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 Balade nocturne [ La douce Dawn uniquement]

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Balade nocturne [ La douce Dawn uniquement] _
MessageSujet: Balade nocturne [ La douce Dawn uniquement]   Balade nocturne [ La douce Dawn uniquement] EmptyMer 15 Déc - 19:25

    Depuis combien de temps je suis ici ? je n'en ai pas la moindre idée, je vais et je viens dans la ville, cette femme au doux regard m'héberge encore, pourquoi ? Il est tard, je comprends pas, c'était bien ici pourtant ? voilà des heures que je tourne dans la ville sans trouver mon chemin....Tiens ? étrange bâtisse que celle ci, il y a de la lumière, peut être pourrai je être renseigné sur ma destination...Je pousse les portes de ce manoir, mais un frisson me parcoure lorsque j'entre dans cette ambiance feutrée et chaude....Quel endroit intriguant, je n'ai jamais vu autant de luxe dans une seule pièce si ce n'est chez cette charmante Marquise. J'avance le pas peu sur, pour moi, c'est tous nouveau, je n'avais jamais baigné dans la richesse, même si cela ne m'appartient pas, je flirt avec.

    Un comptoir et une femme, voilà ce qui s'ouvre à moi en plus de la décoration très baroque, les couleurs sombres donnent pourtant un sentiment de bien être. J'ose m'approcher mais....une attirance pourtant me fait franchir le pas. Je passe ma main dans mes cheveux, tentant de me faire plus présentable que je ne le suis, même si après nombreux bains, je reste plus potable que mon entrée en ville. Un petit toussotement pour faire ma voix et me voilà à converser avec une femme qui, je dois le dire, reste habillée d'étrange façon. Je lui souris.

    - Excusez moi!! je suis vraiment navré de vous importuner de la sorte, mais je crois que je me suis quelque peu égaré dans votre vaste ville.

    - Ne soyez pas aussi confus, cela peut arriver de s'égarer, et ici, c'est le meilleur endroit...veuillez vous installer confortablement, je vais voir si je peux trouver quelqu'un qui puisse vous aider.

    J'incline ma tête pour la remercier, et fais ce qu'elle me dit, attendre gentiment sur l"un des nombreux fauteuils luxueux. L'attente allait être longue mais ça je ne le savais pas encore, alors je passer ce temps à contempler les divers objets qui se trouvaient dans ce grand hall, cherchant à qui une telle demeure pouvait appartenir. Je ne bougeait pas, le silence était maitre ici, et je le respectais.
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Dawn Cavill
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Dawn Cavill

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Localisation : Le Manoir Des Délices

Balade nocturne [ La douce Dawn uniquement] _
MessageSujet: Re: Balade nocturne [ La douce Dawn uniquement]   Balade nocturne [ La douce Dawn uniquement] EmptyDim 19 Déc - 6:28

J’ai vu de tout au manoir depuis le temps que j’y suis maintenant. Des grands, des petits, des gros, des minces, des beaux, des moches… Mais des hommes comme lui, jamais. Je m’arrêta saisie de surprise lorsque je le vis sortir d’une chambre. Il était vêtu de bien étrange façon et ne semblait pas bien ravi de la demoiselle qui avait accompagné sa soirée. La pauvre sortit de la pièce à moitié nue la main plaquée sur une joue et courut vers l’escalier duquel je venais de descendre, probablement pour aller se réfugier au dortoir. Je la regarda passer près de moi et la suivis du regard quelques instants avant de reporter mon attention sur l’inconnu avec un léger air de reproche. Il l'avait frappé c'était évident... Allons bon… Est-ce que j'étais encore tombée sur un tordu ?
Un sourire carnassié aux lèvres, l’homme s’avance vers moi. Le menton relevé et le regard ferme, je crispe mes doigts dans la mousseline rouge de mon jupon qui se froisse sous la pression. Qu’est-ce qui allait bien pouvoir m’arriver encore…


- Anata ! cria-t-il soudain en pointant un doigt vers moi, me faisant sursauter. Ana-quoi ? Naibu !
(Toi ! à l’intérieur !)
Je fronce les sourcils, ne comprenant pas un mot de ce qu’il raconte. Quelle langue parle-il ? Sa peau est assez foncée et ses cheveux aussi noirs que les ailes d’un corbeau. Quant à ses yeux, ils sont étrangement bridés. Il doit probablement venir de Chine ou… du Japon peut-être ? Soupirant, j’écarte sa main d’un geste sec avant de passer mon chemin, mais il en avait apparemment décidé autrement. M’attrapant le poignet, il me ramene à lui d’un geste brusque qui me plaque contre son buste. Sa main enserre ma taille tandis qu’il répéte les mêmes mots que tout à l’heure, toujours aussi incompréhensibles pour moi. Mon pied vient écrasé le sien de toutes mes forces, puis avec dextérité et souplesse, je me libére de son étreinte, le plaquant face contre mur, le bras coincé dans son dos sous mon emprise. La seconde suivante, sans même que je ne sache comment il avait fait, je me retrouve chargée sur son épaule et enfermée dans une pièce avec lui. Comment était-ce possible ? Comment avait-il réussi à faire ça ?

- Anata wa totemo utsukushiidesu.
(Tu es très belle.)
Après m’avoir jetée sur le lit, il se dressa devant moi et entreprit de se dévêtir tandis que de mon côté je roulai sur le matelas pour me retrouver à l’autre bout, loin de lui, des flammes dansant dans mes yeux émeraude alors que je bravais son regard, le défiant de m’approcher.

- Fuku o nugu ! Quoi ? Sugu ni !
(Déshabille toi !) (Rapidement !)
- Je ne comprends rien de ce que vous dites alors inutile de crier !
- Damare ! Hadaka to uso ! hurla-t-il à nouveau.
(Taits-toi ! Toute nue et couche toi !)

Peu importe ce qu’il peut raconter, je sais que ça ne me plaira pas de le savoir… Une solution pour me tirer de là et vite… La porte n’était pas si loin… Je pouvai tenter… De toute façon c’était ça ou lui. Attrapant mes jupes à deux mains, je me rua vers la sortie et parvins même à ouvrir la porte, mais l’autre m’attrapa par les cheveux, referma d’un coup de pied et m’envoya valser au sol avant de se jeter sur moi et de déchirer ma chemise. Les mains prisonnières de l’étau de ses doigts, j’essaya tant bien que mal de me libérer de lui, gesticulant, me tordant, me contorsionnant, me débattant telle une furie. Je ne réussis qu’à lui arracher une de mes mains qui alla s’abattre de toutes ses forces sur la joue de mon agresseur, la claque raisonnant dans la pièce en un joli bruit sec. Sa surprise me permit de me dégager quel que peu, mais il retrouva très vite ses esprits et ne m’aida à me relever que pour me renvoyer au sol à l’aide d’une gifle monumentale qui m’arracha une plainte de douleur. Au Japon les femmes sont soumises en tout et pour tout. Imaginez donc un peu à quel point j’avais du mettre à mal la fierté de cet homme en osant porter la main sur lui… Les coups se mirent à pleuvoir. Roulée en boule pour essayer de me protéger quelque peu j’encaissais, enduras, mes larmes, perles salines de ma détresse et de ma douleur roulant silencieusement sur mes joues. J’avais mal, j’avais peur, mais plutôt mourir que de le lui montrer ! Rassemblant tout mon courage, je me redressa malgré la douleur qui raisonnait dans tous mon corps et ma jambe alla faucher les siennes, le faisant s’écrouler sur le plancher à son tour. Sans demander mon reste, je tenta de me relever mais sa main agrippa mon jupon avant de me ramener vers lui qui déjà s’était relevé et me jetait sur le lit pour la seconde fois avant de venir m’écraser sous son poids. Sa main releva prestement mes jupes alors que soulevée de dégoût je subissais le contact de sa gross bouche grace et avinée sur mon corp, faisant tout mon possible pour le repousser, griffant, mordant, frappant. Ce qui ne dut pas lui plaire, puisqu’il hurla un nouveau mot incompréhensible après m’avoir frappé encore et encore.

Au moment où je me voyais perdue, folle de rage de ne pas pouvoir me défendre, de douleur et aussi de peur, je me mis à hurler. Sa main se plaqua sur ma bouche pour étouffer le son, mais je hurla quand même à travers mes larmes. Et avant que l’inévitable ne se produise, je me sentis libérée.
Alexandre. Un des mignons du manoir. Muet, mais pas sourd. Il empoigna l’homme après lui avoir rendu les quelques coups que j’avais reçu puis le jeta dehors sans ménagement après lui avoir balancer ses vêtements au visage. Lorsqu’il revint vers moi pour voir mon état, il osa à peine me toucher tant j’étais couverte de sang et de rougeurs sur le corps, comme si il avait peur de me briser. Il me caressa le visage pour me rassurer et me signifier que tout irait bien puis me prit dans ses bras pour m’emmener en bas. Dans l’état où j’étais, mes jambes me portaient à peine. J’aurais pu me rompre le cou en descendant le grand escalier, j’étais donc aussi bien portée.
Quand la gouvernante me vit, elle accourut alors que Alex me déposait avec prudence au sol. Margaret prit mon visage dans sa main pour m’examiner et grimaça. Visiblement, elle avait mal pour moi. Elle était stricte, mais à sa façon elle nous aimaient et ne supportait pas quand un client nous malmenait.

Mais s’en était trop pour moi. J’en avais assez de cet endroit. Assez des hommes et de leur violence. Assez de tout ça ! Mon regard se fit lourd de reproche sur Madame Hooper qui avait laissé entrer ce dingue au manoir et je dégagea mon visage de sa main avant de quitter l’étreinte d’Alexandre. Tournant les talons, je marcha droit vers la sortie. Alex courut après moi et voulut me retenir, mais je me retourna aussi vive qu’une panthère, arrachant mon bras à ses doigts qui pourtant l’avait enserré avec douceur.


- Lâche-moi Alexandre !

Je sais qu’il voulait me réconforter... Je pus le lire dans son regard. Mais là je n’étais pas en état. Je me sentis horrible l’espace d’une seconde de le traiter ainsi alors que c’était grâce à lui que le pire ne m’étais pas arrivé… Je m’excuserai plus tard. Pour le moment il fallait que je sorte de cet endroit qui m’étouffait.
Et c’est là en marchant vers la grande porte que je vis cet homme aux yeux incroyables. Deux perles de limpidité qui me transpercèrent. Je ne l’avais jamais vu ici. Un nouveau client ? « Client »… Voilà un mot que j’avais en horreur encore plus que d’habitude en ce moment… Le pauvre n’y était pour rien dans ce qui venait de m’arriver. Et peut-être même était-il l’opposé de celui qui m’avait frappé. Mais là, après tout ça, tout homme fréquentant ces lieux était à mes yeux condamnable. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les filles se battraient probablement pour s’occuper de lui…

Mon regard était resté accroché au sien jusqu’à ce que je ne franchisse la porte. Il m’avait semblé un peu perdu. Comme si il n’avait pas conscience de l’endroit où il se trouvait… N’avait-il donc pas vu les filles déambuler à moitié nues devant lui ou monter avec des hommes ? L’ambiance qui régnait ici ne lui paraissait pas étrange ? En même temps il n’avait pas vraiment l’air d’être d’ici… Si c’était le cas, qu’il fuit vite avant que les Boldwin ne lui mettent la main dessus… Il était beau et ils voudraient probablement l’ajouter à leur collection de mignons.

Une fois dehors, j’inspira profondément et alla jusqu’à au bassin qui se trouvait en arrière du domaine sans faire attention si oui ou non on me suivait. Je voulais me persuader que tout allait bien. Que ce n’était rien. Que j’étais forte après tout et que ce qui venait de se passer n’avait aucune importance. Que ça ne m’atteignait pas. Mais je me mentais à moi-même. Mon ventre était rempli d’un feu de haine. Mon corps implorait la mort. Je suffoquais au fur et à mesure que j’avançais. Comme si je ne pouvais plus respirer alors que j’avais tout l’air dont j’avais besoin.
Arrivée près de l’eau, je me laissai tomber au bord, donnant enfin libre court à mes larmes. Mon reflet me fit peur lorsque je me vis dans le miroir de l’eau. Je plongeai nerveusement les mains dans la fontaine afin de me nettoyer un peu le visage, grimaçant légèrement lorsque je touchai un peu trop fort ma lèvre tuméfiée. Une fois le sang parti, mon état n’était pas aussi grave que ce qu’il avait semblé être. Mon visage était pratiquement intact. Il n’y avait que ma lèvre qui était abîmée et j’aurai probablement un gros bleu à la joue le lendemain. Rien de bien méchant au fond. Plus de peur que de mal et c’était tant mieux. Je serai simplement très courbaturée pendant quelques jours, car j’avais mal dans tout mon corps…

Je pris une grande inspiration pour achever de me calmer et me releva. Quel mufle ! Il avait déchiré ma robe ! Déjà que nous ne portons pas grand-chose sur le dos mais là bonjour l’indécence… Tant pis…
Le froid de cette nuit de printemps me mordait la peau et je décidai donc de rentre au manoir. J’aurais préféré rester ici au calme et loin de cette prison dorée mais tomber malade dans un lieu pareil est une chose que j’aimerai autant éviter. M’entourant de mes bras, je retournai vers mon enfer…
En entrant je fus accueillie par Alex qui m’articula le mot « Docteur » d’un air inquiet. Je lui souris et posai une main amicale et rassurante sur son bras.


- Ce ne sera pas nécessaire ne t’inquiète pas. Merci de m’avoir aidé.

Je me dressa sur la pointe des pieds afin de déposer un baiser sur sa joue puis l’abandonna pour aller me chercher un verre d’eau aux cuisines. Lorsque j’en remontai, je ne pus m’empêcher de remarquer que cet homme au regard si clair était toujours assis dans le hall. Ses yeux n'étaient que beauté et douceur. On lui aurait donné le bon dieu sans confession. Mais ne dit-on pas qu'il faut se méfier de l'eau qui dort après tout...? J'ai déjà vu des hommes au physique si parfait qu'on les aurait cru tout droit descendus du ciel... Mais derrière le masque de l'ange se cachait parfois le diable... J’en avais fait l’expérience assez de fois pour le savoir…

- Alexandre va lui dire d’attendre dans le salon d’accueil pour faire son choix.

Je me retournai en entendant Madame Hooper parler au mignon. Certes il déteste qu’on le prenne en pitié et le traite différemment des autres, mais cet homme assis dans le hall n’est jamais venu au manoir. Je doute qu’il comprenne ce que Alexandre va essayer de lui dire… Les gens muets se cachent d’habitude. Considérés comme des tares de la société et des bons à rien. Il est donc très rare d’en croiser. Et lorsque en général on les croise, les gens leur tournent le dos et les ignore. Gare à celui qui fait ça ici car Alexandre est sous l’aile d’Adrian…
Apparemment il avait du mal à se faire comprendre… Sans entraînement c’est vrai que ce n’est pas forcément évident. J’allai donc à son secours et lui intimai qu’il pouvait retourner travailler.


- Il a dit que pour avoir une fille ou un homme (après tout on ne connaît pas les goûts des nouveaux clients…) pour la nuit vous devez aller attendre dans le salon d’accueil là-bas. Une fois que vous aurez choisi vous pourrez monter dans une chambre mais il faut payer avant.

Mon ton avait peut être été un peu froid envers lui qui n'avait rien demandé et était totalement étranger à ce qui venait de m’arriver quelques minutes plus tôt mais comment m’en blâmer. Même si je fais tout pour ne pas le montrer je suis encore légèrement sous le choc de ce qui a failli se produire et la douleur raisonne encore dans tout mon corps...
Le message délivré, je tournai les talons déjà prête à m'en aller.
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Balade nocturne [ La douce Dawn uniquement] _
MessageSujet: Re: Balade nocturne [ La douce Dawn uniquement]   Balade nocturne [ La douce Dawn uniquement] EmptyMer 2 Fév - 22:20

Comme elle me l'a recommandé, je vais prendre un fauteuil pour patienter, quelque peu étonné cependant, de constater qu'elle même ne soit pas en mesure de me renseigner. Ceci étant, je serais prêt à parier que cette femme est une sorte de réceptionniste, ce qui signifie que je me trouve très certainement dans un hôtel. Très luxueux, bien trop pour mes maigres moyens.
Je ne suis pas seul de ce cossu petit salon, aussi me demande-je ce que tous ces gens peuvent bien attendre. Le décor riche, le velours, l'ambiance feutrée, autant d'indices que j'essayais d'interpréter. Peut-être est-ce la demeure d'un influent courtisan ? Ces gens viendraient ici quémander quelque chose ? Ou bien un influent homme d'église, et ils seraient ici pour tenter de racheter leurs âmes ? Un docteur ? Un sorcier ? Un rebouteux ? Non décidément je n'arrive pas à me faire d'opinion tranchée...

L'attente commence à être sérieusement longue, j'aurai eu aussi bien fait de mander mon chemin ailleurs. Il est certain que je ne serai pas rentrer pour souper. Puisse la douce marquise ne point s'inquiéter... elle serait en droit de le faire en repensant aux circonstances qui ont poussé notre rencontre. Mais quand diable quelqu'un va se décider à venir s'enquérir de ce que je veux ?
C'est alors que, répondant à mes prières silencieuses, ce jeune homme vient à moi. Effacée la longue attente, je me lève prestement et lui tend la main avec un sourire. Il me sert la main avec la vigueur d'homme jeune et bien bâti, au point que je me demande si il ne cherche pas à m'impressionner comme j'ai pu le faire si souvent durant mon adolescence.

La situation est amusante, jusqu'à ce qu'il tente de s'exprimer de façon plutôt étonnante. Des paroles silencieuses, de grands gestes, quelques sons émis, et j'en viens à deux conclusions. La première, il est muet, la seconde, il se paie ma tête. Je décide de ne pas réagir trop abruptement, ne sachant sur quel pied danser.

- Excusez moi cher ami, mais je n'ai pas compris le moindre mot de tout cela
. Les questions les plus indiscrètes sur son état se bousculent au bord de mes lèvres, mais mon éducation les retient. Pourriez vous avoir l'amabilité de répéter ?

Il recommence, mais je ne suis pas plus attentif que la première fois. Une forte frustration nait en moi. Je rentre dans cette demeure pour y demander mon chemin, et l'on m'y fait attendre pas moins d'une heure pour m'envoyer un homme muet comme seul guide. Je cherche du regard la femme de l'accueil. Serait elle en train de rire de ce spectacle ? Je fulmine lorsque je réalise que mon "interlocuteur" a fini de parler. Disons de s'exprimer à sa façon.

- Non désolé... Merci ça ne sert manifestement à rien... Il ne me reste qu'à repartir et aller ailleurs tenter ma chan...

Je suis coupé dans mon élan par l'arrivée d'une demoiselle de fort jolie maintient, bien qu'elle me semble étonnamment fébrile. Elle ordonne au muet de partir et celui-ci s'exécute sans moufter (ce qui est bien la moindre des choses), puis elle se dresse fièrement mais néanmoins péniblement devant moi.

- Il a dit que pour avoir une fille ou un homme pour la nuit vous devez aller attendre dans le salon d’accueil là-bas. Une fois que vous aurez choisi vous pourrez monter dans une chambre mais il faut payer avant.

Quel choc ! Par tous les Dieux de l'Olympe ! Une maison de passe ?! Voila donc la solution à ce mystère ? Mais pour qui donc me prennent-ils ? Je suis tout à la fois offusqué, outré et même insulté. Ce pourquoi, poliment je souris à la demoiselle.

- Ce n'est pas une plaisanterie n'est ce pas ? Non, je suppose que non. Je prends une profonde inspiration, puis expulse l'air lentement, je ne désire pas hausser le ton. Je pense qu'il y a une lourde méprise sur la raison de ma présence en ces lieux. Je suis étranger, nouveau venu à Paris, et sous la protection d'une noble Dame. Malheureusement je me suis égaré durant ma ballade aujourd'hui, et je suis simplement entré ici pour y demander mon chemin. Vous me pardonnerez j'en suis sûr, mais je n'ai pas le moindre sou sur moi, et quand bien même en aurais-je eu un, que je ne l'aurai certainement pas dépenser en frivolité dans une maison où l'on laisse les filles se faire battre comme plâtre.

Je reprends mon souffle. Pendant que je lui parlais, j'avais remarqué via quelques ecchymoses la raison de son apparente faiblesse. Dire ces quelques paroles m'a permis d'évacuer une bonne partie de ma tension. Je fixe donc cette jeune et jolie brune avec douceur voire même avec tendresse. Avec compassion dans tous les cas.

- Je vous en supplie belle Demoiselle, trouvez moi quelqu'un qui puisse m'aider séant, ou bien dîtes moi de passer mon chemin, mais par pitié ne me laissez plus attendre en vain et allez quérir médecin afin qu'il regarde ces vilaines contusions qui causent autant de tremblement.

Elle a parlé de femmes et d'hommes. Le muet donc devait aussi se prostituer. Et elle aussi. Quelle pitié. Cela n'est pas non plus sans me rappeler le début de mon long voyage et cette escale à l'auberge. Bien du temps a passé, je ne suis plus le même homme, et surtout ce lieu d'antan et cestui-là n'ont pas la moindre planche en commun.
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Dawn Cavill
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MessageSujet: Re: Balade nocturne [ La douce Dawn uniquement]   Balade nocturne [ La douce Dawn uniquement] EmptySam 12 Fév - 4:38

- Ce n'est pas une plaisanterie n'est ce pas.

Je me retourne et le regarde. Une plaisanterie ? Pourquoi est-ce que j’aurai plaisanter ? Sans vouloir le vexer je n’ai pas vraiment la tête à plaisanter avec les récents évènements…
Mais il me sourit et envoûtée par ses beaux yeux clairs, je m’adoucis et reviens vers lui mes longs cheveux fouettant mon dos. Il semble sincèrement étonné par ce que je viens de lui apprendre. Quoi il ne savait vraiment pas où il se trouvait ?


- Une plaisanterie ? Non. Vous êtes au Manoir des Délices. Une des maisons les plus réputées de Paris…

Et ce n’est pas peu dire puisque la plus haute noblesse jusqu’aux gens du Roi lui-même « honorent » la maison des Boldwin de leur présence…

- Je pense qu'il y a une lourde méprise sur la raison de ma présence en ces lieux. Je suis étranger, nouveau venu à Paris, et sous la protection d'une noble Dame. Malheureusement je me suis égaré durant ma ballade aujourd'hui, et je suis simplement entré ici pour y demander mon chemin.

Seigneur… Etranger, pas de proches à Paris, et visiblement, peu fortuné… Un curieux doute m’envahit et je regarde derrière moi pour me rendre compte que Madame Hooper avait disparu…

- Vous me pardonnerez j'en suis sûr, mais je n'ai pas le moindre sou sur moi, et quand bien même en aurais-je eu un, que je ne l'aurai certainement pas dépenser en frivolité dans une maison où l'on laisse les filles se faire battre comme plâtre.

Mes prunelles croisent les siennes à nouveau mais je détourne mon regard légèrement mal à l’aise par le fait qu’il ait deviné ce qui m’était arrivé… Empourprée, d’un mouvement souple du poignet je dégage ma lourde chevelure et l’envoie dans mon dos avant de remonter ma chemise déchirée sur ma poitrine. La vérité est que Adrian et Amélia ne tolèrent pas que l’on maltraite leurs protégées gratuitement. Pour cela il y a une chambre spéciale et qui vaut très cher afin de dédommager les demoiselles victimes de ce genre de clients, même si certaines sans que je ne parvienne à comprendre pourquoi, apprécient la souffrance et prennent leur plaisir ainsi...
Des filles montent avec des clients, d’autres leur disent au revoir… Tout le manoir respire la luxure et la volupté… Comment n’avait-il pas deviné… ? Si il a dit la vérité et que beau comme il est il était bel et bien étranger, sans attache et surtout sans le sou, pourquoi avait-il fallu que de tous les endroits de la capitale il s’arrête ici !? Pourquoi cette maison !?
Je sens son regard sur moi et le lui rend donc. Ses yeux son velours, douceur, tendresse. Il compatit à mon sort visiblement ce qui me déstabilise légèrement… Je ne suis plus habituée à ce que l’on me regarde ainsi… Dans les yeux des hommes entre ces murs ce genre d’émotions sont rares… De l’envie, de la mesquinerie, de la délectation, même pour certain de la cruauté ou de la bestialité mais rarement de la tendresse. Ceux qui viennent ici viennent pour le temps d’une nuit être le Roi du monde. Ils veulent à la fois l’amante, l’amie, l’épouse et la prostituée. Voir tous leurs désirs et leurs fantasmes se réaliser entre les mains et les cuisses des plus belles créatures de Paris… Alors lorsque comme moi on leur dit « non », arrive ce que démontrent les marques sur ma peau d’albâtre…


- Je vous en supplie belle Demoiselle, trouvez moi quelqu'un qui puisse m'aider séant, ou bien dîtes moi de passer mon chemin, mais par pitié ne me laissez plus attendre en vain et allez quérir médecin afin qu'il regarde ces vilaines contusions qui causent autant de tremblement.

Il est concerné pour moi et ça me touche mais il devrait plutôt s’inquiéter pour lui… Il n’a aucune idée de la perfidie de cet endroit… Il n’a pas conscience de la situation délicate dans laquelle il s’est mis… Il ne soupçonne pas ce que moi je soupçonne…

- Ne vous inquiétez pas ce ne sont pas les premiers coups et sûrement pas les derniers…

Ah zut j’ai beau chercher Madame Hooper du regard je ne la vois pas et ce n’est pas pour me rassurer… Le pauvre homme doit croire que je me soucis bien peu de ce qu’il est en train de me raconter étant donné que je regarde partout sauf vers lui mais c’est tout le contraire. J’ai un mauvais pressentiment, pressentiment qui se confirme lorsque enfin j’aperçois la gouvernante qui se dirige vers le bureau des Boldwin… Mon cœur fait un bon dans ma poitrine et j’attrape la main du visiteur avant de le tirer à ma suite.

- Venez ! Allez vite venez !

Je suis épuisée et j'ai mal partout mais je le force tout de même à se lever de sa chaise et l’entraîne vers une petite pièce du hall d’entrée où personne ne va jamais excepté pour des relations disons… clandestines… Si il cherchait son chemin il avait dû le dire à Madame Hooper alors pourquoi est-ce qu’elle lui avait envoyé Alexandre pour le renseigner mit à part pour gagner du temps ? On n’envoie pas un muet renseigner un étranger quant à la direction à prendre… Rah j’ai horreur qu’on se serve de lui de la sorte ! De plus j’avais bien vu que cet étranger s’était agacé et avait cru qu’on se moquait de lui lorsqu’Alexandre avait été le voir à la demande de la gouvernante… Si il savait… Alex n’y était pour rien ! Cet homme n’a aucune idée de ce qui est en train de se tramer dans son dos ! Je dois l’aider et vite.

Je le pousse dans la petite pièce et referme la porte à clé derrière nous avant de lui refaire face. Margaret avait du se rendre compte au premier coup d’œil qu’il n’avait pas d’argent et qu’il n’était pas d’ici... Ils allaient essayer de le garder comme mignon en lui créant une dette avec une fille trop cher pour lui ou que sais-je encore… Tous les moyens sont bons pour eux.
Non hors de question. Il ne subirait pas ce que je suis obligée de vivre ici. Il ne serait pas contraint comme je l’ai été. Pas si je peux faire quelque chose pour l’en empêcher !


- Restez une heure ! Vous ne devez pas sortir d’ici avant une heure vous avez comprit ?

Ma voix était presque suppliante. Ma tête me tournait. Mais il ne fallait pas qu’il sorte ! Il fallait que les Boldwin croient leur piège refermé en ne le voyant pas dans le hall d’entrée là où il avait été laissé… Ils le croiraient probablement avec une fille dans une des chambres à l’étage.
Le portier à la grille du domaine surveille attentivement les entrées et les sorties des clients. Il note… Dans une heure je raccompagnerai celui que je tente d’aider - et qui ne doit absolument rien comprendre – jusqu’à la grille le plus innocemment du monde afin que l’on croit qu’il était avec moi et le tour serait joué. Il pourrait rentrer chez lui…
Moi il faudrait que je trouve une solution pour l’argent… mais je me débrouillerai… Je me ferai probablement punir encore une fois lorsque la supercherie serait découverte, mais au moins j’aurai évité qu’il se retrouve dans ma situation… Il serait libre…
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