Le Manoir des Délices
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 Métaphore de la beauté [PV Adélaïde]

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Lauric de Vignoc

Lauric de Vignoc

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MessageSujet: Métaphore de la beauté [PV Adélaïde]   Métaphore de la beauté [PV Adélaïde] EmptyVen 21 Mar - 22:48

Etre normal... Cela était un rêve devenu inaccessible. Quelque soit la partie de son corps qu'il regardait, elle était marquée... indissociable de la maladie, de la douleur sourde, du désespoir qui l'accompagnait. Une grande part de sa vie avait été tourné vers la guérison. Beaucoup d'énergie avait été mis en œuvre pour trouver un remède qui n'existait pas encore... Certains médecins avaient même prétendus que s'il ne guérissait pas, c'est sans doute que ses marques ne résultaient pas de la science mais du pêcher. On l'avait saigné, exorcisé, anémié pour chasser le mal qui se répandait et aujourd'hui, où cela menait-il ? Il s'était levé avec le même corps, regardé avec les mêmes yeux, dernière source pure de son humanité. Ses yeux étaient magnifiques. C'est du moins ce qu'il pensait, il les chérissait pour être la dernière part de lui dont il n'avait pas honte. Avec le temps, il avait fini par s'observer dans le miroir avec le même dégoût et la même peur que témoignait le peu de personne qui avait pu -par hasard ou par accident- voir ce corps étrange, veiné de noir.

Lauric soupira en passant le baume hydratant lui permettant de lutter contre la sécheresse anormale de son épiderme. Chaque matin naissait le même rituel écœurant. Qu'il serait bon d'être beau... d'être libre ! Il n'était pas le plus capricieux des hommes, il estimait ne demander que justice. Si ses marques étaient les signes du pécher alors pourquoi les avait-il reçu avant même d'être en mesure de ressentir la moindre haine envers quiconque. La Comtesse de Vignoc avait enfanté le diable. C'est ce qui se disait dans les contrées Bretonne autour du château de Vignoc. Une rumeur que son père avait fini par trouver trop lourde à son cœur puisqu'il avait décidé de les quitter, de rompre son contrat avec le Seigneur.

Seul dans sa chambre à s'apprêter, heureux que le temps soit au soleil, ainsi il pourrait lire dans le jardin privé, il renversa d'un geste maladroit un ouvrage en déséquilibre sur un tas de livres qu'il avait empilé là pour tromper son ennui. L'objet avait rebondit une première fois sur la tranche avant de s'ouvrir sur une page illustrée. La lithogravure présentait un schéma expliquant les améliorations techniques effectuées sur une roue de carrosse. Le sujet n'avait rien de passionnant mais pourtant cela fit germé une idée dans sa tête. Il ne serait jamais beau. Il ne serait jamais normal. Pourtant comme sur cette page, comme sur cette roue, il pouvait être amélioré. Dès lors, il fit mander un peintre, précisant souhaitait réaliser un portrait de lui-même. De sa maladie, il ne dit mot. Il serait bien temps d'en parler lorsque l'artiste serait là. Sourd aux reproches inquiets de sa mère, il refusa de lui donner raison. Ce n'était pas un caprice, c'était un besoin... il voulait voir ! Il voulait se voir au moins une fois dans sa vie comme l'homme qu'il aurait pu être aux yeux des autres.

Masqué et ganté, il passa la journée à faire les cents pas dans son antichambre pour se libérer en vain, de l'impatience de rencontrer enfin, un artiste avec lequel, il puise sentir qu'il pouvait ôter son masque. Effrayé à l'idée de devoir se soumettre au regard de l'artiste durant plusieurs heures et peut-être jour, il était pourtant décidé à aller au bout de l'acte. Il donnerait l'or qu'il fallait pour acheter le silence du peintre.

Finalement, une longue lignée d'artistes plus ou moins talentueux se pressèrent, appelé par l'appât du gain. Tour à tour, il les fit passer un entretien éprouvant. Tour à tour, il les renvoya et perdit l'attrait qu'il portait à son idée. Les portes s'ouvrirent et assis sur sa chaise, il accueillit le nouveau...la nouvelle peintre. Surpris, mais intrigué, il se leva poliment pour accueillir l'artiste.
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MessageSujet: Re: Métaphore de la beauté [PV Adélaïde]   Métaphore de la beauté [PV Adélaïde] EmptySam 22 Mar - 0:43

En ce jour il faisait particulièrement beau et je n'avais guère de rendez-vous à honorer si ce ne fut un seul avant le repas du midi.Je dû peindre une jeune fille atteignant à peine les 1 ans pour la graver a jamais dans la mémoires de ses parents si elle venait a décédé. Après le déjeuner, je repensa à cette entre vue avec un léger sourire. Regardant par la fenêtre du petit salon je me décida enfin à sortir et c'est quand j'allais donc m'engager sur la pelouse verte si bien coupée que Lison me fit parvenir une missive de la part d'un certain ' De Vignoc '. Après une brève lecture la missive était claire cet homme cherchait un peintre pour lui peindre son plus beau portrait comme beaucoup de personne dans cette capitale. Je réfléchis un instant et décida de me présenter, on ne sait jamais cela pouvait être amusant et surtout très plaisant.

Ne pouvant me présenter ainsi habillée j'alla me changer pendant que l'on fit atteler ma voiture. Lorsque je fus prête je descendis l'escalier donnant sur l'entrée et monta en voiture en direction de la demeure de M. De Vignoc.Je fus arrêtée par une Lison en sueur, cette dernière me fis remarquer que je n'avais pas changer de souliers, ce qui vous le concéderez une robe aussi bleu que le ciel avec des soulier noirs jurait affreusement. Je rentra donc changer de soulier et prendre mon carnet à dessin avec un  petit batôn de graphite, protégés par une enveloppe de canne de bambou dans le cas présent. Je glissa le tout dans mon corset remis ma longue cape noir avant remonter en voiture pour cette fois ci réellement partir chez cet homme.

Après avoir parcourus un dédale de rue invraisemblable je fus enfin arrivée et manifestement vu tout mes confrères ici présent je n'étais pas la seule à être bien arrivée. Tout les peintres de la ville avait dû recevoir cette missive. A chaque fois qu'un des peintres pénétrait dans la pièce où se trouvait le futur model de l'uns d'entre eux, ce même peintre en ressortait quelque minutes plus tards pestant contre cet homme. Très vite se fut mon tour et un moment d'hésitation se fit sentir mais intriguer par cet homme refoulant tout mes confrère je décida d'entrer dans la pièce.

Lorsque je pénétra dans la pièce je ne vis au début personne surement car je ne m'attendais pas à le voir totalement encapuchonné et masqué. * Mon Dieu quel bizarreries va t-il demander celui ci ainsi vêtus ou alors il n'est pas le vrai model? * pensai-je tout en répondant à son accueil plus que polis. Lorsque mes yeux croisèrent ses deux yeux verts  toutes bonne manières furent presque oubliées, je me repris cependant assez vite me présentant un sourire niché sur mes lèvres pour ne pas faire mauvaises impressions.


- " Bonjour, Monsieur De Vignoc. Je suis mademoiselle Vaughn et vous devez surement connaître ma profession en voyant tout mes confrères ici présents."

Je ne su pas quoi dire de plus, que pouvais-je bien faire ou dire de plus , la silhouette cachée sous ce vêtement et ce masque avait du voir des centaines de peintres et devait être excédée par toute leur leur jactances incessantes. Je pris tout de même la parole pas trop sur de moi-même.

- " Puis-je poser une question? "

Le fait d'être ainsi couvert m'intriguais et l'attrait devait se lire sur mon visage comme à chaque fois que l'envie de sortir mon calepin de mon corset me prend pour dessiner la chose ou la personne m'intriguant le plus. En pensant j'avais oublié mon interlocuteur qui venait de me répondre.
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Lauric de Vignoc

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MessageSujet: Re: Métaphore de la beauté [PV Adélaïde]   Métaphore de la beauté [PV Adélaïde] EmptyLun 31 Mar - 20:59

Bien malvenu était celui qui croyait qu'un dessin suffirait à convaincre l'exigence du Comte. Esthète, ce qu'il réclamait allait bien au-delà du beau. Il chassa comme des mouches les badauds qui lui faisaient perdre un temps précieux. Usant et abusant de son pouvoir, il en excéda certains. Terriblement avenant quand la porte s'ouvrait, il leur crachait au visage lorsqu'il constatait que le pinceau n'était pas de maître. Lorsqu'une femme entre dans son antichambre, c'est comme si une nouvelle déception s'annonçait. Si les femmes n'ont pas leur place aux grands Salons de Paris, c'est bien pour une raison! Néanmoins soucieux d'accorder sa chance à chacun, il la reçoit avec la même prévenance que ses prédécesseurs. Qui plus est, elle est une femme que ses grands yeux de biche inspirent.

- " Bonjour, Monsieur De Vignoc. Je suis mademoiselle Vaughn et vous devez surement connaître ma profession en voyant tout mes confrères ici présents."
_ Je sais votre profession... mais ce que je ne sais pas encore, c'est si vous êtes l'artiste que je cherche.

Sa phrase est soufflée à travers le masque, trahissant ses lourdes attentes. Elle est venue à lui avec espoir -sans doute- et si ce n'est pas le cas, alors pourquoi se donner la peine de mener un combat perdu d'avance ? Il se lève, contourne le bureau d'un mouvement très aristocratique.  

" Puis-je poser une question?

Pourquoi je vous apparais masqué ? La coupe-t-il. Vous le saurez bien assez vite. J'ai moi-même de nombreuses questions à vous poser. Je ne vous demande pas si vous êtes une personne honnête et intègre, j'ai par cents fois entendus vos confrères m'en assurer. J'en suis lassé. C'est pourquoi je vais passer cette étape. L'art est une prise de  risque, n'est-ce pas ?

Le Comte ne lui laisse guère le temps de répondre à la question, si toutefois elle en avait eu l'intention. Après un frêle sourire mêlé de frustration sous son masque, il reprend :

_ Jusqu'où s'étale votre talent ? Vous peignez la réalité mais savez-vous aller au delà. Je ne veux pas d'un peintre qui peint le vrai, je veux un peintre qui peint le beau ! Il tira d'un tiroir le cadavre d'une rose séchée dont le bouton avait perdu toute sa superbe, toutes ses couleurs. Savez-vous redonnez la vie à ce qui n'est plus ? Pouvez-vous rendre cette fleur plus belle qu'elle ne l'a jamais été ? Savez-vous tromper le reflet du miroir?

Il soupira. Il serait prêt à toutes les extravagances pour trouver l'objet de son désir.

_ Je me meurs dans la laideur, mademoiselle Vaughn. Je mettrais à votre disposition les brosses les plus durs, les pinceaux les plus souples... je vous fournirai les plus beaux pigments, les coloris les plus rares,les toiles les plus chères... si de vos doigts, vous pouvez faire renaître cette rose.

D'un geste mécanique, il tendit un large carnet ou ses prédécesseurs avaient déjà redessinés la dite rose avec plus ou moins de talent. Il n'avait eu de réaction pour aucune d'entre-elles. Ce n'était que des dessins posés sur du papier. Il voulait la sentir vivre, avoir envie de la toucher, de la sentir.  

_Montrez-vous digne ou disparaissez.
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MessageSujet: Re: Métaphore de la beauté [PV Adélaïde]   Métaphore de la beauté [PV Adélaïde] EmptyLun 31 Mar - 23:12

Je commençais a trouver son monologue légèrement long jusqu'à ce qu'il me parle de de mon talent et qu'il mette en doute mes qualités artistique. Je veux bien que l'on doute de ma cuisine ou encore de mon coup de main pour la couture mais que l'on remette en doute mon coup de pinceau. Je suivi attentivement ses mots après cela. Il voulait que je redonne vie a cette rose très bien j'allais le faire. Je fus étonnée de le voir me tendre son carnet, je souris et lui répondit en sortant le mien.

- Sachez tout d'abord pour votre gouverne Monsieur que tout bon peintre a lui même son matériel.

Je ne le laissa pas répliquer juste pour moi le temps de reprendre ma respiration pour enchaîner;

- Vous savez on ne juge pas un livre à sa couverture.Et c'est dans ce principe que votre rose ici se verra vivre a travers mon dessin qui je l’espère vous plaira.

J'ouvris mon carnet tout en disant cela et griffonna dessus puis le résultat ne me convainc pas moi-même. Je recommença donc un peu plus studieusement. Je joua avec les ombres et lui présenta le dessin. La rose était dans sa main comme quelques secondes au par avant mais cette fois-ci une main découverte tenait la rose qui d'après le dessin en était au début de sa fleuraison, toute pimpante elle se tenait fière. Pendant mon travail le silence avait été total jamais je n'avais dessiné avec autant de calme lorsqu'un être vivant se trouvais avec moi dans la même pièce
Je repris peu confiante vu les dessins qui avaient été fait avant le mien.

- Alors suis je digne ou dois-je disparaître en emportant cette rose comme seul trophée de mon échec ?

Le fait de le voir ainsi muet me perturba grandement, il m'avait pourtant paru bavard il y a quelques minutes. Ne le voyant réagir je baissa le yeux vers mon dessin que je trouvais fort bien dessiné pour si peu d'application de ma part, pas que je sois un génie de la peinture mais la base lorsque l'on est peintre c'est tout de même les natures mortes. Alors pendant qu'il examinait ma production je lui répondis sur ce que je n'avais pus répondre plutôt.

- L'art n'est pas une prise de risque, l'art n'est guère plus risqué que le langage. L'art est la base de tout puisque le langage, le fait de se vêtir ou encore de simplement marcher est aussi de l'art. Ensuite sachez que je n'ai guère besoin de ce qu'il y a de meilleur au monde, j'ai juste besoin de mon matériel, de mon model et de moi même pour donner le meilleur.

Lorsqu'il leva les yeux je réprima un sursaut vu la rapidité de son mouvement * Je vais finir par avoir une crise cardiaque grand Dieu* Je souris alors pensant que malgré tout cela n'aurais pas suffi à le contenter. Je repris mon carnet qui m'étais tendus et le rangea sans plus de cérémonie attendant juste le verdict de ce juriste un peu spécial. Je fus frustrée de ne pouvoir lire sur son visage la réponse, de ne pouvoir me réjouir ou non avant qu'il parle. Je trouvais les secondes qui s'écoulaient si longue que lorsqu'il prit la parole se fut presque pour moi un soulagement même si cette voix pouvait m'annoncer une mauvaise nouvelle.
Tout du moins j'aurais satisfait ma curiosité si je n'étais pas retenues. Même je serais déçus d'un coté je serais heureuse de l'autre.
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Lauric de Vignoc

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MessageSujet: Re: Métaphore de la beauté [PV Adélaïde]   Métaphore de la beauté [PV Adélaïde] EmptyVen 18 Avr - 21:12

Le Comte pensait avoir offert un discours qui aurait motivé le plus passionné des artistes. Les liants, les toiles coûtaient une fortune et voilà qu'en guise de réponse, elle lui jetait ses cadeaux au nez. Dans le fond, peu importe qu'elle ait utilisé son matériel tant que le résultat était là. Néanmoins si la qualité était médiocre à cause du matériel choisi, l'exigeant breton n'hésiterait pas à lui faire tout recommencer.

_ Et à quoi êtes-vous tenté de lire un livre ? Avant d'avoir envie d'en lire le contenu, il vous faut être séduite par le contenant. Tranchai-t-il sèchement en abandonnant la rose vieillie sur le bord du bureau. Il la laissa transposer son talent sur le papier. Il gardait en mémoire le dessin de chaque artiste qui s'était assis à sa place avant elle. A chaque rose qui avait été dessiné avec talent, il savait leur attribuer un nom. Pour toutes les autres, il avait bien vite chasser l'artiste de son esprit. La jeune femme saurait rapidement si elle serait oublié avant même d'avoir vécu. Elle s'y reprit à deux fois. Lauric n'en fit aucun scandale. Encore et toujours, seul le résultat lui importait.

D'un geste calme, le Comte avait saisit le carnet sans dire un mot. Il observa longuement le crayonné, caressa le dessin de la main nue du bout des gants. C'était exactement ça qu'il recherchait... une peau saine... sans trace de maladie, sans signe de sa laideur. Il n'avait pas encore abordé le sujet qu'elle aurait à peindre mais elle lui livrait un aperçu plus que convenable. Le coup de crayon était intéressant, à la fois technique et aérien, mais démontrait une certaine nervosité... sans doute dû à ce recrutement spécial.

Retournant s'asseoir à son bureau alors qu'elle se permettait de lui faire la leçon, le breton fit tinter une petite cloche qui appela un serviteur. Lauric détacha son regard marin de cette artiste alors qu'il ordonna d'une voix tonnante :


_ Demandez à tous ces gens de quitter la maison, la place n'est plus à prendre. D'un mouvement un peu sévère, il se tourna vers l'heureuse élue. J'espère que vous saurez mettre autant de caractère dans votre coup de pinceau que vous en placer dans votre verve. Je vous prierai de ne néanmoins pas oublier le titre que je porte et le respect que vous me devez.

Si elle en était incapable, alors il ne la retenait pas. Il trouverait d'autres artistes... le pays était grand. La jeune femme s'était montré insolente, présentait comme si c'est elle qui dirigeait et non l'inverse. La vie avait aigri le jeune Comte qui ne supportait plus l'effronterie. Il avait trop longuement subit les moqueries et l'agressivité des uns et des autres. Depuis qu'il était à Paris, il s'était montré un autre homme. Plus affirmé, plus robuste, plus impétueux, il démontrait ainsi sa volonté de ne plus être abattu. Malgré l'écho de sa voix qui résonnait sous le masque, le jeune noble s'était radouci. Ils entraient dans le vif du sujet. Le sujet qui lui ferait mal, peu importe la réaction de la jeune femme, qu'elle soit bonne ou mauvaise.

_  Vous avez su refaire naître cette rose, lui redonner la beauté dont on l'avait privé. Je souhaiterais que vous fassiez de même avec mon visage. Une peinture, un portrait de moi. Je veux me voir tel que je serai sans la laideur qui défigure mon corps.

Finalement la main gantée avait saisit les bords du masque pour s'en défaire. La peau libérée respira l'air ambiant avec avidité. Bien qu'il dissimula son mal-être d'être ainsi exposé en laissant son masque trôner sur le bureau, il n'était pas à son aise. La douleur commença déjà à flétrir son cœur mais la souffrance en valait la peine si cette artiste achevait l’œuvre demandée.

_ Plus qu'un travail réussi, j’attends de vous une parfaite confidentialité sur ce que vous voyez en ce moment. Je vous paierai en conséquence. Etes-vous toujours à même de réaliser ma commande ?

Pouvait-elle commencer dans la journée ? En avait-elle envie ? Pour rendre un portrait convainquant, elle devrait regarder longuement ses rivières de sang noirci coulant comme de multiples veines sur son visage. Elle devrait se confronter à l'aridité de sa peau pour en faire renaître tout le soyeux. Pourrais-t-elle se plaire à dessiner le beau à travers l'horreur ?
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MessageSujet: Re: Métaphore de la beauté [PV Adélaïde]   Métaphore de la beauté [PV Adélaïde] EmptyJeu 29 Mai - 14:41

Être assise ici a attendre que l'on approuve ou non mon dessin me faisait rire intérieurement, cela faisait tellement de temps que je n'avais pas fais cela. Puis une clochette sonna et Monsieur de Vignoc pris la parole. Oh il parlait bien ce n'était guère le soucis, cependant je pensais que sa façon de voir les futures séances et comment je travaillais moi-même allait créer quelques tentions il était bien trop sévère à mon goût. Alors qu'il parlait de ses attentes je le vis approcher sa main de son visage masqué. J'allais répondre mais devant le spectacle qu'il m'offrit en ôtant son masque je resta de marbre si cette expression convient aux circonstances.

Cet homme était marbré sur tout son visage de veine surréaliste noire. Je commença par ouvrir la bouche … pour la refermer aussitôt que pouvais-je dire de toutes les façons. Au bout de quelque minutes je réussis enfin a articuler.

- Je ne dirais rien vous pouvez compter sur moi et je n'es guère besoin de plus que ce que je demanderais à un client normal pour ce que vous commanderez. Je ferais donc disparaître si je comprend bien vos marbrures ?

* pense travail Adèle pense travail* me dis-je en moi même. Si je ne pensais pas travail j'allais poser des questions indiscrète et sûrement lui manquer de respect vu son titre. Cet homme m'avait l'air de jouer de son titre sur tout et n'importe quoi mais malgré les première impressions qu'il m'offrait et que je devais lui offrir par mon insolence je le fixa d'une façon sûrement mal saine.

- Vous savez je trouve cela plutôt, artistique vos marbrures la nature a pensée à ce que personne n'ose créer ça me plait.

Que pouvais-je dire de plus que de flatter son ego mais très vite je redevins moi-même. L'on m'a toujours dis chasser le naturel il revient au galop.

- Je ferais disparaître vos marbrures mais je vous demanderais une chose pour que ceci soit une réussite dont vous serez fière. Je n'impose rien d'autre que cela, nous traiterons d'égal à égal. Je veux être à l'aise pour peindre et je veux que vous soyez à l'aise pour poser. C'est à dire que lorsque je suis avec vous vous n'êtes pas comte ou duc vous êtes juste vous et moi juste moi. Pourriez me faire cela?

Je savais que lui demander cela sans m'occuper de détailler son visage était peu voir pas du tout logique mais son visage dans cette pièce mal éclairée ne me laissait pas voir ce que je tenais à voir et je ne pouvais travailler tout de suite alors autant poser la condition ultime. Si cet homme acceptais je travaillerais pour lui le temps qu'il faudrait pour le satisfaire autrement je retournerais à mes tableaux bien différents.
Je souriais en m'adressant à lui le fixant dans les yeux.

- Si vous acceptez cela alors je serais votre peintre et nous pourrons nous mettre au travail dès que vous le souhaiterez. Et sachez que les livres je les choisis en ouvrant le dit livre et en y lisant un passage de ce fait si il me plaît je le prend.

Ma voix était calme et sans aucune animosité j'aurais même dis sur le moment amusée. Cet homme était vraiment effrayant d'un sens avec ses marbrure digne d'un salon des curiosités comme il en existait beaucoup dans notre ville. Mais d'un autre coté il avait un coté humain avec ses yeux.

Je ne pus m'empêcher de sourire en pensant que cet homme malgré ses marbrures un peu effrayante ici dans la pénombre de la pièce devait être fort élégant et qu'il refusait de se montrer. Je me demandais même si il sortait de sa demeure pour profiter allègrement des rayon du soleil qui se faisait de plus en plus chaud en cette si belle saison.
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MessageSujet: Re: Métaphore de la beauté [PV Adélaïde]   Métaphore de la beauté [PV Adélaïde] EmptyJeu 10 Juil - 12:28

Un gentilhomme ne perd pas son sang-froid. Pourtant le Comte était révulsé. Comment pouvait-elle se permettre de telles commentaires ? Comment pouvait-elle l'insulter de la sorte, lui qui venait d'abaisser toutes ses gardes pour lui offrir le spectacle qu'elle observait : ces « marbrures artistiques » comme elle les appelaient ! On l'avait traité d'horreur de la nature, de démon toute sa vie et elle osait prétendre que cette crevasse de sang noirci qui fendait sa lèvre de haut en bas, que la finesse de ses paupières dévorées par la maladie, que ses joues creusées de sillons macabres étaient « artistiques ». Comment pouvait-on se moquer à ce point du désespoir d'un homme ? La flatterie ne la servirait en rien... il était laid, c'était un fait avéré par une centaine d'yeux avant elle. Il ne pouvait plus tolérer ses marques, peu importe la soi disant « beauté » qu'elle y trouvait. Il voulait les effacer, s'en débarrasser d'une quelconque façon ! Si elle savait combien de fois, il avait interpellé le Seigneur, Satan, puis des dieux disparus de toutes les mythologies, de toutes les époques...  Aucun ne lui avait accordé sa faveur. Il était condamné.

Le dos parfaitement ancré dans son fauteuil pour tromper sa colère par une suffisance défensive, il eut un rire amer face à sa requête. Ce rire mourut sur un silence et le breton se leva d'une traite... la plaisanterie commençait à le lasser déjà durement remonté contre ses attaques maladroites ou voulues. Il regrettait s'être si vite découvert devant elle. Pressée par l'impatience de pouvoir enfin se voir tel un homme normal, il avait laissé  sa main atteindre le masque bien trop vite. Amer et vif regret qui lui saignait le cœur mais qui lui servaient instamment de leçon. Les mains appuyées sur son bureau, le corps penché vers la peintre, il haussa plus durement le ton devant son insolence.


_ Regardez-moi, mademoiselle Vaughn ! Regardez-moi bien ! Trouvez-vous réellement que je sois né d'égal à égal. Cette égalité ne lui vaudrait que le bûcher. Il ne souhaitait pas que cela arrive et doutait que son titre derrière lequel il se cachait, suffise à le protéger d'une décision populaire. Et si par le plus miraculeux des événements, on lui accordait un procès, comment pourrait-il défendre l'indéfendable ? Par ailleurs, rajouta-t-il, en reprenant un ton plus neutre, je suis né Comte. Mon éducation a été celle d'un Comte... Vous me demandez d'être moi : vous avez cet homme devant vous... même si ce dernier ne vous plaît guère.

Le breton reprit son masque, le reposa sur ses traits et contourna son bureau pour se rendre à la fenêtre. Regardant au dehors en réhaussant le rideau, il ajouta :


_ Vous avez un réel talent pour le dessin, mademoiselle. Cependant, s'il vous est impossible de vous conformer à une certaine rigueur hiérarchique, je ne vous retiendrais pas... Si vous pouvez prendre le luxe de sélectionner vos clients, je vous souhaite de nouvelles affaires prospères.
Il finit par se retourner vers elleJ'aimerai néanmoins, si vous me le permettez, vous acheter votre croquis... A combien, me le vendriez-vous ?

Puisque visiblement, Lauric devrait patienter encore avant de pouvoir s'admirer, libéré de toute malédiction, il pourrait au moins noyer sa tristesse en observant sa main parfaite, tenant la rose.  
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