D’un coup de reins particulièrement violent, j’arrachai un cri de jouissance à la ribaude. Extirpant mon sexe de son puits en feu, je déversai ma semence sur ses fesses, les traits déformés par le plaisir.
Quelques instants plus tard, je sortis de la chambre, plus léger au niveau de trois bourses, et la plus vidée n’était pas forcément celle à laquelle on s’attendrait en pareille circonstance. Encore une nuit au manoir des délices … Mes jambes manquaient encore de vigueur après l’effort intense que je venais de faire, et je restai un instant au premier étage, riant et plaisantant avec quelques-unes des filles du manoir qui traînaient sous des prétextes divers dans les couloirs. Ma splendide amie d’enfance, la Délicieuse Angélique, m’entretint quelques instants, vêtue essentiellement d’un masque vénitien que je jugeai particulièrement excitant, et qu’elle me promit de porter lors d’ébats ultérieurs. Du coin de l’œil, je vis filer la rousse Laureline, à qui j’avais donné une leçon très personnelle de lecture l’autre jour, et la petite voyeuse rougit avant de s’esquiver en compagnie d’un tout jeune homme.
Du coin de l’œil, j’avisai un postérieur particulièrement à mon goût, qui se trouva appartenir à Lauraine, une ribaude qui était au manoir depuis peu. Si je n’avais eu l’occasion de partager sa couche jusqu’alors, sa réputation de gourmandise était parvenue jusqu’aux oreilles, et je savais de source sûre que le petit fermier voisin lui vouait une inimitié féroce, car elle venait régulièrement lui chiper des pommes, grimpant aux arbres comme un chat.
Vêtue uniquement d’un corset et de bas, Lauraine se mouvait avec une grâce arrogante, et je vis les filles qui m’entouraient froncer les sourcils en surprenant mon regard appréciateur. Rapidement, elles se mirent à critiquer vertement la nouvelle venue, m’accusant de manquer de goût et décriant son caractère. Amusé, je me divertis en jouant sur leurs jalousies pour les voir se disputer mes faveurs, alors même que je n’étais pas prêt de remonter en selle.
Soudain, j’entendis un cri provenir de la chambre dans laquelle était entrée Lauraine. Si les filles alentour n’y prêtèrent guère attention, je fus saisi par la note de détresse que je crus percevoir dans sa voix. Vivement, je me dirigeai vers la chambre, et entrai.
Dans la pièce m’attendait une scène aussi macabre qu’inattendue : près d’un petit boudoir, une jeune fille était étendue, la bave aux lèvres et les yeux révulsés. Son teint pâle et son immobilité totale me convainquirent instantanément qu’elle était morte. Près de la main de la malheureuse, une pomme rouge à peine entamée avait roulé au sol. Non loin du lit, horrifiée, Lauraine regardait la morte.
Instinctivement, je refermai la porte.
« Que s’est-il passé ? » demandai-je abruptement à la jeune femme.
Observant la pomme, je me demandai si cette dernière n’aurait pas dû être pour Lauraine …