Le Manoir des Délices
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


si vous rencontrez un pb à l'inscription, rdv sur facebook Manoir des Délices pour le signaler
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Partagez | 
 

 Si près du but et déjà si loin [PV Violine]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Ezel Olven
Mercenaire/Assassin
Ezel Olven

Messages : 2592
Date d'inscription : 03/01/2012

Si près du but et déjà si loin [PV Violine] _
MessageSujet: Si près du but et déjà si loin [PV Violine]   Si près du but et déjà si loin [PV Violine] EmptySam 7 Jan - 17:35

Voilà un peu plus de deux semaines qu’Ezel frappait le pavé de Paris d’une démarche vive, affichant peu son visage, dissimulé par la large capuche d’une épaisse cape noire qui lui tombait jusqu‘aux chevilles. Les intempéries des fraîches journées d’automne ne le freinaient en rien. Chaque minute était comptée pour retrouver celle qu’il avait toujours protégé, celle qui partageait son sang. Pour sa sœur, il risquait sa carrière militaire et plus encore sa vie… Le jour où il la ramènerait auprès de leurs parents, il devrait faire face à la loi martiale pour avoir déserté son camp. Oui, le déshonneur, voilà ce qui l’attendait pour avoir privilégié sa famille à son pays. Serrant dans sa main, le pendentif en bois sculpté qui pendait de son poignet, il s’était juré de lui offrir le bijou lors de leurs retrouvailles après quelques 6 années de séparation. Et pour le simple espoir de la retrouver en vie, il affronterait tous les jugements de l‘Italie.

Naturellement, il était allé voir la police. C’est même la première chose qu’il avait faite, avant même de songer à se loger ou à dormir -après un voyage éreintant de plusieurs centaines de kilomètres-. Mais le commis qui lui avait bloqué l’accès à des instances supérieures, avait à peine dissimulé le fait que la famille Boldwin avait trop d’influences sur la ville, qu‘il était inutile de tenter quoi que ce soit. Parce que ce type avait peur, il ne ferait rien… finalement, Ezel avait frappé du poing sur le bureau lorsque celui-ci avait fini par demander d’un ton doucereux s’il avait des preuves que Fanny ne s’était pas prostituée de son plein gré. Ezel avait vu rouge et était parti. Il s’en remettrait donc à lui-même… c’était à cette conclusion qu’il était parvenue depuis son arrivée.

D’un tempérament discret, ce que les Boldwin faisaient de leurs filles l’étaient beaucoup moins. Si peu de temps lui avait été nécessaire pour s’assurer des rumeurs du manoir! Au début, il avait espéré que déambuler dans la ville et poser quelques questions l’air de rien, suffiraient à retrouver Fanny mais la tâche s’était révélée plus ardue. Pour trouver sa sœur, il fallait viser au-dessus des petites gens, il fallait s’engouffrer dans l’univers des Bolwin, approcher les prostituées et prendre l’info à la source. Mais on approche difficilement les filles de plaisirs la bourse presque vide. La vie à la capitale coûtait cher et en deux semaines, la quasi-totalité de ses économies avaient filés. Sans argent, il piétinerait et ne retrouverait jamais sa sœur! Il savait lire, écrire, compter, se battre, était bien constitué et résistant, et Paris grouillait de petits commerces qui aurait sans doute besoin de quelques bras forts. Mais ce qu’Ezel désirait plus que tout, c’était rester au courant des faits et gestes de la ville, garder sa liberté de mouvement et ne pas être soumis à des horaires. En basant son fond de commerce sur les secrets, sur les rumeurs… il avait colporté quelques messages sans importance pour quelques sous et au fil de rencontre avait été amené à servir un riche seigneur espagnol, voulant désespérément faire parvenir un colis et un message à une Délicieuse du manoir avant qu‘il n‘eut quitter la France. C’était sa chance!

Pour 2 écus, Ezel enfourchait son cheval et se rendait au manoir. Au début, on insista pour que message et colis soient déposés à l’entrée, que le personnel de la maison se chargerait de transmettre à la Délicieuse en question mais il était hors de question qu‘il resta là, bloqué à l‘entrée alors que Fanny était sans doute quelque part ici et que quelqu‘un détenait la clé de ses réponses. Le jeune homme insista toujours très poli et calme, sans perdre son sang-froid, prétextant que sa politique était de remettre les paquets et les messages en main propre et que le seigneur commanditaire avait d’ailleurs bien insisté là-dessus. Il n’eut qu’à ajouter le nom du dit seigneur pour que les portes lui soient ouvertes toutes grandes… On le pria simplement de laisser sa rapière et toutes les armes qu‘il aurait pu porter dans un vestibule à l‘entrée.

Conduit dans une antichambre très cosy, il resta debout, la capuche maintenant rabattue sur ses larges épaules, et admira distraitement les tapisseries, les peintures qui auraient choqués leur sainte-mère l’Eglise. Il regarda par la fenêtre pour contempler l’étendu du manoir ainsi que ses jardins intérieurs pour peut-être apercevoir un visage familier. Le temps était gris et tout semblait très calme dans cette maison de passes. Il espérait tellement entendre la voix de sa sœur dans ce faux silence… Soudain, il perçut des portes s’ouvrir, des talons frapper le parquet vernis. Il se tourna vers la double-porte en question, tenant contre lui le paquet auquel était noué un message à l‘attention de Violine Perraudin, Délicieuse parmi les Délicieuses.


[Alors dans le paquet, c’est du thé… ^^]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous


Si près du but et déjà si loin [PV Violine] _
MessageSujet: Re: Si près du but et déjà si loin [PV Violine]   Si près du but et déjà si loin [PV Violine] EmptySam 7 Jan - 21:40

TRAME SONORE

Te revoilà mon bel ami, toi qui de ton bois au vernis lustré m'a interpellé de par le fond de ma chambre. Comme il est bon de te serrer contre moi, de sentir de nouveau la subtile fraîcheur de ton corps contre ma joue. Déjà, je suis fébrile. J'ai envie de te caresser du bout de mes doigts, de faire glisser l'archet contre tes fragiles accords, tes douces notes. Je m'enchante à l'idée de me laisser aller à cet opium bon marché que j'ai laissé entrer en moi, telle la vilaine fille que je suis. Oh oui... vilaine...

Ah ! Voila, j'entends ton premier murmure, ta toute première lamentation et doucement les frissons commencent. Je soupire d'aisance, je sens la drogue en moi, ta plainte me traversant l'âme. Le son est doux, mélancolique. Je partages mes peines et toi les tiennes. De nouveau je t'offre mon délire, l'opium m'hypnotisant de telle façon que je ne sais déjà plus ou je suis. Je me perds en toi et tu t'éprends de moi. De nouveau nous redevenons amant, cherchant le réconfort au creux du corps de l'autre, désespérément perdu, insidieusement fou, complètement ivre.

Oui, voila, je me laisse porter par tes envies, ce n'est plus moi qui guide. Tes notes s'enchaînent et je ne les décide plus. Tu prends possession de moi, de mon corps qui n'est plus que le prolongement du tien, de cette douce chaleur dont tu t'empares. Ma chambre n'est plus, mes robes n'existent là ou je vais. Je sens l'effluve de ma douce drogue m'emporter, alors que sur tes notes je trotte. Tandis que ma raison s'éclipse, je la remplace par une puissante furie, une tornade d'émotions, un havre de non-paix, là ou personne n'a le droit d'aller, là ou toutes ces choses qui sont interdites m'appartiennent... Là ou toi mon ami, tu es mon roi.

Je ne sens plus mon bras. Je ne fais que danser dans cet espace que je ne reconnait pas. Que dis-je... Ce n'est pas de la danse, non ! Je vole ! Je me laisse planer entre ces nuages que tu me dessines de tes vifs accords, de tes cascades de notes. Je te fais l'amour d'une intime façon, comme je ne pourrais jamais le faire avec un homme, ni même une femme. Un gémissement, oui, voila que je suis toute à toi, ta vulgaire esclave, éprise de ta voix, de ta puissance emprise. Possède-moi, mon roi ! Emmène-moi au loin ! Là ou plus jamais je ne devrai me séparer de toi ! En cet endroit qui n'appartiens qu'à nos esprits déraisonné...

- Vi...Violine ?

L'archet rencontre la gorge, la claquement est brutal. Il s'élève au sein de la petite pièce, là ou je te perds, là ou tes notes s'évanouissent et ou ma rage revient. Je ne m'étais pas rendu compte des larmes qui avaient coulées, ni même de ma nudité à laquelle je n'avais porté d'importance lorsque je t'avais aperçu derrière la porte ouverte de mon placard. De nouveau je te quitte, mon tendre amant. Je ne suis plus tienne, mais bien celle de Boldwins. Retrouvons-nous plus tard... Je ne puis rester plus longtemps...


~

La voila qui quitte la pièce, vêtu de sa simple chemise de nuit, la jeune femme l'escortant se tenant la gorge, souffrant d'avoir interrompu l'artiste éprise de son instrument. Les larmes ont été essuyés et sa rouge tignasse quelque peu replacée, mais les cernes sont toujours bien présente.

- Bonjour.

Souffle-t-elle poliment à l'homme qui lui tourne le dos.

- Il paraît que vous avez quelque chose que vous devez me donner en main propre et que c'est pour cette raison que j'ai été dérangée.

La domestique détourne le regard, tandis que la Délicieuse tourne le visage vers elle pour lui faire signe de quitter. Elle s'exécute et Violine se retrouve seule avec l'homme qu'elle observe silencieusement avant d'ajouter :

- Aucun de mes clients n'exigent de tel traitements pour les cadeaux. Ils connaissent tous mon tempérament. Alors dites-moi. Pourquoi vous avez tant voulu vous retrouver seul, ici, dans une pièce ou seule une femme comme moi vous fait obstacle ?

C'est de son arrogant regard que Violine porte son poids sur une hanche, y déposant une délicate main, attendant avec bien peu d'impatience de savoir pourquoi on la arraché de son roi.
Revenir en haut Aller en bas
Ezel Olven
Mercenaire/Assassin
Ezel Olven

Messages : 2592
Date d'inscription : 03/01/2012

Si près du but et déjà si loin [PV Violine] _
MessageSujet: Re: Si près du but et déjà si loin [PV Violine]   Si près du but et déjà si loin [PV Violine] EmptySam 7 Jan - 22:59

Ce qui le surpris tout d’abord, ce fût sans doute sa longue chevelure rouge. Il n’en avait jamais vu de telle. Mais depuis son arrivée dans cette grande ville, il avait eu l’occasion d’observer quelques excentricités surprenantes. Ensuite, nous dirons que bien des femmes se seraient vêtues d’une robe de chambre par-dessus leur chemise de nuit pour venir accueillir un homme, mais à croire que les femmes de peu de vertu, comme les langues les moins fourchues les appelaient, ne se souciaient guère d’être convenable. Sa chevelure rayonnante tranchait avec la simplicité de ses atours. Il y’avait ses grands yeux de miel, miroitants, comme si elle venait de verser quelques larmes. Cela expliquerait peut-être la mauvaise humeur qui quitta son corps dès qu’elle eut finit de le saluer, comme pour mieux le mordre à la gorge.

Mais il n’était pas un homme à se laisser décontenancé par la mauvaise humeur parfois chronique des femmes ou par des envies de grandeur. Quoique fut la raison de son tourment, Ezel ne riposta pas. Il n’avait pas la moindre envie de se mettre à dos une des filles de cette maison close, de se fermer des portes, ou d’attirer plus de regards qu’il n’en voulait
.

Tourné vers elle, il baissa la tête pour la saluer à son tour. Son arrogance ne sembla même pas l’effleurer, il ignora son humeur agressive comme si rien de ce qu’elle faisait ne pouvait l’atteindre. Il lui aurait été facile de souffler un peu de venin pour contre-attaquer, lui proposant par exemple de repasser à un moment qu’elle aurait juger plus opportun, pour lui donner son paquet. Mais il ne devait pas oublier le rôle qu’il jouait, il n’était pas Ezel mais un messager venu faire son travail. Sans colère comme s’il en avait vu des milliers d’autres comme elle, il répondit alors que la domestique quittait la pièce, une trace rougie qu‘elle dissimulait d‘une main posée sur son cou:

_ Don Javier tenait à ce que vous ayez ce paquet le plus rapidement possible. Je fais un devoir personnel de m’assurer que la personne concernée reçoive son message en main propre et dans les meilleurs délais. Le client paye un service, il aime rarement qu’on le déçoive.

Diantre, la jeune femme avait du nez mais son intention n’avait jamais été de la questionner ouvertement sur sa sœur. Elle était une Délicieuse et à ce qu’il en savait, elles avaient depuis longtemps acceptés leur condition et étaient dévouées aux Boldwin… et il n’était pas un ami des Boldwin. Il était là pour leur ravir à son tour, Fanny, sa petite sœur et pour la ramener avec lui au pays. Il fallait qu’il contourne le problème en avançant des arguments convainquant… et quoi de plus convainquant que d’avancer l’essence même de l’homme qui se rend dans une maison de passes? Elle voulait une raison à sa venue, il lui en donnerait une. Comme si elle l’avait percé à jour, Ezel fit mine d’être surpris et laissa échapper un rire discret comme si elle avait tout découvert:

_ Confesso! Un homme de ma condition n’a pas les moyens d’attirer les Délicieuses… Ce contrat était un moyen de vous approcher et je ne regrette en rien mon insistance...

Bien qu’il n’était pas tombé sur un bon jour, et qu’elle devait être bien plus élégante à l’accoutumé, son naturel -quoique fatigué- avait du charme. Mais bien qu’elle soit experte dans un domaine qu’il ne crierait pas sur tous les toits, non, il n’était pas venu pour coucher, ni avec elle, ni avec une autre. Et il ne s’attendait pas à ce qu’elle devienne son objet de désir alors qu’il lui avouait n’avoir ni condition, ni argent. Pour l’instant, il cherchait surtout à faire taire sa suspicion… Qu’on le pardonne de ne pouvoir être honnête avec elle mais il y avait trop de risques à prendre. La logique voulait qu’à cet instant, elle le repousse et il n’en espérait pas moins pour pouvoir se diriger sur un sujet bien plus important à ces yeux que le sexe.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous


Si près du but et déjà si loin [PV Violine] _
MessageSujet: Re: Si près du but et déjà si loin [PV Violine]   Si près du but et déjà si loin [PV Violine] EmptyMar 10 Jan - 3:25

En était-il donc véritablement ainsi ? M'avait-on arraché d'entre tes bras que pour la simple cupidité d'un homme ? J'aurais bien voulu en rire, mais... Non. La situation était loin de m'être agréable, moi qui ne désirait qu'être près de toi, mon adoré. Encore, je ressentais tes notes me frôler, bien qu'elles eut été loin. Désagréable était mon humeur et bouillant mon regard. Pourtant, l'ironie voulut qu'en moi gronde l'envie qui faisait de moi ce que je suis. L'amour du mal, la passion des tortures. Et donc, un sourire finit par naître au coin de mes lèvres, tandis que de ma nouvelle proie je m'approchai, le pas léger, l'air soudain bien innocente.

- Hm...

Et la féline vint tourner autour de victime, l'examinant, cherchant à savoir si elle serait de taille ou non. Un visage fort charmeur, avec un de ces regards farouches qui dévoilent malgré eux une férocité proche de celle de la Délicieuse. Elle se retrouve derrière lui pour évaluer sa stature; de larges épaules et des bras qui semblent fort, une musculature susceptible de la soutenir, de la diriger, peut-être.

- Et bien laissez-moi d'abord voir ce qui m'appartiens.

De nouveau devant l'homme, voila que c'est d'un regard fort blasé qu'elle le darde, glissa ses doigts contre la petite boîte pour l'en saisir des siens. Un fauteuil non loin, accueille ses fesses qui se dévoilent sous la chemise trop courte. Croisant les jambes, la jeune femme y dépose la cadeau qu'elle déballe avec lenteur, défaisant la boucle pour la laisser choir au bout de ses pieds. Dans le petit paquet, du thé.

- Oh... Du thé Chai !

Les doigts agiles se saisissent de la boîte pour l'humer avec un sourire bien mal caché. Un gémissement de bonheur résonne dans la pièce alors que la Délicieuse bat des jambes au bout de son trône. D'un bond, elle se redresse et dépose le cadeau contre la table tout près, se dirigeant vers la porte qu'elle claque, la verrouillant et se retournant vivement vers l'homme. Son sourire est jovial, mais son regard est toujours aussi vicieux.

- Il semble donc que je sois de bonne humeur tout d'un coup !

Ses grandes jambes la portent rapidement vers lui, vers cet homme qu'elle saisit presque doucement à la gorge.

- Vous vouliez une Délicieuse, mais savez-vous seulement laquelle vous venez de rencontrer ?

Vifs et agiles sont ses mouvements qui contourne l'homme pour la placer derrière lui, alors que son genou rencontre le sien et le force à s'agenouiller devant elle. La main rencontre la tête pour se saisir des cheveux et le forcer à regarder devant lui, tandis que sa poitrine s'écrase contre l'omoplate de sa victime. Sa langue humide vient lécher le lobe d'oreille et un petit rire s'échappe.

- J'espère que vous aimez la douleur monsieur... Quel est votre nom déjà ?

Insidieux vice qui s'immisce en ceux qui tente le plus de l'éviter...


Dernière édition par Violine Perraudin le Mer 11 Jan - 21:14, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Ezel Olven
Mercenaire/Assassin
Ezel Olven

Messages : 2592
Date d'inscription : 03/01/2012

Si près du but et déjà si loin [PV Violine] _
MessageSujet: Re: Si près du but et déjà si loin [PV Violine]   Si près du but et déjà si loin [PV Violine] EmptyMar 10 Jan - 20:11


Si son but avait été de mettre une Délicieuse dans son lit sans payer, nul doute qu’il était sur la bonne voie pour faire de sacrées économies… et pour s’accorder ce qu’un homme de sa condition n’aurait pas les moyens de s’offrir sans un dur labeur derrière, ainsi que quelques sacrifices. Mais voilà, caresser ses longues jambes, les sentir s’enrouler autour de ses hanches alors que ses bras la porteraient vers d’autres hauteurs, n’avait pas été envisagé jusqu’à ce que la situation ne glisse dans cette direction. Si son objectif n’avait pas été aussi important, sans doute aurait-il trouvé la situation amusante et en aurait même profité, quand bien même le regard de la demoiselle était comme illuminé d’un mystérieux et sinistre vice. Un regard qui le mangeait à toutes les sauces. De l’irritation en passant par l‘envie, il n’aurait pas imaginé qu’une boîte de thé aurait suffit à la mettre dans de tels états.

Il la laissa tourner autour de lui, se contentant de la suivre du regard. Non, c’est vrai, il n’avait aucune idée de la Délicieuse qu’elle était. Il avait simplement senti l’émotion conquise de Don Javier lorsqu’il avait mentionné le nom de Violine. Le seigneur espagnol semblait anéanti de devoir reprendre la route sans lui avoir lui-même remit son cadeau et avait exigé que son paquet soit porté sur l‘heure, espérant peut-être que la belle lui aurait transmis un message en retour. Visiblement, il connaissait ses goûts… La boîte en bois était d’ores et déjà de bonne facture et le thé semblait faire honneur aux ornements du coffret, ce qui avait mis la jeune femme dans un état jubilatoire.

Bien qu’il resta de glace, le mouvement de sa main portée à sa gorge fit naître un sentiment de méfiance. Il se contenta de froncer les sourcils, ne sachant pas où elle voulait en venir. Sa main était chaude pourtant son cœur semblait gelé. Dans son regard, il perçut toute la complexité de ce qu’elle était… femme offerte et pourtant dominatrice, femme extravagante et pourtant portant le visage de la simplicité, les cheveux rouge comme la passion… et comme le sang. Qu’attendait-elle de lui lorsqu’elle le mit à genoux? Elle avait d’ores et déjà commencer à jouer à un jeu dont elle avait omis de lui expliquer les règles. Le mouvement est désagréable mais son contact, sa langue humide capturant son lobe sont comme des coups de sang dans son cœur. Il se laisserait happé par ses griffes s’il n’avait pas mieux à faire, tant le contact d’une femme était lointain et envié depuis son départ de son pays.


_ Appelez moi le Messager.


Les mouvements de son cœur, les pulsions étaient toutefois des choses qu’il contrôlait. Il ne se laissa pas déborder par le désir même si quelques pensées indélicates avaient percé son esprit. Quel homme n’en aurait pas eu devant tel beauté? Il ne se laissa pas plus tenter par la facilité de lui délivrer son nom. Il n’était pas homme à perdre ses moyens. D’un tempérament calme depuis sa prime jeunesse, devenir soldat n’avait fait qu’intérioriser encore un peu plus les méandres de l’impulsivité. Peut-être d’autres se seraient sentis offensés, et même s’il l’était, il n’était pas de ceux à se relever et à la traiter de « sale putain aliénée », la violentant par delà des mots, de quelques gestes. Il ne fit donc preuve d’aucune violence pour se dégager si ce n’est de fermeté en saisissant son poignet pour qu’elle lâche sa tignasse, s’arrachant quelques cheveux aux passages, alors qu’il se remettait debout. Il ne semblait pas choqué, excité, ni même tenté par le jeu. Tenant toujours son poignet, d’une manière toutefois moins rude, il s’excusa sans gêne
:

_ Il semble que je me sois trompé Madame. Je souhaite une femme… non un bourreau. Vous avez raison, je ne saurai trouver de plaisirs dans la douleur et je vais donc me diriger vers femmes plus douces… Vous trouverez accroché au paquet un message de Don Javier.

Quelques mots de plus du messager et il libéra son poignet et la salua à nouveau d‘un hochement de tête silencieux. Ses mains entreprirent de rabattre sur sa tête la lourde capuche noire qui jetait sur son visage une si grande part d’ombre, que seule sa mâchoire anguleuse trouvait encore la lumière.

_ Vous contemplez aura été un plaisir… même si certains de mes autres sens s’en trouvent jaloux.

Les femmes du Manoir devaient être habituées à ce qu’on les trouve belles. Se sentaient-elles blasées devant le compliment que les hommes leur faisaient à ce sujet. Violine avait quelque chose de plus… un je ne sais quoi de captivant. Parce que l’extravagance de sa perruque rouge, parce que ses manières inattendues faisaient naître une part de mystère. Chaque prostituée avait sans doute son fond de commerce, de la prude à la déchaînée, peut-être lui avait-elle montré le sien.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous


Si près du but et déjà si loin [PV Violine] _
MessageSujet: Re: Si près du but et déjà si loin [PV Violine]   Si près du but et déjà si loin [PV Violine] EmptyMer 11 Jan - 20:50

Et tout comme je déteste ce temps qui me sépare de mon roi de bois, je haïs encore plus ceux qui ne veulent pas le combler. Je le regarde se défaire de mon étreinte, cherchant à se mouvoir au loin, cracher un venin subtile qui me ronge pourtant d'un coup, un refus qui m'étonne dans son changement d'humeur. Moins racoleur, le voila près à me confronter pour me refuser, lui qui quémandait les vices. La colère. Voilà qu'elle m'emporte.

- Oh mais vous en avez du culot, cher Messager !

Deux pas, la voila tout près, son souffle se perd contre le sien, peut-être peut-il même goûter à l'opium qui brouille toujours les pensées de la belle. C'est de son grand regard illuminé de tous ses tourments qu'elle le darde, lui offrant son poison comme un mortel adieu.

- Vous venez ici et réussissez brillamment à vous introduire entre ces murs sans argent. Vous osez me tirer de mon entretien passionnel avec mon violon et voila que soudainement, vous reculer par peur qu'une femme soit en mesure de vous faire crier ?

Au fond du gris de ses yeux, voila l'amertume, la colère. Cette rage de vivre, mais aussi de détruire. Ce profond besoin de faire taire le bon et de nourrir le mal. Elle perds la tête. La Délicieuse ne voit pas de solution plus claire que celle du combat. Elle veut lui faire mal. Elle veut qu'il réagisse, ne serais-ce que pour la frapper, la baiser.

- Je crois que vous ne comprenez pas mon cher ami qu'au point ou vous en êtes, vous ne pouvez faire votre difficile. La sélection n'est pas caprice que vous êtes en moyen de posséder. Dans votre cupide recherche de bonheur, vous avez outrepassé beaucoup de règles qui ont été émises par mes Maîtres. Et ceux-ci détestent lorsque l'on désobéit.

Elle se retourne, en a marre de ce bavardage inutile. Sur le fauteuil de tout à l'heure, voila qu'elle se dépose avec une douceur contrastant à son ton de voix. Un soupire s'échappe d'entre ses lèvres alors qu'elle constate l'homme à la capuche, ne voyant pas son regard. D'un sourire vicieux, elle lui lance :

- Je suis en mesure de vous interdire les portes du manoir. J'ai même assez d'influence pour vous interdire l'accès à plus d'endroits encore que vous ne pouvez l'imaginer. Et je ferai ça dès l'instant ou je serai en colère.

Ses grandes jambes se quittent, ouvrant le chemin vers sa féminité, la faisant découvrir à l'homme qui devra choisir sa destinée. La robe trop courte à tôt fait d'attirer le regard du messager et voila que Violine ressens de nouveau le pouvoir lui revenir. Douces effluves de drogues et de passions, voila qu'elle a encore plus envie de l'homme qu'à son entrée dans la pièce. Elle lui sourit plus doucement, pointant du doigt la porte fermée, puis l'un de ses cuisses, montrant clairement son envie.

- Vous avez un choix à faire.

Oh mon bel amant. Je crois avoir trouvé un jouet qui pourra rendre le temps de nos séparations moins désagréable. J'userai de cet homme comme bon me semblera et j'en ferai mon parfait valet... Un dévoué pour toi et moi, mon roi.
Revenir en haut Aller en bas
Ezel Olven
Mercenaire/Assassin
Ezel Olven

Messages : 2592
Date d'inscription : 03/01/2012

Si près du but et déjà si loin [PV Violine] _
MessageSujet: Re: Si près du but et déjà si loin [PV Violine]   Si près du but et déjà si loin [PV Violine] EmptyMer 11 Jan - 22:25

Fallait-il qu’à peine arrivé à Paris après tant d’efforts et de kilomètres parcourus, il se confronte à une vipère? Les bourgeoises avaient quelque chose d’irritants avec leurs manières et leurs regards hautains mais il n’avait pas cru qu’une prostituée serait la pire de toutes les garces de Paris, humant bon l’arrogance et le mépris. C’était même étonnant de voir une femme aussi versatile que Violine. La colère était revenue dans ses yeux… parce qu’il avait dit non. Et les femmes qui n’aimaient pas se voir dire non étaient terribles. La chose dépassait l’entendement et prit d’énormes proportions… il sentit s’échapper de ses lèvres l’Opium qui l’enivrait et ne savait plus qui s’adressait à lui de la femme ou de la prostituée. Le sexe avait-il tant d’importance à ses yeux qu’elle ne puisse vivre sans qu’un homme ne quitta le Manoir avant de l’avoir mit dans son lit. Oh, elle le pouvait bien… Elle était femme suffisamment belle pour faire fantasmer le plus difficile des coquins mais il y’avait une fausse note dans le comportement qui empêchait Ezel de laisser la diablesse le mordre au cou : Elle laissait à penser que c’était son droit, que le jeune homme était à elle si elle en avait décidé ainsi et ça, il en était hors de question. Loin des rangs de l’armée, personne n’avait le droit de lui dicter ses ordres et certainement pas une fille de joies.

_ Madame, mon départ vous permet de retrouver votre instrument. Pinailler ne fait que rendre la séparation plus longue. Je me suis plié aux règles de ce manoir et si j’ai fauté, c’est à vos yeux et à nulles autres.

Si son armure de neutralité ne s’était pas fissurée alors que d‘un ton calme, il tentait de lui faire entendre raison. Malgré tout, son petit jeu commençait à l’agacer. Elle pensait sincèrement qu’il était homme à aimer son comportement de furie… et bien plus à apprécier le chantage? Il la regarda à travers l’ombre de sa capuche. Il la regarda se faire bien plus menaçante qu’elle ne l’avait été jusqu’à présent. Ses mots le frappaient plus durement que les gestes qu’elle avait eu quelques instants plus tôt. Et derrière toute son impassibilité, il se posait toutefois de nombreuses questions. Bluffe ou non? Lui interdire les portes du manoir… et bien plus encore? Oui, cela était un problème majeur… Mais dans tous problèmes, il y’a une solution. Les portes qu’elles fermeraient, il pourrait les rouvrir ou du moins continuer d’agir même si pour cela, il devait prendre de la distance avec le Manoir. Il était messager, il avait au fur et à mesure du temps qui passerait, lui aussi, de plus en plus de moyens de pression sur la ville. Elle le mettait toutefois dans une position délicate, c’est vrai. Il avait pleine conscience du risque qu’il prenait à refuser… mais il ne soupesait pas l’importance qu’aurait un accord sur sa position. Aujourd’hui à genoux et demain il serait à quatre pattes puis traîné au sol, parce qu’elle en demanderait à chaque fois davantage. Cette femme de pouvoir serait-elle capable de se confier à lui? De lui délivrer les secrets des Boldwin? Pourrait-elle lui révéler où était sa sœur? Ou se contenterait-elle de le transformer en Mignon? De faire de lui son chienchien? Il n’était pas prêt à se révéler à elle comme elle était incapable de lui dire ce qu’elle voulait vraiment de lui? Une droguée, une femme à l’esprit embrumé par les fumées qu’elle devait allègrement consommer.

Ses lèvres closes finirent par dessiner à leurs jointures, un signe de mécontentement. Il la regarda se mouvoir, pleine de charme et de poison. Il observa sans bouger son corps délicat s’ouvrir sans honte. Ses yeux se posèrent même sur ce qu’elle offrait en échange de sa soumission. Pourquoi avait-il fallu qu’elle le demanda de cette façon, qu’elle fusse ce qu’elle était? Ce qu’elle demandait, il le lui aurait offert si elle avait su lui faire aimer le jeu. Hochant une nouvelle fois la tête avec respect, sa voix se fit plus sèche lorsqu’elle trancha le silence :


Au revoir, Madame.

Il se retourna, se dirigea vers la porte et abattit la poignée dans sa main. Son fort intérieur afficha un rictus amèrement amusé : elle avait fermé la porte. Il pivota sur lui-même, regardant la belle dans son fauteuil et reprit :

La clé, Madame je vous prie

Sa main se tendit dans sa direction, exigeante et malgré tout placide. Oui, la situation l’aurait beaucoup amusé si le contexte avait été moins grave...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous


Si près du but et déjà si loin [PV Violine] _
MessageSujet: Re: Si près du but et déjà si loin [PV Violine]   Si près du but et déjà si loin [PV Violine] EmptyJeu 12 Jan - 22:36

Les cuisses se croisent de nouveau, non pas par pudeur, mais par confort. Le regard pèse, pourtant pas autant que le silence qui s'installe entre les deux inconnus qui s'affrontent de leur arrogant mutisme. La jeune femme glisse sur le côté, balançant ses jambes contre le bras du fauteuil, les laissant choir, alors que son vêtement de soie remonte et découvre la courbe de ses lunes. Son soupire résonne faussement entre eux, et doucement, l'une de ses mains se porte contre son front qu'elle masse, glissant ses fins doigts sous sa perruque. Cette-dernière quitte sa tête, laissant sa longue tignasse brune cascader, tandis que la fougue du rouge l'abandonne et que le naturel revient.

Les paupières se ferment et la tête bascule. Alors que ses bras semblent fondre à ses côtés, l'une reposant sur son ventre plat, l'autre frôlant le tapis de fine broderie, voila qu'elle songe. Ignorant les propos de l'homme, dédaignant réponse à sa question.

- Il me semble...

Murmure. Douce effluve de notes qui quittent ses lèvres alors qu'elle ne sont encore qu'entrouvertes.

- Il me semble que vous n'êtes pas bien intelligent, jeune homme.

Dans un sourire presque affectueux, elle ouvre les yeux et les pose sur lui.

- Ou alors, vous me sous-estimé, car vous ne pouvez croire qu'une femme qui ait choisit telle destiné puisse posséder quelconque logique, quelconque conscience, peut-être.

Violine se redresse sur son fauteuil, appuyant ses coudes contre le côté qui la supporte.

- Mais dîtes-moi, Messager. Qui d'entre nous possède plus grand sens de la logique ? Celui qui accepte sa primitivité, ou celui qui la fuit ?

Le bruit de ses pieds s'étouffe contre l'épais tapis. La Délicieuse s'est relevé et elle s'approche de l'homme. Son calme est déconcertant. Tout comme le ton de sa voix qui se veut presque maternelle.

- Vous qui semblez fort. Sans doute avez-vous combattu bien des hommes osant croiser votre chemin. Vous devez donc savoir...

Elle le contourne, marche d'un pas lent, pesant ses mots.

- Vous devez donc avoir compris depuis déjà bien longtemps que l'on a perdu le combat dès l'instant ou l'on a sous-estimé notre adversaire...

D'un geste délicat, les longs doigts s'affairent et laisse glisser la capuche contre les épaules du Messager.

- Et donc... Vous venez ici... Réussissez à avoir un entretien privé avec une concubine de haut rang, pour mieux refuser ses vices... Et malgré le chantage, vous ne pliez point. Votre désir charnel a donc quitter la pièce et il semble que vous désirez plus que tout quitter cet endroit.

Un silence, puis la main chaude de la femme glisse contre la joue tandis qu'elle se retrouve de nouveau devant lui. Elle l'observe, caressant la peau rugueuse, examinant le front, les lèvres, le nez. Ses doigts replace une mèche des cheveux en bataille, puis ses lèvres susurrent :

- Qu'êtes-vous venu chercher au manoir, Messager ?

Le mystères, les mensonges et les songes. De fantasmes à cauchemars et de passions en crimes. Le caché et le passé, voila que l'on s'amuse à tout planifier. Puis quand tout nous échappe, on se retrouve en bas, là ou le diable nous tente, là ou les portes s'ouvrent. Chantages, promesses et avenir. Tout se confond, du plus petit caprice aux plus basiques besoins. Oh mon roi... comme tout est claire maintenant...
Revenir en haut Aller en bas
Ezel Olven
Mercenaire/Assassin
Ezel Olven

Messages : 2592
Date d'inscription : 03/01/2012

Si près du but et déjà si loin [PV Violine] _
MessageSujet: Re: Si près du but et déjà si loin [PV Violine]   Si près du but et déjà si loin [PV Violine] EmptyVen 13 Jan - 1:20

Ezel attendit dans le silence qu‘ils avaient reformé. Il observa patiemment les mouvements de la belle dans le fauteuil, féline et langoureuse, attendant qu’elle se lasse de ce jeu. Cela prendrait-il quelques minutes ou des heures? La belle fit brusquement impasse sur le dernier rempart d’excentricité et comme si elle avait retiré un costume invisible, il sentit une nouvelle forme de sa personnalité se manifester. L’aimerait-il celle là? Pour le moment, rien ne lui fit détester ce qu’il découvrait, de son silence rêveur aux boucles brunes de ses cheveux. La langue de vipère claqua à nouveau mais avec une langueur telle qu’on aurait pu se perdre à croire qu’elle essayait encore de le charmer.

Devait-il se sentir offensé? Blessé dans son orgueil qu’une femme le traite d’idiot? Le devait-il? La remarque n’eut aucune répercussion si ce n’étaient quelques pensées silencieuses sur celle qui cherchait à l’analyser plus qu’elle ne l’aurait dû. Ezel n’aimait pas l’idée que Violine eusse voulut plus que poser ses mains sur son corps. S’il ne pouvait partir, peut-être devrait-il finalement accepter qu’il en fusse ainsi … mais tant que tous les pions ne sont pas abaissés, la partie restait intéressante à poursuivre. Il ne répondit néanmoins ni à la première, ni à la seconde remarque… la laissant prendre le risque de se tromper en formulant ses propres réponses. Tant mieux si elle le crut idiot et tant mieux si elle pensait qu’il la sous-estimait. Il était vrai que les premiers instants, il ne pensait qu’à donner le paquet, à poser quelques questions et à s’en aller mais dès qu’il avait perçu cette pointe de folie, la brèche de cette « catin comme les autres » avait été colmatée. Non le combat n’était perdu que lorsque le cœur cesse de battre. Finalement, elle lui en avait appris beaucoup sur elle… femme d’influence, intelligente, musicienne visiblement passionnée, dominatrice et ayant fait le choix de devenir une prostituée. Un métier qui ne sonne pas glorieux à beaucoup d’oreilles
.

_ Et je suis bien étonné de l’apprendre…

La féline était maintenant proche. Suffisamment pour qu’à nouveau, il puisse respirer son parfum lorsqu’elle tournait autour de lui. Se faisant, elle continuait de parler, de chercher le pourquoi et comme à chaque fois, il y répondrait par un autre pivot.
La lumière retrouva l’accès à son visage lorsque d’une capuche tombante, il tourna la tête pour renouer contact avec ces yeux qui le sondaient et la suivre dans son manège. Sa main le toucha, attisa son esprit qui s’opposait à la primitivité qu’elle avait décrite… Il était peut-être fou, peut-être simple d’esprit mais il était entier dans sa folie et ce qu’elle jugeait n’être que bêtise. Était-ce aussi simple que cela? N’y avait-il que ces deux mots pour décrire ce qu’il s’évertuait à sauver? Fanny n’avait aucune chance si elle était dépendante de l’homme que Violine esquissait. Mais la prostituée qui semblait si capricieuse, comprendrait-elle qu’un homme puisse être dévoué à sa cause mais qu’une seul chemin puisse lui sembler judicieux à emprunter.

Ne jouait-t-il pas avec le feu. Il la laissait l’approcher, le toucher, le caresser. N’aurait-il pas mieux fait de lui interdire ces gestes? Se refuser catégoriquement et cesser de l’attiser quand bien même il ne faisait rien. Persuadé qu’il se maîtriserait quoi qu’elle eut tenté et que lui refuser encore ce frêle cadeau l’amènerait à se mettre de nouveau en colère, il la laissa adoucir sa peau du velouté de ses doigts
.

_ une femme. Répondit-il en se penchant jusqu’à ce que ses lèvres effleurent les siennes. Mais même si j’aurai voulu que ce soit vous… vous ne me semblez pas correspondre au caractère que je recherche.

Son nez glissa sensuellement contre le sien alors qu’il se redressait et qu‘il reprit en faisant un pas en arrière.

_ Ma bonne étoile m’a laissé passé les portes des appartements d’une Délicieuse mais pouvez-vous être la femme que je recherche. J’en doute… ou peut-être le jour où je ne serais plus un jouet à vos yeux.

Ce fut à son tour de la contourner de caresser une mèche bouclé de sa magnifique cascade et il alla innocemment jeter à nouveau un œil par la fenêtre de la pièce, avant de se retourner.

_ Je vais peut-être vous surprendre, mais je commence à vous apprécier. Du moins, j’aime votre franc-parler… Toutefois, même si j’apprécie la confrontation, elle ne pourra durer éternellement. Êtes-vous enfin disposée à ouvrir cette porte où dois-je partir par la fenêtre?

La réflexion avait certes un goût de plaisanterie mais Ezel ne resterait pas comme un animal en cage. S’il ne sortait pas par là d’où il était arrivé, il chercherait une nouvelle possibilité.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous


Si près du but et déjà si loin [PV Violine] _
MessageSujet: Re: Si près du but et déjà si loin [PV Violine]   Si près du but et déjà si loin [PV Violine] EmptyDim 15 Jan - 1:45

Tourments, chers tourments... Vous voila qui reviennent au galop, alors que la proximité des lèvres de l'inconnu me constate, me nargue. Je le sens tout près, nos sensibles peaux se frôlant, ma bouche me chatouillant, tant l'envie de le croquer me déchire de l'intérieur. Mon regard ne défi déjà plus le sien, bien trop occupé à observer sa bouche bouger en des mots qui m'atteignent à peine. Les soucis, les tracas, les voici, les voila ! Je sens l'effluve de l'opium qui me joue des tours, mais peut-être est-ce autre chose qui me pousse à lever cette main vers ce bras. Mes doigts sont timides, ils s'approchent lentement du tissu qui me prive accès à sa chaleur. Je rage, et je jubile. Comme il est bon de sentir son odeur, d'entendre ses murmures. Violent m'est le contact de son nez contre le mien, puissant le simple geste qui met en péril de ma crédibilité à mon égo. Ma main recule en même temps que son corps, le voila déjà trop loin, m'avouant bien tristement que je suis pas prête de le posséder.

- Un jouet...

La jeune femme laisse les mots s'échapper de sa bouche à la mâchoire crisper. Elle observe l'homme, se retournant pour le constater un instant, alors que lui regarde plutôt le vil paysage grisâtre de l'extérieur. Loin de se demander ce qu'il peut bien regarder au delà de ce qu'il y a au jardin, Violine reste figée, prise dans un état bien peu serein. Et c'est alors qu'il se retourne, qu'elle le regarde de nouveau. Son regard n'est plus fougueux. Il a laissé place à l'amertume, au désespoir et à ces sentiments qui depuis trop longtemps n'ont pas été ressentis.

- Le jouet ce n'est pas vous, Monsieur le Messager...

Les paupières se ferment alors que les bras retombent. La belle regarde vers sa droite, là ou est peinte l'image d'une femme bien peu nue, prise entre les bras d'un homme à l'apparence fortuné. La toile représente la possession de l'homme, qui enlace sa douce comme si elle allait tomber, la recouvrant en un sourire amusé. Celle-ci semble pourtant lasse, retenu seulement par les mains de l'homme, loin de tomber.

- Pour la plupart des hommes, les dames, comme moi, ne sont que des trésors, d'éphémères biens que l'on paye pour faire jouir.

De nouveau, elle porte ses yeux sur lui, fronçant les sourcils pour le constater un instant, le temps d'un silence.

- Il y a parfois... des jeunes filles de noblesse qui sont arrachées à leur logis et forcées à offrir aux hommes ce que seule une femme soumise peut supporter. Elles subissent mille et uns sévices, vivent avec des centaines de menaces. Leur vie est un calvaire, pour elles qui n'ont connus que la richesse et les caprices.

Les pas du prodige se font lents, pesants, alors qu'elle laisse la distance entre eux diminuer.

- Et les pauvres ? Celles qui sont nées dans le calvaire et qui n'ont vécu que pour les caprices des autre. Celles pour qui l'enfer est dans les rues, dans ces coins ou leurs jolies courbes sont battus, violées pour offrir un brin de satisfaction à ces hommes qui ne sont pas bien plus fortunés qu'elles. Ces femmes qui ne craignent pas que la famine. Qu'en faites-vous ?

La distance n'est plus. La joue se presse contre l'autre.

- Ces femmes sont devenus des jouets pour survivre dans une époque ou personne ne reconnait leur place.

Elle recule un peu, examinant le parfait visage de l'homme comme si elle en cherchant le détail qui l'agacerait. Puis de nouveau, sa voix s'élève, faiblement, tandis qu'une main caresse la joue, puis la naissance des cheveux de cet homme qui se refuse à elle. Violine lui sourit un peu faussement.

- Vous n'êtes pas un jouet. Qu'un simple homme qui ne connait pas encore sa place... Veuillez donc me pardonner si j'ai osé vous faire croire au contraire.

Douce seront tes notes ce soir, mon bon roi, car vivant de nouveau son ces sentiments que j'avais assassiné de mon excentricité. Les songes affluent, les remords s'y perdent. Je ne suis plus que chiffon au coeur en lambeaux. Voila que je repense à l'homme qui m'a un jour aimé, voici que se dessine en mon esprit des déceptions, des envies qui jamais ne seront comblées. Oh cher amant de bois... Te souviens-tu ? De mon franc sourire ? De ces notes plus joyeuse que nous avons un jour partagé. Je sens l'insidieuse douleur monter en moi alors que je recule de cet homme, ne le regardant déjà plus, souhaitant son départ, pour que personne ne voit cette honte qui soudain mon ronge. Je ne me souviens pas m'être sentit si pitoyable...

- Ce que vous convoitez est sous le coussin du fauteuil.
Revenir en haut Aller en bas
Ezel Olven
Mercenaire/Assassin
Ezel Olven

Messages : 2592
Date d'inscription : 03/01/2012

Si près du but et déjà si loin [PV Violine] _
MessageSujet: Re: Si près du but et déjà si loin [PV Violine]   Si près du but et déjà si loin [PV Violine] EmptyDim 15 Jan - 23:24

Quel est ce triste visage qui se dessine soudain sur les traits qui étaient pourtant plein d‘aplomb de la belle?… L’avait-il blessé sans le vouloir? Dans la palette d’émotions dont disposait Violine, il fût bien étonné de constater qu’elle pouvait être triste. Du rire au larmes en quelques sorte… Pouvait-il avoir été si rude, qu’il lui avait ôté toute envie de sourire ou de mentir… L’honnêteté de son cœur, voilà qui le séduisait bien plus que toutes les facéties qu’elle avait tenté de lui imposer. Crinière flamboyante ou perle brune, quelle importance si le cœur qu’il croyait gelé tapait encore sous la divine poitrine qu’elle dissimuleait encore. Il ne s’était pas laissé brûler par ses flammes et il ne se laisserait pas noyer par ses pleurs, pourtant il devinait que derrière les masques, ces femmes délaissées du monde extérieur, qui ne brillaient plus que par leur parures de luxure, manquaient cruellement de quelqu’un pour les écouter, les entendre.

Elle lui raconte la triste histoire de ce qui font d’elles ce qu’elles sont, des histoires dans laquelle il ne peut s’empêcher de songer à Fanny. Elle n’a pas choisi. Elle est comme ces pauvres filles que Violine décrit. Des pauvres filles dont la seule erreur n’a été que d’être trop belle… Pour l’égoïsme des hommes, elles devront se plier à des jeux qu’elles se forceront à aimer, oubliant ce qu’elles étaient jadis. Et lui, qui est-il dans tout cela? Il est une page dans ce grand livre qu’est la vie… une page où il espère que Fanny retrouvera la petite fille de jadis qui se pelotonnait dans ses bras quand elle avait peur, qui l’appelait en pleine nuit lorsqu’une bestiole se hissait sur le mur de sa chambre. Toutes les pages de ce même livre ne pouvaient être lues… certaines écrite en une encre invisible ne se dévoilait que sous la main de celui ou de celle qui l’avait noirci. De la vie de la prostituée, il n’en saurait sans doute pas plus mais derrière son armure, il la sentait, il la ressentait : le son d’une musique lointaine d’une violoniste complexe.

Leurs deux corps sont à nouveau proche, réclamant, alors qu’elle décrit ce qu’aucune de ses femmes n’avait voulue. Peut-être avait-elle raison, peut-être était-il un peu perdu dans cette vie qui n‘était pas la sienne? Dans ce rôle de débauché audacieux qui n’était pas le sien? Mais ce monde n’était pas le sien… Petit village et petite vie, et dorénavant vaste capitale et grand défi… Mais sa vie ne serait plus jamais la même… maintenant, il n’était qu’un fuyard, là où peu de personne connaissait la vérité. Sa place était elle alors entre ses cuisses? Est-ce cela qu’elle essayait de lui faire comprendre… Qu’ici l’homme ne s’affirme que sur la femme qu’il soumet? Était-ce cela être un homme? Devait-il être un goujat pour prouver sa virilité? Aucune importance pensa-t-il. Rien ne compte plus que d’avancer sur le chemin qu’on s’est donné…


_ Pardonnez-moi… Je ne saurai vous donner tort. Moi qui suit venu dans l’unique but de satisfaire mon égoïsme.

Affabulation pour confirmer la véracité de ce personnage. Triste vérité que de devoir se cacher devant une femme qui se dévoile. Femme intelligente, elle comprendrait pourquoi, le jour où elle le verrait tenir Fanny dans ses bras, quelques larmes au coin des yeux. Il regarda à peine le fauteuil où était dissimulé la clé et s’avança jusqu’à elle. Sa main épousa la courbe de son cou et ses lèvres glissèrent jusqu’aux siennes en un baiser, comme un souffle voluptueux et éphémère. A peine descellées, elles murmurèrent quelques mots :

_ J’ignore quelle est votre histoire… pourtant je puis vous assurer qu’il y’a encore des hommes, quelque part qui se battront pour ce que vous êtes, non pas pour ce que votre corps nous inspire.

Sa main se retira de la peau douce de sa nuque, son corps s’éloigna… le talon de ses bottes sombres frappant le parquet en un rythme sûr. Sa main souleva le coussin sous lequel il trouva la clé dorée, et il se dirigea vers la porte qu’il ouvrit dans un cliquetis métallique, faisant jaillir la lumière du couloir dans l‘antichambre. Ezel reposa la large capuche sur le haut de sa tête, elle ne le retiendrait pas cette fois et c’est peut-être cela qui lui donna l’envie de rester . De ce ton calme qu’il avait toujours gardé en sa présence, il se tourna dans sa direction, ajoutant avant de la quitter :

_ Je reviendrai vous voir Madame. Vous me parlerez de tout et de rien, de vous peut-être, mais je ne chercherai pas à vous prendre car vous n‘avez rien d‘éphémère à mes yeux. Si cela vous déplait, vous me le direz à ma prochaine visite et je l‘écourterai...

L’homme fit un pas dans l’embrasure de la porte et s’arrêta quelques secondes avant d’ajouter avec sincérité et empathie :

_ Portez-vous bien, Violine…

Et d’une cape flottant au rythme de son départ, il disparut
.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




Si près du but et déjà si loin [PV Violine] _
MessageSujet: Re: Si près du but et déjà si loin [PV Violine]   Si près du but et déjà si loin [PV Violine] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Si près du but et déjà si loin [PV Violine]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Manoir des Délices :: Epilogue :: Archives RP-