Le Manoir des Délices
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


si vous rencontrez un pb à l'inscription, rdv sur facebook Manoir des Délices pour le signaler
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -45%
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre ...
Voir le deal
339 €

Partagez | 
 

 La punition (pv Gael)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Ninon Saint Georges

Ninon Saint Georges

Messages : 230
Date d'inscription : 14/12/2012

La punition (pv Gael) _
MessageSujet: La punition (pv Gael)   La punition (pv Gael) EmptyMer 29 Oct - 20:43

[A la suite d'une réunion de famille]


La porte fermée, ma tante restée à l'intérieur, j'aurais dû être soulagée de m'en être si bien sortie. Dans mes mains le petit coffret si précieux qu'elle m'a donné et dans mon coeur un poids plus lourd que la terre toute entière. Voilà ce qu'il me restait de cette réunion familiale.

Amélia avait réussi à m'humilier en ne me faisant rien. Pire que le poids des chaines, pire que la morsure du fer, c'était moi qui devait aller enchaîner une coupable qui n'était que victime. Mes pieds ne savaient plus me porter, j'avais l'impression que j'allais m'écrouler. Elle avait profité de mes propres faiblesses, comme Louison, comme tous ici. Je n'étais que pantin à ses yeux, et les ficelles étaient usées tant elle avait tiré dessus.

J'étais lasse, épuisée de tout ceci, fatiguée de devoir continuer sans jamais trouver le moyen de me reposer. Je ne demandais rien d'autre que de pouvoir travailler pour elle. Mais pas comme cela...

Cuisinière, oui j'aurais pu cuisiner. Ou bien refaire les chambres, même le ménage ne m'aurait pas rebuté. J'étais son esclave, et ce qui l'amusait c'était de me pousser sur le chemin devant elle, le bâton à la main.

Suis le chemin !

Ne pouvait-elle comprendre que je n'y arrivais pas. Mon sang se glaçait rien qu'en pensant que je devais me dresser droite, comme elle. Face à moi un miroir qui reflétait ma détresse et tout à côté Louison qui m'attendait.

Elle n'avait pourtant rien fait que de prendre ce que j'avais laissé échapper. Entre ses mains la missive du docteur avait tracé la poudre qui venait d'exploser. J'avais dû tout avouer à ma tante. Son nom m'avait été arraché, mon coeur s'était soulevé. Amélia était là qui me regardait, attendant que la sentence soit prononcée.

J'avais eu si peu le choix..

Trois jours enfermée dans les caves sous le manoir, et moi comme gardienne, un rôle inversé. Des fers j'en avais portés, des entraves j'avais subie, jamais geôliere je n'avais été, jamais je ne saurais.

Mes yeux n'osaient chercher ceux de ma rivale, elle qui se tenait plus droite que moi. Je n'osais l'approcher, comment ma tante faisait-elle ! J'étais seule. Seule dans ce couloir avec elle. Ma main était restée sur la poignée de la porte, l'ouvrir à nouveau c'était me condamner. Derrière, Amélia qui me regarderait de son air froid et sans appel.

Mes doigts avaient compris avant moi qu'il me fallait avancer, par peur de reculer. Ils quittèrent leur refuge et face à la moquerie il me restait la peur.

Louison me regardait. Elle me défiait et je n'osais pas faire un pas. Toutes les lumières du couloir semblaient vaciller, ma peur les faisait frissonner. Je m'avançais.

Face à face nous étions, moi les yeux baissés, elle qui se moquait.

- Je dois te conduire dans les caves. Tu dois y rester trois jours. Viens..

Je commençais à marcher devant elle, espérant qu'elle me suivrait, elle avait après tout aussi peu de choix que moi. Mais elle avait trop l'habitude de m'humilier. Je n'aurais jamais dû passer devant. La porte de la cave ouverte fut le signal de la vengeance. Les marches sombres étaient glissantes, elle n'eut pas trop à pousser pour me faire tomber.

Pendant qu'elle riait en haut des marches, je dépoussiérais ma robe, le temps que la douleur et ma honte s'éloigne. J'allais tenter de me redresser lorsqu'une silhouette encadra la porte derrière Louison.

Je relevais les yeux, fronçant les sourcils mais le contre jour ne me permettait pas de distinguer l'homme qui venait. Louison se retourna et la lumière jaillit d'une torche latérale. La flamme vacilla puis se dressa tandis que l'homme descendait les premières marches, torche en main.

Dans un nouvel effort, je me redressais. Qui que ce soit je ne voulais pas qu'il voit la scène comme cela. Moi à terre et ma prisonnière me narguant du haut des trois marches que j'avais dévalé.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous


La punition (pv Gael) _
MessageSujet: Re: La punition (pv Gael)   La punition (pv Gael) EmptyDim 2 Nov - 22:01


Gaël prenait ses marques peu à peu, ne cessant de déambuler dans les couloirs et les pièces du Manoir des Délices. Fraîchement débarqué au sein de l'établissement, il souhaitait apprendre à connaître chaque recoin de l'endroit, mais également l'organisation et le fonctionnement du lieu. C'était son second jour entre ses murs et il lui avait été donné de croiser de nombreuses personnes. Les domestiques tout d'abord, qui l'avaient accueilli, mais également certaines filles et mignons croisés sous les combles où il avait pris ses quartiers.

Bien plus que les lieux, il lui tardait de comprendre qui était qui, quel rôle et quelle importance avait chaque être évoluant ici, et quelles étaient leurs relations entre eux. Car s'il y a une chose qu'il avait appris durant ses années à servir autrui, c'est que l'entourage et les relations expliquent bien des agissements. Être domestique permet d'assister à des moments anodins tout comme à des événements importants sans que quiconque ne vous remarque ou ne prenne conscience qu'il vous est possible de divulguer à autrui quelque secret. La plupart des gens oublient ou ne daignent prétendre que vous êtes un être humain, et ils oublient également que comme chaque être humain, vous êtes aptes à répandre ragots, messes basses et autres médisances.

Ayant pour habitude de côtoyer et de travailler pour des clients plus classiques, dirons-nous, c'était une grande première pour lui d'agir et de proposer ses services dans un endroit de ce type. On ne lui avait pour le moment donné que très peu de directives, et ce par le biais de la gouvernante, sur ces futures missions. Il n'avait eu la chance de pouvoir s'entretenir avec Monsieur et Madame Boldwin, mais il espérait que cela ne tarde trop. Pour le moment, il œuvrait donc à se fondre dans le décor et à s'imprégner de l'ambiance. Le manoir était relativement calme à cette heure de la journée, mais bientôt les clients franchiraient ses portes et il pourrait dès lors assister au spectacle étrange du choix des hommes pour une fille, ou même pour un mignon, et ce qui s'en suivrait. À vrai dire, Gaël ne savait absolument pas à quoi s'en tenir, n'ayant jamais était client, n'ayant même jamais pénétré dans une maison close. C'est une sensation soudaine et malsaine qui l'envahit. Il fut piqué par la curiosité. Il avait envie de découvrir ce monde et ce commerce faits de chair et de plaisir. Tout au moins, y assister de loin, toujours en tant que spectateur.

Absorbé ses pensées et questionnements, il entendit une voix claire s'élevait de l'autre côté du couloir.

- Je dois te conduire dans les caves. Tu dois y rester trois jours. Viens..

Il fronça aussitôt les sourcils. Cette jeune femme avait-elle bien évoquer les caves ? De toute évidence, elle emmenait avec elle une autre jeune femme qui méritait d'être puni très sévèrement. Trois jours... Trois jours dans les caves. Quel genre de personne pouvait prendre pour décision d'enfermer un être humain dans une pénombre totale, dans un lieu malodorant et sale, un espace où les pires angoisses ressurgissent bien vite ? À n'en pas douter, c'était une personne avec une forte autorité et un cœur sombre. Comme un directeur d'orphelinat qui punirait les jeunes résidents pour s'être bagarrer entre eux durant le repas. Le garde du corps ne connaissait que trop ces méthodes et savait parfaitement que la punition par enfermement comme la punition corporelle n'amenait à rien de bon, ni pour la personne punie, ni pour celle qui puni.

Les deux femmes s'éloignaient lentement et il prit l'initiative de les suivre, leur futur proche ne lui signifiant rien de bon. Elles s'enfonçaient déjà dans la noirceur dévorante de la cave, celle qui avait la responsabilité de geôlière passant en première. Et ce qui semblait être évident se produisit. Sans appel, la seconde jeune fille poussa d'une main légère dans son dos la blonde qui la précédait. Il ne pouvait en être autrement. Et Gaël ne ressentit aucune colère pour cette acte, juste une certaine peine pour cette femme qui venait de chuter de plusieurs marches.

D'un geste vif, il attrapa une torche fixée sur le mur du couloir et avança jusqu'à la naissance des escaliers menant aux caves. Étalée de tout son long dans un mélange de terre et de poussière, le visage se modifiant dans une expression de honte et de douleur, la victime lança un regard méfiant, voire apeurée vers son vis-à-vis qui se mit à rire mesquinement à sa tromperie. S'en fut trop pour Gaël qui ne supporta pas la scène, de plus en plus inconvenante. À la lumière de la torche, les deux femmes se tournèrent vers lui, la première s'efforçant de se lever prestement. Le jeune homme descendit lentement les marches et prit les événements en mains.

- Je vous prie de bien vouloir descendre et de rejoindre votre amie.

Amie n'était sûrement pas le terme approprié pour définir la relation qui les lier toutes deux, mais il viendrait à cela plus tard. Désormais dans les caves face à elles, il pu apercevoir leurs visages à la lueur de la torche. L'expression de la malheureuse jeune femme n'avait hélas pas changé, et c'était seulement la surprise qui s'était ajouté à la honte. Sa joue était couverte d'une terre humide, et de gestes vifs, elle tentait tant bien que mal de frotter sa toilette afin de paraître plus respectable. C'est à elle qu'il s'adressa alors, veillant tout de même sur l'autre fille.

- Vous êtes-vous blessée ?

Elle semblait plus sonnée qu'endolorie mais sa bienveillance naturelle ne pouvait l'amener qu'à lui poser la question. Et soudain l'autre, dans une vilaine grimace de dégout face à cette inquiétude, leva rapidement la main, dans un geste brutal et haineux s'adressant à son amie déjà bien meurtrie.

- Oh non. N'en faites rien.

Le garde du corps arrêta cet accès de violence en refermant d'une poigne solide le poignet de la jeune femme s'apprêtant à battre sa victime. Il lui lança un regard dur avant de relâcher son bras qui retomba mollement.

- Maintenant est-il possible que l'on m'informe de quoi il retourne ?

Il serra les dents, signe d'un profond mécontentement et attendit une solide explication quant aux événements qui venaient de se produire.

Revenir en haut Aller en bas
Ninon Saint Georges

Ninon Saint Georges

Messages : 230
Date d'inscription : 14/12/2012

La punition (pv Gael) _
MessageSujet: Re: La punition (pv Gael)   La punition (pv Gael) EmptySam 15 Nov - 15:55

Qui que ce soit cet homme était un ami, qui que ce soit, j'aurais préféré qu'il ne soit pas. Je ne voulais pas que sa première impression soit cette image qu'il garderait de moi, je ne voulais pas qu'il me reconnaisse ou pire qu'il me connaisse, comme la souffre douleur, comme la nièce si peu aimée. J'aurais pu le croiser au détour d'un couloir, lui donner mon nom et attendre le sien, s'il était nouveau j'aurais préféré cela. Et s'il était de ceux qui avaient pitié de moi, alors ma honte était établie et je n'avais plus qu'à me cacher.

Sa voix ne me disait rien, cela ne régla rien. La pénombre nous protégeait, nos noms n'étaient pas prononcés, nos visages cachés, il m'aurait suffit de lui dire de passer son chemin et que tout allait bien. Si seulement Louison n'avait pas montré son triomphe aussi ouvertement, si seulement je n'avais pas eu si piteuse mine.

Il descendait déjà les quelques marches qui nous séparaient et sa torche précisait les regards et les gestes, l'affront pour ma prisonnière, la gêne pour la geôliere.

Notre simple position dans cet escalier étroit montrait la hiérarchie qui s'était établie, de la classe supérieure aux bas fonds. Il voulait savoir ce qu'il se passait et c'était à moi de lui expliquer.

La torche que je tenais à la main avait roulée par terre et s'était éteinte, je la cherchais des yeux pour la rallumer, surtout pour y gagner du temps. Cela me permis d'avancer de quelques pas vers les profondeurs de la cave, de me cacher encore pour quelques temps du regard inquisiteur de celui qui s'approchait.

Louison suivit ses ordres et descendit dans les bas fonds. Nous nous tenions ainsi à quelques pas l'une de l'autre, comme deux écolières refusant de se donner la main. Bientôt il nous rejoignit et sa seule torche suffit à nous éclairer amplement.

Je repris le dessus en ne le reconnaissant pas.

- Bonjour monsieur, vous venez d'arriver au manoir, je ne vous connais pas. Je suis Ninon Saint Georges, et ma tante est la patronne de ce manoir. Cette jeune demoiselle s' appelle Louison et je la conduisais à la cave où elle doit y rester trois jours en guise de punition.

Après cette tirade je m'arrêtais quelque peu, pour reprendre mon souffle et pour vérifier que mes dires avaient effacé la scène qui venait de se jouer.

Je ne comptais nullement m'attarder plus longtemps sur ce que d'évidence je ne souhaitais expliquer.

Louison faisant mise de contredire ma position et de rétablir une vérité à éviter, je repris rapidement la parole car chacun sait que la meilleure défense reste l'attaque.

- Puisque vous êtes là, auriez vous l'obligeance de m'aider à enchaîner cette récalcitrante à sa prison qui se trouve non loin.

J'attendais sa réponse tout en espérant que mon aplomb suffirait à croire à ce qui n'était pas.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




La punition (pv Gael) _
MessageSujet: Re: La punition (pv Gael)   La punition (pv Gael) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

La punition (pv Gael)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Manoir des Délices :: Epilogue :: Archives RP-