Le Manoir des Délices
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 Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches]

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Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches] _
MessageSujet: Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches]   Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches] EmptySam 12 Déc - 13:40

Ca fait un moment maintenant que Childebert me suit partout. Beaucoup pense que nous sommes ensembles et ça m’arrange bien. Je ne contredis pas et Child s’en fout royalement. De toute façon il ne comprend pas et je ne vais pas lui expliquer quoi que ce soit de toute façon. La seule chose qui m’importe c’est ce qu’il m’apporte. La force, la protection et surtout l’obéissance. Mieux qu’un chien de garde et mieux qu’un chien d’attaque, il est parfait. Jamais il n’a essayé de m’importuner et ça aussi pour moi c’est primordial. Pouvoir me coucher contre lui sans avoir peur qu’il essaye de me toucher.

Au début, je ne pense qu’à l’utiliser et c’est tout, facile, sachant qu’il lui manque un ou deux grains, si ce n’est pas la grappe, mais au fil du temps, je m’attache à lui. Il fait partie de ma vie. Je ne partage pas mes vols avec lui mais il ne manque de rien. Il est toujours d’accord avec moi. Souvent ça m’énerve j’aimerais des fois avec quelqu’un en face qui me tienne tête histoire de pouvoir imposer ma loi, ma façon de voir ou juste le plaisir de devoir sortir les griffes. Mais venant de lui je sais que c’est peine perdue.

En journée on a ramassé un joli butin, mais en restant au même endroit le risque est trop grand. Les rabatteurs du Manoir risquent de s’amener et je ne le souhaite pas le moins du monde. En aucune manière je ne retournerais dans cet endroit. Le reste de ma vie à leur pourrir la leur. Ces chacals, ces monstres qui ont fait de moi, une femme recherchée par toutes les polices de Paris. Qu’ils aillent au Diable.  Bons nombres de clients sont arrivés surement piteux d’avoir été dévalisée par La Renarde et ça me fait sourire.


Je ne suis pas fatiguée et je regarde Childebert. On est dans une vieille cabane abandonnée en plein cœur de la forêt. Surement une cabane pour les chasseurs occasionnels. On vient de finir de manger un bout.

- Ca te dirait d’aller faire un tour sur les routes autours du manoir ? Il y a bien un ou deux malandrins qui passeront par là, quand dis-tu ?


Je connais bien sa réponse. Je lui souris quand il hoche la tête. Son visage patibulaire me faire sourire plus encore.


- Il va falloir un jour que tu apprennes à sourire mon grand.


Pour être grand il est grand, et costaud aussi. Je l’appelle souvent l’Ours car il a la même morphologie. Je pense que ça ne l’aide pas pour lever les catins que je lui paye, où alors il ne sait pas ce qu’il doit en faire. Pourtant plusieurs fois je l’ai surpris à secouer sa « chose », se voulant discret bien sur. J’en ris plusieurs fois mais s’en qu’il me voit bien sur. Je respecte son choix et je me dis qu’en ce qui me concerne je n’en suis pas loin. Mais je ne me touche pas pour l’heure, je suis encore dégoûtée. Je ne sais même pas si ça finira par changer. Je ne me chatouille pas, alors qu’un homme me touche c’est du domaine de l’impossible.

- On y va Child !

Je vérifie que ma lame est bien attachée à ma cuisse droite sous mes jupons et que l’autre couteau soit en place à mes reins, sous ma chemise, facile d’accès. Tout est en place et je ramasse toutes nos affaires. Pas question de laisser quoi que ce soit derrière nous.

- Remets nos affaires dans les sacoches qui sont sur les canassons.

On a chacun un cheval. Moi j’ai une jument blanche du doux nom de Neige et lui une jument du nom de Tulipe. Non ce nom ne vient pas de moi, surement pas, mais de lui. Je n’ai pas cherché à comprendre, qu’il en soit ainsi. On monte et on s’avance tranquillement moi en tête et lui juste derrière. Je réfléchis déjà à la trame que je vais utiliser pour faire stopper une charrette ou un simple cavalier.
J’aime à inventer une histoire différente pour piéger les hommes qui sont toujours prêts à venir en aide à une pauvre femme sans défense. Quelle grossière erreur ! Mais ça me vas bien. Pour moi l’homme n’est que faiblesse, mensonge, ignominie et j’en passe…


Dernière édition par Louison "La Renarde" le Jeu 14 Jan - 6:40, édité 2 fois
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François d'Avranches

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Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches] _
MessageSujet: Re: Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches]   Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches] EmptySam 12 Déc - 18:37

Un nouveau haut-le-coeur me souleva la poitrine tandis que je me penchais vers le sol, convaincu que cette fois, j'allais vomir. Rien ne vint.

Nauséeux, j'inspirai à pleins poumons, m'emplissant du silence nocturne alentour. Agenouillé à même la terre non loin du bas-côté de la route menant au Manoir des Délices, je tentai de maîtriser ma respiration, inspirant lentement et profondément. Je me persuadai que je n'allais pas vomir, que j'étais en bonne santé. Puis l'image du visage atrocement défigurée de la jeune servante du Manoir me revint à l'esprit, et je me penchai en avant, tentant cette fois volontairement de vomir, et ne parvenant en fait qu'à baver légèrement une forme de bile particulièrement acide.

Après un instant, je me relevai, les sens aux aguets, particulièrement réceptif aux sons de la campagne et du bois alentour. D'un revers de la main, je balayai mon pantalon au niveau des genoux, sans parvenir à effacer les marques brunâtres laissées par l'humus humide. Revenant sur la route, je me disposai à attendre ma voiture, qui ne tarderait guère à arriver à présent.

En effet, quelques instants plus tard, j'étais en direction de Paris, abandonnant aux bons soins de mon cocher le soin de me ramener à bon port, tandis que blotti dans une couverture, je revenais sur l'horreur de cette nuit.

Client régulier du Manoir des Délices, j'avais également une nette prédilection pour les jeux de domination et de soumission, et fréquentais assidûment la chambre réservée aux « Crimes et châtiments », ainsi que l'avaient fort bien nommée les propriétaires de l'endroit. En matière de châtiments, j'affectionnais d'entraver mes conquêtes avant de leur prodiguer du plaisir, mes sévices allant de la fessée à l'orgasme forcé. Hélas, j'avais découvert cette nuit que pour les habitants du Manoir, l'expression « Crimes et châtiments » n'était pas qu'une image. Poussant la porte de la pièce pour en vérifier la disponibilité, j'avais eu la surprise et l'effroi de tomber sur une scène de torture bien réelle, deux serviteurs s'acharnant sur une jeune employée avec une minutie sadique sans limites. Lorsque j'avais fait irruption dans la pièce, la victime de ces supplices était déjà couverte d'un mélange de sueur, d'urine et de sang, certains de ses membres faisaient un angle bizarre et j'aurais juré qu'elle n'avait plus le moindre ongle. Toutefois, cela avait été la vision de son visage, ou plutôt de ce qu'il en restait, qui m'avait arraché un cri d'horreur. La malheureuse avait eu le nez cassé et un œil crevé, mais pire encore, la peau sur toute la moitié droite de son visage pendait lamentablement sur son épaule, et l'on pouvait voir l'intérieur de son corps … Bref, je m'arrêterai là.

Oh, j'ai bien essayé d'intervenir pour faire cesser cette abomination, mais les serviteurs du Manoir m'ont expliqué, d'abord gênés et courtois, ensuite franchement moqueurs et agressifs, que la servante qu'ils torturaient était la complice de dangereux tire-laines qui sévissaient dans l'endroit, et qu'elle informait ses complices des allées et venues au Manoir, de sorte que les clients de l'endroit se faisaient dépouiller. Toutefois, à ce stade, je doutais que la servante refuse de confesser quoi que ce soit à ses bourreaux, et en effet, il semblait que la dénommée Mariette, puisque tel était son nom, avait d'ores et déjà dit tout ce qu'elle savait à qui voulait bien l'entendre ; pourtant, les serviteurs continuaient à la supplicier, se réfugiant derrière l'argument selon lequel on ne pouvait tenir pour certain les aveux de la fille, qui finirait de toute façon à la potence – alors, quelle différence s'ils s'amusaient un peu avec elle avant ?

Ulcéré, écoeuré, j'avais tenté d'intercéder en la faveur de la malheureuse servante auprès de la gouvernante du Manoir, mais cette dernière m'avait accusé de faire un scandale autour d'une affaire exclusivement privée, et m'avait fait jeter hors de l'endroit par les domestiques, qui ne m'avaient guère molesté mais m'avaient bien fait comprendre que ce serait le cas si d'aventure je venais à insister.

Voilà comment, en milieu de nuit, je revenais à la capitale, les bourses remplies et la rage au cœur, bien à l'opposé de ce que j'avais escompté.

Jetant un coup d'oeil par la petite fenêtre de la berline, j'avisai soudain une forme étendue près de la route, qui se distinguait par sa chevelure d'un rouge vif. Une femme, à n'en point douter. Je crus que nous allions la percuter, mais le cocher l'évita habilement, sans ralentir. Il fallut que je le hèle pour qu'il consente à stopper notre véhicule, et que je puisse descendre pour m'approcher de la femme étendue à terre.

Arrivé près d'elle, je m'agenouillai, et posai la main sur son épaule pour la faire tourner face à moi, lorsque je vis briller un éclat métallique sous la lune.
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MessageSujet: Re: Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches]   Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches] EmptySam 12 Déc - 19:49

La nuit est tombée depuis longtemps et je peux me vanter d’avoir de la chance que le ciel soit dégagé et que la lune soit pleine. Elle nous éclaire suffisamment pour assouvir notre terrible dessein. Moi ça m’excite au plus haut point. Me jouer des hommes, les menacer, les voler et les laisser dépouiller de toutes leurs valeurs me rend puissante, plus sure de moi et comble ma vengeance sur le sexe dit « fort ». Le seul que je supporte est bien mon Childebert. Je ne sais pas ce que je deviendrais sans lui, je ne veux même pas y penser.

Je m’arrête et descends de Neige. Je fais signe à mon bras droit d’en faire autant. Je m’approche de lui et je lui expose mon jeu de rôle. Il hoche la tête et c’est parti.
Je m’allonge sur le chemin quasiment en travers mais pas trop quand même, car je n’ai pas envie de finir écrasée non plus. Je suis prête au besoin à me déplacer. Je suis donc sur le dos, les jupons un peu relevés et dans une position qui fait penser à un accident assez sérieux. Les membres en tous sens. J’entends qu’on s’approche et j’avertis mon Child de se tenir près.

Ca roule vite et j’ai bien peur de mal finir. Du coup j’ai comme un doute mais trop tard pour changer d’avis. Mon cœur bat la chamade.

*Pourvu qu’il me voit !*

Il passe près de moi et même un peu trop près. J’ai eu la peur de ma vie tant les roues m’ont frôlées. Mais je ne bouge pas et j’ai bien fait. La chariote s’arrête et un homme en descend du moins je le suppose à entendre la démarche. J’ai récupéré mon couteau de mes reins que je cache sous mon jupon prêt à être utilisé. Il s'agenouille et pose sa main sur mon épaule. Je réprime une grimace de dégoût et je me retourne en lui pointant ma lame de mon couteau à son cou, côté droit. Je lui souris en coin, mon regard est carnassier.

- Soyez remercié pour vous êtes arrêté gentilhomme. Je vais me faire un plaisir de soulager vos bourses.

Ne pensez pas que je choisis mes mots au hasard, pas du tout, bien au contraire. Mes mots sont voulus. Je prends le Dessus, je Domine, je Décide, je Dirige et j’aime ça. Je ne le lâche pas et je maintiens ma lame.

- Surtout ne bougez pas, je m’en voudrais que mon couteau se mette à glisser. Laissez mon ami Childebert vous débarrassez.

Mon ami sort de l’ombre et se met à fouiller ses poches. Moi je ne le quitte pas des yeux. Ses yeux sont si…. Profonds, si ……… bleu. Cependant je ne me laisse pas perturber, bien au contraire j’en rajoute.

- Vous verrez vous vous sentirez plus léger et les femmes du Manoir non consentante vous remercieront croyez moi.


Je parle certainement trop mais ce n’est pas grave. De toute façon il ne me connait pas et dans quelques minutes il ne me verra plus…… jamais. Je lui souris gentiment.


- Vous pourrez remercier « La Renarde".


Dernière édition par Louison "La Renarde" le Jeu 14 Jan - 6:41, édité 1 fois
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Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches] _
MessageSujet: Re: Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches]   Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches] EmptyDim 13 Déc - 17:49

En un éclair, la rouquine fut sur moi, un vilain couteau pointé sur la veine de mon cou. Un sourire narquois aux lèvres, la gueuse me remercia de m'être arrêté pour lui porter secours, tout en m 'annonçant on ne peut plus clairement son intention de me voler. Déjà en proie à un tumulte d'émotions avant cette nouvelle péripétie, je n'eus pas le cœur de protester outre mesure, et me bornai à émettre un soupir d'exaspération.

« Ma bonté me perdra … Décidément, cette nuit aura été un calvaire du début à la fin. »

Son complice, une véritable brute à l'air totalement ahuri, s'avança pour me fouiller avec une dextérité surprenante, et ne tarda guère à mettre la main sur les quelques deniers que j'avais prévus pour ma nuit au Manoir. Furieux, je songeai que cet argent aurait été mieux employé à trousser des filles dans le bordel, mais au fond de moi, je savais bien qu'après avoir vu cette pauvre fille torturée là-bas, je risquais d'avoir du mal à y reprendre goût. Les mots de la tire-laine qui me faisait face me firent donc l'effet d'une gifle, lorsqu'elle évoqua des filles non consentantes au Manoir.

« Pour ma part, je n'ai jamais abusé de qui que ce soit, et le bon argent que vous me soutirez là était destiné à des femmes bien consentantes … Je regrette d'ailleurs de n'avoir pu m'en servir là-bas au lieu de vous le donner. »

Derrière moi, je perçus un mouvement inquiet de la part de mon cocher, qui m'exhortait sans doute à me taire, mais je n'en eus cure.

En entendant la voleuse me donner son pseudonyme, la Renarde, je grimaçai un sourire sinistre, et rétorquai :

« Fort bien, prenez garde à votre pelage, petite futée, puisque renarde il y a, je gage que vous ne goûteriez pas les jeux des domestiques du Manoir … La pauvre Mariette doit amèrement regretter, si elle est encore de ce monde, de s'être acoquinée avec des brigands de votre espèce. »

Relevant le menton, plein de défi, je sentis la lame du couteau me couper légèrement, et je lançai d'un ton de défi à la rouquine :

« Bien, si vous en avez fini, m'autoriserez-vous à reprendre mon véhicule pour regagner mon domicile ? Profitez bien de l'argent que j'ai gagné à la sueur de mon front ! »
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MessageSujet: Re: Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches]   Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches] EmptyDim 13 Déc - 20:41

Je ne le lâche pas du regard. Je garde bien le couteau en main que je pointe à sa veine. Il soupire mais je ne vois pas la moindre angoisse, la moindre peur dans ses yeux. Ca me surprend, il semble blasé et je le trouve bien pâle même si je ne le vois qu’à la lueur de la lune. Je suis assez proche de lui pour apprécier son teint blafard. Ses dires me font froncer les sourcils, il ne ment pas et il n’a vraiment pas l’air bien dans sa peau. Je me lève en douceur et l’incite à en faire autant sans pour autant que la lame ne quitte son cou. Face à face, toujours menaçante je me permets de lui demander.

- Comment ça calvaire ?


Je suis une voleuse, certes, mais je ne suis pas dénuée de sentiments même si mes sentiments se limitent à la compassion des individus que j’estime le mériter. Pourquoi cet homme ? Et un Homme de surcroît ? J’en sais fichtre rien mais son regard ne ment pas, ça j’en suis persuadée. Il est trop franc, trop droit. Il ne baisse pas les yeux. Il ne cherche pas ses mots. Je sens bien qu’il s’est passé quelque chose et je veux savoir quoi, surtout si ça vient du Manoir. Ce maudit Manoir que je veux voir détruit, en cendre. Il me parle de l’argent et je souris en coin.

- Mais non voyons, il sera mieux entre mes mains, croyez moi.

Je n’ai pas envie de lui parler de moi et encore moins de lui dire pourquoi je vole les clients qui passent par là. Ca ne le regarde en rien et on n’a pas gardé les cochons ensembles cela dit je n’y tiens pas d’ailleurs.

Le cocher se met à bouger et je me fais menaçante en le regardant.

- C’est ça approchez et je le saigne.


Je fais un signe de tête à Child pour qu’il garde le cocher en respect puis je me retourne vers ma victime et je blêmis en l’écoutant me parler du Manoir.


- Ce n’est pas possible !!

Mes souvenirs me reviennent en pleine poire. Les coups, la privation de nourriture, la prostitution non consentie. La douleur physique, la souffrance morale, l’horreur totale. Je suis perdue dans mes pensées. Je tiens encore le couteau que je serre plus fort.


- Mariette ? Comment ça si elle est encore de ce monde !!

J’en tremble. Mariette que j’avais connue là bas. On avait sympathisé, elle non plus ne voulait pas se prostituer. On se ressemblait beaucoup on avait la même envie, une envie de liberté.  Elle est partie avant moi mais je ne sais pas comment. Elle aussi en avait ramassé au Manoir, bien plus qu’à son tour. Ce fut une joie pour moi de savoir qu’elle était enfin dehors. Mais là…..  J’ai peur de ce qu’il va m’apprendre.

- Comment ça s’acoquiner avec des brigands ? Qu’est ce qui lui est arrivée ?


Je ne me rends pas compte mais mon couteau glisse sur sa peau et le fait saigner. Je suis tellement tendue et nerveuse. Je veux des réponses et je range mon couteau. Je fais un signe à Child de lui rendre sa bourse. Je me fais plus conciliante. Child ne comprend pas ce qui m’arrive et peu importe.

- Je vous en prie dites moi ce qui lui est arrivé…..


Je me fais même suppliante ce qui m’est pas arrivée depuis des lunes.

- ……. Je vous en supplie.


Je ne le quitte pas des yeux. Libre à lui de s’en aller mais j’aimerais tellement savoir ce qui s’est passé et surtout savoir si je peux aider mon amie.


Dernière édition par Louison "La Renarde" le Mer 23 Déc - 13:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches]   Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches] EmptyLun 14 Déc - 10:49

Si j'avais lancé le nom de Mariette à la tête de la tire-laine sans dessein particulier, à la fois par exaspération et mû par le désir inconscient d'exorciser l'horrible spectacle de la servante torturée en en parlant à quelqu'un, j'eus la surprise de voir le visage de la Renarde blêmir. Loin de faire montre d'autant d'assurance et de morgue que quelques instants plus tôt, elle écarta son couteau de ma gorge et le rangea d'une main légèrement tremblante, et fit ensuite signe à son compère surpris de me restituer ma bourse – et ma foi, je ne devais pas avoir l'air peu surpris moi-même !

Me relevant, je l'écoutai me supplier de lui donner des détails sur ce qui était arrivé à l'infortunée Mariette, et j'hésitai. Ces deux-là étaient des brigands, des voleurs et peut-être même des assassins, qui venaient de me dépouiller sans le moindre scrupule et en avaient probablement fait autant pour nombre d'autres voyageurs. Il suffisait de voir avec quel orgueil la rouquine m'avait annoncé son nom de guerre … La plus sage des réactions eût été de rejoindre ma voiture et d'enjoindre à mon cocher de regagner Paris séance tenante, laissant là ces marauds …

Pourtant, malgré moi, je fus ému par la sincère détresse perceptible dans la voix de la Renarde.

« Vous la connaissez donc ? » Je soupirai. « Si c'est le cas, vous avez du souci à vous faire », déclarai-je en faisant lentement le tour de la rousse par la gauche, afin d'éviter que son colossal complice ne soit dans mon dos. Intérieurement, je me tenais prêt à me battre au besoin, échaudé par la mise en scène passée de la fille.

« Lorsque j'étais au Manoir des Délices tout à l'heure, j'ai ouvert incidemment la porte du premier étage menant à la chambre qu'ils ont nommée « Crimes et Châtiments », et j'y ai vu deux domestiques affairés à torturer une malheureuse servante. Mariette était accusée d'avoir renseigné des tire-laines des environs sur les allées et venues des gens du Manoir et leurs invités, et elle a avoué tout ce qu'elle savait … Ce qui n'empêchait pas ces brutes de continuer à la torturer de la plus abominable des manières – je n'ose vous donner des détails, mais sachez que j'ai failli vomir. Pour avoir tenté de faire cesser cette horreur, j'ai été mis à la porte de l'endroit … avant de croiser votre route. »

Curieux, j'attendis de voir comment réagirait la Renarde à mes informations, déjà convaincu que des deux tire-laines, elle était celle qui pensait pour l'autre.
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MessageSujet: Re: Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches]   Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches] EmptyLun 14 Déc - 13:15

- Oui je la connais très bien c’est mon amie, on était là bas ensemble.

Je me confie à lui comme si c’est la chose la plus naturelle au monde.  En fait, je suis sous le choc ni plus, ni moins. Je poursuis sans me poser la moindre question et ne connaissant pas du tout mon interlocuteur.

-J’étais au Manoir aussi il y a un moment de ça et pas si loin en même temps. Nous étions servante l’une et l’autre. On a sympathisé très vite car on a été envoyée là, bien malgré nous. Un rabatteur nous y a forcées. Elle est restée servante et moi obligée de me prostituer. J'ai refusé et ils se sont chargés de me faire obéir. Ils savaient nous faire marcher droit. Je sais de quoi ils sont capables, sans laisser de traces visibles, on devait pouvoir servir la clientèle. Sachez que vous avez très bien pu avoir à faire à l’une d’entres elles sans même vous en rendre compte. On apprenait à donner le change pour pouvoir manger car si le client venait à se plaindre…..

Je m’étale trop et je me reprends.

- … Bref, tout ça pour dire que c’est une fille sensationnelle, je l’aime beaucoup.


Des larmes perlent sur mes joues en silence. Je suis très peinée qui puisse lui arriver quelque chose. Je ne peux me résoudre à parler d’elle au passé.

- Du souci à me faire ?


Je le suis du regard le voyant se déplacer. Je sens bien qu’il se tient sur ses gardes, je le comprends très bien et je ne bouge pas. Je n’ai pas le cœur à me battre. L’heure est bien trop grave. J’attends qu’il m’en dise plus. Plus il m’en dit et plus j’ai mal au ventre. Mon estomac fait des nœuds, j’ai mes jambes qui flageolent. Je suis abasourdie, les yeux écarquillés d’effroi et le bouche ouverte. Les larmes coulent plus drues mais en silence. Je mets un certain temps avant de pouvoir lui parler. Childebert est venu près de moi et m’a tapoté dans le dos, sa façon à lui de me soutenir. Je ne m’en préoccupe nullement. Ce qui m’inquiète le plus c’est qu’il a vu Mariette dans un tel état qu’il a failli vomir. Hors, pour ce que j’en ai vu de lui, avec un couteau à la gorge, il n’est pas homme facilement émotif.

- Malgré que je sois passée catin, je gardais le contact avec Mariette, elle m’a beaucoup aidé à tenir le coup quand il y avait des jours difficiles et ils étaient nombreux. Elle a été chagrinée lorsqu’elle a su qu’un client m’avait acheté. Moi j’allais enfin sortir de cet ignoble endroit mais elle devait rester là. J’ai trouvé dur de la laisser après moi, mais je ne pouvais rien faire. Le client m’avait payé cher et il ne voulait pas acheter la servante en plus. Je crois que je lui en ai voulu pour ça.


Je me mets à faire les cent pas. Je me sens responsable de ce qui lui arrive et je cherche une solution que je ne trouve pas.

- Je dois la sauver, je vais me dénoncer, je vais prendre sa place. Je ne peux pas la laisser. Ohhhhh quelle horreur !!!

La colère me submerge, je récupère mon couteau à mes reins et je le lance au cœur d’un nœud, sur le tronc d’un arbre non loin de nous mais assez pour apprécier ma dextérité au lancer.

- Mortecouille !! Tous des pleutres !!!


Je vais récupérer mon couteau et je reviens vers les deux hommes.

- Il faut que je trouve une solution pour lui venir en aide. Je ne veux pas l’abandonner.

Je m’essuie le visage d’un revers de manche.

- Je n’abandonnerais jamais tant que le Manoir restera ouvert. Je continuerais à voler ceux qui veulent s’y rendre. Je veux la perte des Boldwin, coûte que coûte.


Je suis déterminée, quitte à y laisser ma peau.
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MessageSujet: Re: Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches]   Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches] EmptyMar 22 Déc - 23:41

Visiblement perturbée par mon récit, la jeune voleuse me confirma son amitié avec la petite servante que j'avais tenté vainement de libérer de ses tortionnaires au Manoir des Délices. Mal à l'aise, j'écoutai la rouquine me raconter comment elle avait été contrainte de se prostituer sous la menace dans ce bordel de luxe … Evidemment, je n'avais jamais été naïf au point de penser que les filles de joie et les courtisanes de l'endroit faisaient le commerce de leurs charmes par goût. Certaines en avaient fait le choix, le plus souvent par goût de l'argent, d'autres, moins chanceuses, y avaient probablement été plus ou moins forcées, que ce soit par les circonstances ou sous la pression d'individus peu scrupuleux.

Conscient de ne pouvoir faire grand chose pour ces femmes, et également désireux, il fallait bien le dire, de profiter de ce qu'elles étaient en mesure de m'offrir, je m'étais donné bonne conscience en me disant qu'au moins, je les traitais bien, m'intéressant sincèrement à elles, ne les battant pas … Toutefois, il fallait bien reconnaître l'hypocrisie d'une telle conduite, lorsqu'une ancienne ribaude de l'endroit vous disait clairement avoir été forcée à se prostituer.

Les joues légèrement rougies par un sentiment de honte justifié, je vis la Renarde se mettre à verser quelques larmes sincères, tandis que son gigantesque complice tentait maladroitement de la réconforter. Sa peine était si évidente que je l'aurais volontiers consolée moi-même, mais le souvenir de l'embuscade et nos conditions respectives me dissuadèrent d'esquisser le moindre geste. Je ne tenais guère à me retrouver à nouveau en conflit avec le duo de coupe-jarrets !

Jurant, se lamentant, la jeune femme se mit à faire les cent pas, tandis que mon cocher me suggérait discrètement mais fort à propos de fausser compagnie aux truands pour repartir en direction de Paris. Le brave homme n'avait pas tort, et je me tirais fort bien de l'aventure, ma bourse m'ayant été restituée. Toutefois, que ce soit à cause de ma mauvaise conscience ou parce que sa détresse m'avait sincèrement ému, je réagis au monologue de la rousse.

« Vous dénoncer ? La belle idée que voilà … C'est justement parce qu'ils veulent se débarrasser de vous qu'ils ont torturé Mariette. Ils n'ont aucun doute sur votre culpabilité, et recherchent moins vos aveux que votre peau. Quant à vous rendre pour prendre sa place, n'y songez pas : vous ne feriez que rejoindre votre amie dans la torture et probablement la mort. »

J'hésitai, puis continuai : « Quant à la sauver … Si elle n'est pas encore morte à l'heure qu'il est, elle doit sincèrement le regretter, et il vous faudrait non seulement la tirer des griffes de ses geôliers, mais encore la faire soigner le plus rapidement possible. Je vous vois mal y parvenir avec votre … ami, là … Il y a une nette différence entre piéger d'honnêtes passants sur des routes la nuit, et faire libérer une prisonnière au nez et à la barbe de ce bordel rempli de domestiques vindicatifs qui n'hésiteraient pas à vous lancer leurs chiens aux trousses. Cela finirait en chasse à courre ! »

Tandis que le cocher tirait sur ma manche, je ne pus m'empêcher de songer à un stratagème qui aurait eu ses chances d'aboutir. Toutefois, ce dernier requérait ma participation, et pourquoi me serais-je lancé dans pareille aventure, alors que je n'avais que des coups à y gagner ?

Tout de même, en sus de ma mauvaise conscience ou de mon émotion face aux pleurs de la rouquine, je devais bien reconnaître qu'une autre émotion m'animait en cet instant : la rancoeur, la colère contre les ignobles serviteurs qui m'avaient expulsé du Manoir des Délices pour pouvoir torturer tout leur soûl une malheureuse qui leur avait déjà tout avoué.

« Naturellement, si je me débrouillais pour vous faire entrer ... » articulai-je lentement, tandis que le cocher blêmissait.
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MessageSujet: Re: Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches]   Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches] EmptyMer 23 Déc - 13:46

Je me reprends. Je n’en veux presque après de l’avoir menacé de ma lame et de me montrer maintenant effondrée face à lui. Moi la Renarde, la roublarde, l’inflexible, si sure de moi d’ordinaire et là, c’est si difficile. Je me sens responsable de ce qui est arrivé à mon amie. Cet inconnu me remet gentiment en place. Il a raison je ne peux rien faire pour elle et j’arrête de faire les cent pas. Les bras ballants, les yeux asséchés et la mine défaite, je me sens impuissante. Depuis bien longtemps cela ne m’était pas arrivé. Je soupire.

- Je sais bien, ils n’attendent que ça, de me mettre la main dessus.

Childebert ne sait pas trop quoi faire. Il aimerait me prendre dans ses bras mais je n’aime pas ses effluves de sentiments et il le sait. Je lui souris un peu et il reste près de moi. Je regarde cet homme dont j’ignore tout, qui me dissuade d’aller faire justice moi-même. Childebert a l’air d’accord avec lui.

- Je ne peux que m’incliner et rester à déprimer ne va rien arranger, j’en ai peur. Alors que puis-je faire ?

Je reste à le fixer, j’attends une réponse sans vraiment l’attendre. Je pense plus qu’il va s’en aller. Son cocher s’impatiente et je peux le comprendre. Pourquoi resterait-il m’aider alors qu’un instant plutôt je le volais sans ménagement et sans la moindre considération pour lui. Alors logiquement pourquoi en aurait-il pour moi. Cependant contre tout attente il ne m’abandonne pas, loin de là même. Je le regarde étonnée, les yeux écarquillés.


- Aurais-je mal ouï ? Qu’avez-vous dit ?


Je n’en reviens pas. Mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine. Je sens à cet instant qu’il y a peut être bien une chance de la sauver. Même minime. Je ne veux pas capituler sans avoir essayé.

- Ohhh comme il me sied de vous entendre. Je suivrais vos instructions à la lettre. De quoi s’agit-il ?


Je lui souris reconnaissante de l’aide qu’il veut bien m’apporter et je suis prête à tout pour la sauver. Je suis pendue à ses lèvres. Impatiente de savoir ce que nous pouvons faire.

- Je me fie à vous.

Je n’ajoute pas corps et âme car il ne faut pas pousser non plus. Mais je ferais le maximum, sans aucun doute.
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MessageSujet: Re: Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches]   Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches] EmptyJeu 24 Déc - 0:11

Résinée, s'étant rendue à mes raisons, la Renarde écarquilla les yeux lorsque je prononçai ces paroles folles, et ne put contenir sa joie, me faisant d'ores et déjà la promesse de m'obéir en tous points. D'ordinaire, il me serait venu à l'esprit nombre de grivoiseries pour tirer profit de cette situation, mais s'il ne m'aurait nullement été désagréable de culbuter la jolie tire-laine, ce dont nous discutions était hélas suffisamment grave pour que cette préoccupation soit reléguée au second plan. Du reste, si j'avais eu l'esprit à la bagatelle en cet instant, un bref coup d'oeil au cocher eût suffi à me rappeler dans quel engrenage terrifiant je venais de mettre la main.

Reculant d'un pas, le brave conducteur me considéra avec crainte, hésitant visiblement à me définir comme son client ou comme un abominable malfrat venant de s'associer aux deux tire-laines qui nous faisaient face.

« Assurément, Monsieur, vous ne pensez pas ce que vous venez de dire … » commença l'homme.

Ravalant une répartie blessante, je lui répondis avec un calme étudié que j'étais loin de ressentir alors, mon cœur bouillonnant bien au contraire d'excitation et de désirs de vengeance.

« Rassurez-vous, mon brave, je ne compte pas finir sur les chemins pour rançonner les attelages d'honnêtes gens – j'ai un métier et il me plaît infiniment. »

A en juger par sa physionomie, mon discours ne le rassérénait pas le moins du monde. Je soupirai, puis repris, d'un ton plus déterminé cette fois : «Avez-vous déjà franchi les portes du Manoir des Délices ? Oui ? Êtes-vous allé plus loin que le hall d'entrée ? Non, je m'en doutais, vous ne faisiez qu'accompagner des clients. Pour ma part, j'ai pu aller et venir dans ce bordel sans contraintes, et ce soir, je suis tombé sur la scène la plus abominable qu'il m'ait jamais été donné de voir. Que cette pauvre fille ait été coupable ou non, continuer à la torturer de la sorte après lui avoir fait cracher tout ce qu'elle savait procède de l'abjection la plus totale. »

Là, je sentis que je l'avais perdu, usant de termes trop littéraires pour lui. Cela le fit hésiter, car le lettré et le savant impressionnaient toujours les esprits moins éclairés, et je m'engouffrai dans la brèche, tâchant de le convaincre.

« Sur mon honneur, je vous jure qu'il n'entre pas dans mes intentions de faire davantage que de soustraire cette malheureuse à ses tortionnaires. Je ne cautionne aucunement les exactions des deux brigands ici présents » (je désignai la Renarde et son compère) « mais un noble se doit d'agir parfois, et c'est le cas cette nuit. Je libérerai cette fille, et vous m'assisterez en nous conduisant là-bas. Votre rôle se bornera à conduire, et si l'affaire tourne mal, nul ici ne pourra dire que vous saviez ce que nous avions l'intention de faire là-bas. Et pour votre peine, je triplerai la somme contenue dans cette bourse. »

A ces mots, les commissures de ses lèvres se détendirent, ses yeux s'étrécirent, et je sus que l'appât du gain avait une fois de plus triomphé de toute forme de conscience. Plus détendu, j'entrepris d'exposer mon plan d'action aux deux tire-laines, au fur et à mesure que les idées me venaient.

« Bien, voici ce que nous allons faire … Je vais me travestir quelque peu et rentrer à nouveau dans le Manoir, cette fois au bras de la Renarde, qui se fera passer pour une ribaude quelconque. Nombre de ribaudes défilent en ce lieu, ils n'y prêteront guère attention, la plupart ne sont pas appelées à exercer longtemps en cet endroit, faute de succès. Nous viendrons des petits jardins situés à l'extérieur, ou de la chapelle, et rentrerons avec naturel, avant de gagner le premier étage et les chambres. Là-haut, il nous faudra faire diversion … un début d'incendie, une bagarre … ? Je ne sais encore … et pénétrer rapidement dans la pièce dite des Crimes et Châtiments. Là, nous libérerons Mariette, et la ferons évader par la fenêtre, avec votre concours, là ... » (je désignai l'acolyte massif de la Renarde) « Vous vous cacherez en bas, et viendrez au pied de la fenêtre dès que nous vous ferons signe, pour réceptionner Mariette ? Avant de retourner vous cacher dans les fourrés. La Renarde et moi sortirons par la porte de derrière, avant de vous rejoindre, et à nous trois, nous parviendrons à porter Mariette par-dessus les murs qui entourent le Manoir, et à la placer dans la voiture. »

Evidemment, ce plan faisait la part belle à l'improvisation, et supposait que nous parvenions à distraire les domestiques qui tourmentaient Mariette, mais bah ! Il fallait bien commencer par quelque chose …
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MessageSujet: Re: Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches]   Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches] EmptyVen 25 Déc - 22:41

Je jette un œil au pleutre qui s’affole de la proposition de ce gentilhomme. Je grimace et le regarde mauvais mais je ne dis rien, préférant serrer les dents. Mais la réponse que j’entends ne me plait pas du tout.

- Comment ça rançonner d’honnête gens ? Non des gens qui engraissent les Boldwin ne peuvent être des honnêtes gens. Du moins, pas pour moi.


Je grommelle dans ma barbe, si je puis dire puis je me calme, la suite me plait nettement mieux mais si ça me fait frissonner d’horreur. Il est prêt à prendre des risques pour mon amie et pour moi, ça n’a pas de prix. Je lui suis infiniment reconnaissante. Viendra le moment de le remercier comme il se doit. Pour l’heure j’attends de savoir comment il veut s’y prendre. Il me désigne moi et Childe comme étant de vulgaires brigands mais ce n’est pas le cas. Je ne lui demande pas de cautionner ce que l’on fait mais de là à nous considérer comme de simples voleurs…  Je ne peux pas m’empêcher de la ramener à nouveau.

- On n’est pas des brigands sans scrupule, on sait ce que l’on fait et on le fait bien.

Je le fixe pas contente du tout. Noble ou pas, si je n’avais pas besoin de lui, je lui aurais déjà, à nouveau, sauté à la gorge et surement pas lui faire un bécot mais bien pour lui faire ravaler ses phrases assassines. Je le laisse déverser son venin et j’en reviens pas il propose plus d’argent à son conducteur pour qu’il fasse ce qu’il dit. Je finis par me demander s’il ne nous aide pas pour une autre raison que celle de sauver cette jeune fille. Est-ce que tout ce qu’il a dit est vrai ? Bien sur que oui, il n’a pas inventé ce prénom Mariette, ni la chambre « Crimes et châtiments ». Non, tout est vrai, c’est sur. Je dois le suivre et tout faire pour que ça marche. On doit sauver cette fille, on doit la sauver coûte que coûte.
Cette fois je reste calme et la plus détendue possible et je l’écoute m’exposer son plan. Je grimace quand il me parle de jouer une ribaude, je me souviens encore de cet endroit qui m’a apporté tant de souffrance. Mais qu’il en soit ainsi. Je hoche la tête doucement. Je l’écoute et je donne mon avis.


- Hum... Ca pourrait marcher en effet. En passant par les jardins c’est très bien. Puis au premier étage assez vite. Un incendie est une bonne idée, car il y aura une demande d’évacuation. Ceux qui torturent Mariette seront amenés à sortir et dans la confusion la plus totale il nous sera facile de la récupérer. Childebert la récupérera et nous sortirons par derrière, c’est une excellente idée. Ca peut marcher, ça doit marcher et ça marchera.


Je lui souris convaincue de la réussite de ce plan.


- Au pire, si ça tourne mal je tuerais sans hésiter
.


Ah ça oui, je le ferais et plutôt deux fois qu’une. Je suis plus que satisfaite et je regarde Childebert. Je me déplace et me met face à lui pour bien lui exposer le plan. Il me regarde et hoche la tête sans un mot. Je sais qu’il a bien compris ce que j’attends de lui mais son regard sur ce noble me donne tout de suite son avis sur lui. Il ne l’aime pas et ne lui fait pas confiance. Je mets ça sur le compte de la jalousie et je lui caresse la joue en douceur comme on le ferait pour un mioche.

- Ca va aller ne t’inquiète pas. Tu ne seras pas loin. Tu me connais s'il fait quoi que ce soit que je désapprouve je le tuerais.

Je me rends compte qu’on ne sera que tous les deux pour fuir et que Childebert sera avec le conducteur et Mariette. Mais de toute façon on sera obligé de les rejoindre, pas d’autres choix. Je me retourne vers le noble.

- Il faut qu’on se presse le temps joue contre nous.


Je déboutonne mon haut pour laisser entrevoir la naissance de mes seins que je fais gonfler. Je raccourcis un pan de ma jupe qui offre une jambe recouverte d’un bas blanc qui s’arrête à mi cuisse.

- Voilà, ça devrait aller, n’est ce pas ?


Je m’approche du noble.

- Il faut qu’on y aille.

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MessageSujet: Re: Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches]   Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches] EmptyDim 17 Jan - 18:46

Tandis que nous filions à vive allure en direction du Manoir des Délices, je doutai à nouveau du bien-fondé de ma décision de m'allier à une paire d'aigrefins qui venaient de me tendre une embuscade afin d'aller délivrer leur complice, qui était selon toute vraisemblance une voleuse aux yeux de la loi. De quel droit m'érigeais-je en justicier, sous prétexte de lutter contre l'usage de la torture qui avait largement cours sous l'égide des autorités du pays ?

Face à moi, la Renarde, flanquée de son aimable compère, ne devait pas être en reste, cogitant probablement à mon sujet. Tout à l'heure, lorsque j'avais baratiné le cocher, elle s'était indignée de mon discours, prétendant que les clients des Boldwin n'avaient que ce qu'ils méritaient, et se vantant de faire bien son « métier ». Oui da, beau métier que celui de tire-laine, grand merci à elle de se vanter de sa belle efficacité … Quant aux clients, j'en connaissais au moins un qui m'était particulièrement cher, et se tenait actuellement sur le côté de banquette que j'occupais. Quoiqu'elle en pense, je n'étais pas un odieux personnage …

Lorsque j'avais évoqué les grandes lignes de mon plan d'action, la rouquine s'était enthousiasmée, plus optimiste que moi-même sur ses chances de réalisation. Avec horreur, je l'avais écoutée promettre de tuer au besoin pour parvenir à ses fins, et je ne doutais pas qu'elle en fût capable, hélas. Décidément, j'aurais probablement dû écouter les conseils du brave homme qui nous menait en cet instant vers le bordel, et rentrer à Paris après m'être tiré à si bon compte de cette tentative d'extorsion.

Discrètement, je reluquai la Renarde, jaugeant son apparence. Cette dernière avait conféré un peu de volume à sa poitrine, et dénudé quelque peu ses jambes. De prime abord, en n'y regardant pas de trop près, elle pourrait en effet passer pour une femme aux mœurs légères, mais sa mine farouche et résolue et l'absence de toilette récente trahissaient le fait qu'elle n'était pas une fille de joie du Manoir. Les prostituées de l'endroit prenaient des bains trop souvent au gré de l'Eglise, et apprenaient plutôt à se pâmer en gloussant devant les messieurs … La rouquine paraissait plutôt prête à trucider tout homme qui se mettrait en travers de son chemin, en cet instant. Bah, avec l'aide de l'obscurité complice, et si l'on n'y regardait pas de trop près, elle ferait illusion un temps, on la prendrait pour une ribaude occasionnelle.

Un léger fléchissement dans la conduite du cocher m'indiqua que nous parvenions ux abords du Manoir.
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MessageSujet: Re: Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches]   Faire peur à Louison dans un bois hanté la nuit [François d'Avranches] Empty

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