Une fois n’est pas coutume alors qu’il était l’heure ou la Lune est la plus haute, celle ou les chat sont gris sur les toits de Paris. L’air lourd de l’été se fait plus doux et fenêtre ouverte, Antoine savoure la fraîcheur qui entre sous la légère brise de la nuit faisant remonter les chants, les rires des gens qui festoient dans l’auberge. Une auberge miteuse ou il vaut mieux demander un alcool fort pour être sur que le verre dans lequel on boit soit parfaitement désinfecté. Dans les étages, des putains soulageaient quelques messieurs de leurs bourses dans les deux sens du terme. Antoine aimait cet endroit ou il était comme chez lui, il était très apprécié des gens pour ses textes, ses poèmes et ses pièces sulfureuse aux sujets aussi dérangeant que délectable, pourtant, il les signait de son pseudonyme afin de ne pas être dérangé par la censure mais ceci est une autre histoire…
Ce soir, il veillait comme souvent à la lueur d’une bougie, assis de dos à la porte, il sirotait parfois un verre de vin blanc en pichet alors que le sol était jonché de nombreux papiers froissés. Le bout de ses doigts étaient noircies d’encre, sa plume ne cessait de gratter du papier encore et encore. Des feuilles scribouillées étaient empilées soigneusement puis rangées. Il écrivait encore et encore, puis fatigué de gratter encore et encore du papier, il se recula sur sa chaise, récupéra la pile de papier, relit rapidement une page, puis déchire la pile entière et la jette par la fenêtre d’un geste ample.
« putain d’incompétent… »
Cracha t’il à son propos, rien a faire, parfois les mots que l’on peut écrire sont juste inadéquate et creux. Il agrippa son verre de vin et le vida d’un trait. Il s’en resservit un verre plein et le laissa sur le rebord de sa table de travail. Il s’étira doucement, a croire que rien de bon ne sortirait ce soir… Il soupira avant de se mettre à raconter une histoire sulfureuse, celle d’une femme, les histoires de femmes l’avait toujours inspiré, bien, il lui fallait quelque chose d’extraordinaire…Deux ailes ? Une queue de lézard ? Aussi débile qu’une histoire de chat portant des bottes. Il s’insulta mentalement passant ses doigts dans ses cheveux fins. Il froissa la feuille et la jeta au sol. Rien ne venait ce soir, il leva les yeux en posant ses pieds sur la table et regarda les étoiles en caressant de son pouce le verre de vin qu’il avait dans la main. Perdu dans sa contemplation, il recommença à siroter son vin, peut être qu’une fois complètement enivré il pourrait enfin écrire quelque chose digne de finir dans sa pochette de cuir rouge avec tout ses écrits qu’il comptait conserver et peut être présenter au public Parisien ?
Sujet: le syndrome de la page blanche (Léonie)