui m’ensorcèle l’esprit et le corps je n’en ai aucune idée mais elle en est indéniablement l’instigatrice… Je la suis des yeux et me crispe en la voyant finalement rejoindre une alcôve pour y entrer. L’idée qu’un autre puisse la toucher me rendrait presque dingue !
Mais bon sang qu’est-ce qui m’arrive à la fin ?! Je ne me reconnais pas ! Depuis quand la jalousie est un souci pour moi ? Depuis quand est-ce qu’une femme peut me faire penser à elle jour et nuit et me faire traverser la moitié de Paris dans le simple but de l’apercevoir au détour d’un couloir ?!
Ma main se crispe sur la fourchette en or près de mon assiette qu’une demoiselle fort peu vêtue vient de poser devant moi en effleurant mon bras de ses seins très largement révélés. En temps normal je lui aurais sourit et aurait laissé mon regard s’aventurer sur ses jolies courbes, mais en cet instant je n’ai plus d’yeux que pour Dawn.
Dawn… C’est tout ce que je sais d’elle. Son prénom. L’aurore… C’est tout à fait ce qu’elle représente. La naissance de chaque nouveau jour. La raison pour laquelle les journées doivent se succéder. Afin qu’elle puisse les emplir de sa beauté et de son sourire. Elle est comme un été indien au milieu de l’hiver… Prénom qui tourne et retourne dans ma tête comme une chanson éternelle. Et loin de m’agacer, souvent je me retrouve affublé d’un sourire complètement stupide en l’imaginant envoyer promener un homme comme je l’avais vu faire, ou simplement déambuler dans le Manoir.
Là, je la vois entraîner un homme à sa suite en lui tenant la main et ce même sentiment amer me transperce le cœur. Moi qui ai toujours adoré être celui que je suis, aujourd’hui, ce soir, c’est lui que je voudrais être. Lui à qui elle tient la main, lui à qui elle offre un chocolat, lui qu’elle entraine sur la piste de danse, lui à qui elle sourit, plus radieuse que jamais…


- Dites moi ce que vous en pensez …

Je sors de ma rêverie et tourne mon visage vers Amélia, contemplant son doigt recouvert de chocolat. Mon visage se détend et mon sourire revient. Je n’ai pas le droit de me plaindre ! Je suis avec Lady Boldwin après tout ! Combien d’invités mâles tueraient pour ce privilège ? J’ai toujours aimé la compagnie de cette femme et je compte bien en profiter. Il faut que je me sorte Dawn de la tête. Du moins pour ce soir… J’aurais tout le temps de réfléchir à tout ça plus tard.
Peut-être irai-je voir Loïc afin de parler de ce qui m’arrive avec lui. Après tout, lui aussi a déjà eu une sorte d’obsession pour une demoiselle du manoir. A l’exception que lui l’en a tiré tant sa possessivité - et quoiqu’il en dise ses sentiments – l’a poussé à priver tout autre homme que lui de la douceur de la peau de la belle Anne-Lise…

Doucement, ma main se tend vers celle d’Amélia que je saisis, et avec une lenteur et une profondeur exagérée, je lèche et suce son doigt offert. Le chocolat est une merveille, mais le goût de sa peau l’est plus encore et des deux, je ne sais lequel éveille le plus mon appétit…
Héhé si je le sais en réalité… Vous croyez qu’il faut attendre le dessert pour la renverser sur la table et la badigeonner de chocolat que je dégusterai à même sa peau ou…?
Bon très bien restons « sages » encore un peu… Mais elle ne perd rien pour attendre et au regard que je darde sur elle, je suis certain qu’elle a deviné les pensées qui me traversent l’esprit.


- Délicieux… embrassai-je son cou. Divin… descend sur sa clavicule. Exquis…

Je ponctue ce mot d’une petite morsure à la naissance de ses seins. Est-ce que je parle d’elle ou du chocolat, à elle de le deviner… Finalement mon entrée, je la déguste plus ou moins sur elle, m’amusant à reporter le chocolat du fois gras sur sa gorge nue que je m’empresse de lécher et d’embrasser tour à tour. Au final dans mon assiette comme dans la sienne - car il va de soi que je lui ai également piqué son propre chocolat, - il ne reste plus que les délicieux pâtés…

- Il n’y a plus de chocolat, constatai-je avec une moue faussement triste.

Imitant une pauvre âme en peine, je me saisis de mes couverts pour manger le fois gras comme si il s’était agit là d’une corvée… Mais je ne peux rester longtemps sérieux bien longtemps et c’est avec un franc sourire que j’offre la dernière bouchée à ma ravissante voisine de table.


- Votre bal est une merveille. Il n’a rien à envier aux soirées de Sa Majesté croyez-moi. Quant à vous…, l’embrassai-je.

À nouveau une surprise surgit sur l’estrade près de l’orchestre, me coupant dans ma phrase et mon baiser. Une femme sublime fait son apparition et explique les règles de l’amusement qui va suivre. L’amour du jeu et des défis me pousseraient bien à participer, mais l’envie de rester ici avec Amélia est plus forte. Elle vaut bien toutes les délicieuse de la terre. Puis si je participe, ça ne laisse aucune chance de victoire aux autres ce qui serait proprement injuste enfin !

Un éclat de rire m’échappe lorsque rabaissant mes yeux sur Amélia je la découvre en train de dessiner des lignes de chocolat sur elle. Mes prunelles brillent d’envie et de gourmandise. Glissant ma main dans ses cheveux avec une certaine « force », je me penche sur elle et la dévore. La déguste en grognant d’envie.
Finalement, pendant que des invités se lèvent pour poursuivre la délicieuse en fuite, moi j’attire Amélia sur mes genoux et l’enserrant d’un de mes bras, attrape la saucière de porcelaine pleine de chocolat encore chaud, et en déverse carément une bonne partie du contenu sur sa gorge en souriant, m’amusant comme un enfant.
J’avais raison. Cette soirée était un pur délice et je m’appliquais en déguster chaque aspect…
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptyJeu 4 Aoû - 10:42

Voir Dawn était un plaisir sans nom. Notre relation, si spéciale, était née autour de ce piano, en toute simplicité. De confidences en confidences, nous avions su, chacun son tour, apprivoiser l'autre, tout en douceur. Elle était unique à mes yeux, une femme à protéger comme j'aurais voulu protéger mon épouse ou ma fille. Elle n'avait pas sa place ici et la voir cette cette tenue légère me donnait presque la nausée. Imaginer des hommes posant leurs sales mains sur son corps faisait monter en moi une colère incroyable. Mais que pouvais-je faire ou dire ? Rien, absolument rien. Ici je n'étais que le musicien dont beaucoup ignoraient le nom. Mais elle, elle savait, elle en savait tant de moi. Trop ? Aucune idée. Cela m'importait peu. A vrai dire j'étais tout simplement heureux de l'avoir à mes côtés, voilà pourquoi, en guise d'hommage, de cadeau, je fis résonner les notes qu'elle ne mit pas longtemps à reconnaître. Son regard en disait long, brillant de joie. Alors mon sourire ne pu que naître. D'ailleurs il naissait bien souvent en sa compagnie.

Mes doigts défilaient sur les touches blanches et noires de mon instrument si précieux. Nos regards ne se quittèrent plus, perdus l'un dans l'autre comme si plus rien autour n'avait d'importance. J'oubliai tout et tout le monde, me moquant du lieu et des tenues. J'aurais voulu la faire valser, l'entendre chanter et rire, déguster son sourire.

Doucement elle s'avança plus vers moi, ses doigts fins glissant sur le bois du clavecin. Elle allait s'assoir à mes côtés, j'en étais certain. Mais à cet instant un homme fit son apparition, son regard rivé sur la jeune apprentie. Mon regard venait de quitter celui de Dawn, se posant sur cet homme qui ne me semblait pas inconnu. Et la jeune femme le remarqua, se retourna. Elle dévisagea l'homme masqué, la bouche légèrement ouverte. A cet instant une pointe inattendue de jalousie naquit en moi. Elle observait cet homme de façon si … admirative. J'en étais jaloux, vraiment. Il salua la belle, demanda s'il pouvait se joindre à elle, pour admirer mon talent. Après m'avoir mentionné, il me salua, j'en fis de même, ne cessant pas de jouant. Mais mon regard, les traits de mon visage, avaient changé, maintenant bien plus froids et méfiants.

Une délicieuse annonça le repas. Ma musique prit fin. Pour cette partie de la soirée, les Boldwin m'avaient commandé des musiques sensuelles, pour attiser les envies et les appétits en tout genre. Les invités commencèrent à quitter divans et coussins amassés à terre pour se rendre vers la salle à manger. Les couples s'étaient déjà formés et l'ambiance était très très chaude.
Je ne pouvais rien dire, rien faire. Je n'avais aucunement le droit de garder Dawn à mes côtés, mais à nouveau la jalousie me rongea lorsque cet homme qui me rappelait vaguement quelqu'un, invita la jeune femme à l'accompagner à table. Que de belles paroles …j'en avais la nausée.

Dawn me regarda, ne sachant que dire, que faire. Je cherchais à la soutenir du regard, de lui faire comprendre qu'elle devait refuser. Mais elle n'en avait pas réellement le droit. Son regard se brisa, je sentie la douleur qui venait de l'envahir. Ce même regard que j'avais affronté lors de notre première rencontre, celui d'une jeune femme aux blessures ouvertes. Alors elle refusa l'invitation avec une piètre excuse qui lui vaudrait certainement les remontrances d'Amélia ou d'Adrian, et elle s'en alla à toute vitesse, se faufilant dans la masse d'invités. Je quittai mon clavecin, la gorge serrée. J'aurais voulu la rattraper, mais je n'en avais -encore une fois- pas le droit. Cependant, sans savoir qu'Adrian était l'inconnu, je fis quelque chose qui aurait pu me couter ma place … Tourné vers l'homme masqué, le visage glacial, la voix froide, je m'adressai à lui.

- Laissez la en paix je vous prie, elle n'est pas prête pour tout cela., murmurai-je doucement.

Quelques secondes … puis une jeune femme portant un plateau couleur or m'apporta une coupe de vin ainsi que quelques fruits à grignoter. Je n'avais pas faim et avait demandé à avoir quelques petits mets à déguster rapidement, afin de ne pas avoir à quitter mon clavecin. Un nouveau regard froid à l'inconnu puis je repris mon activité, buvant avant tout une gorgée d'alcool.

La fête continua, les invités passèrent à table dans un bruit incroyable … rires, cris, gémissement, les corps se mêlaient à la nourriture. La musique était presque inutile, personne ne devait l'écouter et, comme toujours, je finirai la nuit seul et malheureux.

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Anne-Lise Salincourt
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptySam 6 Aoû - 11:48

Je vais et viens parmi les couleurs et les riches tissus des somptueuses toilettes. De mes yeux attentifs j’observe les gens qui m’entourent et m’amuse à essayer de deviner qui se trouve sous chaque masque. Je n’ai aucun mal à reconnaître Florimond, toujours aussi bel homme même affublé d’un masque. Je m’attarde d’ailleurs à regarder son entourage, me demandant si Loïc n’est pas avec lui. Après tout je sais que ces deux là sont de bons compagnons de débauche et il ne me surprendrait pas de les découvrir ensemble ce soir à déguster les délices de la soirée.
Cette pensée me fait serrer le poing. La seule que je veux que Loïc déguste ce soir, c’est moi et personne d’autre ! Persuadée qu’il n’est pas avec le beau Plessis-Bellière, je me détourne et continue de déambuler, saluant au passage quelques anciennes collègues. D’ailleurs lorsque je croise Délilah d’un peu plus près, ma main joueuse va sensuellement caresser la courbe de ses fesses sans que je ne cesse de marcher. Par-dessus mon épaule, je lui lance un clin d’œil complice et poursuis mon chemin au milieu des danseurs et des couples qui se forment.

D’un baiser je remercie une tapineuse qui me propose un verre de champagne que je vois presque d’une traite. C’est qu’il fait une de ces chaleurs ici ! Ou alors c’est moi qui suis en chaleur… Ce qui est une forte probabilité étant donné les idées qui me viennent à regarder certains couples…
C’est injuste ! Moi aussi j’ai envie de m’amuser ! Je repose donc le verre sur un plateau d’argent de passage et avec élégance, rehausse ma poitrine dans mon corset afin de l’a faire bomber d’avantage. Puis, joueuse jusqu’au bout, j’attrape les pans de l’avant de ma jupe vaporeuse et les coince dans le panier de ma robe, de sorte que mes jambes enveloppées d’une sublime soie noire rebrodée de dentelle de Venise tout aussi sombre soient dévoilées. Les boucles en diamants de mes escarpins brillent et immédiatement je sens quelques regards masculins se tourner vers moi. Je masque mon sourire appréciateur et déployant mon éventail, le place devant mon visage afin de jouer de mon regard avec la gente masculine. Nul doute que ce spectacle va rendre Loïc fou – de jalousie ou de désir que m’importe les deux m’iront – et qu’il se hâtera de venir me trouver…
Une main sensuellement posée sur ma hanche parfaitement cintrée par mon corset, j’écoute le discours de Délilah qui annonce que nous allons pouvoir passer à table. Déjà trois hommes se précipitent vers moi, me suppliant presque d’être leur cavalière pour le dîner de ce soir, l’un d’eux n’hésitant pas à laisser ses doigts venir se promener sur le bas de ma cuisse dénudée. D’une tape d’éventail, un sourire joueur aux lèvres mais aussi voulant dire : je te suis inaccessible, je l’envoie promener avant de me tourner vers les deux autres qui ont toujours leurs mains tendues face à moi.


- Messieurs enfin pas de dispute. Je n’irai à table avec aucun d’entre vous pour la bonne raison que je n’ai pas faim de ce genre de mets pour le moment… Mais merci quand même !

Avec superbe, je les plante là et me détourne, me renfonçant dans la foule. Et là, enfin, je crois reconnaître Loïc. Non. Je le reconnais. Ravie, d’humeur mutine à l’extrême, je m’avance vers lui et le contourne en laissant ma main apprécier les rondeurs appétissantes de son divin fessier avant de venir coller mes lèvres à son cou pour le dévorer. Mes lèvres remontent, le caressent de leur souffle brûlant alors que ma main glisse à présent sur son entre-jambe.
J’entends alors Gabrielle annoncer le jeu. Jeu qui je n’en doute pas le connaissant, intéresse fortement mon cher prévôt de police… Hors je veux le garder pour moi. Alors, juste au moment où je m’approche pour l’embrasser, où je l’envoûte des effluves de mon parfum et de mon corps pressé contre le sien, un petit éclat de rire m’échappe et dans un tourbillon de froufrous, je me détourne et lui échappe, me faufilant à travers le monde. Le jeu du chat et de la souris a commencé et je compte bien qu’il le gagne !
En passant près du buffet, j’attrape une assiette de fraises et une coupelle de chocolat fondu et continue de courir à travers la salle de bal jusqu’à une alcôve qui vient de se vider. Sans attendre, je m’y faufile, dépose mes douceurs sur le côté et m’allonge parmi les coussins dans une position lascive et invitante, dégustant avec gourmandise une fraise enrobée de chocolat…

Tic tac tic tac mon cher amour…
Si vous ne vous hâtez pas de me trouver, nul doute qu’un autre le fera avant vous… Et dans l’état d'excitation dans lequel je me trouve, qui sait ce qui pourrait se passer…
Tic tac tic tac mon cher amour…
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Loïc de Kerouac
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptyLun 8 Aoû - 13:34

Chasser une proie aussi rusée que ma gouvernante n’est pas chose si facile. La garce est rusée et intelligente et sait parfaitement jouer de moi. Et la foule masquée environnante ne m’aide pas. Le repas n’est pas fait que de met à remplir l’estomac mais chaque membre du personnel de ce manoir semble avoir été mis au menu de ce souper…

Qu’ai-je donc à donner de l’attention à ce peuple ? Si je perds trop de temps à flirter par ci par là, on va tenter de s’emparer de mon bien. Car, oui, Anne-Lise est à moi et je ne la prête qu’à qui je le désire, c'est-à-dire personne si ce n’est moi, moi et encore moi. Jaloux et possessif ? Un peu j’avoue mais ce n’est là que le moindre de mes défaults. Je suis aussi terriblement rancunier…

Attrappant une nouvelle coupe de champagne, je la bois cul sec alors qu’autour de moi l’ambiance se fait plus chaude. L’église condamnerait sans doute cela, si toutefois monseigneur l’évêque, portant un loup vénitien, condescendait à réfléchir au lieu de se faire faire une gâterie par une débutante qui pourrait être au moins sa fille. Une petite confession et il sera lavé de tout péché…

Là au loin… Je reconnais la robe et la silhouette. Sa servante m’a tout dit sous peine d’être jeter dehors. je tente donc d’avancer en sa direction tandis que l’annonce de la première attraction est lancée. Gabrielle est mise en lot d’une partie de cache-cache qui m’aurait peut être intéressé en d’autres temps… Mais là mon objectif est tou autre.

Mais voila qu’Anne-Lise me lance elle aussi mutine un défi et ce dernier je compte bien y répondre avant qu’un autre ne le fasse. Le baiser dont elle me gratifie est un avant menu bien trop intéressant pour que je l’ignore et je ne commets pas la faute de la laisser me semer.

Je m’élance, bousculant quelques couples au passage. Qu’importe les autres, ne compte que ma gouvernante. La piste est fraiche, facile à suivre, allant vers l’endroit le plus logique pour un épilogue des plus appétissants, les alcôves disposées pour le plaisir des clients.

J’arrive au moment où un gros lard de bourgeois tente d’y pénétrer. Sans aucune politesse, je le bouscule, lui faisant comprendre que personne d’autre que moi n’entrera ici :


Monsieur, cette fille est mienne.

C’est direct mais je ne vais pas prendre de gants. Mon regard lui ôte toute envie de répondre et il s’en va alors tandis que je pénètre en le lieu où se trouve ma charmante Anne-Lise. Elle est là, allongée sur les sofas tandis qu’elle me regarde charmeuse.

Et bien ma chère… Une petite fatigue ? Permettez-moi d’y remédier…

A peine les mots ont-ils surgis de ma bouche que déjà je suis en train d’écarter ses jupons, espérant qu’elle n’ai pas mis trop de couches entre moi et mon objectif, son intimidé que je vais lécher pour la faire venir au plaisir. et puis n’est ce pas le moment du diner ? Sa cyprine sera pour moi le plus délicieux des repas, et il est temps de m’y mettre.

Mais avouez qu’il serait dommage de ne pas y mettre un peu de piment. N’étions-nous pas en un bal au manoir et non chez nous ? Aussi, alors que mes mains habiles s’efforçaient de la déshabiller, que ma bouche s’activait ,entre deux baisers et coups de langues sur ses jambes à proximité de son sexe, je lui fis une proposition que de mon point de vue je trouvais amusante…

Et si nous achetions une vierge pour nous amuser cette nuit ? Je suis en fond et il serait criminel de ne pas faire bénéficier à une de ses petites ingénues de notre talent ? Bien sur tu es libre de refuser…

La proposition est faite. A elle de voir si elle veut y répondre ou non mais personnellement je suis plutôt pour…

En attendant je lèche à présent son saint des saints, l’emmenant vers le continent mystérieux du plaisir féminin qu’elle connait pourtant si bien…
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptyDim 14 Aoû - 19:48

Du fond de son alcôve, il n’arrivait pas à se calmer efficacement. Le bruit ambiant était trop présent, les rires trop stridents, le brouhaha trop étourdissant. Comment les autres arrivaient à supporter ça?

La tête bourdonnante, il s’assit sur un petit sofa recouvert de satin et ferma les yeux pour se concentrer sur sa respiration et tenter d’enrayer cette stupide crise d’anxiété qui le frappait depuis le début de la soirée. Ca lui était déjà arrivé et il avait toujours fini par se calmer. Ces crises remontaient à la mort de ses parents adoptifs. La foule, curieuse et insensible, avait failli le piétiner pour mieux assister à l’agonie de ceux qui avaient été sa seule famille dans les flammes qui dévoraient leur maison. Depuis il avait la foule en horreur. Il était toujours ce petit garçon dont tout le monde se fichait et qui ne faisait que subir la situation sans jamais pouvoir y participer.

Son absence allait finir par être remarquée mais il n’arrivait pas à se résigner à sortir de l’alcôve. Encore un instant...juste un instant...

Il sursauta violemment quand le rideau qui masquait l’endroit s’ouvrit et la surprise se dessina sur ses traits quand il reconnut Dawn. Que venait elle faire là? Habillée contrairement à son habitude de manière très suggestive et le visage masqué, il l’avait pourtant reconnue dès le premier regard. Ses yeux reflétaient également de la surprise. Elle ne s’attendait visiblement pas à le voir ici.
Encore sous le coup de sa crise de panique il devait faire piètre mine car elle vint s’assoir immédiatement près de lui, ses beaux yeux verts voilés d’inquiétude.
Un peu honteux, il la laissa le bercer comme un enfant. Elle semblait comprendre son trouble et il lui fut reconnaissant de ne pas lui poser de question. Elle lui offrait sa présence, sa chaleur. C’est tout ce qu’il demandait.
Il ferma les yeux tandis qu’elle lui prenait la main pour la poser sur son coeur, lui aussi plus rapide que la normale et tandis que leurs pulsations cardiaques se synchronisaient doucement il eut enfin le courage de la regarder en face. Pourquoi tout était aussi simple avec elle? Pas de mots superflus, pas de gestes inutiles. Elle était un baume sur son coeur malmené.
Leurs doigts s’enlaçèrent et un lèger sourire étira enfin la commisure de ses lèvres. Il n’était pas seul, il n’était pas invisible.
Quelques instants plus tard il retirait sa main de sa gorge palpitante et elle l’entrainait hors de l’alcôve. Il n’avait plus peur à présent. Quoi que fassent ou disent la foule ce soir il existait aux yeux d’une personne. Les peurs pouvaient s’envoler. Elles reviendraient sans doute le lendemain mais il pouvait un peu souffler ce soir.

Elle l’entraina dans une danse joyeuse et il ne put que suivre son pas léger et ses eclats de rire limpides.

Puis il fallu revenir à la réalité. il avisa Miss Hooper qui, dans un coin de la pièce, les regardait suspicieusement danser. Elle n’aimait pas trop qu’il traine avec Dawn. ‘Une mauvaise fréquentation’ lui avait elle dit une fois.

Ne voulant pas attirer plus d’ennuis à Dawn, il lui désigna la gouvernante du menton et cessa avec regret de danser. Si seulement il avait pu danser avec elle toute la soirée, celle ci serait passée à une vitesse folle! Il lui tendit un regard dans lequel se lisait toute la gratitude possible et sous le regard déssaprobateur de Miss Hooper porta les mains à son visage et posa ses lèvres sur son front blanc avec ferveur. Il lui lança un dernier regard chaleureux; sa façon à lui de lui souhaiter courage pour le reste de la soirée et s’éloigna non sans regret.

Quand le dîner dut servi, sa crise était passée. Même si la situation lui était pénible il se sentait capable de finir la soirée sans s’enfuir en courant. Dawn l’avait sauvé.

Il dut accorder son bras à une jeune inconnue entreprenante et ne put garder son pantalon que grâce à lintervention de la première surprise de la soirée. Tout le monde autours de la table n’avait d’yeux que pour la belle effeuilleuse qui lançait un jeu de piste coquin. Il crut se retrouver enfin tranquille mais sa ‘cavalière’ semblait le trouver plus attrayant que le jeu proposé car elle disparut soudain sous la table et les joues du jeune s’empourprèrent à la seconde qui suivit.
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptyDim 11 Sep - 10:42

* Troisème Tour *
Citation :
Et bien et bien et bien ! Il semblerait que certains aient trouvé des moyens bien à eux de déguster cette divine entrée ! Qui craquera le premier ? Monsieur de Plessis-Bellière ? Ou Milady Boldwin ? Tout le monde connaît en ces lieux leur goût mutuel pour les choses de la luxure ! Mais et Adrian ? Que fait-il ? N’est-il point jaloux de cette complicité entre sa femme et son ami ?
Pourquoi le serait-il… D’autant que le damoiseau est bien trop occupé à tenter de mettre son petit jeu à exécution ce soir ! Saisir l’insaisissable… Est-ce que la jolie Dawn qui semble être le centre d’intérêt de nombreux invités masculins présents cette nuit passera une fois de plus entre les mailles du filet de Lord Boldwin ?

Les assiettes brillent. Pas une once de chocolat n’en tâche encore l’or et la porcelaine. Les saucières ont été copieusement vidées et ce ne sont pas Mademoiselle Salincourt et ce cher Monsieur de Kerouac qui diront le contraire !
Le moment de l’entrée prend donc fin avec des corps badigeonnés de précieux liquide marron et sucré ainsi que des jupes relevées et des cris de plaisirs étouffés. La soirée commence à prendre un tournant bien plus décadent suite aux nombreux litres de champagnes que les convives ont consommé avec gourmandise mais également grâce aux talents des employés du Manoir et à l’appétit charnel de ses hôtes.

La musique continue de battre son plein dans la salle sous l’oreille experte de Léandre qui mène l’orchestre. Certains couples dansent sous la verrière en contemplant le ciel étoilé, tandis que d’autres ont trouvé une toute autre sorte de tempo sur les canapés tapissés de velours ou allongés dans les coussins satinés des alcôves… L’atmosphère se charge des parfums du vice et soyez en certain, ce n’est pas pour déplaire à tous ces gens assoiffés de ces corps divins qui déambulent de toute part !

En parlant de corps divin ! Où est donc cette délicieuse que certains hommes n’ont pu s’empêcher de poursuivre afin de la gagner ? Une jarretière par-ci, un gant par-là, un bas là-bas, une culotte ici… Cherchez cherchez chers amis… Mais n’oubliez pas que les leurres font partie du jeu et que certains vous éloigneront de la belle Gabrielle bien plus qu’ils ne vous en approcheront ! Lequel d’entre vous gagnera la dite beauté pour la nuit ? Hâtez-vous si vous ne voulez pas qu’elle vous passe sous le nez !

En attendant, pour les malchanceux qui n’auraient pas la chance de profiter des charmes de la belle ce soir, le plat principal est servi. A défaut de dévorer la Délicieuses, dévorez donc ces écrevisses aux truffes sur leur nappage de chocolat ! Appréciez ce poulet basilic/chocolat et ses légumes !
Mangez et mangez bien car voici venir le moment de la vente aux enchères à présent que le gagnant du jeu de cache-cache a été annoncé ! Remplissez-vous l’estomac de ses mets exquis car arrive la fameuse vente aux enchères ! Il vous faudra des forces pour clamer vos offres et vous offrir l’une des vierges proposées… Eclaircissez-vous donc la voix d’un autre verre de vin que nos tapineurs et tapineuses vous proposent !
D’ailleurs… Il ne devait n’y en avoir qu’une seule à vendre ? Pourquoi deux montent-elles sur l’estrade ! Et bien et bien mesdames et messieurs ! Il semblerait qu’il y en ait pour tout le monde ce soir !
Faites vos jeux !

Gabrielle *
Adam *
Delilah *
Florimond *
Abigaëlle *
Aurora *
Anne Lise *
Loïc *
Amélia *
Angelina x
Violette *
Jules *
Dawn *
Alexandre *
Léandre
Adrian
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Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 _
MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptyDim 9 Oct - 12:32

    La jeune femme, le souffle court, vient d’ouvrir la porte de la pièce. Complètement nue, il ne lui reste plus qu’à attendre. Attendre le vainqueur. Attendre l’homme qui la possédera pour la nuit. Elle ignore qui sera l’heureux élu. Gabrielle a simplement conservé son loup. Les différents indices semés conduiront un homme dans cette pièce. La jeune femme soupire. Elle a choisit une pièce de rencontre utilisée souvent au Manoir. Les clients entrent, et découvrent une magnifique salle tendue de velours pourpre, un immense lit à baldaquin ainsi qu’une baignoire avec des huiles essentielles. Des souvenirs affluent dans l’esprit de la Délicieuse. Elle a « officié » un nombre de fois incalculable dans cette pièce. Mais elle l’aime bien. Une ambiance feutrée et douce est bien présente. Une causeuse se trouve dans l’angle de la pièce, ainsi qu’une grande glace. Gabrielle s’assoit tranquillement, elle a le temps. Son regard rencontre son reflet dans le miroir. Oui, elle est délicieuse. Il faut l’avouer. Cela ne lui fait aucun bien de penser cela, elle est seule, elle se sent terriblement seule. Et une fois encore, elle va devoir faire semblant, jouer de ses charmes et combler un homme tout en prétendant l’être elle-même. La jeune femme soupire. Elle dénoue sa chevelure, laissant ses cheveux en cascade tomber sur ses épaules. Elle attrape un peigne, et commence à démêler ses cheveux. Puis, elle se repoudre, lentement, avec application. Nous sommes dans un monde d’apparence, de contrefaçons. Seul le physique compte.

    Les pensées de la jeune femme s’attardent un instant sur Adam. Que fait-il en ce moment ? Est-il dans les bras d’une des ribaudes en bas ? Son cœur frémit à cette pensée. Après tout, c’est un homme, comme tous les autres, avec des besoins à combler. Pourquoi n’irait-il pas chercher dans les bras d’une autre ce que Gabrielle ne peut lui donner sans souffrance ? Secouant la tête, elle essaye de chasser ces pensées. Mais rien à faire, elles reviennent l’assaillir comme des moucherons titillant sa conscience. Elle tente de se raisonner. Il n’y a pas d’avenir pour eux. Cet amour ne les mènera qu’à la souffrance et à la peine. Elle ne peut pas y céder. Elle l’a déjà fait, après tout. Elle s’est déjà engagée sur ce chemin. Pourquoi à présent faire demi-tour ? Gabrielle détourne son regard du reflet qui semble l’accuser. Il continue d’hanter ses nuits, ses rêves et ses cauchemars. Elle aimerait tellement s’abandonner sans aucun souci, sans état d’âme et sans conséquences. Et ensuite ? Ce n’est qu’un rêve. Une chimère. Elle ne doit plus y penser. Il faut qu’elle se calme. Ne penser uniquement à son travail, ce qu’elle va devoir faire.

    Tiens, d’ailleurs, voila la porte qui s’entrouvre. Gabrielle se lève immédiatement, toujours aussi nue. Son regard de braise se fixe sur la porte, son sourire déjà fixé sur ses lèvres, comme une comédienne entrant dans son rôle. Son cœur saigne et pourtant, nul ne pourrait le déceler à partir de l’expression de son visage. Elle s’apprête à faire la seule chose qu’elle sait faire parfaitement… Mentir. La porte s’ouvre entièrement et une forme pénètre sur les lieux. L’homme semble fin, élancé. Gabrielle se rapproche doucement puis s’arrête. Un battement de cœur. Son regard s’écarquille. Elle frissonne. Non… Pas lui. C’est impossible ! L’homme en face d’elle est bien celui qui habite ses pensées. Adam. Il l’a trouvé. Gabrielle ignore si elle en est soulagée ou terrifiée. Durant la fraction de seconde où leurs regards se croisent, elle se rend compte qu’Adam n’a pas encore réalisé ce que sa venue implique. La jeune femme recule lentement, comme en face d’un fantôme. La bouche entrouverte, la stupeur marquée sur son visage.

    Toi ?! Adam, pourquoi…

    Sa voix s’altère, elle n’arrive pas à retrouver ses mots. Elle inspire profondément, essayant de se détendre, de retrouver ses esprits. Elle expire doucement. Rouvrant les yeux, elle observe Adam et finit par se décider. La règle c’est la règle. Reprenant son sourire surfait et ses bonnes manières, elle déclare :

    Félicitations, tu m’as trouvé. Je suis à toi pour la nuit.

    Son cœur bat la chamade. Elle peut lui appartenir, sans conséquence, puisqu’il est bien le vainqueur. Oui, elle le souhaite, oui elle ne demande que cela. La chance de leur vie se présente, elle serait bien folle de lui tourner le dos. Elle reste immobile, laissant Adam libre de choisir…
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptyJeu 13 Oct - 15:15

Je marche, et même si j'ai fait un détour, je me dirige inconsciemment vers mes propres appartements lorsque je réside au Manoir. Je ne peux décemment abandonner mon comparse Oliver à la surveillance des lieux ( même si, à présent que les invités ont été écrémés et que la fête est parfaitement engagée je vois mal ce qui pourrait arriver qui ne nécessite nos services ). C'est pourquoi je me suis promis une pause, une pause infime dans le silence de ma chambre. Quelques minutes pas plus. Juste le temps d'effacer le visage de l'ange blond de ma mémoire. Le temps de retrouver une maîtrise parfaite de moi-même. J'exige beaucoup, mais c'est ainsi. Je me ferai violence jusqu'au bout. Et pas uniquement dans mon intérêt. Je le ferai si je peux par la même lui sauver la vie. Sauver ce qui reste de son honneur. La sauver du courroux des Boldwin. Je lui dois au moins ça, à elle, la seule femme qui a réussi à attirer un sourire sur mon visage depuis bien longtemps. La seule putain des environs qui ne m'ait pas dégoûté ni gêné une seule seconde. Un ange, oui. Qui n'a rien à faire dans ce Manoir de malheur. Je traverse un nouveau corridor, percevant au loin les rires ou les cris des jeunes mâles à la recherche de cette perfection incarnée. Pauvres fous. On ne prétend pas pouvoir posséder un tel diamant. Même eux, qui se qualifient de nobles, ne peuvent avoir ce privilège. C'est la seule chose qu'ils ne pourront jamais lui ôter, et ma morgue à leur égard est sans égale, remplaçant mon indifférence habituelle. Mes jambes me portent seules, jusqu'à ce que ma botte rencontre une pièce de tissu. Intime. Très intime. Et placée devant une porte close. Je baisse les yeux, et j'aperçois aussitôt un rai de lumière filtrant, révélant bel et bien que quelqu'un se trouve à l'intérieur. Hébété quelques secondes, je me penche, jusqu'à saisir ce trésor qu'Elle seule peut avoir abandonner. La douceur du vêtement. Mon coeur se met à battre à tout rompre, tandis que l'envie irrépressible de pousser la poignée de cette porte me prend brutalement. Je ne l'ai pas cherchée, non. Je ne l'ai pas traquée comme le font les pires des hommes. Elle n'a jamais été ma proie, n'a jamais été sur ma liste, parmi celles que j'ai rabattu jusqu'ici. Je m'en serais haï jusqu'à la fin.
Mais je ne suis qu'un homme. Eternellement, simplement un homme. Et mes joues rougissent trop vite à la simple évocation de ce que je m'apprête à faire. Cette poignée dorée devient une véritable tentation, la pomme que je ne devrais pas cueillir. Torturé, indécis, c'est à nouveau la présence révélée de mes « concurrents » non loin qui me pousse à franchir le pas. Pour une fois, je vais essayer de ne pas penser aux conséquences de cette chose à la fois abominable et extraordinaire qui nous arrive à elle et moi. Je vais … oser. Car finalement je n'ai rien à perdre. Et avec un peu de prudence, nous ne nous ferons pas prendre. Je craque, et d'une poussée franche je pénètre dans la pièce, refermant aussitôt le battant derrière moi. A clef. Mon souffle est aussitôt coupé. Les lieux me sont inconnus, et je découvre alors une magnificience que l'on ne que deviner tant que l'on n'est pas entré. Jouir des plaisirs de l'amour dans un tel luxe... Pendant une seconde, je me demande quel est le prix qu'exigent les Boldwin pour une Délicieuse. Je ne m'étais jamais intéressé à un détail aussi morbide avant.

Mais rapidement, c'est bien une vision que je n'aurais jamais espéré entrevoir qui m'apparaît. Je sais que j'en reste bouche bée, mais … elle est nue. Divinement, superbement nue. Et cette nudité me fait flancher. Je l'ai toujours vu parfaitement respectable, et le choc est grand. Pour ne pas dire immense. D'une main malhabile et rendue fébrile par l'émotion, je retire mon loup et le dépose sur la première commode non loin de moi sur le côté. Mais déjà elle recule, et je ne m'avance pas davantage. Il suffit qu'elle parle, qu'elle prononce un mot, un seul et je partirai. Néanmoins la voir me fuir ainsi me fait mal, beaucoup plus mal que je ne l'aurais imaginé en réalité. Elle est aussi surprise que moi, si ce n'est plus. Est-ce un rêve ? Ai-je vraiment fait cela ? Ai-je osé croire que je pouvais m'approprier les services d'une Délicieuse pour une nuit, et d'autant plus les services d'une femme qui me fait ressentir plus que jamais ? Quel abruti j'étais. Je ne pus que secouer la tête, l'estomac affreusement noué.


« Je suis désolé... Je n'aurais jamais dû entrer ici, je sais. »

Le silence s'étire, et plus les secondes s'égrènent, plus il me semble que la meilleure solution semble de la laisser à celui qui aura le droit légitime de la faire sienne. C'est à mon tour de reculer. C'était une erreur, une grossière erreur. Jusqu'à ce que la sentence tombe, et que le sourire de Gabrielle revienne comme si de rien n'était. Ses mots me laissent pantois.

« Mais... »

Avoir son aval est une chose. Mais connaître les raisons en est une autre. Je suis devant un choix impossible. Jamais encore je n'ai eu autant de mal à me décider sur quoi que ce soit. Avec prudence, je me rapproche, forçant mes yeux à ne pas regarder plus bas que la ligne gracile de son cou.

« Je ne veux pas passer la nuit avec toi uniquement parce que je t'ai trouvé par un pur hasard... »

Je m'arrête à une faible distance, cherchant comment exprimer au mieux l'étrangeté de la situation.

« Je ne t'ai pas poursuivie. Je resterai uniquement si tu le souhaites, pas en faveur de ce jeu ... »
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Delilah G. Andov
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptyLun 17 Oct - 23:11

La fête battait son plein au manoir des délices et nul doute que les esprits commençaient à s'échauffer. L'alcool devait y être pour quelque chose. D'ailleurs, jamais le bel Oliver ne s'était montré si entreprenant que ce soir là. Ses lèvres s'étaient unis à celles de la délicieuse à ses côtés. Mais le geste était timide encore. Cela pouvait paraître assez étonnant quand on connaissait ses réserves quand à la chose. Mais Delilah et lui avaient déjà passés une nuit ensemble. Une folle nuit après avoir but un verre en ville. Et si la jeune femme s'était montrée respectable et distinguée lorsqu'ils étaient en public, elle était vite devenue une tendre amante succubique lorsqu'ils s'étaient retrouvés seuls.

Oui ils s'étaient amusés. Et nul doute que cette nuit avait changé la vie de la délicieuse : en effet, son coeur s'était ouvert à l'amour cette nuit là et, à mesure que passait le temps, la belle se sentait toujours un peu plus amourachée du rabatteur. Mais elle ne pouvait pas l'aimer. A cause de leurs vies, de leurs métiers. Par ailleurs, elle appréciait bien trop sa condition de délicieuse, ses privilèges pour tout gâcher en voulant partir et risquer d'être rétrogradée ribaude car les patrons ne voudraient pas la voir quitter leur établissement.

Elle aimait la luxure, se faire amie du vice. Combler les hommes était devenue sa raison de vivre. Elle aimait cela, savoir qu'elle apportait du bonheur à ses messieurs en leur offrant ses courbes. Et ce soir, elle avait un rôle à jouer : annoncer que le repas était servi. Et un second : elle devait être celle qui brouillait les pistes dans la recherche de sa collègue. Delilah avait donc finit par quitter la table, promettant de revenir.

Et puis elle s'était enfoncée dans les couloirs du manoir, dispersant des morceaux de tenue. La belle brune courrait à perdre haleine afin de ne pas être attrapée. Car si cela arrivait la supercherie serait découverte. Hors, le jeu devait durer assez longtemps pour attiser le désir masculin à son paroxysme. Un jupon à droite, un gant à gauche, un soulier à une intersection... L'ancienne noble s'amusait à piéger ainsi la clientèle.

Une fois son stock de vêtements dispersés dans l'établissement, la jolie brune revint à table riant intérieurement tout en se demandant qui allait remporter une nuit avec sa collègue. Ses jeux avec le bel Oliver, qui semblait avoir but en son absence et qui ne montrait plus aucune timidité en embrassant la délicieuse, reprirent là où ils avaient étés abandonnés. Nul doute que leurs voisins de tablé devaient apprécier cette vision que la main du rabatteur courant sur la peau assez peu couverte de la jolie demoiselle. De son côté, la jeune prostituée de luxe entendait bien ne pas passer sa nuit seule. Et si son compagnon de nuit était Oliver, ce ne serait certainement pas elle qui s'en plaindrait.

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Florimond de Plessis

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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptyLun 24 Oct - 12:38

Lorsque le bruit de cette soirée arrivera aux oreilles du Sa Majesté, nul doute que celui-ci regrettera plus que tout de ne pas avoir été là à profiter des joies du manoir avec la majorité de la Cour qui doit probablement être présente cette nuit. Evidemment je ne parle pas du Roi Louis le seizième qui passe plus de temps avec ses horloges et ses clés qu’avec sa femme, mais de son père. Le goût du prédécesseur de notre souverain actuel pour les femmes n’est un secret pour personne. C’est un amoureux de la beauté et du raffinement. Personne n’a oublié Madame de Pompadour et personne n’oubliera sa maîtresse actuelle Madame du Barry… D’ailleurs ce qu’a été cette femme avant d’être maîtresse royale personne ne l’ignore.
Le Manoir serait un endroit pour lui à coup sûr ! Qui sait… Peut-être est-il venu incognito une fois afin de goûter à ses bienfaits ?

Mes pensées se figent lorsque de nouveau la plus belle des visions m’apparaît. Elle rayonne. Elle sourit, elle danse, elle est sublime… Je jalouse celui qui est son partenaire et de qui elle semble tant se soucier jusqu’à ne jamais lui lâcher la main.
Dawn, ma belle Dawn… mes 5 prochaines minutes d’oxygène pour un mot de vous…
Oula je vais pas bien moi ! Faut que je me ressaisisse non mais c’est pas vrai qu’est-ce qui m’arrive en ce moment ! D’une main j’attrape mon verre que je vide d’une traite, mais mes yeux ne peuvent pourtant pas se détacher d’elle. Bien des hommes la regardent ce soir… Ce songe vêtue d’or qui se déplace parmi nous totalement hors de portée, telle une elfe inaccessible, gracieuse et magique. Elle est tellement belle qu’elle paraît irréelle. On pourrait croire qu’elle va s’évanouir dans les airs et redevenir rêve si jamais on ose tendre la main pour tenter de la toucher.

Pourtant son partenaire la quitte. Il vient s’asseoir à la tablée avec une autre dame et son expression me dit qu’il aurait préféré resté avec la belle apprentie.
Je compatis mon ami… Quelle compagnie peut être plus appréciable que celle de cette beauté douce et sauvage à la fois ?


- Flo ! Viens avec moi !
- Tu vois pas que je suis occupé ?

Non mais franchement il est drôle lui. Je reconnais là mon ami que je devais retrouver à la fête. Nous faisons toujours les 400 coups ensemble et nul doute que ce soir il y en aurait un 401ème…
Pourtant, pour le moment je n’ai pas envie d’aller avec lui. Je mange la maîtresse de maison enfin ! Quel que soit son idée, je suis persuadé qu’elle peut attendre quelques secondes que j’ai fini mon chocolat à la Amélia.


- La plupart des hommes sont en chasse pour la délicieuse il y a plus de demoiselles esseulée. Il est de notre devoir de les occuper.
- Beh voyons… m’amusai-je en embrassant le cou délicieusement sucré d’Amélia.
- Allez viens sur la piste de danse avec moi.

La piste de danse…
Je cesse ma dégustation et jette un regard vers le dit espace. Dawn y est toujours. Voilà peut-être une occasion de l’approcher sans que je ne me fasse envoyer promener comme elle a généralement coutume de le faire avec les hommes qui l’approchent.
Avec galanterie, je prends la main d’Amélia et la baise tendrement avant de m’excuser auprès d’elle. De toute façon je suppose que la belle a d’autres choses à faire, la soirée n’étant pas encore terminée.


- Excusez-moi ma chère. Je vais aller me dégourdir un peu au son de votre orchestre après ce délicieux repas en attendant que le dessert soit servit.

Sur ce, je suis mon ami sur la piste. Mon regard ne se détache toujours pas d’elle. Je ne vois qu’elle. Autour de moi il n’y a plus rien d’autre que son sourire et son regard bordé d’un masque d’or. Sans cérémonie, j’entre dans la danse qui est une danse de groupe qui finit en danse en couple sur la deuxième partie de la chanson qui aura lieu… MAINTENANT !
D’un coup d’épaule discret je dégage l’homme qui se tenait à sa gauche et l’attrape par la taille afin de l’emmener vers notre espace de danse tout en tournoyant. Un feu brûle lorsque ma main effleure la sienne et que l’autre se pose sur sa taille si fine. Mon cœur bat à cent à l’heure et c’est péniblement que j’avale ma salive. Bon sang j’ai l’impression d’être redevenu un adolescent face à son premier coup de cœur… Mes yeux plongent dans les siens et j’ai l’impression d’y perdre la mémoire tant ils sont profonds et magnifiques. Où sommes-nous ? Pourquoi suis-je venu ici ? Avec qui ? Comment ? Je ne sais plus rien. Je ne sais plus qu’elle… En habile danseur je la guide complètement perdu en elle. J’ai l’impression d’être esclave d’un incendie et de cette lave qui coule dans mes veines…
Finalement, la musique s’arrête et nous danseurs finissons en révérence. Suite à cela je lui baise la main avec à nouveau cette sensation de me brûler, puis sans un mot toujours, je l’abandonne et m’éloigne de la piste de danse alors que déjà l’orchestre entame un nouveau morceau.


- Flo !
- Laisse-moi je vais prendre l’air.
- Très bien. Tu nous rejoins à table ? me demanda mon ami en charmante compagnie.
- Oui…

Distrait, chancelant, irréceptible aux attentions des tapineuses devant qui je passe, je fends la foule et traverse la salle de bal afin d’aller sur la terrasse. Là, je m’appuie à la rambarde et inspire profondément avant d’expirer tout aussi fort. Je sens les frissons parcourir mon corps. Mes mains sont moites et mon cœur sur lequel je pose ma paume refuse de se calmer. Devant mes yeux n’apparaît plus que son visage…
Il n’y a pas eu de mot. Il n’y a eu que des regards, qu’un toucher, que des pas en harmonie sur une mélodie enjouée.
Pourtant… même si je ne me l’avouerai jamais, j’ai bel et bien l’impression que mon cœur vient de m’être volé…


Dernière édition par Florimond de Plessis le Jeu 27 Oct - 15:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptyJeu 27 Oct - 11:28

Bien heureux doit être celui qui a trouvé la chambre de l’exquise Gabrielle. Mais Abi n’y pense plus tandis qu’elle arpente la salle de bal. Elle passa un moment à regarder avec envie les danseurs, avant de se voir invitée pour danser elle-même, par celui qui était son voisin de table jusqu’à il y a peu. C’était fort intriguant ; la baronne ne le reconnaissait pas, même s’il lui semblait familier. Un homme d’âge mûr, mais bien fait de sa personne et visiblement soigneux, arborant une tenue sombre et ourlée de-ci de-là de touches argentées. Celui-ci l’entraina et la fit tournoyer dans les airs, brièvement. Abi rit, et répondit à ses mains baladeuses par un air faussement choqué, préférant le laisser languir encore et prendre le large. Elle n’était pas encore d’humeur à s’isoler dans une alcôve. Il y avait encore beaucoup de gens à saluer, et le dessert n’avait même pas été servi ! Et vu le menu chocolaté, la baronne allait se laisser aller à sa gourmandise jusqu’à satiété, voir plus.

À la danse suivante, Abi remarqua du coin de l’œil un homme qui en bousculait un autre, tachant de se joindre pour cette danse à l’une des prostituées du manoir. C’était inhabituel que quiconque use de ce genre de mesquinerie ici pour cela, étant donné le large choix offert par le Manoir en la matière. Intriguée, elle se désintéressa du couple, jusqu’à ce qu’elle reconnaisse cependant malgré elle… Florimond ! Il semblait absorbé par la danse, subjugué par sa partenaire, ne l’ayant pas lâchée une seule seconde des yeux. Plissant les siens, Abi se rapprocha et fit mine de passer le bras autour des épaules d’un Mignon libre pour se désintéresser de son ami. Celui-ci ne l’avait probablement pas reconnue, sans quoi il n’aurait pas manqué de la saluer. Et qui était cette prostituée qui captait toute son attention ? Préparant son plus beau sourire à son attention, lorsqu’elle le vit quitter la piste de danse et se diriger vers elle, la baronne le vit la dépasser complètement mortifiée. Elle n’avait pas l’habitude de passer inaperçue, d’autant plus qu’elle testait les regards approbateurs de la gente masculine du Manoir depuis tout à l’heure. Hors, le voyant s’éloigner, elle qui le connaissait bien remarqua qu’il… Semblait légèrement groggy. Fixant un regard sceptique sur son cavalier du moment qui était en train de passer une main voluptueuse sous son sholi, elle le planta là, sans plus de commentaire. La curiosité l’avait emporté, Florimond qui venait de se poster seul sur un balcon en espérant peut-être s’y retrouver seul n’aurait pas encore la paix qu’il méritait.


- Mon ami ! Quelle coïncidence. Si je m’attendais à vous trouver ici.

Le ton était ironique ; Aucun des deux n’aurait manqué pour rien au monde une telle fête au manoir, ils le savaient très bien. S’approchant de lui jusqu’à être outrageusement proche, elle se permis de l’examiner, alternant reproches et inquiétude ;

- Je vous ai vu vous éloigner de la piste de danse assez précipitamment, vous ne vous y sentiez pas à votre aise ? Trop d’alcool, déjà ? Un sourire moqueur apparut sur ses lèvres, sous le voile transparent qui cachait en partie son visage. Enfin, je ne vous en veux pas, il est vrai que la fête est particulièrement étourdissante !

Elle n’avait pas manqué de remarquer que le repas était servi à l’intérieur, et que Florimond, malgré ses habitudes, n’avait pas fait mine de s’y intéresser. Autre chose semblait absorber tout son esprit. Un instant inquiète, Abi se fit prévenante, passant son bras sous le sien, et demandant :

- Vous n’avez vraiment pas l’air dans votre assiette. Que se passe-t-il ? Le repas est servi, manger vous fera peut-être du bien, vous m’inquiétez.
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Aurora Franco

Aurora Franco

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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptyMer 2 Nov - 22:23

La jeune et belle Aurora Franco se sentait quelque peu mal à l’aise dans l’ambiance qui régnait ce soir au manoir. Elle qui était vierge et ignorait encore tout des jeux de l’amour se sentait perdu en voyant ces filles presque nues, ces chasses au trésor qui avaient, visiblement, pour but une demoiselle… La bonne morale condamnait cela et la pauvrette se demandait encore comment elle avait bien put répondre positivement à l’invitation qu’elle avait reçut. D’ailleurs, pourquoi avait elle reçut cette lettre alors qu’elle n’allait jamais en ces lieux ? Voilà qui était bien curieux.

Alors que le repas commençait, les entrées étaient presque entièrement terminées dans les assiettes, la jeune femme aperçut, du coin de l’œil, une brunette très peu couverte, qui travaillait très sûrement au manoir, occupée à embrasser un jeune homme qui semblait avoir abusé de la boisson et qui avait posé une main sur la cuisse de sa partenaire. D’autres couples faisaient de même, ce qui ne manquait pas de créer un sentiment de honte chez la riche héritière. De plus, son voisin de droite se montrait assez entreprenant, ce qui la mettait plus mal à l’aise encore. Mais pourquoi, grand dieu, pourquoi était elle venue en ces lieux de débauche ? Elle avait l’air bête maintenant, toute douce et peureuse, dans son coin à manger le regard baissé pour éviter que ces yeux ne voient trop de choses polissonnes.

Continuant de manger, la demoiselle se fit la promesse de courir à l’église dès le lendemain afin de voir son curé pour se confesser. Oh, elle n’était pas vraiment une sainte nitouche, dans le fond, hein ? Mais pour elle, les jeux de l’amour ne pouvaient évidemment avoir lieux qu’entre un homme et une femme qui éprouvaient des sentiments l’un pour l’autre. Mais là, dans ce Manoir-maison close, l’amour devenait presque abject, parce qu’il n’était que le fruit d’un grand commerce. Comment pouvait-on aimer coucher dans ces conditions ? La belle n’en savait rien et, évidemment, était à mile lieux de se douter qu’elle y viendrait un jour, dans un but bien particulier.

Aurora Franco, qui avait pourtant une ancêtre bien connue pour avoir été une courtisane, finit par se lever de table pour échapper à la main baladeuse de son voisin de table. De l’air. Il lui fallait prendre l’air. Et vite car la pauvrette se sentait vraiment de plus en plus mal, oppressée dans cette ambiance qui ne correspondait en rien à sa façon de penser. Et c’est en se dirigeant vers une fenêtre que la jeune femme croisa, par hasard, les alcôves où des couples s’ébattaient déjà. L’une d’elle étant entrouverte, la demoiselle passa sa tête dedans et put voir deux corps enlacés qui étaient tout débraillés, ne laissant aucun doute quand à ce que faisait les deux occupants.

La pauvre blondinette était un peu scandalisée, restant comme pétrifiée devant ces corps qu’elle apercevait. Pétrifiée et un peu comme... intéressée. Parce qu’elle n’avait jamais vu un corps d’homme nu, avant ce soir et que celui-ci semblait tout de même assez bien fait par nature. Néanmoins, Aurora ne matait pas et s’arracha bien vite à cette vision, reculant de quelques pas, cherchant des yeux une fenêtre ouverte à tout prix pour s’aérer l’esprit. Oubliant, par la même occasion, de se montrer discrète. Enfin néanmoins, la blondinette aperçût ce qu’elle cherchait et voulu aller dans cette direction mais un éclat de voix l‘en empêcha alors.
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Anne-Lise Salincourt
Gouvernante en chef de L. de Kerouac
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptyVen 4 Nov - 12:34

Cette fille est mienne dit-il…
Oh oui alors il n’a pas idée à quel point !
Amusée, je suis « l’altercation » qui se déroule devant l’alcôve, à travers le tissu vaporeux qui me dissimule aux yeux des deux coqs qui se battent pour moi. Visiblement un invité a voulu devancer mon cher Loïc en ce lieu et il n’est pas d’accord. Hihi j’aime quand il m’impose comme sa propriété.
Un sourire à mes lèvres sucrées, je m’allonge et me prélasse dans les coussins, puis rit lorsque Monsieur de Kerouac pénètre enfin dans notre petit nid. Sa remarque m’amuse et la lueur que je lis dans ses yeux m’intéresse déjà !


- Oh oui mais je suis certaine qu... Ah ! criai-je en pouffant lorsque je le vois plonger sous mes jupons. Loïc !

Mon tendre ami va avoir le plaisir de découvrir que sous ma robe… Je suis nue… Entièrement nue… Iimpatiente, je m’empresse de glisser mes doigts dans ses cheveux afin de l’amener plus à moi, expirant bruyamment de délice lorsque sa langue commence à lécher ma féminité déjà humide d’excitation.

- Hmmm… Oh oui Loïc c’est bon…

J’aime quand il s’occupe de moi avec sa bouche… Il a une prédisposition à cet art et j’avoue en être très friande ! Quoi de plus agréable que cette douce torture je vous le demande ? Surtout lorsque je la savoure en grignotant des fraises au chocolat dont le jus rosé coule le long de mon menton jusqu’à la naissance de mes seins. Délibérément évidemment ! Il va de soit que je sais me tenir, mais ce soir j’ai envie d’être… - pardonnez moi l’expression -, cochonne… Je me sens déjà d’ailleurs très bien partie pour l’être et ivre d’un plaisir montant, je me tortille et me convulse sous les lèvres de mon amant, gémissant toujours plus fort, sans la moindre pudeur.

- Oh oui encore ! Hmmmm ! Loïc !

Le pauvre risque de manquer de cheveux à ce rythme là mais ce traitement est tellement divin que je m’en moque et serait prête à le scalper ! Je l’aimerai même chauve de toute façon.
Oui mesdames, oui messieurs ! La reine du paraître et de la beauté aimerait même son prévôt s’il était laid ! Notez ce scoop dans l’édition du matin et vite ! Première page ! Quand même, l’amour nous rend idiot… Même si il peut courir pour que j’admettre être amoureuse de lui. Je ne ferai pas le pas tant qu’il ne fera pas le premier !
Et puis quoi encore ? Si jamais il ne partage pas mes sentiments, j’aurai l’air bête et ça c’est une éventualité totalement exclue de mon plan de vie. Jamais plus je ne serai humiliée par les sentiments ou plutôt les non-sentiments d’un homme. Une fois m’a suffit et j’ai bien retenu la leçon. Le marquis m’avait brisé le cœur du temps de mon adolescence, mais Loïc me briserait toute entière si il devait m’éconduire…
Alors je me tais… et savoure ce qu’il me donne à savoir en cet instant, un cunnilingus absolument fabuleux. Mes dents mordent mes lèvres et mes mains capturent d’avantage encore ses cheveux tandis que mon bassin se projette vers lui, mon corps convulsé de spasmes de plaisirs. Je me sens tellement ailleurs et étourdie que c’est à peine si je réussis à répondre à mon tendre sentencier. Qu’est-ce que je veux dire déjà ? Ah oui…


- N… Non… hmmmm ! Cette nuit je vous veux… à moiaaaaaaah !

Non mais oh ! Dans l’état où il est en train de me mettre il n’espère tout de même pas que je vais accepter de le partager cette nuit ? Je vais avoir besoin de toutes ses capacités pour éteindre ce feu qui brûle en mon corps et s’avive à chaque coup de langue.
En revanche… l’idée est plutôt tentante ! Et le tutoiement dont il use ne fait que me rendre plus euphorique encore à cette idée. J’aime la luxure ! Ce moment de paroxysme où la raison s’enfuit pour laisser place aux élans du cœur. Je l’aime et en même temps… le redoute lorsqu’il s’agit de moi. Mais lorsque cela concerne mon très cher employeur…



- Mais… pour dans quelques jours… ouiiiiii ! Oui achetons une vierge ! Ohhh Loïc je vais… aaaaaah !

Mon corps se cambre violemment à l’explosion de la jouissance, puis retombe moite et essoufflé sur les coussins de satin pendant que tirant sur ma jupe je cherche à voir le visage de Loïc qu’une fois trouvé j’attire à moi pour un baiser passionné et gourmand.

- J’aime ta bouche…

Hum… si je n’aimais que ça…
Joueuse, je prends une fraise que je trempe dans le chocolat puis le fait croquer dedans avant de retourner l’embrasser, léchant le jus qui découle du fruit sur son menton tandis que ma main libre s’est glissée dans son pantalon pour retrouver son ami le plus cher... Hmmm cette soirée était réellement parfaite ! Amélia et Adrian y étaient allés fort !
Alors que je le masturbe, mon regard se perd un instant vers une silhouette qui se tient devant l’alcôve. Cette jeune femme semble un peu perdue dans cet univers même si à travers la soie je ne peux que la deviner… Est-ce une apprentie ? Non. Pas assez dévêtue pour ça. Une cliente alors ? Elle semble être bien prude pour quelqu’un qui fréquenterait la plus délicieuse des maisons de plaisir de Paris !
Mon regard pétillant de malice, vibrante sous mon amant, je lui désigne la demoiselle d’un geste du menton.


- Voulez-vous l’inviter ? La petite semble intriguée, riai-je en retournant le couvrir de baisers langoureux alors que ma main prend un rythme plus soutenu autour de son membre déjà bien imposant entre mes doigts.

A lui le choix de l’attirer ou de la laisser passer son chemin, mais moi je sais que cette nuit après le bal masqué, le seul que je veux et voudrai encore, c’est lui !
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Loïc de Kerouac
Prévôt de Police
Loïc de Kerouac

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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptySam 5 Nov - 17:30

La soirée tourne à l’orgie. C’est la pensée qui me vient alors que je m’occupe de ma partenaire avec ardeur dévorant son intimité trempée. Il peut paraitre étrange que nous nous adonnions au même loisir ici que chez nous au lieu de nous séparer pour diversifier notre nombre de partenaires mais c’est ainsi que nous préférons accomplir l’acte…

Acheter une vierge n’est pas une chose donnée. Les Boldwin vendent fort chers la virginité de leurs filles mais je suis prêt à payer ce qu’il faut pour avoir le plaisir de faire ce cadeau à celle qui partage ma vie. Je me contenterais d’augmenter les taxes que me payent les marchands pour pouvoir être tranquilles dans leurs divers trafics de chair…

Je la pousse dans ses derniers retranchements par ma langue avisée, vers cette jouissance dont elle ne semble jamais se rassasier. J’aspire de façon gourmande la cyprine de cette dernière devant le regard envieux de certaines des femmes passant à nos cotés. Je doute que les mignons disponibles n’arrivent à leur donner autant de jouissance que celle que j’offre à ma demoiselle.

Redressant ma tête, je souris l’espace d’un instant, observant la jeune femme passant non loin de là. Avec l’once d’un sourire, je donne mon avis :


Ma foi cette demoiselle pourrait vous tenir compagnie en vous gardant chaude comme la braise le temps pour moi d’aller remporter les enchères pour notre amusement futur….


L’achat ne se fera pas tout seul hélas. Si nous voulons une vierge, il va me falloir participer aux enchères et donc quitter cette alcôve et ma belle un instant. Or, si je suis jaloux comme pas deux quand il s’agit d’autres mâles, je ne vois aucun inconvénients à ce qu’Anne Lise s’envoie en l’air avec d’autres femmes, même lorsque je ne suis pas là…

Un clin d’œil à ma gouvernante et me voila faisant signe à la demoiselle qui nous observe du coin de l’œil, toujours souriant sous mon masque :


Oh là madame. Pourriez-vous me rendre service ? J’ai affaire importante à traiter et ma compagne est bien trop brulante pour que je la laisse seule. Auriez-vous l’obligeance de lui tenir compagnie le temps de mon absence ? Je vous en serai fort gré…


Après tout on peut être en pleine orgie et rester poli avec ceux qui y participent. Il y a là des nobles qui ont tout autant que moi un certain statut. Seuls les employés du manoir peuvent être traités avec la familiarité de domestiques.

Je me redresse alors, soupesant la bourse d’or qui se trouve à ma taille. Le couple ne se contente pas de promesses concernant l’argent misé, il faut allonger l’or en espèces sonnantes et trébuchantes. Mais c’est un prix léger à payer…

Je souris toujours alors, tentant de rassurer notre invité mystère :


Rassurez-vous, ma compagne ne dévore que les femmes consentantes…

Puis ma tête se retourne en direction de ma blonde gouvernante, souriant toujours :


Je reviens vite ma chère… Le temps de finaliser notre achat. J’espère que cette demoiselle saura être de bonne compagnie et que vous serez sages…. Ou pas.

Sur ses mots je me détourne pour m’approcher de l’estrade où les jeunes femmes sont mises en vente comme du bétail. Et c’est ce qu’elles sont en vérité du bétail fort cher mais du bétail tout de même soumis à la convoitise des acheteurs….

Je sens que cela va me couter une fortune…

Mais qu’importe, rien n’est assez cher pour notre plaisir.
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Amélia Boldwin
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Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 _
MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptySam 12 Nov - 0:22

J’étais une femme sans inhibition aucune. Le plaisir, je le prenais dès qu’il s’offrait à moi sans jamais lui tourner le dos. Ou presque… Je choisissais tout de même mes amants avec soin ! J’aimais peut-être la luxure, je n’aimais pas les hommes laids. J’étais la beauté et tout ce qu’un homme pouvait désirer. J’avais le privilège de pouvoir me choisir, aussi ni manquais-je jamais.
Florimond était de ceux pour qui n’importe quelle femme se serait pâmée au moindre de ses sourires. Il était de ceux qui en entrant dans une pièce captait l’attention de la gente féminine tout comme Adrian mon tendre amour savait si bien le faire. Et là, il était tout à moi.
Je roucoulai sous les lèvres de mon amant, les souvenirs de notre après midi ensemble me revenant à l’esprit. Ça avait été si bon ! Depuis le temps que nous nous courrions après, nous avions finalement bouclé la boucle. Cela dit, j’espérai bien remettre ça ! On ne se détourne pas d’un si bon cru…

Un petit rire accompagné d’un gloussement de délice m’échappa alors qu’il versa du chocolat fondu sur mon décolleté avant de venir me dévorer. Il faisait chaud dans cette salle de bal ! Pourtant les fenêtre étaient ouvertes !
Renversant ma tête en arrière afin de mieux offrir ma gorge aux lèvres de ce bel Adonis, je glissai mes doigts dans sa nuque tout en savourant, la fête bâtant son plein tout autour de nous.


- A ce rythme là c’est moi qui vous aller manger en sauce mon cher, m’amusai-je.

Le moment était délectable, vraiment. Je profitai du bal, mais en même temps je surveillai le déroulement de la soirée d’un œil attentif. Jusque là, tout se passait très bien. Les invités semblaient comblés et s’adonner à tous les plaisirs, ce qui était exactement le but recherché. En tant qu’hôtesse, les visages masquaient m’étaient familiers. Je reconnaissais pratiquement tout le monde et souris à un ancien amant jaloux tout en me moulant un peu plus à Florimond, exhalant un gémissement de plaisir intense.
Oui j’aimais plaire. J’aimais être désirée et le Baron de Villeneuve était de ceux qui me voulaient à en perdre la raison. Alors le narguer dans les bras d’un des plus beaux partis de Paris… Comment résister à la tentation !
Je sentis cela dit mon compagnon de table perdre un peu de son attention sur moi et m’étonnai de le voir vider son verre d’une traite. Mon tendre amant semblait contrarié… Alors je me fis un devoir de détourner son esprit de ce qui le chagrinait. Ma main glissa vers son entre-jambe, le caressant avidement, une lueur joueuse et rieuse dans mes prunelles, un sourire à mes lèvres pulpeuses.


- Flo ! Viens avec moi !
- Tu vois pas que je suis occupé ?

Je veux oui qu’il était occupé !
Mon regard noir fusa et percuta l’ami de Florimond. Comment osait-il ? Avait-il la moindre idée de qui j’étais ? Derrière mon loup ne voyait-il pas la prestance de ce fantasme fait femme que j’étais ?! Qui d’autre qu’Amélia Boldwin pouvait se dissimuler derrière ce masque ?!
J’écoutais les deux hommes converser tout en profitant des baisers de mon amant mais mon regard fut attiré par une de nos filles. Elle semblait un peu dépassée par les évènements. Nos clients étaient gourmands parfois ! Trop pour certains…
J’étais ce que j’étais, mais je ne supportais pas que l’on maltraite ou malmène mes filles. Le fait que Florimond s’excuse finalement auprès de moi m’arrangea donc. Fière, altière mais toujours élégante à souhait, je me levai et contournant la table tout en souriant aux convives, je susurrai quelques mots à Delilah afin qu’elle vienne avec moi et rejoignis Angélina entourée de trois hommes encombrants dont elle semblait avoir du mal à se défaire.


- Messieurs allons ménagez cette demoiselle. Il ne faut pas brutaliser une fleur sans quoi elle vous desservira et nous ne désirons pas cela n'est-ce pas ? Je vous présente Délilah. Je suis certaine que vous trouverez sujet à discuter avec ces deux demoiselles réunies.

Après un sourire aux clients, je jetai un regard rassurant à Angélina, une ribaude fort prometteuse, et un regard de prévention à Delilah. Elle était ici depuis longtemps et Angie avait moins d’expérience qu’elle des hommes en soirée. Je comptais sur elle pour gérer la situation et veiller sur elle. Elle saurait comment réagir.

Sur ce, Rose vint me répéter le nom du gagnant du jeu de cache-cache. Je montai donc sur l’estrade et lorsque Léandre arrêta la musique, j’annonçai la fin de ce jeu au profit du nouveau.


- Mesdames et messieurs, nous allons passer à présent au clou de la soirée ! La vante d’une vierge ressemant arrivée au manoir ! Violette tu veux bien monter ? l’invitai-je à s’avancer en compagnie de Madame Hooper qui l’avait aidé à se préparer.

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Violette Dupret
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptyDim 20 Nov - 17:49

A peine était-elle descendue dans la salle des fêtes que Violette était partie se réfugier dans les cuisines. L'ambiance était bien trop étouffante, bien trop stressante pour elle qui n'était là que depuis quelques jours. Elle avait eu la consigne de ne pas se faire toucher par les hommes avant que son moment arrive mais la tâche avait été trop ardue. Des mains l'avaient saisie, l'avaient caressée, touchée, effleurée... un homme avait même failli l'embrasser après l'avoir plaquée contre un mur...

Non au moins, dans les cuisines elle ne risquait rien et elle pouvait respirer. Personne ne venait ici la déranger. Seule le va et vient des domestiques qui venaient déposer les plats vides et en prendre d'autres bien garnis animait la pièce. Violette prit place sur une chaise et attendit, un nœud au ventre. Ce n'était pas son milieu, elle ne venait pas de ce monde là... jamais elle ne saurait tenir le rôle qu'on lui avait confié. Qu'avait-elle fait de mal pour qu'on l'ait envoyée dans ce manoir ? Pourquoi son beau-père l'avait-il vendue...

Le temps passait et une domestique lui proposa une collation mais Violette refusa. Elle ne pouvait rien avaler. Elle entendait la musique, les rires, les conversations... même parfois des cris. Tout ça lui faisait peur. Elle aurait tellement voulu être très loin d'ici. Mais elle n'avait pas le choix. Si elle voulait un jour pouvoir rembourser sa dette aux Boldwin, elle devrait travailler et leur rapporter de l'argent. C'était ce qu'elle avait décidé. Résister ne l'aurait amenée nulle part et aurait rendu sa vie encore plus difficile...

Violette trouvant le temps long, décida de jeter un œil dans la salle des fêtes sans y entrer, glissant un regard dans l'embrasure de la grande porte. Ce qu'elle vit lui donna un vertige. Des couples dansaient tout en se dévorant les lèvres, elle aperçut un homme à moitié dissimulé sous les jupons relevés d'une femme, des gémissements qui s'élevaient de derrière les tentures des alcôves... Sur l'estrade une fille du manoir qui semblait avoir beaucoup d'expérience de par la sensualité de ses mouvements, s'évertuait à retirer un par un ses vêtements...

Violette recula et retrouva le refuge relativement calme des cuisines, retournant sur sa chaise dans laquelle elle se recroquevilla pour ramener ses genoux sous son menton. Elle n'aurait su dire combien de temps elle y resta mais c'est madame Hooper qui la tira de sa rêverie en la prenant en hâte par la main pour la faire lever tout en lui disant que son tour était arrivé. Violette lâcha une exclamation de stupeur et suivit la gouvernante qui arrangea d'une main vive sa chevelure bouclée et vérifia la tenue correcte de ses vêtements d’un blanc immaculé, symbolisant sa pureté préservée. Violette blêmit légèrement et madame Hooper lui donna quelques petites gifles pour lui redonner du rose aux joues avant de l'amener au pied de l'estrade.

Violette se retrouva aux côtés de madame Boldwin qui annonça le début des enchères et l'invita à monter sur l'estrade. La jeune fille s'exécuta et se planta maladroitement au milieu de l'estrade tandis que son regard parcourait la foule d'yeux rivés sur elle. La jeune fille prit une profonde inspiration et redressa le menton pour paraître moins craintive. Sur le côté de la scène, madame Hooper lui faisait quelques petits signes pour qu'elle arrange sa posture d'un côté, son sourire de l'autre... Violette déglutit puis prit son courage à deux mains. On devait l'acheter ? Et bien autant qu'on l'achète cher, ça serait ça de moins à rembourser aux Boldwin...

Violette posa ses mains sur ses hanches, juste au-dessus de son jupon de tulle blanc et se plaça de trois quarts. Son appréhension se dissipa alors légèrement car au fond d'elle la situation inédite ne se révéla pas si désagréable que ça. C'était la première fois qu'elle était sur le devant de la scène, au sens propre comme au sens figuré. Elle, la petite bonne invisible de monsieur son beau-père qui travaillait dans l'ombre et dont la présence, l'avis, les souhaits et encore moins les besoins avaient toujours été quantités négligeables. Ce soir, les hommes la regardaient différemment. Oh bien entendu, elle savait parfaitement ce qui se cachait derrière ce regard et quel serait l'issue de la vente. Mais ce soir on la regardait, elle, et personne d'autre. Ce soir, elle avait de la valeur.

Violette esquissa un sourire timide, plissa les paupières, étirant ses grands yeux bleus et fit un tour sur elle-même pour laisser aux spectateurs le loisir d'apprécier son petit gabarit et sa taille fine serrée dans ce corset blanc...
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MessageSujet: Re: Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé]   Au bal masqué ohé ohé ! [Terminé] - Page 2 EmptySam 3 Déc - 13:03

La soirée tant attendu était enfin arrivé. Il n'y aurait ce soir que du beau monde, les Boldwin y avaient veillé. Tout comme ils avaient veillé que nulle problème ne viennent la perturber. Un discours bien senti de la divine Amélia, le souligna. Elle les libéra ensuite pour qu'ils aillent se préparer, chacune des tenues choisies était approuvé ou modifier si cela ne convenait pas. Jules n'avait mais mis longtemps à se décider. Le ton de la soirée était donné, il s'agissait d'une fête grandiose dont personne ne devait repartir déçu, une façon d'éclipser totalement la concurrence, de mettre en avant tous les avantages du Manoir. Pour l'occasion, il portait une chemise blanche, ouverte largement, dévoilant sans pudeur son torse halé et musclé, un pantalon serré qu'il laissait peu de place à l'imagination, sa taille était serré d'un foulard de soie qui retombait le long de sa jambe droite et lui donnait un côté corsaire. Il mis en place son loup et il était prêt, celui-ci était noir et dessus courait quelques arabesques argentés.

Tout était en place. Il n'y avait plus qu'à attendre les premiers invités. Escorter ses mesdames, Jules s'amusait de parfois reconnaître sans mal certaines habituées. Les loups ne cachaient pas grand chose. Il devait en être de même pour lui, mais il se moquait qu'on le reconnaisse, ici il n'avait rien à cacher qui ne puisse s'acheter. Pourtant certains étaient parvenus à rester suffisamment anonyme pour que leur identité soit un total mystère. Il tendit une coupe à une femme tandis qu'il tentait de suivre son impressionnant débit de parole. C'est fou ce qu'elle pouvait parler pour ne strictement rien dire, un sourire poli aux lèvres, il cherchait un moyen d'échapper à cette conversation qui menaçait de s'éterniser. Il le trouva en avisant une jeune femme qui venait d'arriver. Il s'excusa le plus poliment possible et faussa compagnie, afin d'accompagner la nouvelle venue, elle était parée de bijoux magnifiques qui donnait une idée de sa fortune. Nulle doute qu'elle savait ce qu'elle voulait, avant même d'avoir eut le temps d'y songer, il était allongé dans une des alcôves aménagé pour l'occasion. La demoiselle au dessus de lui, ses yeux sombres brillaient et son sourire était gourmand. Il préférait cela aux effarouchés, il ne comprenait pas ce goût que certains avaient pour les vierges. Il cessa de réfléchir lorsqu'une main délicate attrapa la sienne pour la poser sur sa poitrine ferme et encore trop couverte.

Après le départ de la jeune femme, il s'accorda une pause, à travers le rideau il percevait Dawn et Alexandre, et plus loin Hooper qui guettait cela d'un mauvaise œil. Cette vieille pie n'avait donc personne d'autre à aller réprimander. Force était de constater, qu'ils semblaient ses proies favorites, Jules poussa un soupire en les voyant se séparer, ils étaient touchants tous les deux, sans doute parce qu'ils n'avaient rien à faire ici, au milieu du stupre. La voix d'Amélia vint briser ses réflexions et il se redressa à demi, en profitant pour remettre dans l'ordre dans ces vêtements. Un ordre tout ce qu'il y avait d'approximatif par ailleurs. C'était l'heure des mise aux enchères. Il sorti de l'alcôve, la vieille pie lui lança un regard peu amène auquel il répondit par un sourire ironique.

Il mourrait de faim, et cela tombait plutôt bien, la table croulait sous les victuailles. Il jeta un oeil à la petite nouvelle, tout à fait charmante au demeurant. Des grands yeux de biches mais elle paraissait peu farouche. Enfin lorsqu'on prenait Dawn comme comparaison. Celle-ci aurait sans doute retourner toute la pièce, griffé et mordu la moindre main s'approchant trop près, et chaque personne présente aurait été abreuvé d'injures. Non, Violette était décidément peu farouche, se laissant dévorer du regard par des hommes, et quelques femmes, avides de chair fraiches. Son regard glissa de sa silhouette à la table. Alexandre était assis, aussi rouge que possible, Jules haussa un sourcil puis compris en voyant une jeune femme sortir de sous la table, un rire léger lui échappa, il attendit qu'elle se soit éloignée pour ébouriffer les cheveux d'Alexandre.


« Fait pas cette tête ! T'es plutôt chanceux ! »

Il s'assit à ses côtés et commencer à manger. Pouvoir enfin profiter d'un repas qui pour une fois n'était pas donné dans la cuisine.

« Profite de la soirée Alexandre, si tu vies tout comme un calvaire tu vas devenir fou. »

Bien entendu, celui-ci était plus prude. Mais plus ou moins camouflé par un masque ou repas et femmes étaient à volonté, il pouvait se lâcher un peu. Ça ne lui ferait guère de mal de prendre un peu plus à la légère tout cela. Jules avait pris l'habitude de tout désacralisé, par ailleurs quand on vendait son corps plus rien ne demeure sacré très longtemps. Et il préférait prendre cela avec humour, personne ne pourrait lui prendre son ironie légère.
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