Le Manoir des Délices
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 Désirs sauvages et quiproquos [Dawn]

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Désirs sauvages et quiproquos [Dawn] _
MessageSujet: Désirs sauvages et quiproquos [Dawn]   Désirs sauvages et quiproquos [Dawn] EmptyDim 10 Juil - 11:53

La nuit commençait à tomber sur Paris. Je regardais les lampadaires s’allumer avec une certaine angoisse. J’avais fini par m’habituer à la vie au Manoir. Les clientes, riches et belles n’étaient pas un fardeau pour moi. Je prenais du plaisir et cela me convenait. Quoi de plus beau que de faire ce que l’ont fait de mieux et de satisfaire à la fois ses patrons, ses clientes et soi-même ? Mais encore fallait-il que la cliente suscite un attrais sexuel. Ce qui apparemment n’était pas le cas de celle dont je devais m’occuper pour la nuit. D’après les rumeurs qui circulaient dans cette demeure, la baronne, aussi riche soit-elle n’était pas de toute beauté. Cela était sans doute dû aux rides qui creusaient son visage …

C’est en maudissant les Boldwin pour avoir accepté un pareil contrat que je me rendis dans la chambre où je devais recevoir ma cliente. Non contente de ne pas être jeune ni de toute beauté, il s’avérait qu’elle avait aussi des gouts … sauvages dirons-nous. Je allais devoir faire preuve d’ingéniosité et d’imagination.

J’ouvris la porte en bois sculpté de la chambre Nuptiale réservée pour l’occasion. Amélia avait veillé à ce qu’elle soit décorée avec des peaux de bêtes. Celles-ci avaient été disposées par terre et sur le lit. Des coussins en fourrure avaient aussi été jetés çà et là. Je vis même, sur une table, des objets dont l’utilité ne m’était pas familière mais dont je me doutais bien. Un bâillon, des lanières de cuir, un fouet … Je sens que la soirée va être longue.

Je m’assis dans un fauteuil au fond de la chambre. J’essayais de faire le vide dans ma tête. Il fallait que je sois à la hauteur de ma réputation. J’avais su satisfaire chacune de mes clientes qui avaient toutes vécu l’un des plus beaux instant de leur vie entre mes bras. J’avais su toute les satisfaire. Pas une fois l’une était venue se plaindre à mes employeurs. Pas une n’avait manqué le 7ème ciel.

Je me servis un verre de vin rouge dans un des verres de cristal. Je bus tout le liquide noir d’un trait. L’alcool me brula la gorge d’une manière infiniment délicieuse. Mon corps commençait à se détendre. Que quelques heures à tenir et ensuite je pourrais jouir d’un repos bien mérité. Je revins lentement vers le fauteuil où je m’affalais.

Des bruits de pas dans le couloir me firent relever la tête. Un coup d’œil à la pendule me fit paniquer. Elle était en avance. Je courus me cacher derrière la porte. Je priais pour que les pas continuent et passe mais ils s’arrêtèrent devant la chambre. La porte s’ouvrit. Je bondis alors sur ma cliente qui venait d’entrer. Un bras vint se refermer autours de son cou, une main sur sa bouche. Mon autre bras, enroulé autour de sa taille, la maintenait contre moi. Je fus surpris par sa finesse et la douceur de sa peau sous ma main. Ma surprise ne dura qu’un cours instant.
« Bonsoir Ma dame. Quelle plaisir de vous avoir pour proie ce soir », murmurais-je à son oreille.

Je la fis pivoter pour qu’elle puisse me voir. Je redoutais de me retrouver face à son visage hideux. Lorsqu’enfin je posais mes yeux sur elle, j’eu un mouvement de recul. Non de dégout mais de surprise. Cette cliente devait être la plus belle que j’eus jamais eu. Ses yeux verts brillaient d’une lueur sauvage. Ses cheveux bruns encadraient un visage parfait dépourvu de la moindre ride. Elle était tout simplement sublime. Son visage m’était cependant familier. L’aurais-je déjà vu ?

Reprenant contenance, je me redressais, une lueur amusée dans les yeux. Il m’allait être beaucoup plus facile de jouer avec elle. Car si je n’avais eu connaissance de la sois disant laideur de ma cliente, c’est Amélia en personne qui m’avait indiqué les penchant masochiste de cette femme. La nuit promettait d’être extrêmement agréable. Cette jeune demoiselle ne risquait pas d’oublier les instants passés dans les bras de Christopher Burton.
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Dawn Cavill
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Désirs sauvages et quiproquos [Dawn] _
MessageSujet: Re: Désirs sauvages et quiproquos [Dawn]   Désirs sauvages et quiproquos [Dawn] EmptyMar 26 Juil - 16:18

Toute la journée depuis que je m’étais levée, j’avais marché pieds nus… Madame Hooper avait râlé en me disant que ça ne se faisait pas et que je devais aller récupérer mes chaussures où je les avais laissées. Evidemment, je m’étais bien retenue de lui dire que l’une d’elle devait être toujours encastrée dans le visage de Léonard Perrain…
J’avais été tellement pressée de quitter la chambre où nous nous étions retrouvés lui et moi que j’en avais oublié mes escarpins. Marcher pieds nus ne m’avait jamais dérangé. Bien au contraire, j’adorais ça. Et chez moi à Boston, j’avais rendu folle plus d’une fois ma gouvernante qui me courrait après chaussures à la main pour me les faire enfiler, jusqu’à encore récemment…

--------------------------------

Lorsque j’étais parvenue à sécher mes larmes suite à ma rencontre avec Léonard, j’étais rentrée… Mon masque d’impassibilité avait été remit en place et j’avais pénétré le manoir avec ma fougue et mon aplomb retrouvés. Un client avait tenté de m’arrêter et de me demander si je voulais passer un instant avec lui. Mais encore fragilisée par ce qui venait de m’arriver, même si il n’avait pas été réellement grossier ni même n’avait eu un comportement déplacé, je lui avais arraché mon poignet de sa main accompagné d’une réplique cinglante et l’avait planté là avant de gravir les marches du grand escalier en direction des combles. C’était le petit matin et les derniers profiteurs des services du manoir des délices commençaient à s’en aller et donc les filles à remonter.
Mon comportement retissant et rebelle n’était plus un secret pour personne ici. Tout le monde avait cerné la petite américaine dont la rumeur circulait qu’elle avait du sang bleu français dans les veines et qui menait une guerre personnelle envers Adrian Boldwin et l’existence qu’on voulait la forcer à embrasser. Je ne me sentais vraiment pas à ma place au milieu de toutes ces filles… Dans le dortoir, constamment elles me cherchaient, s’amusaient à essayer de me toucher et à m’agacer de leurs mots. Lasse, passive je me défendais sans grande conviction, juste assez pour leur montrer à quel point je les trouvais puériles et agaçantes… Toujours piailler, toujours gloucer…
Et le moment était venu pour moi de les rejoindre… C’est donc après une profonde inspiration pour me donner le courage d’entrer dans la fausse aux lions que j’actionnai la poignée et entrai.


- Tiens regardez qui rentre de son premier rendez-vous ! toutes accoururent vers moi alors que je tentai de me frayer un passage entre elles en jouant des coudes sans même répondre à leurs questions. Alors raconte Dawn !
- Tu étais avec Léonard à ce qui se dit !
- Comment c’était ?! je continuai de marcher tout en essayant d’éviter leurs mains caressantes qui voulaient s’égarer sur mon visage, mes cheveux et mon corps. Hmmm… Léo…
- La pucelle est devenue femme ?
- Mais non tu sais bien qu’Adrian la veut pour lui !
- Et comme je le comprends !

Enfin je parvins jusqu’à mon lit et m’y allongea en leur tournant le dos, retenant les nouvelles larmes qui ne demandaient qu’à couler. Mais je ne leur accorderai jamais cette satisfaction ! Leurs paroles graveleuses continuèrent de fuser dans la chambre mais je ne les écoutai pas. Ou du moins en apparence… En réalité, j’entendais chaque mot qui raisonnait en moi comme un coup de poignard chauffé à blanc. Je voulais rentrer… Je n’en pouvais plus de cet endroit… Je voulais retrouver les miens… Retrouver mon cocon et ma liberté…
Petit à petit, les chandelles s’éteignirent sous les souffles des prostituées épuisées par leur nuit de travail et la lueur du petit jour nimba la pièce de sa douce lumière vermeille. Aussitôt les respirations se firent profondes. Moi, j’avais les yeux grands ouverts… et mon visage glacé par les larmes silencieuses qui s’y déversaient malgré mon regard farouche qui souhaitait combattre cette vie face à laquelle on voulait me faire plier. C’était dur… tellement dur…
Puis une main sur ma joue. Une caresse de bonté et d’amour. Douce, réconfortante, chaude. Une main qui du bout de ses doigts vint cueillir les perles salines de mon cœur en détresse. Sortant de mes pensées, je scrutai légèrement la pénombre pour voir le visage qui me regardait et reconnus celui de Ninon. Un petit sourire éclaira enfin mon visage à travers mes pleurs muets et je lui pris la main, la douleur de mon cœur apaisée par sa présence. Je compris à son regard qu’elle était là et ne me laisserait pas. Pas besoin de mots entre nous. Juste la complicité d’un sourire et d’un regard échangés.
Nos paumes jointes entre nos deux lits, nous soutenant l’une l’autre, je finis par m’endormir et réussis même à rêver…


----------------------------------------

D’un pas décidé je me dirigeai vers la chambre nuptiale. La nuit tombait et les clients arrivaient. Je voulais récupérer mes chaussures avant de devoir affronter une horde de mâles en rut trainant dans les couloirs. Restait cela dit à savoir où elles avaient atterri dans la pièce…
A mon habitude, je n’avais pas voulu me préparer pour la soirée et Madame Hooper avait renoncé à m’y forcer. Elle savait que une fois prête et libérée des ses mains je me hâtais de me débarbouiller de tout ce maquillage et de me défaire de toutes ces fanfreluches dont elle parait mon corps et mes cheveux… C’est donc mes longs cheveux tombant négligemment sur mes fesses et vêtue d’un jupon en mousseline rouge ainsi que d’un corset en satin duchesse tout aussi flamboyant que j’ouvris la porte de ce qui la veille au soir avait été ma prison en échange de quelques pièces d’or…
Poussant le lourd panneau de bois finement travaillé, je m’aperçus que la lumière avait été tamisée. J’hésitai un instant, me disant que peut-être la pièce était déjà occupée… Je tendis l’oreille, mais n’entendis rien. Alors j’entrai, ouvrant grand la porte, parfaitement insouciante.
A peine un pied sur le sol que je me sentis capturée et plaquée contre un corps d’homme. Mon cœur manqua un battement et j’aurais crié si une main ne m’avait pas bâillonnée immédiatement !


- Bonsoir Madame.

Son souffle à mon oreille me fit frissonner et déjà je tentai de me libérer de son étreinte. C’est pas vrai ça ! Pourquoi est-ce qu’il devait toujours m’arriver ce genre de chose !? Sur quel genre de client tordu étais-je encore tombée !?

- Quel plaisir de vous avoir pour proie ce soir.
*Quoi ?! Non mais il est malade !*


Furtif, il me fit pivoter et sursautant, je me retrouvai face à deux yeux magnifique et d’un vert plus or que les miens mais tout aussi limpides. Une seconde ce regard me troubla mais très vite mon instinct de défense reprit le dessus et je me débattis en même temps qu’il me relâcha, aussi peut-être ne perçut-il pas mon mouvement.
Le souffle court, le cœur battant, je le regardai. L’observai, méfiante, sur mes gardes, le feu se consumant toujours dans mes prunelles revêches. Un sourire plein d’assurance et une lueur joueuse s’alluma dans son regard. Une lueur que je connaissais pour l’avoir déjà vue dans les yeux de certains clients qui avaient tenté de se rapprocher de moi et certainement pas guidé par un élan du cœur mais plutôt de l’entre-jambe…
Dommage que je n’ai plus de chaussure à lui balancer tiens !


- M’avoir pour proie ? Vous rêvez tout éveillé ! Si vous croyez que je vais vous laisser poser un doigt sur moi vous vous fourrez le doigt dans l’œil espèce de pleutre ! Je prends mes chaussures et je m’en vais ! Trouvez donc quelqu’un d’autre à trousser !

Non mais alors ! Le snobant superbement, je passe près de lui en le bousculant de l’épaule et entreprend de retrouver mes chaussures, soulevant peaux de bêtes et coussins de soie.
Oui je sais… Pas vraiment le genre de langage qu’on attend de recevoir lorsqu’on est client ici et surtout de la part d’une jeune fille, d'autant qu'à le regarder il ne devait pas tellement avoir l'habitude qu'une femme lui refuse quoique ce soit... Il était vraiment bel homme... Il aurait fallu être aveugle pour ne pas s'en rendre compte. Mais ça avait été plus fort que moi… J’en avais assez de tous ces hommes qui ne courraient qu’après la luxure pour rester polie…
Bien évidemment je ne me doutais pas que mon comportement ne devait que renforcer le quiproquo qui s’était déjà installé entre nous… Il devait penser que je jouais une sorte de jeu ou que sais-je encore…
A quatre pattes près du lit, lui offrant par la même occasion une vue imprenable sur les courbes de mes fesses et mes chevilles dénudée, je regarde en dessous du sommier afin de voir si une de mes chaussures de brocard ne s’y trouve pas, mais sans succès... Allais-je donc devoir retourner toute la chambre ?!
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MessageSujet: Re: Désirs sauvages et quiproquos [Dawn]   Désirs sauvages et quiproquos [Dawn] EmptyLun 9 Jan - 21:44

Je regardais cette magnifique femme, incapable de m’en remettre. Elle se dégagea bien violemment de mes bras, avec une fougue que je trouvais extrêmement plaisante même si, en général, j’étais plus adepte de la douceur.
- M’avoir pour proie ? Vous rêvez tout éveillé ! Si vous croyez que je vais vous laisser poser un doigt sur moi vous vous fourrez le doigt dans l’œil espèce de pleutre ! Je prends mes chaussures et je m’en vais ! Trouvez donc quelqu’un d’autre à trousser !
Je restais interdit. Je n’étais pas sûr d’avoir tout suivit. Pendant un instant je restai debout, immobile, le regard fixé à la cambrure de son dos alors qu’elle envoyait valser coussins et peaux de bêtes. Mal à l’aise, pour la première fois de tout mon service en temps que Mignon, je ne sus que faire.
Cette histoire de souliers était-elle un prétexte pour que je lui inflige un châtiment corporel ? Cette violence était-elle en fait un jeu pour éveiller mes instincts dominateurs ? Je décidais que ce devait être cela, en tous les cas, les désirs de ma clientes étaient clairs, Amelia me les avaient bien spécifiés. Il me suffisait donc de tester un peu et de me rendre compte par moi-même de l’attitude à adopter. Je suis Christopher Burton après tout ! Aucune femme ne m’est étrangère, aucun désir inconnu. Et ce n’est certainement pas cette cliente, pleine de surprise soit –elle, qui allait nuire ma réputation.
Sentant la colère monter en moi, un colère douce et enivrante, un désir immense de montrer tout mon savoir-faire, je m’approchais de la porte et la referma doucement. Il ne fallait que personne ne soit témoin en cas d’échec. Et puis, elle allait tellement crier de plaisir qu’il était préférable d’isoler la pièce au maximum.
Ecumant toujours le sol, la sublime baronne ne voyait pas que je tournais dans la pièce comme un lion en cage, attendant qu’elle se relève et voit qu’elle était seule avec l’homme de sa nuit.
Je défis ma chemise pour me donner un air plus sauvage. Les bras croisés, debout à coté d’elle, je la regardais fouiller frénétiquement. Elle semblait pressée. Plus je la regardais, plus j’avais l’impression que quelque chose n’allait pas. Elle jouait trop la comédie pour que cela ne relève que d’un simple désir. Peut-être attendait-elle que je dise quelque chose.

« Vous n’irez nulle part ailleurs ce soir car c'est votre compagnie que je désir. »

En disant cela, je la pris par les épaules pour la relever. Un peu violemment mais mon hésitation rendit le geste moins assuré que je ne l’aurais souhaité. Alors que je la retournais face à moi, prêt à lui lier les mains avec les miennes, on toqua à la porte. Lâchant ma cliente, je m’approchais de la porte non sans lui avoir spécifié avec un sourire machiavélique, que je m’occuperais de son cas ensuite.
En ouvrant, je me retrouvais nez à nez avec une fille de la maison que j’avais déjà croisée. Je ne fréquentais guère ces petites insolentes persuadées d’avoir tous les hommes à leurs pieds.

« Chirstopher, Amelia m’envoit te dire que ton rendez-vous de ce soir est annulé, la Baronne souffre de mots de gorges. Elle va essayer de te trouver d’autres clients. En attendant, tu dois rester dans cette chambre. »

Laissant un Christopher interdit sur le pas de la porte, la fille repartit sans rien noter.
Refermant la porte, Christopher rentra dans la chambre.

« Il semble qu’il y ai eu une méprise de ma part. Je vous ai pris pour ma cliente. Excuser mon manque de politesse et la brutalité dont j’ai fait preuve avec vous. Puis-je néanmoins vous demander qui êtes-vous ? Et pourquoi cherchez-vous vos chaussures ici ? »

Reboutonnant sa chemise, Christopher se sentit minable. Comment avait-il pu se comporter ainsi. La réaction de la jeune fille aurait dû l’alerter. Il s’avança vers elle, maintenant tout de même une distance entre eux pour qu’elle ne se sente pas à nouveau agressée.
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Dawn Cavill
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MessageSujet: Re: Désirs sauvages et quiproquos [Dawn]   Désirs sauvages et quiproquos [Dawn] EmptyMar 7 Fév - 0:19

Avec un soupire, je m'asseyais sur mes talons, mains sur mes hanches finement courbée par la magie du corset tout en me demandant où ces chaussures pouvaient bien être passées. Elles ne pouvaient tout de même pas avoir disparues ! Voyons... Léonard était debout ici, sa tête était juste là, et par conséquent lorsque je l'avais visé ma chaussure avait du voler vers l...
Je stoppai ma réflexion en entendant le cliquetis d'une clé que l'on actionnait dans une serrure et me figeai, mon regard tourné vers ce son déplaisant sans pour autant me retourner. Ah non alors ça n'allait pas recommencer cette histoire de clé ! Deux fois en moins de 24h il ne fallait pas exagérer ! D'abord Léonard Perrain, maintenant lui ? Allais-je donc devoir l'embrasser aussi afin de pouvoir sortir ?!
"L'embrasser...". L'image me percuta de plein fouet. Les sensations que je n'aurais jamais du ressentir remontèrent et m'envahirent. Mon cœur se serra douloureusement et ma gorge se noua. Je peinai à déglutir tant l'émoi me saisit. Hier soir avec Léonard j'avais franchit une ligne dangereuse. Une ligne que je m'étais promis dès mon arrivée ici de ne jamais dépasser mais que pourtant...

Le souffle un peu court, je mordis ma lèvre inferieures et clignai des paupières afin de chasser les souvenirs que cette pièce faisait remonter. J'étais au pied du lit, face à nos fantômes qui échangeaient ce baiser amer et pourtant si sucré... Il avait payé, je l'avais embrassé... Certes ce n'était pas "coucher", je ne lui avais pas vendu mon corps, mais dans ma tête c'était tout de même un début... On commence par un baiser et après quoi ?!
Pourquoi je l'avais fait, comment c'était arrivé, tout ça était désormais flou dans ma tête. Flou et pourtant déchirant car je ne comprenais plus rien de ce qui se passait en moi. J'avais peur car l'impression de me perdre. L'impression que ce monde commençait à m'engloutir malgré moi... Je ne le voulais pas ! Je l'avais hurlé hier et le crierai encore à m'en briser les cordes vocales ! Je ne voulais pas et ne serai jamais une prostituée à la solde des Boldwin ou de qui que ce soit d'autre !

"Calme-toi Dawn... Respire..."

Prenant sur moi, je refoulai à nouveau tout ça et me recomposai un visage impassible. Je gommai mes émotions et mes douleurs, les dissimulai derrière un masque de rébellion. Je ne regardais pas l'homme qui était présent avec moi dans la pièce mais je l'entendais se déplacer... Doucement, sensuellement, joueur, tel un félin jouant autour de sa proie.
Avec la même subtilité, la même discrétion que lui dans mes gestes, je passai une de mes mains sous mon jupon et allai cueillir une pique à cheveux en nacre que j'avais pris soin d'affuter dans le but d'en faire une arme de défense, dissimulée dans ma jarretière.
Je sentais l'homme se rapprocher et je n'avais pas envie de jouer. J'avais mon masque oui mais il était fragile... Les évènements de la veille étaient encore trop présents et tout pouvait se briser trop facilement... Je ne voulais que récupérer mes escarpins et ressortir d'ici. Je ne me sentais pas le courage après la nuit dernière d'affronter déjà un nouveau client... Le rendez-vous avec Léonard qui m'avait achetée, que tant de filles du dortoir semblaient priser m'avait chamboulée plus que je ne le laissais paraître. Seule Ninon avait pu être témoin de ce que je ressentais lorsqu'une fois remontée à mon lit non sans avoir du essuyer les remarques graveleuses des filles, je m'étais endormie les larmes ruisselant sur mes joues, ma main accrochée à la sienne, elle ma meilleure amie.


- Vous n’irez nul part ailleurs ce soir car c'est votre compagnie que je désire.
- Hhhh ! sursautai-je en me sentant saisie aux épaules.

En un rien de temps je me retrouvai plaquée contre un torse nu et ferme et tentai de reculer bien que la prison de ses bras m'en empêcha. Mes doigts se crispèrent sur le manche de ma dague improvisée alors que mon regard enflammé de haine pour cet endroit et tous ses locataires réagissait à ses paroles plus qu'équivoques. J'aurais voulu en user, mais de la façon dont il me tenait, secouée aussi par tout ce que faisait revivre cette chambre dans ma mémoire, je lâchai maladroitement la nacre qui alla rencontré le sol.
Je n'avais donc plus que moi-même pour me défendre, comme très souvent. A l'exception qu'aujourd'hui je me sentais fragile et vulnérable et par conséquent pas d'humeur à me montrer forte quand j'étais à deux doigts de m'effondrer. J'encaissai pourtant. J'essayais de me faire assez profonde pour accueillir toutes ces peines en moi mais jusqu'à quand tiendrai-je encore ainsi...?
Je sentais encore la brûlure de son baiser sur mes lèvres pulpeuses... La chaleur de ses bras autour de ma taille et le réconfort de sa main dans mes cheveux. J'avais horreur de ressentir tout ça ! Ou plutôt...non... Et c'était justement bien ça qui me faisait horreur !
Je détestais avoir aimer l'embrasser... Je haïssais le fait de vouloir à nouveau approcher ces sensations que j'avais à peine effleurées...! Je maudissais mon corps qui réclamait qu'on le fasse vibrer comme la veille... Je me méprisais de vouloir recommencer...


- Lâchez-moi ! me braquai-je à la seconde où mes yeux caressèrent ses lèvres.

D'un élan brusque je me projetai en arrière au moment même où quelques coups raisonnèrent à la porte et où il me lâcha. Je grognai une injure comme seule réponse à sa phrase qui me donna envie de lui faire ravaler son petit sourire machiavélique au fond de la gorge. Qu'il s'étouffe avec tiens !
Lorsqu'il s'éloigna de moi je reculai instinctivement de quelques pas tout en arrangeant ma tenue, mais m'arrêtai en apercevant mes chaussures, l'une sous un fauteuil et l'autre sur une tablette joliment napée à côté d'un verre renversé. Comme ma pique à cheveux était brisée, discrète, profitant de ce que mon "charmant hôte" avait le dos tourné, à pas feutrés je rejoignis mes escarpins sans me soucier des chuchotement échangés à la porte entrebâillée que j'étais de toute façon trop loin pour comprendre et les récupérai avant de retourner vers le milieu de la chambre.
La porte se referma une nouvelle fois entre ma pseudo-liberté et moi ce qui me parut sur le coup insoutenable. "S'occuper de mon cas" avait-il dit ? C'est moi qui allait m'occuper du sien ! Je pouvais sentir l'adrénaline monter et s'infiltrer dans mes veines jusqu'à posséder tout mon corps. Mon palpitant s'affola, révolté par la prison dans laquelle encore et toujours on voulait l'enfermer. Les barreaux dorés de la vie d'une prostituée, aussi beaux et brillants soient-ils lui apparaissaient surtout froids... Un froid brûlant et douloureux... Un froid qui dévorait jusqu'à vous détruire... Mon cœur ne voulait pas qu'on l'enchaine, il ne voulait pas qu'on le contraigne. Il ne voulait pas de cette vie pleine de "promesses" où les somptueux bijoux promis seraient des menottes et les luxueux vêtements des chaines...
Aussi, avant même que Christopher dont j'ignorai encore le nom n'ai eu le temps d'esquisser le moindre geste vers moi, je me retrouvai quelques heures en arrière en présence de Léonard Perrain, à balancer mes chaussures à la face.


- Il semble qu’il y ai eu une méprise de ma part.
- Non sans rire ! lançai-je la première chaussure avec hargne et précision. Rouvrez cette porte ! Vous vous êtes tous passé le mot à mon sujet ou quoi ?!
- Je vous ai pris pour ma cliente.

- ROUVREZ CETTE... quoi ? suspendis-je mon geste en l'air avant de lui envoyer le second projectile.
- Excuser mon manque de politesse et la brutalité dont j’ai fait preuve avec vous.

Je fronçai mes sourcils finement dessinés, sceptique, fouillant dans son regard afin d'y déceler une quelconque perfidie ou ruse. Les visages d'ange canaille, je commençais à me méfier...
Surtout quand je voyais ce qu'ils me faisaient faire...


- Vous n'êtes pas un...?

Bonjour le quiproquo !
Soulagée de ne pas avoir à me battre encore une fois, je baissai ma main en soupirant et me laissai tomber assise sur le lit avant d'y poser ma chaussure que je tenais toujours par le talon. La frénésie battante dans ma poitrine se calma doucement alors que je relevai mes yeux vers lui, leur fureur désormais éteinte.


- Oh merci mon Dieu... Je vous ai pris pour un des clients du manoir. Encore un... baragouinai-je avec mépris.
- Puis-je néanmoins vous demander qui êtes-vous ? Et pourquoi cherchez-vous vos chaussures ici ?

Je haussai un sourcil amusé en le voyant reboutonner sa chemise et plongeai le vert de mes yeux dans les siens, sans répondre tout de suite à ses questions, Dawn cherchant à sortir de derrière son masque, la voie paraissant libre.
Cela ne se voyait pas mais mon corps avait besoin d'une minute pour se calmer tant il s'était trouvé tendu d'un coup, prêt à réagir au moindre effleurement, à lutter de toutes ses forces. J'appréciai le fait que le Mignon - car visiblement c'est ce qu'il était - reste à une petite distance de moi le temps que je m'apaise. La seule chose qui pouvait me trahir en dehors de mes tremblements nerveux refoulés, était peut-être mes phalanges trop blanches tant ma main était encore crispée sur ma chaussure.


- C'était pour me séduire le truc du torse nu ? retrouvai-je mon sourire, glissant même une petite note taquine dans ma voix.

Il n'était pas un client. De plus il avait un petit quelque chose dans ses yeux qui piquait mon envie de l'asticoter. Le malentendu dissipé, j'aurais pu me contenter de sortir sans rien lui répondre ni parler, me murant dans l'image que presque tout le monde avait de moi en ces lieux, mais quelque chose me retenait près de cette homme. Une lueur familière dans l'âme sans que je ne sache me l'expliquer... A tel point, qu'une première pierre du mur d'enceinte monté autour de mon cœur déjà trop malmené, tomba à ses pieds.


- Je m'appelle Dawn.

Ce n'était pas un prénom français. Mais l'accent que j'avais décelé chez cet homme m'indiqua qu'il saurait probablement ce qu'il signifiait...
Je guettai sa réaction. Comment allait-il me reconnaître lui ? Comme celle qui avait manqué d'embrocher Adrian ? Comme la rebelle associable venue des Amériques ? La fille qui avait fait le tour du manoir complètement nue au bras du maître des lieux ? Ou encore comme celle que Lord Boldwin avait déclaré sa propriété...? L'apprentie qui avait cassé le nez du premier homme avec qui on l'avait enfermée ? J'avoue que j'ignorai ce que je préférais...


- Je cherchAIS mes chaussure, le corrigeai-je en me levant afin d'aller récupérer celle que je lui avais balancé un peu plus tôt, parce qu'hier soir je me suis retrouvée de force dans cette même pièce avec un homme et que... Disons qu'il a lui aussi fait connaissance avec mes escarpins. Mais les deux ! Je lui ai aussi présenté le mobilier...
Qui avait d'ailleurs été parfaitement remit en place, comme si la tornade Dawn n'était jamais passée...

- Je devrais peut-être te laisser avant que "ma remplaçante" n'arrive.

Avec une petite lueur espiègle dans les yeux, je me dirigeai vers la porte, puis marquai une pause et me retournai, revenant sur mes pas mains sur mes hanches.

- Tu m'as vraiment prise pour une de tes clientes ?

Je ne savais pas si je devais en être vexée ou flattée !

fin convenue avant le départ de Chris :
Il rit et me dit que oui avec un petit air penaud mais signifiant bien qu'il aurait bien aimé que ce soit le cas. Normalement je me serais énervée, mais il avait une lueur dans ses yeux qui n'avait rien de vicieuse ou perverse. Il me taquinait gentiement à mi-chemin entre le sérieux et l'amusement. Il me rappelait décidément bel et bien Arthur... Le même applond face aux femmes, la même façon de les asticoter avec son sourire et son regard si irrésitible qu'il n'est possible que de rire et non de se sentir offusqué.
Chris garda son sourire à ses lèvres, puis vint à moi. Il me baisa la main, puis me reconduisit à la porte. Je fus surprise par sa galanterie mais ne perdis pas une miette de l'espièglerie pétillant dans ses yeux bleus.
J'eus raison... A la seconde où je franchis la porte, il me rattira à lui, me vola un furtif baiser, puis me donna une tappe sur les fesses avant de reclore à moitié la porte tandis que je me retournai furtivement, faussement offusquée.


- Hééé !!

Il me tira la langue, joueur, puis avec un clein d'oeil referma la porte entre nous, me laissant avec une curieuse petite sensation au coeur. Il y avait mit du baume. Cette brève rencontre m'avait fait oublié la mésaventure de la veille avec Léonard et c'est avec la nostalgie du sourire d'Arthur dans ma tête que mes chaussures à la main, j'allais trouver refuge dans la bibliothèque. Oliver viendrait peut-être m'y retrouver ?
Je me sentais d'humeur à lui apprendre à lire une comédie de ce cher Molière !

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Désirs sauvages et quiproquos [Dawn] _
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Désirs sauvages et quiproquos [Dawn]

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