Le Manoir des Délices
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


si vous rencontrez un pb à l'inscription, rdv sur facebook Manoir des Délices pour le signaler
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Partagez | 
 

 Oublier... [Abigaëlle]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Florimond de Plessis

Florimond de Plessis

Messages : 928
Date d'inscription : 18/10/2010
Localisation : En taverne ou au Manoir des Délices

Oublier... [Abigaëlle] _
MessageSujet: Oublier... [Abigaëlle]   Oublier... [Abigaëlle] EmptyDim 20 Nov - 16:44

La soirée s’était plutôt bien terminée dans l’ensemble. La nuit avait été grandiose. Amélia et Adrian avaient vraiment fait fort sur ce coup là ! Même à la Cour il n’y avait pas de telles fêtes et j’en savais quelque chose.
Parfois j’avais croisé Abigaëlle à quelques bals royaux et heureusement ! Ils étaient tous tellement coincés dans ce genre de trucs que retrouver la belle baronne était à chaque fois une bouffée d’air frais. Non pas que j’eus besoin d’elle pour ne pas me retrouver seul, mais elle était l’une des rares femmes de la Cour à être aussi débridée que moi et surtout à l’assumer. Combien de Dames jouaient les oies blanches face à Sa Majesté et au reste du monde quand dans l’intimité elles étaient pires que les plus aguicheuses des prostituées ? Combien m’ont attrapé au détour d’un couloir ou dans un con des bosquets de Versailles ?
Abigaëlle elle au moins ne se cachait pas. Et elle avait bien raison ! Elle connaissait mon histoire et moi la sienne. Elle était peut-être l’une des rares femmes avec qui je me considérais sincèrement amis. Elle avait plus que raison de profiter des bienfaits de la vie avec celle qu’elle avait eu jusqu’il y a encore quelques temps.

Sur la terrasse elle était venue me rejoindre, s’étant aperçue de mon trouble. J’étais resté évasif quant aux raisons de cette soudaine « morosité » mais avait fait mon possible pour ne pas en faire d’elle la victime. Qu’y pouvait-elle après tout que mon désir me joue des tours ? Parce que ce n’était bel et bien que du désir n’est-ce pas…? Ce que je ressentais pour cette fille qui semblait captiver tant d’hommes.
Dawn…

J’avais finalement reconduit Abi à l’intérieur pour le dessert tout en m’amusant de l’acharnement de Loïc à vouloir une vierge. Comme je le savais amoureux d’Anne-Lise même si il refusait toujours de le reconnaître, je me dis qu’il voulait probablement acquérir la jolie Violette pour elle, sinon pour eux.
Ces deux là, je leur donne à peine quelques mois avant qu’ils n’annoncent un mariage. Je connais Anne-Lise, la patience n’est pas son fort. Si Loïc ne veut pas la perdre il n’aura d’autre choix que de lui donner ce qu’elle veut, à savoir une alliance à son doigts et lui entre ses cuisses pendant qu’elle dira « oui »…

Les couples s’étaient plus ou moins formés pour la nuit et ceux qui ne désiraient pas rester dormir au manoir commençaient à prendre congé. A table moi pourtant, je n’avais plus d’yeux encore une fois que pour Dawn entièrement drapée de mousseline et de satin doré. Elle m’envoutait littéralement… Elle avait dansé, tourné, virevolté, jusqu’à finalement défaillir et manquer de s’écrouler au sol. J’avais esquissé un mouvement pour me précipité vers elle tant mon cœur avait voulu m’y porter, mais trop tard. Avant qu’elle ne heurte le sol, un autre homme, le même qui l’avait abordé au piano, l’avait attrapé dans ses bras et soulevée pour l’emmener dans une autre pièce.
Je m’étais levé, décidé à la lui enlever et avait traversé la pièce pour aller tenter d’ouvrir la porte qui était restée fermée. Amélia était venue me caresser le bras, souriant de toute sa beauté en me demandant ce que je voulais faire dans le salon privé d’Adrian. Un peu choqué, j’avais essayé de lui rendre son sourire, puis l’avait ramené vers ses convives en lui expliquant que je m’étais trompé de porte.
Si l’homme avec elle était Adrian, que pouvais-je faire… Je n’avais aucun droit sur cette fille… Juste celui des pulsions de mon cœur apparemment et cela ne suffisait pas dans le monde des Boldwin. Seul l’argent comptait et même face au patron dans certains cas il se trouvait inutile… J’appréciais beaucoup le mari d’Amélia et le comptait parmi mes amis également, mais je connaissais son caractère aussi… Quand une fille l’intéressait… il était comme moi si ce n’est pire. Car il avait des méthodes différentes des miennes pour arriver à ses fins. Et de plus…Dawn lui appartenait par contrat…

Je ne voulais pas savoir ce qui se passerait derrière cette porte. Ça me rendait dingue. J’avais attrapé une coupe de vin de champagne, l’avait vidée d’une traite puis avait brisé le verre au sol avant de sortir d’un pas rageur. J’avais gravi le grand escalier en prévenant Madame Hooper que je prenais une chambre pour la nuit ne voulant pas rentrer dans cet état et m’étais enfermé en claquant la porte d’une des chambres de luxe.

A présent assis sur le lit ma tête dans mes mains, je ne cessai encore et toujours de penser à la belle apprentie et donnai un coup de pied rageur dans une de mes bottes que j’avais retiré en entrant après avoir vidé un verre de vin.
Cette fille m’embrouillait totalement la cervelle. Je ne me reconnaissais plus. Je n’avais jamais été jaloux de ma vie et voilà que j’en goûtai les affres… C’était âpre et amer… Je détestais ça ! C’était à s’en taper la tête parterre et à tout fracasser dans la pièce, rien que l’idée qu’un autre puisse la toucher…


- Pffff… soupirai-je profondément avant de m’allonger à plat dos sur le lit, un bras étendu et l’autre replié sur mes yeux.

J’allais devenir fou… Il fallait absolument que je m’occupe l’esprit ou j’en était certain la folie m’emporterait…
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous


Oublier... [Abigaëlle] _
MessageSujet: Re: Oublier... [Abigaëlle]   Oublier... [Abigaëlle] EmptyLun 26 Déc - 20:16

Groggy, Abi avait passé la porte de la salle dans les bras d’un mignon. Il était tard, déjà, le dessert avait été servi et dégusté comme il se devait, qui du bout des doigts, qui du bout de chaque morceau de peau qui passait à portée de langue. C’était une véritable danse des sens ; la musique de l’orchestre autant que celle des invités – concert de rires, de soupirs et de gémissements venant quelquefois des alcôves drapées – transportait les oreilles, et donnait envie de se jeter à corps perdu dans ce ballet lubrique. La maitresse du Manoir qui chassait Florimond, Florimond qui chassait l’une des prostituées du Manoir (Abi ne l’avait pas reconnue, et à la voir jouer à l’effarouchée, on aurait pu conclure qu’il s’agissait d’une nouvelle apprentie), Anne-Lise et Loïc qui savouraient toujours autant leur présence mutuelle (comment pouvaient-ils ne pas se lasser l’un de l’autre ? Cela dépassait la baronne), … Tout cela la rendait folle, autant d’incompréhension que de jalousie. L’étincelle qui brillait dans certains regards n’était pas ordinaire. Comment cela se faisait-il qu’elle ne la connût pas, que personne ne la regarda ainsi, elle ?

Du coup, elle ne savait plus que penser : Abi contente, Abi frustrée. Abi ayant envie, Abi repoussant et montrant les dents. La jeune femme ne savait plus trop ce qu’elle voulait ce soir-là et après s’être fait raccompagner par Florimond à la table du dessert, la baronne n’avait cessé de jouer au chat et à la souris. Ce n’était pas tant par plaisir que par négligence qu’elle menait au bord du désir les hommes qui passaient par là, pour mieux les rejeter ensuite. Un spectateur anonyme l’aurait prise pour une sans-cœur. Un ami l’aurait vue complètement désœuvrée. C’est ainsi qu’elle avait jeté par dépit son dévolu sur un mignon, en fin de soirée. D’un geste, elle avait défait le foulard qui lui entourait la tête et lui avait attaché autour du cou, l’attirant à elle. Et lui se laissait faire et la suivait en toutou docile, se prenant au jeu.

Les lèvres de celui-ci se baladant dans le cou, elle avait grimpé presque à quatre pattes les escaliers qui menaient jusqu’aux chambres du haut ; l’abus d’alcool n’aidant pas, c’est finalement lui qui l’avait portée jusqu’en haut, tandis qu’elle fermait brièvement les yeux. C’était si fatiguant, tellement fatiguant toute cette agitation ! Dès que le mignon eut posé le pied sur le palier, la baronne se débattit ;


- Pose moi, je peux marcher, j’ai des jambes, je ne suis pas une jeune mariée, je ne me marierais puluplus… Jamais !

Sa voix avait chevroté et avait fini par éclater un peu trop fort. Et tandis qu’il la déposait au sol et qu’elle continuait à le tirer par sa laisse improvisée, elle poussa négligemment la première porte devant son nez.

- Baronne, cette chambre est…
- Florimond ! Quelle tenue débraillée… Mais vous êtes seul !


Effectivement, la chambre était occupée, mais le sang qui irriguait la tête volage d’Abi n’était plus en état de lui faire sagement tourner les talons, en se faisant discrète. À la place, elle lâcha le foulard toujours accroché au cou du mignon, et lui claqua promptement la porte au nez.

- Je n’aurais jamais cru m’ennuyer ainsi à une soirée des Bald.. des Boldwin. Pas que je me sois ennuyée, non, mais j’avais l’impression d’être entourée de couples, oui, je vous le jure, uniquement des cul… des couples, dans ce genre d’orgie ! Jamais je n’aurais cru une telle chose possible.

Tout en négligeant honteusement l’humeur de Florimond, elle s’était approchée du lit, projetant ses ballerines à l’autre bout de la pièce.


- Bonne idée, ça que de… de se débarrasser de ses chaussures ! Celles-ci me mortifiaient les pieds ! Attendez… ça ne se dit pas… J’ai la voix si… Pâteuse…


Et elle éclata de rire en poussant Florimond sans plus de façons pour qu’il lui fasse une place sur le lit. Abi et lui étaient suffisamment intimes pour qu’il sache de quel manque de manières elle souffrait lorsqu’elle était fin saoule. S’asseyant à ses côtés, son air chagrin lui sauta de nouveau aux yeux et le sérieux lui revint d’un coup :

- Ne délayez plus le poisson. Que se passe-t-il à la fin ?


Puis sa mine se fit songeuse, et avec un sérieux étonnant, elle se mit à monologuer à propos des expressions qu’elle avait mélangées. Malgré la brume qui s’épaississait devant ses yeux, elle n’avait pas l’habitude de voir Florimond abattu et cela la perturbait. C’était un homme sur lequel on pouvait compter pour sa bonne humeur notamment, et il n’avait pas son pareil pour entretenir le désir des femmes. Le voir seul surtout chagrinait – et surprenait – Abi.
Revenir en haut Aller en bas
Florimond de Plessis

Florimond de Plessis

Messages : 928
Date d'inscription : 18/10/2010
Localisation : En taverne ou au Manoir des Délices

Oublier... [Abigaëlle] _
MessageSujet: Re: Oublier... [Abigaëlle]   Oublier... [Abigaëlle] EmptyJeu 26 Jan - 11:58

C'était insupportable. Je voulais qu'elle sorte de ma tête et pourtant je voulais tellement qu'elle y reste. J'avais l'impression que demain serait sans intérêt sans son visage dans mes pensées... Demain ni aucun autre jour d'ailleurs. Quand je l'avais vu entrer dans la salle de bal tout à l'heure, mon cœur s'était emballé et une bouffé de chaleur m'avait étouffé. Elle était passée devant moi, si belle, si proche et pourtant si loin. Dawn semblait hors d'atteinte. Trop belle pour être réelle. Je pourrais pensé que je l'ai rêvée, cette splendeur faite femme entièrement vêtue d'or qui avait tourné bien des têtes ce soir, mais je l'avais touchée... Je sens encore les picotement me saisir à chaque endroit qui l'a rencontré. Mes mains fourmillent et que dire de mon torse qui l'a sentie contre lui...
J'ai son regard encore dans le mien. Ces deux émeraudes d'un vert si limpide et pourtant si intense. Quand je ferme les yeux je la vois et quand je les ouvre je la cherche ! Elle est partout et nulle part à la fois... C'est atroce à supporter ce truc qu'il y a en moi sans que je ne sache mettre un nom dessus.
J'avais déjà désiré des femmes de façon intense. Mais là c'était au delà des mots. Il fallait que je trouve une solution avant d'être rendu fou... J'étais assez sur de moi en temps normal. Pourtant face à Dawn, toute cette assurance s'évanouissait. Pourquoi avais-je la sensation qu'elle pouvait me faire tomber de mon piédestal d'un simple regard ? Défaire en moi le travail que toutes les autres avaient fait afin de faire celui que j'étais aujourd'hui ? Généralement, un sourire et quelques mots me suffisait à séduire les belles demoiselles de mon choix. Je l'avoue, la nature m'avait gâté et je le savais. J'aurais été idiot de l'ignorer avec toutes les attentions féminines dont j'étais perpétuellement couvert depuis mon adolescence.
Mais elle... Son regard défiait tout.
Elle défiait tout...

Moi qui était toujours si enjoué, si enclin à faire le pitre pour amuser la galerie et attirer l'attention sur moi, ce soir je me surpris à être morose et à vouloir de la solitude. Je n'avais pas envie qu'on me voit comme ça. Je ne voulais même pas me voir moi-même dans un miroir.

Le jeu de la poignée de la porte se fit entendre dans ma chambre louée pour la nuit et je m'attendis à voir arriver une demoiselle du manoir envoyée par Madame Hooper qui m'avait vu monter seul, ce qui n'était pas dans mes habitudes. A vrai dire ça ne m'était même jamais arrivé... Je m'apprêtai déjà à renvoyer cette fille, qu'elle soit apprentie, ribaude ou même délicieuse. Je ne voulais aucune des filles du manoir ! Je la voulais Elle ! Juste Elle... Dawn...
Las, je retirai mon bras de mes yeux et sans prendre la peine de me redresser, tournai mon visage vers la voix un peu plus élevée que nécessaire que je reconnus immédiatement.

- Abi... lui répondis-je sans prêter attention à sa remarque sur ma tenue. Seul avec mes pensées oui.

En temps normal je me serais empressé de me relever avec ma bonne humeur naturelle, amusé de son état et serais même entrer dans son jeu. J'aurais rit et plaint ce pauvre Mignon qui venait de se faire - on pouvait le dire - prodigieusement renvoyer par la belle Baronne. Mais ce soir je n'avais pas l'alcool bon...
La voix de la baronne raisonna trop fort à mes oreilles dont l'audition me sembla décuplée par les effets de la boisson... Un coup raisonna dans ma tête et je refermai mes yeux sans trop suivre ce qu'elle racontait.
Des couples partout oui... Si elle était moins avinée elle se serait rendu compte que les "couples" tournaient et que les partenaires avaient de nombreuses fois changé de bras avant de trouver ceux qui leur conviendrait le mieux pour passer la fin de la nuit. En ce qui me concernait, j'avais cru que ce serait ceux de Morphée, mais le sommeil semblait me fuir et m'échapper. Tout comme mes sentiments d'ailleurs... C'était quoi ce bazar en moi à la fin ?!
Les escarpins d'Abigaëlle volèrent dans la pièce et l'un d'eux atterrit non loin d'une carafe de vin, manquant de la renverser. Encore une fois en temps normal j'aurais éclaté de rire et lui aurait sorti une petite taquinerie, mais je restai muré dans mon silence, toujours dans l'incompréhension totale vis à vis de ce chamboulement intérieur, à soupirer lorsqu'elle me poussa sur le côté pour se faire une place, d'un air de dire "pousse-toi que j'm'y mette".
De nature peu contrariante vis à vis de la gente féminine, je me laissai faire tout en reposant mon regard bleu et voilé par le tourment vers elle. Elle était échevelée, ses joues étaient rosies, sa robe un peu débraillée, mais elle était magnifique. L'ivresse lui allait à merveille tant son regard pétillait et sa poitrine se soulevait contre son corset qui la faisait délicieusement pigeonner. J'avais toujours apprécié sa compagnie et même si un peu plus tôt j'avais voulu être seul, j'étais finalement content qu'elle soit là, surtout dans un état de sobriété précaire. L'alcool avait l'avantage de délier les langues et de faire partiellement oublier les choses au matin.

Abi avait été plusieurs fois ma compagne de beuverie en de moments plus gais et j'avouai que ces moments me plaisaient. Elle n'était pas comme toutes ces Dames de la Cour à feindre pour cacher ses vices. Comme moi, elle les assumait et les arborait pleinement, sans s'en cacher ni se soucier du qu'en-dira-t-on. C'est pourquoi j'appréciais autant sa compagnie et la comptais parmi mes amies, choses que j'avais peu. Des amantes oui ! Dans toute la capitale et plus loin encore ! J'en avais des tas. Mais des amies non... J'étais facilement complice avec les femmes sur l'oreiller ou ailleurs, mais je me retrouvais en peu d'elles. Abigaëlle était différente. Elle vivait pour les plaisirs, pour elle et pour personne d'autre. Comme moi elle refusait d'entrer dans le moule qui aurait dû être le sien. Car si mon père exigeait que je me fiance et me mettait toutes les mères des jeunes filles à marier aux fesses, la société aurait quant à elle voulut qu'Abigaëlle reprenne un époux après son retour en France. La pauvre devait recevoir au moins autant de propositions que moi. Un de nos jeux préférés ? Brûler ces lettres ridicules dont le papier voulait à la réponse d'un simple "oui" se convertir en chaines...
L'un comme l'autre à longueur de journées nous envoyions donc promener les convenances et vivions pour nous. Nous voulions vivre nos vies sans que quiconque ne nous les dictes, tout deux assoiffés de liberté et de libre-arbitre, chose dont par conséquent nous jouissions à l'occasion l'un avec l'autre... souvent plusieurs fois par nuit...
ou journée...
voir les deux...
Hum bref...
Je ne différenciais pas la belle Baronne de mes compagnons de jeux et la traitais à leur égal pour toutes ces raisons. Nous étions tous des amoureux de la vie à visage découvert. A l'exception prêt que je ne couchais pas avec mes camarades masculins... Abi et moi étions des amis avec plus car affinités... En même temps il n'y avait qu'à la regarder ! Elle était merveilleuse cette femme qui éclorait dans toute sa splendeur pour rattraper le temps qu'un mariage lui avait volé. J'étais même heureux de participer à l'épanouissement de sa féminité à son apogée.

A sa question quant à mon attitude, je me redressai enfin et pris ma tête dans mes mains avant de plaquer mes cheveux en arrière, mes coudes reposés sur mes genoux.

- Si seulement je le savais moi-même ma belle...

Point de "Madame", de "ma chère" ou autres "convenables" appellation de la société entre nous. Nous nous appelions par nos prénoms ou quelques surnoms qui nous sciaient. Après tout nous nous étions vus et revus en long en large et en travers, ivres, sobres, joyeux, moroses. De plus, il faut toujours dire la vérité m'a dit ma maman, et Abi était belle voilà tout...
Avec un pauvre sourire auquel je crus à peine moi-même, je me redressai et posai ma main sur sa cuisse, au comble de tout ce qui n'était pas moi, sans aucune idée derrière la tête. Le but était de la rassurer. J'étais souvent celui sur qui les femmes se reposaient et entre les bras de qui elles venaient oublier leurs soucis ou tout simplement en chercher... Je faisais tout pour en tout cas.
Mais ce soir celui qui avait besoin d'aide c'était moi. Je revoyais Dawn se faire emmener par cet homme, puis enlever de ses bras par Adrian qui l'avait emmenée dans son salon privé et rien que de repenser à ce qui devait être en train de se dérouler en ce moment même dans cette pièce refit aussitôt monter la rage qui m'avait envahie lorsque je m'étais retrouvé face à la porte close, impuissant. D'un geste coléreux j'envoyai valser le premier coussin qui me passa sous la main à travers la pièce avant de me relever et de arpenter la chambre dans toute sa longueur et sa largeur tout en poussant un sacré juron.

Mes pieds martelaient le sol, étouffés par le moelleux des tapis qui couvraient le plancher alors que j'allai directement me saisir de la carafe de vin à côté de laquelle reposait la chaussure d'Abi. Je ne pris même pas la peine de me servir d'un verre et bus directement avant de m'essuyer du revers de ma manche et de reposer le contenant de verre un peu brutalement, ce qui valu quelques taches rouges de son précieux liquide sur la nappe...
Comme un lion en cage à nouveau je me remis à faire les cents pas, shootai dans une table en m'imaginant le corps offert de cette fille entre les bras de l'époux d'Amélia, leurs lèvres jointes, ses jambes étourdissantes noués à ses hanches. Je détestais l'idée qu'il puisse la toucher ! Je détestais l'idée qu'il la goûte et la serre contre lui ! Qu'il caresse ses cheveux et éprouve ses sublimes formes qui auraient donné l'envie à un saint de se damner sans crainte de la damnation éternelle ! Un de ses regards valait bien de bruler pour l'éternité ! Ce petit avant-goût de Paradis aussi ardent que l'Enfer que j'avais entraperçu en dansant avec elle... je ne voulais que personne d'autre ne l'effleure ! Elle me donnait des ailes je voulais m'envoler quitte à me les brûler !
Agacé par mes propres délires, je me laissai retomber dans un large fauteuil et pinçait l'arrête de mon nez tout en ayant l'impression d'être sur le point d'exploser aussi bien physiquement que moralement. Mon cœur ne se tenait plus, mon sang était en ébullition et ma raison n'avait plus rien de censée... J'étais en train de me rendre dingue tout seul à force de penser à Elle avec Lord Boldwin encore et encore mais qu'y pouvais-je ! Elle ne me sortait pas de la tête !

- Abi je me sens étrange... je ne comprends plus rien à rien...

Voilà pourquoi on me qualifiait la plupart d'impulsif et/ou de tête brulée ! J'agissais souvent sans trop réfléchir et avisais après. Penser aux choses, ressentir, c'était un vrai bordel et j'aimais pas ça !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous


Oublier... [Abigaëlle] _
MessageSujet: Re: Oublier... [Abigaëlle]   Oublier... [Abigaëlle] EmptyJeu 1 Mar - 20:54

D’abord il ne réagit pas, puis se montra rassurant, fit jaillir sa colère, et enfin avoua sa vulnérabilité du moment. Expliquée avec quelques mots simples, la scène paraissait logique, pour une personne accablée par un chagrin d’amour. Mais en réalité, la tornade qui dévastait les pensées de Florimond s’échappait de son esprit pour tourbillonner dans la pièce et emporter avec elle la Baronne, qui avait déjà suffisamment le tournis sans cela. Une fois qu’il se fut figé, après avoir traversé la pièce de long en large à plusieurs reprises, la Baronne se rendit compte que tout autour d’elle continuait à tourner. Lorsqu’elle figea enfin son buste qui continuait à décrire des cercles tout seul, elle comprit le problème.

- Oups…

Tant bien que mal, elle déplia les jambes, restées sous elle, et s’assit en tailleur dans le lit moelleux. La nausée qui lui était brièvement venue passait déjà. Bon, au moins, Florimond ne tournait plus en rond.

- V, Viens ici. Et elle tapota le lit devant elle. Avec, de l’eau, l’eau s’il tep, lait.

Se tenant le front à deux mains, elle tâcha de reprendre ses esprits. Contrairement à la croyance largement répandue prétendant que prendre conscience d’un sort aidait à le dissiper, l’alcool continuait à faire effet malgré le fait de savoir que ses neurones dansaient la polka. Polka ?

- T-t-t, reprends-toi !

Et après avoir vidé un verre d’eau fraiche, Abigaëlle fixa le regard sur son compagnon du soir. Elle n’en était absolument pas moins dégrisée, mais l’habitude l’avait rendue endurante, et faire semblant n’était plus pour elle un problème depuis longtemps. Mais négligente, elle oubliait qu’elle ne pourrait probablement pas berner un homme qui la connaissait depuis aussi longtemps que Florimond, pour l’avoir côtoyée à d’autres moments bien plus dépravés. Sans doute cela lui paraissait absolument naturel, mais si elle y avait fait attention, sans doute se serait-elle rendu compte de l’incongruité du comportement que Florimond avait toujours eu avec elle : elle n’était pas qu’une simple femme pour lui, un ventre et des seins, un être fragile à entretenir avec un peu d'attentions et beaucoup d'argent. Malgré cela, elle avait l’impression que la confession à venir surpassait toutes leurs intimités passées. Un suspense palpable, incroyable l’agitait de l’intérieur. Et il est interdit d’insinuer qu’il serait dû au punch !

- Raconte-moi tout, depuis le début. Quelque chose te bouleverse. Quoi donc ? C’est un homme, c’est cela, tu aimes un homme ?

Et pour parachever sa blague, ses yeux se fixèrent sur Florimond avec un air sérieux absolument improbable. D'un geste, elle tendit les deux bras vers lui, le sommant de poser la tête sur ses genoux, avec un peu de brusquerie non maitrisée.


- Pa-pardon. Je sais que tu ne t'abaisserais jamais à forniquer avec un homme, je tente ju-juste de te dérider.
Revenir en haut Aller en bas
Florimond de Plessis

Florimond de Plessis

Messages : 928
Date d'inscription : 18/10/2010
Localisation : En taverne ou au Manoir des Délices

Oublier... [Abigaëlle] _
MessageSujet: Re: Oublier... [Abigaëlle]   Oublier... [Abigaëlle] EmptyMar 13 Mar - 12:33

Assis sur le fauteuil je restai là à passer une main agacée dans mes cheveux à présent décoiffés. C'était dingue de se sentir comme ça ! Qu'est-ce qui m'arrivait bon sang ?! Ca ne me ressemblait pas !! J'étais connu pour mon humeur joviale en général ! Pas pour avoir des traits taciturnes ! Bon d'accord j'étais souvent une tornade où que je passe. Mais jamais de cette façon là... En général ma bonne humeur chamboulait tout dans une pièce dès que j'entrais, mais là c'était bel et bien un sentiment beaucoup plus amer qui avait presque retourné la chambre luxueuse que j'avais louée pour la nuit.
A présent un peu calmé, je regardai Abi derrière quelques mèches rebelles. Elle était saoule mais je l'étais un peu moi même. Peut-être était-ce la raison de mon emportement ? Non... J'avais pris des cuites de nombreuses fois et jamais les effets avaient été les présents... Là je devenait fou pour cette fille enfermée avec Adrian et rien que de me le rappeler mes doigts se crispèrent sur mon cuire chevelu avant que je ne laisse retomber ma main, allant choir complètement contre le dossier en soupirant profondément, las.


- V, Viens ici. Avec, de l’eau, l’eau s’il tep, lait.

Je mis un petit instant à me lever, dévisageant un instant sa beauté même dans cet état, puis lui obéis. J'attrapai sans précaution aucune à ne pas renverser de liquide au sol la carafe de verre et rejoignis la belle Baronne tout en versant de l'eau dans une coupe que je lui tendis une fois à côté d'elle.
Je me rallongeai de tout mon long sur le lit, mes yeux rivés sur le plafond à travers les tentures du baldaquin. Je ressemblai à une loque et contradictoirement, à une boule de nerfs prête à exploser au moindre contact.

Que je me reprenne... Un soupire à fendre l'âme franchit mes lèvres à la place. J'ignorais comment me reprendre puisque j'ignorais ce qui clochait ! Et ça m'énervait ! Bordel ce que c'était nul de ressentir des choses ! Si j'étais habituellement sans cœur ? Non. Mais j'étais en général très doué pour refouler en moi ce que je ressentais, notamment en présence de mon frère ou de mon paternel. Mais là ce soir... Je m'en trouvai incapable juste parce que je ne pouvais pas supporter l'idée qu'Adrian pause ses mains sur elle ! Je n'avais jamais été jaloux ! Je me fichais que mes conquêtes aient d'autres amants ! Mais elle, Dawn, elle n'avait jamais été ma conquête ! Les seuls contacts que j'avais eu avec elle avait été ceux de nos regards parfois échangés lorsque je l'apercevais dans le manoir et cette danse qui m'avait tant retourné que la Terre avait du changer de sens de rotation...

Mais Abi voulait que je me reprenne et je le lui devais bien. Elle avait été là un peu plus tôt dans la soirée et je lui devais bien un minimum d'effort. Alors, je me redressai, mes coudes sur mes genoux, mon visage dans mes mains afin d'essayer d'en détendre les traits crispés.


- Raconte-moi tout, depuis le début. Quelque chose te bouleverse. Quoi donc ?
- Et bien j...
- C’est un homme, c’est cela, tu aimes un homme ?
- Quoi ?

J'écarquillai de grands yeux et à ma grande surprise, j'éclatai de rire quand étant donné mon état d'esprit je n'aurais jamais cru ça possible. Il n'y avait qu'elle pour réussir de telles choses. Ce n'était pas pour rien que cette femme était à mes yeux l'égal de mes amis masculins les plus précieux... en diablement plus sexy évidemment !
Ses bras ouverts à moi je n'eus que l'envie d'aller y trouver du réconfort et m'allongeait près d'elle, ma tête sur ses genoux. J'eus encore envie de rire à la façon dont elle "m'imposa" le geste. Sobre elle était déjà irrésistible. Mai saoule, elle complètement délirante et j'adorais ça car lorsque nous l'étions ensemble, je ne m'amusais jamais autant. Oui mais là, mon humeur m'empêchait de me laisser aller à notre habituelle complicité de beuverie...


- Pa-pardon. Je sais que tu ne t'abaisserais jamais à forniquer avec un homme, je tente ju-juste de te dérider.

Je fermai mes yeux, me laissant aller sur elle appréciant ses doigts sur mon visage tandis que ma main à moi caressai une de ses jambes bordée de bas de soie alors que l'autre se levai vers son visage.

- Je ne condamne pas les homosexuels. Tant qu'ils restent loin de mes fesses, souris-je doucement.

Non mais c'est vrai quoi ! Qu'ils fassent ce qu'ils voulaient entre eux, mais moi j'étais à 200% hétéro et ça je l'avais déjà prouvé de nombreuses fois à la sublime Baronne, parfois même plusieurs d'affilé... C'était une sortie pas une entrée ! Nan mais alors !

- Abi...

Mes doigts encadrant son visage descendirent le long de sa gorge, jusqu'à son prodigieux décolleté où je les laissai de perdre, sortant un de ses seins de l'écrin de son corset pour en agacer la pointe déjà érigée. J'adorais ça avec elle... Son corps avait si souvent été bridé sous le joug de son mari trop vieux pour lui montrer les véritables choses du plaisir, qu'il était aujourd'hui l'un de ceux les plus réceptifs et sensibles que j'eus connu.
Mon regard brillant de désir, je me redressai et de mon autre main, emprisonnait sa nuque pour aller l'embrasser langoureusement mais avec tension tant chacun de mes muscles étaient bandés. J'avais envie d'elle. Pour oublier, pour fuir la conversation, pour me venger, pour prouver que je me fichais que Dawn soit avec un autre ? Un mélange de tout ça peut-être je n'en avais aucune idée mais ce que je sentais au niveau de mon entre jambe était bien clair lui.


- Je te veux... Je veux me fondre en toi Abi...

Mes mains se firent plus exigeantes. Elles agrippèrent l'épaule de sa robe et la baissèrent sans trop de douceur afin de laisser le loisir à ma bouche d'aller la mordiller, l'embrasser, la suçoter. Bientôt son deuxième seins fut libre et ses jupons remontèrent de par mon fait le long de ses jambes vertigineuses, ma paume se callant sur sa fesse afin de l'attirer à moi.

Je voulais me perdre en elle, tout oublier, ce soir ne penser plus qu'à Abigaëlle..
.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




Oublier... [Abigaëlle] _
MessageSujet: Re: Oublier... [Abigaëlle]   Oublier... [Abigaëlle] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Oublier... [Abigaëlle]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Manoir des Délices :: Epilogue :: Archives RP-