Le Manoir des Délices
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 Embarras [PV John]

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Embarras [PV John] _
MessageSujet: Embarras [PV John]   Embarras [PV John] EmptyJeu 5 Jan - 1:28

    Victor est un maître dans l'art des mondanités, sans jamais réellement les apprécier. Mais en bon diplomate, personne ne s'en rends jamais compte. Je l'ai accompagné dans un certains nombre de réception pour m'en rendre compte et pour connaître tous les sujets à aborder en bonne société. J'adore les mondanités, mais y aller seule ? Victor est en déplacement, en Allemagne ou en Autriche, je ne sais même plus, sa présence est devenue anecdotique. Les De Puisaye m'avaient vivement fait part de leur joie de me savoir à l'anniversaire de leur fille cadette. C'était un honneur, même si la bêtise de la jeune fille n'avait d'égale que le faste de leurs fêtes, reconnu dans Paris comme parmi les plus belles. J'aurai sur places quelques amies, ce ne serait pas la première fois que j'irai seule à une soirée. Je devrai y être habituée. Mon regard s'égara sur le portrait de Victor, mais j'aimerai pouvoir y aller à son bras. Cela faisait bien longtemps que j'étais désillusionnée, il préférait d'autres bras que les miens. Une fois encore je ferai bonne figure. La domestique finissait d'ajuster ma coiffure, boucles soignées, un chapeau parfaitement ajusté, quelques perles qui coulent. Parfaite poupée de porcelaine dans sa robe de bal. Dire que j'en avais rêvé petite fille.

    On devrait toujours rêver avec prudence, parfois ceux-ci se réalisent.

    Il était plus que temps de partir. J'observais une dernière fois mon reflet, replaçait mon collier qui n'en avait nulle besoin et glissait mes mains dans de longs gants. Le fiacre m'attendait, le trajet fut étonnamment rapide, plongée dans mes pensées, je ne vis pas défilé le paysage parisien. Les nuits étaient fraiches et en sortant je resserrai autour des mes épaules, mon châle. La demeure était richement éclairée, l'opulence des De Puisaye se lisait dans chaque recoin. J'aperçus la maîtresse de maison, une femme expansive, avec elle, sa fille, dans une robe du dernier chic, mais qui ne faisait que mettre en valeur son cou trop maigre, son nez de corbeau. Je la saluais, lui souhaitant un très bon anniversaire, quinze année, et la pauvre ne devait ses prétendants qu'à la fortune familiale. Je parvins à sourire, me sermonnant mentalement pour ma médisance. A l'arrière j'aperçus l'héritier des Plessis Bellière, John, et je perdis le fil de la conversation quelques secondes. Assez pour ne pas comprendre ce qui avait bien pu l'amener à me parler de sa belle sœur. Je me concentrais, en remarquant que la plus jeune semblait lorgner sur un plateau de chou à la crème et se moquait bien de la conversation. Je ne la comprenais, sa mère m'ennuyais également. La délivrance vint lorsqu'une famille dont j'ignorai le nom franchit à son tour la grande porte.

    J'en profitai pour m'esquiver hors de leur portée. Je fus soudain happée, une main fine enserra mon poignet. La surprise manqua de me faire trébucher, mais ce n'était qu'une amie, qui apparemment avait déjà goutter et apprécier le champagne, elle m'en mis d'ailleurs une coupe entre les mains. Il y avait là cinq de mes amies les plus proches et le fait d'être toute mariée, ne les empêchaient pas de disserter sur les hommes présents. Avec elles à mes côtés, j'étais certaines de connaître les derniers ragots, pas que cela m'intéresse particulièrement... mais la curiosité était l'un de mes plus vilains défauts. L'orchestre jouait un rythme entrainant et déjà une partie des invités dansaient, j'avais déplié mon éventail, l'alcool et le monde n'étant pas un mélange idéal, j'avais besoin de m'aérer. Je n'avais pas encore eut le temps de le voir, mais les jardins n'étaient pas en reste. Des jongleurs et autres acrobates, donnaient un spectacle. Si j'avais songé un seul instant pouvoir fausser compagnie à mes amies, je me détrompais rapidement. Je n'avais pas encore posé un pied sur la pelouse, qu'elles m'entrainèrent sur la piste, un menuet, c'était depuis peu la danse prisée dans toutes les soirées parisiennes. Je dansais quelques instants avec un homme dont le visage m'étais familier, mais il m'était bien impossible de remettre un nom dessus. Je m'excusais poliment quand le rythme changea enfin, et je pu enfin gagner l'extérieur. J'ai toujours adoré ce genre de spectacle, dans mon Italie natale, il y'en avait souvent, et c'est bien la seule chose qui pouvait me sortir de mes leçons de chant. Les jardins étaient féeriques, et il y avait autant de monde ici, qu'à l'intérieur, et ce malgré la fraicheur nocturne. Je m'avançais, le léger vent me faisait du bien, J'étais proche de la majestueuse fontaine, quand un ami de Victor vint à ma rencontre. Demandant des nouvelles, j'espérais écourter la conversation mais c'était sans compter la verve de l'homme, qui comme à chacune de nos rencontre, me faisait l'honneur de se rappeler de notre rencontre et de la moindre conversation. Il embraya sur l'opéra me parlant, comme toujours, de son fils, compositeur, je ne savais comment m'en sortir, son fils était médiocre, et je n'avais aucune envie de travailler avec lui. Et je savais qu'il espérait que je le propose. Je ne voulais pas me montrer grossière, mais fallait-il vraiment qu'il soit aveugle, pour ne pas voir que sa conversation m'ennuyais et m'agaçais tout à la foi ? Même mon sourire poli ne pouvait complètement occulter mon regard que Victor disait parfois trop expressif pour mon propre bien.
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John de Plessis-Belliere

John de Plessis-Belliere

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Embarras [PV John] _
MessageSujet: Re: Embarras [PV John]   Embarras [PV John] EmptyVen 31 Aoû - 13:52

Dans les hautes sphères parisiennes, il était de notoriété publique que les rumeurs et autres bavardages allaient bon train, convoyés pas les lèvres aguicheuses de la gente féminine en un bouche à oreille des plus complexe… Et le célibat prolongé des frères de Plessis-Bellière n’était certainement pas le dernier des sujets évoqués lors de ces conférences de petit salon tout à fait officieuses… On spéculait et on pariait alors sur les demoiselles qui parviendrait à attirer l’attention des convoités, on poussait les jouvencelles dans leur bras en espérant secrètement qu’ils prendraient épouse, on osait même par certaines occasions, importuner le comte en personne pour lui souffler de jouer de son autorité sur ses deux fils… Hélas, l’un comme l’autre, les deux frères acceptaient certes avec reconnaissance les demoiselles offertes, profitant de leur vertu, honorant leur désir avec passion et laissant miroiter moult promesses, mais finissaient toujours pas se détourner, séduits par une autre et laissant dans leur sillage bon nombre de cœurs blessés, trop amoureux de leur propre liberté pour enfin s’engager.

Ce fût néanmoins sur un conseil appuyé du comte que John céda à l’invitation empressée de Madame De Puisaye qui espérait bien marier sa fille si prête d’atteindre l’âge requis. Florimond, quant à lui, entra une énième fois en conflit avec la figure paternelle pour esquiver cette obligation mondaine, préférant le confort chaleureux et lubrique du manoir des Boldwin. Ce fût donc seul que John se rendit à la réception organisée en l’honneur de l’anniversaire de la fille cadette des De Puisaye.

A peine fit-il irruption dans le hall richement décoré que la maîtresse de maison vint le saluer en vantant par des propos à peine voilés les mérites de sa progéniture… Par politesse, John parvint à afficher un léger sourire en portant une attention toute relative à la principale intéressée… Et lorsque son regard électrique se posa sur le visage de la jeune fille, il eut droit à un gloussement d’aise répugnant qui ne faisait qu’accentuer encore des joues déjà bien rosies par la gêne… Même pour une seule nuit il refuserait de se lier à elle, tant elle était disgracieuse… Cependant, il devait faire bonne figure et à se titre, il se contenta de baiser la main moite de la jouvencelle qui en gloussa d’autant plus.


- Je vous souhaite un très heureux anniversaire Mademoiselle…

Ponctua-t-il de sa voix mielleuse. Attentif, il écouta encore durant de longues minutes les propos insipides de Madame avant que l’arrivée d’un autre invité ne lui sauve enfin la mise. Libéré de la présence des deux femmes, il arrêta un domestique qui portait un plateau encombré de verres en cristal et prit un des récipients… Le portant à ses lèvres, il dégusta avec soulagement le doux nectar importé tout droit des campagnes françaises.

Son regard croisa soudain les iris sombres d’une jeune femme qu’il connaissait depuis peu et une lueur d’intérêt traversa immédiatement l’orbe bleu de ses yeux. Hélas, une horde de jeunes femmes ne tarda pas à l’arracher à son attention pour l’entraîner dans de tumultueuses conversations réservées aux dames seules.
Après de nombreux accrochages, de discussions futiles propres aux mondanités de l’époque et de bavardages abondants à l’importance toute relative, John parvint enfin à atteindre les jardins, bondés également. Il se choisit un endroit un peu à l’écart, légèrement caché de la foule présente et s’y glissa furtivement, évitant autant que possible les assauts incessants des invités à son égard pour enfin se retrouver dans ce recoin d’ombre qui le dissimulait quasiment au regard des fêtards. Il avait besoin d’un instant de calme, un moment de solitude lui permettant de renouer avec lui-même et de s’écarter enfin de ce rôle mondain qu’il détestait interpréter… Et son regard se perdit dans la contemplation inconsciente des saltimbanques conviés spécialement pour l’occasion… Les uns chantaient, les autres jonglaient, certains se contorsionnaient en des angles improbables tandis que d’autres encore jouait agilement avec le feu… Les De Puisaye n’avaient pas lésiné sur les moyens pour étaler l’opulence de leurs biens sous les yeux ahuris de leurs convives, pourtant John n’en était pas impressionné pour autant, lui qui était si peu enclin à se laisser abuser par ces parades qu’il jugeait ridicules.
Goûtant encore au fabuleux nectar qu’il avait emporté, son regard se posa bientôt sur l’objet de ses convoitises… Aloysia Nogaret, la jeune femme qui l’avait charmée autant par ses œillades malicieuses que par sa voix angélique lors de sa propre soirée d’anniversaire, était soudain réapparue au milieu de la foule, hélas aussitôt happée par l’intérêt sans doute trop insistant d’un autre invité. Les iris glacés du fils héritier ne lâchèrent pourtant pas leur prise, dévisageant autant qu’ils déshabillaient insidieusement la jolie cantatrice. Et il ne tarda pas à capter la lueur d’agacement qui passa dans le regard sombre de la belle, appel à l’aide à peine dissimulé. Affichant un léger sourire, John choisit ce moment précis pour enfin se divulguer aux yeux des convives, avançant d’un pas serein tout droit vers celle qui devint soudain sa proie. Il ne fit même pas mine de s’intéresser à la jeune femme qui tenta de lui couper la route en prétextant un léger malaise dans le seul but d’engager une conversation futile avec le beau parti qu’il représentait. Coupant court, il avala les quelques mètres qui le séparaient encore de la jolie brune, sans rater une miette du moindre de ses gracieux gestes. Arrivé à hauteur du duo, John se tourna tout d’abord vers l’homme qui semblait tant irriter la jeune femme sans même qu’il ne s’en rende comte..


- Bonsoir… Si Monsieur veut bien m’excuser, je dois le priver de la compagnie si plaisante de Madame Nogaret pour une affaire urgente…

Dit-il en feignant exagérément une expression affligée... Puis, reposant son regard électrique sur la principale intéressée, il offrit sa main à la jeune femme, non sans conserver une mine grave qui appuyait ses propos. L’affaire devait paraître assez importante aux yeux de l’homme pour qu’enfin il cesse d’importuner Madame…

- Je vous en prie Monsieur…

Embraya l’importun tout en effectuant une courbette de salutation à l’attention de la jeune femme, avant de s’éloigner de quelques pas pour offrir ses bavardages incessants à un autre invité malchanceux. Le regard sévère de John ne quitta pas l’homme avant qu’il ne soit hors de porté de voix… Ce ne fût qu’à ce moment précis qu’il reporta son attention sur la jolie brune, lui offrant un léger sourire…

- Madame Nogaret, je suis si heureux de vous revoir… J’espère avoir eu une bonne intuition en éloignant de vous cet envahissant personnage… Me permettez-vous de profiter quelques instants de votre compagnie ?

Lança-t-il avant de baiser délicatement la main de la belle, alors que l’orbe de ses yeux s’encrait un peu plus dans le noir profond de ceux de la jeune femme…

- Quel merveilleux hasard que de vous trouver en ce lieu alors que vous fuyiez habituellement les mondanités pour vous consacrer pleinement à votre art… Ce que je ne dénigre pas, comprenez-moi bien… Mais votre présence m’enchante et je regrette de ne pouvoir en profiter plus souvent…

Rechignant à lâcher si vite l’étreinte de sa main, John caressa du bout des doigts la paume de cette dernière avant de la rendre à sa propriétaire… Il fit un pas en avant, approchant son corps robuste de celui de la jeune femme… Presque trop d’ailleurs… Et, déposant le verre de cristal sur le rebord de la fontaine situé juste derrière la cantatrice, ses doigts effleurèrent le bras nu de la belle lorsqu’il recula à nouveau… Ses intentions étaient à peine voilées mais pourtant, il n’allait jamais plus loin, conscient de risquer un duel avec le mari de la belle…

- Quelle pièce jouez-vous en ce moment ? M’honorerez vous d’une représentation privée un de ces jours ?
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Embarras [PV John]

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