Le Manoir des Délices
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 Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah]

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Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah] _
MessageSujet: Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah]   Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah] EmptyJeu 11 Juil - 12:34

Une douleur cuisante. Brûlante même. Le souvenir des morsures des lanières de cuir restait imprimé dans la chair d'Angelique. Le fouet avait lacéré son corps au cours d'un jeu pervers avec un client, ou lors d'un jeu avec un client pervers, la jeune fille ne saurait que dire.  Pendant plusieurs heures cette nuit un riche client lui avait fait vivre un véritable cauchemar. La Délicieuse avait l'habitude de se plier aux exigences les plus étranges de ses clients pour satisfaire leurs fantasmes les plus fous, mais la demoiselle détestait par dessus tout quand ils faisaient usage de la violence. Et cette fois-ci, elle n'y avait pas échappé. Cet homme issu de la noblesse l'avait demandé en particulier bien qu'elle ne soit pas du tout accoutumée à la Chambre des Crimes et Châtiments. Et le calvaire avait débuté. Cire fondue, cravache, martinet, fouet, rien ne lui avait été épargné. Une fois sa victime molestée avec force, couverte d'ecchymoses et de plaies, le client d'Angelique lui avait arraché le peu de vêtement qui lui restait pour la pénétrer violemment.

Certes, la jeune fille avait choisi de son plein gré de s'adonner à la luxure et de faire commerce de son corps au Manoir des Boldwin. Mais elle ne considérait pas son statut de Délicieuse comme un métier dégradant, bien au contraire. La luxure était un art aussi synonyme de volupté, plaisir, charme et sensualité. Les pulsions masochistes de certains de ses clients la répugnaient encore plus quand ils la traitaient comme une vulgaire putain et cherchaient à l'humilier. Plutôt accoutumée à user de ses charmes dans la chambre nuptiale ou les chambres de luxe, Angélique était contrainte d'exécuter les ordres des Boldwin quand un client insistait pour passer une nuit avec elle dans la chambre Crimes et Châtiments. Mais même lors de ces demandes particulières certaines nuits étaient bien plus mauvaises que d'autres. Il n'est pas nécessaire d'ajouter que celle-ci faisait partie des plus difficiles qu'Angelique avait passé au manoir.

Après plus de trois longues  heures de souffrance et de douleur, l'homme avait enfin commencé à perdre de son inventivité en matière de jeux sexuels masochistes. Presque en larmes, son corps lacéré de plaies sanguinolentes de toutes parts, Angélique se traina ensuite jusqu'à sa chambre personnelle. Elle tenta de faire sa toilette avec la petite cuve d'eau a sa disposition, mais elle n'en eut même pas la force. La jeune fille s'effondra sur son lit et s'autorisa enfin a laisser libre cour a ses pleurs de rage et de souffrance.
Mais elle n'avait pas crié. Pas une fois. Avec un effort de volonté inimaginable, Angélique avait refoulé ses cris pour ne pas lui faire le plaisir de lui montrer qu'elle avait mal. Seuls quelques gémissements ponctuaient les coups que son client lui portait.

Désormais étendue sur son lit, Angélique faisait le bilan mental de ses blessures en essayant sans succès de ne pas trop tacher ses draps de liquide vermeil.  Sa cuisse gauche la lançait affreusement, ouverte de bas en haut par une plaie assez profonde. Son dos était couvert de zébrures rouges qui saignaient encore. Son épaule était complètement endolorie, et quelques gouttes de sang perlaient de sa bouche. A tout cela il fallait ajouter les nombreux bleus qui couvraient son corps.

Angélique se promit de ne plus jamais, jamais se laisser traiter de la sorte.


Dernière édition par Angélique Fournieu le Ven 12 Juil - 14:14, édité 1 fois
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Delilah G. Andov
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MessageSujet: Re: Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah]   Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah] EmptyJeu 11 Juil - 13:46

Dans un petit bruit de tissus frottant les murs, Delilah quitte la chambre dans laquelle un client satisfait vient de l’abandonner. A petits pas gracieux, la Délicieuse songe à regagner sa chambre pour prendre un peu de repos avant son prochain labeur. Du moins jusqu’à ce qu’une main l’arrête. Sans même regarder, la prostitué sait de qui il s’agit, ayant reconnu l’odeur habituelle de cette personne. Et puis, la voix qui lui parvient ne tarde pas à confirmer ses doutes. Une délicieuse, apparemment, n’a pas été aperçut depuis quelques heures déjà et leur gouvernante s’en inquiète quelque peu, puisqu’il n’est pas dans les habitudes des filles de luxes de rechigner à l’ouvrage. Alors Madame Hooper irait bien voir par elle-même, bien sûr, mais comme d’ordinaire, les apprenties lui mènent la vie dure. Et Delilah ne travaillant plus pour les trois prochaines heures, elle peut très bien faire cela pour Margaret.

Arrivant devant la porte de la chambre de la dénommée Angélique Fournieu, Delilah frappe deux coups avant d’entrer dans la pièce, retenant un petit cri d’effroi quand elle découvre le corps de l’occupante des lieux. Jamais la jeune femme n’a vu un tel tableau. Sûrement parce qu’elle n’a jamais eut à aller dans la salle des crimes et châtiments, malgré le temps qu’elle a passé au service des Boldwin. A vrai dire, si elle devait y travailler, la Délicieuse songerait peut-être à fuir avant. Le traumatisme de la cruauté d’Eric restait trop présent en elle pour que la jolie brune accepte de souffrir sous une couette.

Des plaies de la brune étendue sur le lit, des trainées de sang s’échappent, accompagnant la vision d’une odeur assez désagréable au nez de l’ancienne noble et ferme la porte derrière elle et se rapproche de sa collègue, venant s’asseoir à ses côtés en prenant un linge qu’elle trempe dans un peu d’eau pour nettoyer les blessures d’Angélique, sans un mot. Tapotant pour ne pas faire souffrir la jeune femme, Delilah apporte une certaine minutie à son travail et beaucoup de douceur, sans savoir que dire, alors même que beaucoup la trouvent souvent assez détachée de tout, lorsqu’elle n’est pas en présence d’un client. Une simple carapace pour se protéger du monde extérieur et qui, quoi qu’il en soit, ne laissait pas vraiment penser que miss Andov était du genre à jouer les infirmières. Et pourtant… Avec son ami Louis, elle avait eut l’habitude des écorchures à vrai dire. Et même si elle l’agaçait à vouloir le soigner à l’époque, cela les avait toujours fait rire, en fin de compte.

«- Qui t’as fait ça ? Je croyais que les Boldwin n’aimaient pas que leurs filles soient à ce point… blessées.» questionne enfin la Délicieuse curieuse d'une voix douce en rompant le silence, se retenant d’employer le mot défigurée pour s’exprimer. Car le dos et les jambes de la belle Angélique sont vraiment dans de sales états et la brunette doute que la jeune femme pourra intéresser un client avant d’être remise. Beaucoup demandent des Délicieuses en ayant d’elle une idée de luxe, de beauté, de classe. Rares sont ceux qui ont envie de payer le prix fort pour des filles pleines de cicatrices du moins, c’est ce que songe Delilah. A vrai dire, si on l’écoutait, et si elle le disait, surtout, la salle des crimes et des châtiments ne devrait pas accueillir les prestations des Délicieuses. La jeune femme ne comprenait pas bien comment on pouvait les trouver à leur place dans une telle position.
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MessageSujet: Re: Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah]   Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah] EmptyJeu 11 Juil - 15:29

Rp 6 delilah
Voilà bientôt une heure que la Délicieuse a regagné sa chambre. Allongée sur sa couche, ses yeux sont a demi-clos et plongés dans un demi sommeil.
Un bruit de porte qui s'ouvre. Une ombre qui s'avance. Qui s'agenouille auprès de la belle Angélique. Enfin, belle, la Délicieuse l'était probablement bien plus avant cette nuit. Le contact de l'eau froide sur ses plaies sanguinolentes. L'eau ne rafraîchit pas, elle brûle. Elle ravive le feu qui sévit dans ses veines près de ses blessures.

Toujours étendue sur son lit, la jeune fille est à peine consciente et appréhende la réalité d'une façon étrange, comme si elle était en plein rêve. Elle aperçoit des silhouettes, mais serait bien incapable d'identifier a qui elles appartiennent.
Une main douce, presque caressante, s'occupe d'elle à présent. Quelqu'un est en train de panser ses blessures avec un soin méticuleux. Angélique reprend peu a peu conscience du monde qui l'entoure. Sa vision se fait plus nette, le rythme de sa respiration devient de plus en plus régulier. Recouvrant ses esprits, elle commence a sortir de la brume dans laquelle elle était plongée. Après quelques secondes d'étourdissement, toute la soirée refait soudain surface. Les coups, les cris étouffés avant même qu'ils ne naissent, les lanières du fouet reviennent à sa mémoire.

Angélique lève a présent les yeux sur la jeune fille à son chevet, qui n'a a priori pas remarqué que la jeune blessée soit sortie de sa torpeur comme elle ne prononce mot. Elle reconnaît la brune élancée qui est en train de s'occuper d'elle. Il s'agit de Delilah, une autre Délicieuse, elle aussi anciennement issue de la noblesse à ce qui lui semblait. Bien que toutes les filles du Manoir se fréquentent tous les jours dans les pièces communes tout du moins, Angélique n'avait jamais eu de longues discussions avec Delilah, aussi fut-elle surprise mais néanmoins très reconnaissante que la jeune fille prenne ainsi soin d'elle. Selon le peu qu'elle savait d'elle, Angélique n'aurait pas pensé que Delilah serait du genre à prendre tant soin d'une camarade blessée. Brisant enfin le silence, cette dernière la sortit de sa réflexion en lui demandant : «- Qui t’as fait ça ? Je croyais que les Boldwin n’aimaient pas que leurs filles soient à ce point… blessées.»

Une légère inflexion dans la voix de la Délicieuse laissait penser à Angélique qu'elle ne devait vraiment pas être agréable a regarder, et que la jeune fille essayait d'atténuer les marques qu'avaient laisser les coups sur son corps.
Qui lui avait fait ça ? Angélique n'était même pas capable de le dire. L'homme c'était présenté masqué, et n'avait pas jugé utile de décliner son identité à la demoiselle. En même temps, se dit-elle, cela ne l'empêchera pas de retrouver qui il était pour se venger de sa cruauté. D'un moyen ou d'un autre, se promit-elle, il finira par payer ce qu'il lui avait fait endurer. Angélique ne savait pas quand, ni même comment, mais elle jura intérieurement qu'elle finirait par prendre sa revanche. Plutôt grand, brun, avec des muscles bien dessinée, Angélique saurait peut être reconnaître son bourreau à visage découvert. De plus, les Boldwin devaient probablement connaître le nom de ce riche client qui l'avait demandé expressément, sans raison apparente.
"Je..Je ne sais pas" articula-t-elle avec difficulté. "J'irai .. J'irai parler aux Boldwin, c'est...Innaceptable" lâcha-t-elle enfin.
Sur le coup, elle en voulut aux Boldwin de se retrouver dans cet état là, même si elle savait néanmoins qu'ils n'auraient pas pu faire grand chose. Elle leur en voulut d'avoir accéder à la requête de ce client pervers alors qu'elle n'était pas du tout habituée a travailler dans la chambre des Crimes et Châtiments. Cependant la jeune Délicieuse avait conscience qu'ils ne pouvaient pas connaître a l'avance les intentions de cet homme.
La gorge sèche et la langue râpeuse elle demanda "Pourrais tu me passer un peu d'eau s'il te plaît ?"
Pendant que Delilah se retournait pour lui servir un verre d'eau elle ajouta : "Merci. Vraiment merci"
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Delilah G. Andov
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MessageSujet: Re: Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah]   Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah] EmptyJeu 11 Juil - 16:22

Alors que Delilah la soigne, ou plutôt nettoie ses plaies pour minimiser les risques d’infection quoique la demoiselle aura besoin d’un onguent puissant, Angélique s’agite de plus en plus, indiquant ainsi qu’elle sort peu à peu de la léthargie dans laquelle l’émotion, probablement, l’a plongée quand elle a retrouvé le confort et la sécurité de sa chambrette. Désormais, à partir de ce soir, les deux Délicieuses brunes partageaient un point commun : toutes deux étaient désormais désireuse de retrouver un homme, pas le même toutefois, quoique, peut-être, pour se venger de lui. Depuis des années déjà, l’ancienne noble cherche le moyen d’anéantir Eric dans tout les sens du terme car, tôt ou tard, l’homme devra payer sa dette auprès d’elle. En cet instant d’ailleurs, les yeux rivés sur le dos laiteux, Delilah a une pensée pour l’homme. Pour les griffures, les morsures qu’il lui a fait subir. Pour toute ces fois où il l’a prise violemment, pour toute ces fois où il l’a giflé, quand elle tentait de se débattre désespérément. Et les larmes lui montent aux yeux quoique la prostitué se retienne de les laisser couler, par fierté évidemment. Elle n’est pas du genre à confier sa peine, sauf en de rares occasions. Encore moins si, des deux, elle n’est pas la plus à plaindre dans l’instant. Comme là, dans cette petite chambre, avec cette camarade blessée.

Angélique s’énerve, répond qu’elle ira voir les Boldwin et que c’est inacceptable. Delilah pour sa part acquiesce tout en se demandant comment la sécurité a put ne pas réagir et puis, elle se souvient avec amertume que, le jour de sa rencontre avec le prêtre Abel de Montfort, en allant le rejoindre, la sécurité n’avait pût empêcher un client mécontent face à l’attente que lui faisait subir l’apprentie demandée de violer la Délicieuse. Un fait qui n’avait pas manqué par la suite d’atterrir dans l’oreille des Boldwin mais, à ce jour, le coupable n’était toujours pas connu. Du moins, pas par Delilah et elle ne savait pas vraiment si les Boldwin avaient pût, eux, mettre la main dessus. Ce n’était pas impossible. Ils étaient parmi les plus puissants de Paris. Mais sait-on jamais.

«- Effectivement. Je ne crois pas qu’un tel acharnement soit toléré ici. Ni sur nous, ni sur les ribaudes et les apprenties. Quand on y pense, les clients payent cher notre compagnie. Ils ne veulent pas des filles abimés, je suppose. C’est pour cela que ce qui t’es arrivé m’intrigue mais… il y a parfois des failles dans la sécurité. Je ne l’aurai jamais cru avant tout récemment mais depuis, je me suis fait une raison… Les Boldwin font, je crois, leur possible pour éviter que cela se produise et par la suite, ils font tout ce qu’ils peuvent pour punir les responsables. Il est vrai toutefois que c’est sûrement surtout pour le bien de leur commerce mais au moins, un crime reste rarement impuni. Je le crois, en tout cas.»

Se levant, Delilah prend un verre sur une petite table contre le mur opposé et le rempli d’eau qu’elle donne à Angélique, celle-ci lui demandant à boire. Continuant à s’occuper des plaies de cette dernière, l’ancienne noble se plonge dans ses pensées sans faire attention aux paroles que, peut-être, la demoiselle prononce. Si bien que, lorsqu’elle ressort de sa torpeur elle interroge l’autre Délicieuse par un « Pardon ? Désolé, je réfléchissais à d’autres choses… »

Bientôt, toutes les blessures dorsales sont nettoyées et Delilah panse le tout, un peu comme elle peu, à l’aide d’un drap qu’elle noue sur la poitrine de sa patiente, avant de s’installer plus confortablement afin de continuer avec les jambes meurtries de la demoiselle. Toutefois, avisant l’eau trop sale, l’ancienne noble décide de prendre le baquet et d’aller demander de l’eau propre. Elle descend donc et revient peu après avec son baquet plein ainsi q’un drap déchiré mais propre, qu’elle trempe alors pour reprendre le nettoyage minutieux des multiples blessures.
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MessageSujet: Re: Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah]   Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah] EmptyJeu 11 Juil - 22:19

.  
Le corps meurtri d'Angelique la faisait peut être un peu moins souffrir sous les bons soins de la jeune fille. Nettoyées, pansées, bandées, ses plaies n'étaient plus a vif comme quelques instants auparavant. Si elle grimaçait parfois de douleur lorsque Delilah lui faisait soulever la cuisse ou se redresser pour l'entourer du morceau de drap qui faisait office de bandage, Angélique la remerciait intérieurement et savait qu'elle lui serait redevable. La Délicieuse lui affirma que la maison Boldwin ne tolérait généralement pas qu'on maltraite ainsi les filles et leur outil de travail, pour des raisons financières si ce n'est pour des raisons d'éthique. Comme la jeune fille lui indiqua qu'elle avait découvert  récemment qu'il pouvait y avoir des failles dans leur système de sécurité, cela devait sûrement signifier que la brune avait déjà eu à pâtir des sévices d'un client. C'est peut-être pour cela se dit Angélique, que sa camarade semblait touchée, presque concernée par la situation dans laquelle se trouvait Angélique comme si elle l'avait déjà vécu.

  Quand Delilah s'approcha d'elle avec une verre d'eau, la Délicieuse tenta tant bien que mal de s'adosser contre le mur pour boire de manière plus pratique. Delilah semblait profondément plongée dans ses pensées, si bien qu'elle n'entendit pas les paroles de la jeune fille.
"Je voulais te remercier" lui dit-elle de façon plus audible "Pour ce que tu es en train de faire pour moi. Sans toi  je serais restée dans un état comateux jusqu'à demain matin au minimum, et mes plaies se seraient probablement infectées d'ici la. Mais je crois que c'est bon désormais, je vais pouvoir me débrouiller seule. " Angélique avait sa fierté et n'aimais  pas trop en général se faire assister de la sorte. Surestimant ses forces, elle tenta de s'assoir brusquement  sur le rebord de son lit pour se relever, mais elle était encore bien trop faible pour de tels mouvements et retomba lourdement sur sa couche non sans un léger gémissement de douleur.

"Peut-être devrai-je consulter Timéo" marmonna-t-elle.  Même si elle appréciait le Docteur Langlois et reconnaissait ses compétences, Angélique n'était pas du genre à consulter un médecin spontanément. Il lui fallait vraiment une raison valable pour qu'elle aille le voir, mais elle du se rendre à l'évidence qu'il s'en agissait bien d'une. Il faudrait en effet  remplacer ces bandages de fortune faits de draps déchirés,  et probablement possédait-il un onguent qui pourrait aider les plaies a cicatriser plus rapidement.
Malheureusement, Angélique se verrait contrainte d'arrêter de recevoir des clients pendant au moins quelques jours le temps de sa convalescence. Mais elle se doutait que si elle expliquait les raisons de sa conduite aux Boldwin, ces derniers ne retiendraient pas sur ses gages le temps de son rétablissement. Et tout comme Delilah avait supposé, elle espérait réellement que le couple pourrait l'aider à retrouver son bourreau pour ne pas laisser ce crime impuni.  

Sans vraiment savoir pourquoi, sûrement après les émotions qu'elle avait éprouvé, Angélique sentir le besoin inhabituel de se confier à celle qui la soignait.
"C'était, c'était horrible" prononça-t-elle avec peine. "Au début, on aurait pu croire qu'il s'agisse d'un client normal. Il a commencé à m'examiner sous toutes les coutures, caressant d'abord mes cheveux avec envie, puis mon ventre, mes hanches et ainsi de suite, enfin comme d'habitude. Il marmonnait quelque chose comme "tu es comme elle, tu es donc a moi maintenant" mais je n'y ai pas prêté beaucoup d'attention croyant que je lui faisait peut-être penser à une jeune femme de la cour qu'il désirait ardemment bien qu'elle soit inaccessible. Tout d'un coup il se figea en disant quelque chose a propos de ma peau, qu'elle n'était pas assez hâlée, qu'elle était trop pâle et que ça ne pouvait pas aller. C'est à ce moment la qu'il commença a me frapper, a user d'un sadisme inimaginable pour me faire mal. C'est un fou, il a brusquement défait sa chemise et son pantalon, et avec son corps musclé il m'a empoigné, il m'a prise, il m'a forcé..." Sans avoir repris un seule fois son souffle, la voix de la jeune se brisa sans qu'elle puisse terminer sa phrase. "C'est un fou, répéta-t-elle, mais je le retrouverai. Il était masqué, mais je pourrai reconnaître son allure, sa démarche, et il avait une cicatrice, une tâche de naissance en forme de croissant de lune au côté gauche..." Fatiguée par ce long flot de paroles, Angelique se tut. Son discours était heurté, mais elle ne pouvait s'empêcher de parler. Il fallait qu'elle raconte, qu'elle explique ce qui s'était passé si elle voulait que justice soit faite.    
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Delilah G. Andov
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MessageSujet: Re: Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah]   Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah] EmptyVen 12 Juil - 1:36

«- A vrai dire, c’est Madame Hooper qui s’inquiétait de ne pas t’avoir vu alors que ton client t’attendais depuis quelques minutes déjà. Comme cela n’est pas digne d’une délicieuse, elle m’a envoyé voir, puisque j’avais un moment de creux et qu’elle-même devait, comme d’ordinaire je dirai, batailler avec les apprenties pour leur faire faire leur travail. C’est pour cela que je suis là. Et c’est donc grâce à Margaret que je suis là auprès de toi maintenant…» confie Delilah, loin de se douter que c’est aussi plus ou moins à cause d’elle que la pauvre Angélique se retrouve dans un tel état, un détail que les deux femmes ne vont pas tarder à découvrir.

Alors que, fièrement, l’ancienne bourgeoise tente de s’asseoir sur son séant pour se débrouiller seule dans les tâches qu’il reste à faire, Delilah l’observe sans quitter la pièce, se doutant fort bien au vue des plaies que la courageuse brune a encore besoin d’être aidée, même pour les gestes les plus simples. Et, effectivement, a peine la demoiselle essaye-t-elle de se relever qu’elle s’effondre sur sa couche dans un petit gémissement de douleur qui est loin de ravir le cœur, et les oreilles, de la Délicieuse venue à son secourt.

«- Peut-être bien. J’ai seulement bandé pour retarder l’échappement du sang sur pas mal de plaies mais je pense qu’il faudra un onguent pour parvenir à rendre ton dos aussi beau qu’avant. Je pensais justement aller le voir pour lui demander de venir te voir. Je peux y aller de ce pas si tu le souhaite. Mais bien sûr, avant toute chose, j’irai prévenir les Boldwin pour qu’ils ne l’apprennent pas par la bouche d’une autre source. C’est comme tu veux.»

Tout à coup, Angélique commence à parler de ce qu’il s’est passé, racontant ce qu’elle a subit. Et Delilah ne peut s’empêcher de frissonner lorsqu’elle entend le mot caresse, alors qu’elle a sous les yeux la preuve la plus évidente de toute la violence de l’acte. Aussi ne comprend elle pas vraiment ce brusque changement de comportement, jusqu’à ce qu’Angélique l’informe qu’il y avait dans l’histoire une troisième personne. Cette fameuse « elle ». Alors la Délicieuse comprit immédiatement qu’un détail avait fait que le client avait vu la différence entre la prostituée et la fille de ses rêves. Ce qui l’avait rendu, de toute évidence, totalement fou.

Quand Angélique raconte le moment où l’homme s’est déshabillé pour finalement la prendre sauvagement, la Délicieuse ne peut s’empêcher de frissonner alors que le visage d’Eric s’impose à son esprit, de nouveau. Lui aussi s’était déshabillé aussi précipitamment, plusieurs fois, pour la prendre violemment, sa «chose». Pour autant, n’importe quel timbré peut se dévêtir de cette manière là avant d’attaquer son acte barbare.

L’information de la tâche de naissance en forme de croissant de lune fait blêmir Delilah qui tourne brusquement le visage en direction de celui d’Angélique, pour croiser son regard en espérant découvrir dans ses yeux qu’elle se fait de fausses idées. Et pourtant, tout à coup, l’ancienne noble est sûre d’elle et songe que c’est à cause d’elle que la pauvre Angélique a subit cela, que c’était elle que ce timbré voulait et cherchait.

Manquant de peu de s’évanouir en s’imaginant coincée dans un couloir face à face à cet homme, ce bourreau, la demoiselle boit un peu d’eau pour se remettre de ses émotions alors que son cœur bat la chamade. Comment est-il possible qu’elle soit, si involontairement, la cause des tourments de l’autre Délicieuse ? Et peut-elle lui dire «Je sais qui c’est et je sais pourquoi », sans craindre que la haine d’Angélique s’abatte sur elle ? Toutefois, Delilah décide de confier ce qu’elle sait, pour aider Angélique dans sa soif de vengeance.

«- Tu ne me croira peut-être pas mais… Je sais qui c’est. Je sais son nom et sa demeure. Il vit auprès de Philipe de Hanval. Mon demi-frère cadet, que mon père a eut au cours d’un second mariage, avec la mère de ton bourreau qui est… aussi le mien. Je crois… que je suis la fille à qui il voulait que tu ressemble… Il s’appelle Eric de Saint-Ange. Et c’est un monstre. C’est à cause de lui que je suis ici mais, j’aurai ma vengeance… J’ai déjà commencé à me venger de lui, de son frère et de leur mère… »
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MessageSujet: Re: Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah]   Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah] EmptyVen 12 Juil - 14:12



"Tu pourras remercier Marguerite de ma part sil te plait"

Angélique entretenait  de bonnes relations avec la gouvernante du Manoir depuis que la jeune fille avait fait ses preuves en montrant qu'elle méritait pleinement sa place. A son arrivée à la maison close, sachant parfaitement ce qu'elle voulait et ne comptant pas se laisser mener par le bout du nez, Angélique avait obtenu d'être nommée directement ribaude, sans passer par la case apprentie. Sa voix mélodieuse et son caractère bien trempé amenèrent les Boldwin a accéder a sa requête. C'est pourquoi certaines filles de la maison la traitèrent les premiers temps avec dédain teinté d'une pointe de jalousie, avant de mieux connaître la brune qui savait se montrer très attachante. De la même manière, une fois qu'Angelique eut montré sa valeur, Madame Hooper cessa de la traiter avec condescendance et commença a l'apprécier pour son zèle et son esprit.

"J'aurais préféré être en mesure de pouvoir rapporter directement aux Boldwin ce qui s'est passé. Mais comme ce n'est pas le cas pour l'instant, je voudrais bien qu'ils l'apprennent de ta bouche plutôt que d'un commérage de couloir si tu le veux bien. "


Lorsqu'Angélique commença à raconter ce qu'il s'était passé, elle ne remarqua pas tout de suite le trouble de Delilah. Trop affectée encore par les récents événements,  la Délicieuse mît un certain temps avant de s'apercevoir que les gestes de sa compagne devenaient saccadés, heurtés, et qu'elle devenait de plus en plus pâle. Toujours dans un grand état de fatigue, elle ne comprenait pas pourquoi tout d'un coup elle semblait se liquéfier ainsi. Qu'avait-t-elle dit, ou fait, pour que la jeune noble se retrouve dans un état pareil ? Ses mots étaient durs, et crus, certes, mais Angélique ne pensait pas qu'ils susciteraient une telle émotion chez la jeune fille. Elle ne tarda pas tellement a connaitre le motif de son trouble.
Delilah, restée jusque là muette et plongée dans ses pensées, semblait lutter intérieurement entre deux volontés antagonistes, celle de se taire ou de se confier à la brune meurtrie. Elle finit par choisir cette deuxième option. Dans un flot de paroles ininterrompu, la jeune fille lui confia un pan entier de sa vie qu'elle avait probablement passé sous silence pendant un grand laps de temps. Mais le plus incroyable était surement le lien que Delilah faisait entre le bourreau d'Angelique et son propre demi-frère, un certain Éric de Saint-Ange qui serait responsable de bien des crimes.  Delilah parlait de vengeance, de revanche. Les mots s'embrouillaient dans l'esprit d'Angelique, pas encore tout a fait en mesure d'ingurgiter une telle quantité d'informations dans un si court laps  de temps. Mais les choses se firent soudainement plus claires dans son esprit. Delilah avait de longs cheveux bruns soyeux, comme elle. Elle avait de longues jambes bien fuselées, comme elle. Sa taille était fine et ses courbes voluptueuses bien marquées, comme elle. Par contre, sa peau était beaucoup plus hâlée que la sienne, qui avait une teinte marmoréenne. L'histoire de Delilah se tenait. L'ironie du sort, Saint-Ange, quel magnifique nom pour un homme de cet acabit. Sans doutes cet homme était-il venu la demander expressément au Manoir, car il désirait posséder Delilah, et avait donc jeté son dévolu sur la belle Angélique qui lui ressemblait. Quand il s'aperçut qu'elle n'était pas la copie conforme  
de sa demi-sœur, Éric changea brusquement de comportement et se comporta comme une bête sanguinaire.

Il lui fallait maintenant des explications. Des détails. Mieux comprendre ce que Delilah avait elle aussi du endurer pour mieux pouvoir assouvir sa vengeance.

"Pourquoi dis-tu que tu es ici par sa faute ? Et que t'a-t-il fait précisément ? Comment as tu commencé a te venger ? Désolée si je te harcèle de questions assez indiscrètes, mais j'ai vraiment  besoin  de comprendre."      
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Delilah G. Andov
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MessageSujet: Re: Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah]   Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah] EmptyVen 12 Juil - 18:10

Delilah était encore choquée par son affreuse découverte et tremblait de tout ses membres à la seule évocation du nom de son bourreau qui l'avait violé dans l'adolescence alors qu'elle n'avait que douze ans... La première fois. Depuis tout ce temps elle appréhendait de se retrouver face à face avec lui. Et maintenant, voilà qu'il cherchait à la retrouver en fréquentant les prostitués du manoir. À ce rythme, il ne tarderait pas à la demander elle et à mettre la main dessus pour de bon, pas sur une fille lui ressemblant. Et cette éventualité ne manque pas d’angoisser la jeune femme qui imagine déjà la trouille qu’elle aura en se retrouvant face à ce démon de son passé.

Alors que la Délicieuse non-loin d’elle lui adresse la parole, Delilah n’y fait point attention, trop préoccupée qu’elle est par ses pensées et ses souvenirs. Son cœur s’emballe. Son rythme cardiaque s’affole. La demoiselle est au bord de l’évanouissement, sans même avoir croisé son bourreau. Mais il était là, cette nuit. Il est venu au manoir. Et de fait, la belle ne s’y sent plus autant en sécurité qu’elle le croyait jusqu’à maintenant. L’idée qu’il la repère fait chavirer son cœur. Ce n’est pas possible, il ne peut pas revenir dans sa vie comme ça et semer la zizanie, comme autrefois. Il n’a pas le droit de venir ainsi chambouler son quotidien et, de son ombre, la terrifier comme il le fait.

Derrière elle, Angélique pose des questions, cherche à savoir ce que sa collègue a vécut. Mais celle-ci ne veux rien dire de son passé, alors même que d’autres ont eut droit à ses confidences. Abel, les Boldwin… Quelques autres, encore. Delilah n’a pas pour habitude d’en parler. Et même si avec la brune elle le pourrait, la nouvelle de cette visite est bien trop bouleversante pour qu’elle veuille en dire davantage. De toute façon, elle ne pourrait pas raconter son passé maintenant. Pas dans cet état et pas avec le funeste tableau de toute la noirceur de son « frère » sous les yeux. Alors elle se rassoit et répond à Angélique, pour essuyer les espérances de cette dernière.

«- Pour ce qu’il m’a fait… je crois que cela restera pour moi. Tout du moins pour l’instant, car je ne me sens pas la force d’en parler c’est assez… sombre et douloureux surtout. Pour ce qui est de ma vengeance, j’ai apprit que Catherine, la mère de Phillipe et Eric, s’endette au jeu. Elle revend tout ses bijoux à l’un des meilleurs banquiers de Paris… qui est aussi l’un de mes clients et qui, après mes prestations quand il peut et si j’ai été bonne, me donne ce qu’elle lui revend. J’ai ainsi récupéré sa bague que je porte au doigt. Comme ça si je croise Eric il la reconnaîtra. Alors il saura que la petite Delilah est plus forte qu’ils ne le pensent tous. Il comprendra qu’elle a des relations avec le tout paris et que, comme le craignait Catherine, elle est plus belle et plus puissante qu’elle. Alors ils sauront qu’ils ne sont plus en sécurité pour très longtemps et que bientôt, ils ne seront plus que des marionnettes entre mes mains… je nourris d’ailleurs quelques soupçons quand au fait que Philipe soit réellement le fils de mon père… Si tel est le cas et que je peut le prouver alors… j’aurai tout. Et je les briserai. Je les briserait comme Catherine et Eric m’ont brisés… » lance-t-elle avec véhémence. « Elle a même vendu un portrait de ma mère, que mon père avait caché dans ses appartements et que je n’avais jamais put qu’apercevoir. Cela aussi, j’ai finit par le récupérer. Elle revend mes biens après ce que son fils m’a fait, ce qu’elle m’a fait et elle s’imagine peut-être que je suis morte il y a des années quand j’ai été reniée par mon père… Alors que depuis mon départ de la demeure, je n’attends que ce jour où je pourrait enfin les faire plier devant moi…. »
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MessageSujet: Re: Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah]   Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah] EmptyVen 12 Juil - 20:13

. Rp 9 Delilah
Angélique était consciente que Delilah n'écoutait pas un traitre mot de ce qu'elle disait. Prisonnière de ses pensées ou de ses souvenirs, l'ancienne noble semblait complètement ailleurs. À la voir presque frissonner, la Délicieuse se doutait que ce qu'elle avait vécu devait être terrible, et que voir cet homme faire à nouveau surface dans sa vie devait l'effrayer. Et elle pouvait imaginer pourquoi. Si cet Éric avait pu montrer un tel déferlement de violence envers elle en s'apercevant qu'elle n'était pas la réplique exacte de Delilah , cela signifiait que cet homme s'acharnait a retrouver la jeune fille pour quelque obscure raison.

La demoiselle qui l'avait aidée refusa de lui en dire plus sur son passé avec cet homme. Ce de Saint-Ange avait probablement fait enduré à la Délicieuse en face d'elle des choses terribles pour que la simple évocation de son nom la face trembler. Mais Angélique avait souffert elle aussi. Les bandages sanguinolents disposés un peu partout sur son corps pouvaient en témoigner.
Seulement quelques heures auparavant, Angélique avait cru mourir sous les coups de son bourreau qui l'avait pratiquement violée, et voilà qu'elle apprenait que si il s'était ainsi déchaîné sur elle, c'était indirectement la faute de Delilah. Par un triste jeu du sort, Angélique considérait qu'elle était désormais indéniablement liée à la jeune femme d'une certaine façon. Si son physique un peu trop ressemblant un peu trop mais pas assez à celui de la jeune noble lui avait valu tant de souffrances, elle s'attendait a une sorte de solidarité de la part de cette dernière. Car Angélique n'y était pour rien. Strictement pour rien. Elle s'était retrouvée au milieu d'événements auxquels elle était totalement étrangère auparavant et voilà qu'elle s'y retrouvait incontestablement mêlée malgré elle. C'est pour cela qu'elle eut du mal à accepter le mutisme de son interlocutrice bien qu'elle comprenait que de partager un tel souvenir et se mettre à nu de la sorte devait être douloureux.

Quand elle commença a parler de sa vengeance, la jeune femme trouve d'abord quelque peu dérisoire la revanche de Delilah. Récupérer et porter les bijoux que sa belle mère avait été contrainte de vendre a un banquier ne lui semblait pas suffisant. Comme l'autre demoiselle n'avait pas voulu lui faire part de ses événements du moins pour le moment, Angélique respectait son désir de vengeance pour cette Catherine mais il ne la concernait pas. Ce qui lui importait c'était de briser son bourreau comme il avait pu la briser cette nuit. Par la même occasion, si elle pouvait aider à faire tomber la famille qui avait l'air de s'être acharnée sur la pauvre Delilah elle n'hésiterait pas non plus.

Maintenant, il ne leur restait plus qu'à préparer leur vengeance, dans l'ombre. Tout en essayant de se protéger de cet Éric comme elles le pouvaient au Manoir. Si les événement tragiques de cette nuit avaient pu apporter un élément positif, cela serait que maintenant, Delilah bénéficiait d'une alliée de taille.

Angélique reprit la parole d'une voix affermie, sans une once d'hésitation cette fois ci : "Delilah, je crois que ton passé en ressurgissant a crée un lien indéfectible entre nous : notre haine envers cet homme. Je comprends que tu n'aie pas forcément envie de parler de ce qui passé et que ce ne soit pas forcément le moment et je le respecte. Mais sache que ton bourreau est aussi le mien, il est entièrement responsable de l'état misérable dans lequel tu peux me voir. Donc je te fais la promesse qu'on le retrouvera ton Éric. Et on le traînera dans la boue des rues de Paris jusqu'à qu'il implore ton pardon et le mien. Un monstre de la sorte ne doit pas rester impuni. "
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MessageSujet: Re: Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah]   Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah] EmptySam 13 Juil - 0:04

Bien sûr, Angélique mériterait de connaître toute l’histoire qu’a vécut Delilah de la main d’Eric, maintenant qu’elles sont liés par le destin à cause de cet homme. Mais la Délicieuse ne peut pas l’envisager tant les choses sont douloureuses pour elle. La simple évocation du nom de l’homme, le simple souvenir de son regard, lui fait tourner de l’œil. Et puis parler de tout cela n’est pas dans l’habitude de la jeune femme. Avec le temps, elle a érigé autour d’elle une solide carapace, qui peine souvent à se briser. Pour ne pas dire toujours. Abel n’avait eut vent de son histoire que parce qu’elle venait de se faire violer par un client et qu’elle devait alors expliquer tant son retard, que son état physique et surtout son état psychologiquement. L’état de choc dans lequel elle était, déambulant plus qu’elle ne marchait dans les couloirs du manoir. Cela avait été un jour horrible mais, paradoxalement, elle avait alors eut droit à l’un de ses meilleurs rendez-vous rémunérés. Le prêtre de Montfort l’avait traité comme une princesse, comme une reine et avait demandé après ses propres désirs, faisant passer les envies de la jolie brune avant les siennes. Leurs ébats en avaient été embellis aux yeux de celle qui les avait trouvés tout simplement fantastique et qui avait eut du plaisir comme rarement auparavant.

Angélique s’exprime et de fait, Delilah se retourne vers elle. Bien sûr, sa vengeance pour l’heure n’est pas suffisamment grande. Bien sûr, elle n’est pas à la hauteur du mal que lui a fait vivre Eric. Mais la peur qu’elle éveillera en son cœur est déjà, à ses yeux, une bonne revanche sur ce qu’il lui a fait vivre. Sur la peur qu’il lui a fait subir toutes ces années chez elle et maintenant, quand elle se pensait en sécurité.

«- Certes. Mais la peur vengera au moins la mienne. Évidemment, je n’ai pas prévu que cela je veux… clairement, je veux le mettre à terre tu sais… j’avais douze ans la première fois…»

Une partie de son secret, infime, vole en éclat. Soudainement, Delilah décide, grâce aux propos de la jeune femme, qu’elle n’a pas d’autre choix que de lui raconter ce qu’elle a vécut autrefois. Alors elle inspire un bon coup et prend le temps de chercher ses mots avant de tourner de nouveau son regard vers la demoiselle à ses côtés, pour s’exprimer.

«- Pardonne mes larmes. Je pleurerai sûrement… Je suis né pas si loin d’ici et ma mère est morte en me donnant le jour. Mon père s’est remarié à une femme et cette union m’a donné deux demi-frères. Un peu jeune et un plus âgé. Ce dernier m‘a violé. J’avais douze ans la première fois. Et cela a duré jusqu’à mes fiançailles. J’ai demandé l’aide d’un ami qui m’a apprit à aimer les plaisirs de la chair. Mais mon demi-frère nous a surpris et a rapporté l’affaire à mon père qui m’a accordé sa clémence une fois. Pas deux. Père m’a déshérité et répudié. Perdant titre et fortune, j’ai travaillé chez Louis dix années, avant d’arriver à la rue pour deux mois avant de finalement venir travailler au manoir… je sais qu’il est déjà venu au manoir mais je ne savais pas qu’il y cherchait une fille me ressemblant... »
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MessageSujet: Re: Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah]   Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah] EmptySam 13 Juil - 15:52


Delilah semblait déterminée à pousser plus loin encore sa vengeance contre sa belle famille. Elle paraissait résolument prête à tout pour faire plier cet homme apparemment responsable de tous ses maux.

Brusquement, la jeune Délicieuse a l'air d'avoir changé d'avis. Peut-être convaincue par les paroles d'Angélique, la jeune femme semble décidée à se confier. Toujours étendue sur son lit et essayant de se focaliser sur autre chose que sa douleur, elle remarque bien que la belle d'habitude si fière et si sûre d'elle n'avait plus la sorte de carapace qu'elle endossait la plupart du temps. Ses émotions, qu'elle contrôlait rigoureusement en temps normal, reprenaient le dessus. Sa voix, d'habitude pleine d'assurance, devenait plus hésitante, la jeune femme cherchait les mots justes. Elle se retourna vers Angélique et croisa son regard, comme pour chercher dans ses iris brun-vert un point d'ancrage, quelque chose à quoi se raccrocher. Après avoir pris une profonde inspiration, comme pour rassembler toutes les forces enfouies en elle, Delilah se lança courageusement.

L'ancienne bourgeoise imaginait à quel point cet aveu avait du coûté à la jeune femme. Si ses parents n'avaient pas péris dans un brutal et tragique accident, on comprenait aisément que subir de tels sévices dans son enfance avait pu la traumatiser. Se faire violer plusieurs fois dès l'âge de douze ans par son propre demi-frère puis se faire répudier par son père devait laisser des séquelles, c'était évident. Les raisons de la venue d'une ancienne noble au Manoir des Délices lui semblaient bien plus évidentes maintenant. Sans point d'attache à Paris, sans titre et sans fortune, Delilah avait préférer vendre son corps plutôt que survivre misérablement dans les plus sombres ruelles de Paris. Qui plus est, l'acharnement avec lequel Éric essayait de retrouver Delilah devrait l'effrayer.

Quand elle eut finit de parler, Angélique n'ajouta pas un mot. Que pouvait-elle dire de plus ? Que ce que lui était arrivait était terrible ? Ce n'était pas la peine. Profondemment touchée par sa confidence intime elle préféra pour l'instant garder le silence presque en signe de respect. Plus que des paroles inutiles, en faisant comme si elle n'avait pas remarqué que les yeux de la demoiselle s'embuaient, Angélique se décala douloureusement pour lui faire une place sur le lit et lui fit signe de venir s'assoir. Dans de telles circonstances, une main amicale posée sur l'épaule valait mieux que de vains discours.
Finalement, dans la pénombre de la chambre où se trouvait deux jeunes femmes abusées par le même homme elle ajouta simplement "Tu verras, on le brisera. ".
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MessageSujet: Re: Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah]   Douleur, Cauchemar et Espoir [pv Delilah] EmptySam 13 Juil - 19:03

Le cœur de Delilah allait exploser, tant il battait fort dans sa poitrine au fur et à mesure qu’elle faisait ses révélations à la demoiselle à ses côtés. Se confier était pour la demoiselle l’une des choses les plus difficiles qu’elle avait faite au cours de sa vie. Mais curieusement aujourd’hui, pour une fois, la Délicieuse éprouve une certaine satisfaction à parler de son vécut. Comme si parler de tout cela à une autre victime d’Eric rendait la charge moins lourde à porter sur ses épaules. Son cœur était plus léger après ces révélations et la présence d’Angélique apaisait quelque peu la jeune femme. Avant ce moment, Delilah n’aurait jamais crût qu’évoquer ses malheurs pouvaient apporter une telle quiétude, si tel peu être le mot.

Le silence se fait entre les deux filles mais elles n’ont pas besoin de mots pour se parler et se comprendre en cet instant. Leur vécut, le lien qui les unit… tout ce qu’elles ressentent s’exprime aisément dans le silence de la petite chambre. Toutes les deux réfléchissent de concert mais sans un mot, à ce qu’elles vont bien pouvoir faire pour qu’Eric de Saint-Ange – peut-on être plus mal nommé ? – paye le prix fort des blessures physiques et psychologiques qu’il leur avait infligé. Tôt ou tard, par n’importe quel moyen, Angélique et Delilah le briseront et le mettront plus bas que terre. C’est tout ce qu’il mérite. Quoique malgré toutes ces pensées, qui n’apaiseront jamais leur douleur et qui n’effaceront jamais ce qu’elles avaient vécut, la Délicieuse ne pouvait s’empêcher d’avoir d’autres pensées moins heureuses… d’autres filles souffriraient peut-être d’ici là. Si Eric l’avait cherché hier soir, il y avait de fortes chances pour qu’il recommence jusqu’à ce qu’il trouve une fille ressemblant à sa jeune sœur. Ou qu’il la trouve elle, tout bêtement. Une idée qui est loin de la réjouir ou de la faire trépigner d’impatience.

Au dehors, la jeune femme entend les bruits de pas des autres collègues qui travaillent et des clients qui les suivent, à l’étage d’en dessous. Qu’elle heure est-il ? Quand doit-elle travailler ? La Délicieuse brune n’en sais rien. A vrai dire, ce n’est pas le plus important à ses yeux en cet instant, quoiqu’elle n’a aucune envie de repasser ribaude pour un manquement à son horaire. Jetant un regard à sa collègue, la demoiselle se demande si elle peut la laisser et elle réendosse sa carapace pour sortir de la chambre, afin de retrouver Margaret pour la tenir au courant de l’état de la belle Angélique. Après quoi elle irait chercher un onguent chez le médecin. Avant de finir sa course par le bureau des Boldwin pour les tenir informer de la situation après quoi il serait probablement temps pour elle de travailler. Il était rare que Delilah, comme n’importe qu’elle autre délicieuse, ait un long moment de pause, excepté pour son jour de repos. Fermant la porte derrière elle, la Délicieuse s’engage dans les couloirs pour courir accomplir les diverses missions qu’elle s’est fixée.
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